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Henry Miiller
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Le 7 juin 1980 à 88 ans meurt Henry Valentin Miller

Pacific Palisades en Californie, romancier et essayiste américain né le 26 décembre 1891 à New York. Ses Œuvres principales sont Tropique du Cancer, Tropique du Capricorne, Jours tranquilles à Clichy, Le Colosse de Maroussi, Le Cauchemar climatisé,Lire au Cabinet, La Crucifixion en rose : Nexus, Plexus, Sexus
L'exil à Paris marque le début de la création, placée sous le signe du roman autobiographique et du refus de la culture américaine. Deux trilogies Tropique du Cancer 1934, Printemps noir 1936, Tropique du Capricorne 1939 ; la Crucifixion en rose, qui rassemble Sexus 1949, Plexus 1952 et Nexus 1960 dressent le portrait d'un écrivain obsédé du négatif, dont la référence sexuelle et ses métaphores constituent l'expression constante Big Sur et les Oranges de Jérôme Bosch, 1956 ; Virage à 80, 1973. Outre ses autoportraits J'suis pas plus con qu'un autre, 1976, il a laissé une intéressante correspondance avec L. Durrell 1963 et A. Nin 1965.
Son œuvre est marquée par des romans largement autobiographiques, dont le ton conjugue à la fois désespoir et extase. Miller s'est lui-même qualifié de Roc heureux. Son œuvre a suscité une série de controverses dans une Amérique mécanique et pécuniaire contre laquelle Miller a lutté car, pour lui, le but premier de la vie est de vivre. Il fut largement édité et célébré en Europe, cependant il faudra attendre les années 1960 pour qu'il connaisse du succès dans son pays, surtout dans l'élite américaine francophile et éduquée.
Henry Miller a été durant sa jeunesse un grand admirateur de l’écrivain Knut Hamsun ainsi que de Blaise Cendrars, qui fut également son ami et un des premiers écrivains de renom à reconnaître son talent littéraire. Sur son lit de mort, Henry Miller dira que, s'il a tellement écrit sur sa vie, ce fut uniquement pour l'amour sincère des gens et non pour la gloire, la renommée, la célébrité, etc ...

En bref

Miller a longtemps été considéré comme le principal instigateur de la révolution sexuelle qui a bouleversé l'Amérique et du même coup le monde occidental. Idée que l'auteur a récusée presque totalement. Il est certain qu'il a toujours combattu le puritanisme anglo-saxon avec vigueur, pour ne pas dire avec férocité ; il est également certain qu'il s'est plu à employer tous les mots interdits, ces mots absolument tabous dans les pays de langue anglaise : mais il ne s'agit là pour lui que d'un élément, d'un détail dans son combat pour une plus grande liberté, dans son combat contre l'hypocrisie bourgeoise qui écrase l'individu et l'empêche de s'épanouir pleinement. En effet, Miller ne se dresse pas seulement contre les mœurs sexuelles, mais contre la civilisation occidentale tout entière avec sa culture, ses traditions et ses coutumes, son histoire, ses arts, sa science, ses méthodes d'enseignement et d'éducation. Il ne voit partout que dégradation de l'homme. Ce qu'il condamne le plus ardemment, c'est son propre pays, mais uniquement parce qu'il se trouve à l'avant-garde des temps modernes. Il lui préféra la France, mais c'est la vieille France qui le séduit, et le jour où il découvrit la Grèce, la France fut rayée de sa carte d'un seul trait, comme en témoigne Le Colosse de Maroussi. Plus Miller remonte dans l'histoire, plus il s'y plaît. L'Orient l'attire beaucoup, mais les civilisations les plus primitives peut-être encore davantage. Pourtant, il ne trouve nulle part ce monde dont il rêve. Pour lui, l'homme n'a jamais connu son âge d'or et il est de moins en moins probable qu'il le connaisse jamais. Il ne reste d'espoir que pour l'individu, qui peut, dans un combat acharné, arriver à s'affranchir des contraintes sociales et enfin s'épanouir, communiquer avec les dieux, ainsi qu'il le dira lui-même. L'homme a perdu le sens du mystérieux, le sens du miraculeux, le secret de ses propres forces, et la gamme de ses possibilités, qui est presque infinie, a été réduite à une marge bien étroite. S'il a jamais connu tout cela, ce n'est que dans un état primitif, c'est-à-dire dans un état de relative inconscience.
Henry Miller fait le choix d'écrire. Henry Miller est né de parents américains d'origine allemande en 1891, à Yorkville, quartier de New York où son père était tailleur. Quelques années plus tard, la famille déménage à Brooklyn. La rue devient alors le domaine du jeune Henry et il connaît une enfance assez turbulente mais, semble-t-il, heureuse, qu'il célèbre dans plusieurs livres, surtout dans Printemps noir, Black Spring, 1936 qu'il préface ainsi : Ce qui ne se passe pas en pleine rue est faux, c'est-à-dire littérature.
Il ne fait aucune étude particulière ; il fréquente le collège, c'est tout. Vers l'âge de seize ans, il connaît un premier amour... malheureux. Il y voit lui-même la cause première du destin singulier de sa vie, ainsi qu'il le raconte dans Tropic of Capricorn 1939. Il avoue avoir pris la fuite, avoir préféré se punir, dit-il. Si seulement j'avais dit le mot qu'il fallait, je suis sûr qu'elle aurait laissé tomber l'autre, son fiancé. Étrange histoire... masochisme pur, continue-t-il.
C'est pour aller vivre avec une femme de presque vingt ans son aînée qu'il quitte la maison paternelle, où il n'a jamais connu l'affection. À cette même époque, au cours d'un voyage dans l'Ouest, il fait la connaissance d'Emma Goldman, l'anarchiste célèbre. Elle lui ouvre tout un monde, dit-il lui-même : Nietzsche, Bakounine, Strindberg, Ibsen.
Les influences qui ont formé l'écrivain sont très hétéroclites. On veut toujours faire une sorte de généalogie qui, passant par D. H. Lawrence et W. Whitman, remonterait jusqu'aux transcendantalistes américains, tels R. Emerson, H. Thoreau, mais Miller ne se laisse pas capter ainsi. S'il est dans la tradition, c'est bien plutôt dans cette seule et unique – si typiquement américaine – du self-made man, l'autodidacte en tout. Il en fait état, d'ailleurs, dans Les Livres de ma vie, The Books in My Life, 1952, où l'on voit qu'il va tout aussi aisément de Knut Hamsun à Dostoïevski, de Cendrars à Giono que de Keyserling à Élie Faure. Tandis qu'il avoue n'avoir jamais lu Melville et ne pas avoir la moindre envie de le faire. Et ceux qu'on appelle les classiques le rebutent tout autant que la plupart de ses contemporains.
En 1917, Miller se marie une première fois ; c'est un échec avant même que cela ne commence : ...Lorsque enfin je l'épousai, je me foutais éperdument d'elle, dit-il dans Le Monde du sexe, The World of Sex, 1940. Il ne connaîtra ainsi, au cours de sa vie, pas moins de cinq mariages. Mais une seule femme semble vraiment compter dans sa vie : June Edith Smith, qu'il rencontre dans un dance palace de Broadway en 1923. Il l'épouse l'année suivante et, quoique leur vie commune n'ait duré que sept ans, on peut dire qu'elle est présente dans tous ses livres. C'est elle la femme-dieu, la femme-vampire, la Mona-Mara des Tropiques et de Crucifixion en rose, The Rosy Crucifixion, Sexus, 1949. C'est durant son union avec elle qu'il quitte son emploi de gérant du personnel de la Western Union, après en avoir connu tant d'autres depuis l'âge de vingt ans, et qu'il fait le vœu de ne plus jamais travailler pour personne. Il jure de devenir écrivain ou d'en crever. Il tiendra son serment. Et c'est peut-être l'élément le plus important, aussi bien de sa vie que de son œuvre : ce besoin de liberté absolue, cette incapacité chronique de supporter quelque contrainte que ce soit. Il ne s'agit pas que de contraintes sociales ou morales ; même dans le domaine de la lecture ou de l'écriture, il lui faut tout revoir et tout refaire par lui-même. Son premier livre publié, ce fameux Tropic of Cancer 1934 est effectivement une œuvre d'auto-libération : Ceci n'est pas un livre .... C'est une insulte sans fin, un crachat à la face de l'art, un coup de pied aux fesses de Dieu, la Destinée, l'Amour, la Beauté. Il y dit aussi : Qui peut avoir le moindre respect pour ces gouvernements, ces lois, ces codes, ces principes, idées et idéaux, totems et tabous d'aujourd'hui ?

Sa vie

Henry Miller est le fils d'Heinrich Miller, un entrepreneur et un tailleur américain d'origine bavaroise et de Louise Marie Neiting. Il grandit à Brooklyn, dans un environnement familial protestant non pratiquant. Sa jeunesse est marquée par l'errance : il enchaîne les petits boulots, entame de brèves études au City College of New York. Il devient ensuite directeur du personnel d'une importante société télégraphique, la Western Union Telegraph. En 1924, il rencontre June, qui deviendra sa deuxième épouse. C'est sous son impulsion qu'il abandonne son travail de directeur de personnel afin de se consacrer totalement à la littérature. June Miller sera sa muse littéraire : dans ses romans autobiographiques, elle apparaît sous le nom de Mona, notamment dans la trilogie La Crucifixion en rose.
En 1930, Henry Miller décide de quitter les États-Unis pour ne plus y retourner, cette décision est en partie motivée par sa rupture avec June. Il embarque vers l'Europe et s'installe en France, où il vit jusqu'à ce qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Ses premières années de bohème à Paris sont misérables ; il doit souvent lutter contre le froid et la faim. Dormant chaque soir sous un porche différent, courant après les repas offerts, la chance se présente un soir en la personne de Richard Osborn, un avocat américain, qui lui offre une chambre dans son propre appartement. Chaque matin, Osborn laisse un billet de 10 francs à son intention sur la table de la cuisine. Il reste neuf ans à Paris avant de s'embarquer pour la Grèce à l'invitation de Lawrence Durrell, un ami écrivain habitant Corfou. Il reste presqu'une année en Grèce, voyageant dans le Péloponnèse, Corfou, la Crète et l'Attique avant de rentrer aux États-Unis à l'aube du déclenchement de la seconde guerre. Henry Miller a décrit son périple grec dans le Colosse de Maroussi, 1941 qu'il considérait lui-même comme son meilleur livre.

L'écrivain

À l'automne 1931, Miller obtient un premier emploi de correcteur d'épreuves pour un journal américain, le Chicago Tribune, grâce à son ami Alfred Perlès qui y travaille déjà. Il en profite pour soumettre des articles signés sous le nom de Perlès, puisque seuls les membres de l'équipe éditoriale peuvent proposer un papier. Il écrit la même année son Tropique du Cancer à la villa Seurat, située à proximité du parc Montsouris dans le 14e arrondissement, et qui sera publié en 1934. C'est ce roman qui entraîna aux États-Unis des procès pour obscénité, selon les lois contre la pornographie en vigueur à l'époque. Ce choix de Miller de lutter contre le puritanisme fit cependant beaucoup pour libérer les tabous sexuels dans la littérature américaine, à la fois d'un point de vue moral, social, et légal.
Miller continue à écrire des romans, tous censurés aux États-Unis pour obscénité. Il publie Printemps noir 1936, puis Tropique du Capricorne 1939 qui parviennent à se diffuser aux États-Unis, vendus sous le manteau, contribuant à forger sa réputation d'écrivain underground. Il retourne à New York en 1940, puis s'installe à Big Sur Californie en 1944, où il continue à produire une littérature puissante, colorée et socialement critique.
La publication de Tropique du Cancer en 1961 lui vaut une série de procès pour obscénité, tant son livre mettait à l'épreuve les lois et la morale américaines sur la pornographie. En 1964, la Cour suprême casse le jugement de la Cour d'État de l'Illinois en affirmant la valeur littéraire de l'œuvre de Miller. Ce jugement représenta une avancée majeure dans la naissance de ce qui sera plus tard connu sous l'appellation de révolution sexuelle. Elmer Gertz, l'avocat qui a brillamment défendu le cas Miller lors de la parution du livre en Illinois, est par la suite devenu un des plus proches amis de l'écrivain. Des volumes entiers de leurs correspondances ont été publiés.

De l'interdit à la notoriété

En 1934, grâce à la contribution d'Anaïs Nin, Tropique du Cancer est publié à Paris, l'année de son divorce avec June-Mona. Il a quarante-trois ans. Il avait d'abord fait un voyage avec elle, parcouru toute l'Europe, mais lors de son deuxième séjour à Paris, elle ne vint pas le rejoindre. Il passe presque dix ans à Paris, années bien difficiles. Il connaît la misère et la faim, n'est soutenu que par quelques amis, mais les livres se succèdent. Aller-retour New York, Printemps noir, et enfin Tropique du Capricorne. Avec cet ouvrage commence l'histoire de ces sept années passées avec June, sorte de roman autobiographique qu'il continue avec Crucifixion en rose, ouvrage comportant trois volumes : Sexus, Plexus et Nexus.
La crainte de la guerre lui fait fuir Paris. Son ami et disciple Lawrence Durrel l'invite en Grèce. De retour en Amérique, il tire de cette expérience The Colossus of Maroussi, qu'il dira souvent par la suite être son livre préféré. Il ne s'agit pas de la Grèce antique, de la Grèce historique, berceau de l'histoire ; c'est une Grèce tout autre qui l'intéresse : celle des paysans et des petites gens, la Grèce qui a abdiqué et s'est retirée de l'histoire pour ne pas dire de la civilisation occidentale, celle qui vit en marge, au jour le jour. Dans ce livre se précise une nouvelle tendance vers une écriture plus calme et contrôlée, qui s'était déjà manifestée dans Printemps noir, un style plus réfléchi qui donnera toute une série d'essais, à partir de Cauchemar climatisé, The Air-Conditioned Nightmare, 1945, son livre sur l'Amérique que l'on dit acerbe et féroce et à la suite duquel il se retire à Big Sur en Californie pour vivre presque en reclus, jusqu'aux Livres de ma vie, en passant notamment par Dimanche après la guerre, Sunday After the War, 1944, Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch, 1956. Ces ouvrages sont édités en Amérique, mais ne connaissent qu'un succès relatif, tandis que les livres interdits édités à Paris trouvent leur chemin clandestin jusqu'en Amérique en nombre assez considérable. Il faudra cependant attendre 1960 et l'édition de Tropique du Cancer à New York, contre lequel on ne compte pas moins d'une soixantaine de procès, pour que l'interdit soit enfin levé et que l'auteur, alors septuagénaire, soit fêté dans son propre pays. On le fera même membre de l'Institut, on tirera des films de ses livres. Il faut dire qu'entre-temps l'Amérique a bien changé. C'est une véritable transformation, pour ne pas dire une révolution, qui y a eu lieu, et dont il est sûrement l'un des principaux instigateurs.

À l'avant-garde de la mutation américaine

Miller est-il vraiment l'un des responsables de cette libération des mœurs que l'on a observée dans les années 1960-1970 non seulement en Amérique mais aussi dans le monde occidental tout entier, ou ne l'a-t-il que prévu avec beaucoup d'acuité ? Toute la question de l'importance et de l'influence de l'écrivain est ainsi formulée. Après que les hippies, ainsi que la plus grande partie de la jeunesse américaine en révolte, eurent été sous les feux de la rampe, on a perdu de vue le rôle capital qu'a eu Miller dans l'ébranlement, non seulement du puritanisme, mais de toute cette société étriquée du XIXe siècle qui se perpétue dans le XXe. On dit que les jeunes ne lisent plus Miller ou presque pas. Mais ils ont lu les Kerouac, les Ginsberg, Mailer, Corso, Ferlinghetti, qui tous sont issus presque directement de Miller. Bien sûr, avant Miller, il y avait eu D. H. Lawrence. Mais il faut savoir mesurer la distance entre les deux, qui n'est rien de moins qu'énorme. Une Kate Millett, Sexual Politics, qui ne peut certainement pas être accusée de préjugés favorables, puisqu'elle condamne Miller au nom de la femme, dit que Lawrence aurait probablement été scandalisé par lui. On oublie peut-être que, en s'attaquant avec une telle férocité aux mœurs sexuelles, Miller s'en prenait en toute connaissance de cause au fondement même de l'édifice social, qui pour lui emprisonne l'homme. Il le dit clairement dans Tropique du Cancer. Si les jeunes ne le lisent plus, en cela même ne sont-il pas fidèles à cet aspect tellement antilittéraire de Miller, où l'art, dit-il, doit être le fait de chacun ? Cet autre aspect typiquement millérien, les jeunes le mettent de plus en plus en pratique. Henry Miller semble être de la taille de ces géants authentiques qui dépassent leur époque, pour aider à la création de celles à venir, et qui ne peuvent être jugés à leur vraie mesure qu'avec beaucoup de recul. Gérald Robitaille

À sa mort, Miller fut incinéré et ses cendres dispersées à Big Sur.

L'œuvre littéraire

Sur la fin de sa vie, Miller s'adonne également à la peinture. Une activité créatrice et artistique qu'il considère comme le prolongement direct de son œuvre littéraire. Il est notamment très proche du peintre français Grégoire Michonze. Sa passion tardive pour la peinture trouve de nombreux échos dans ses écrits, notamment dans son essai Peindre, c'est aimer à nouveau. À propos de la peinture, Miller disait : Ma définition de la peinture, c’est qu’elle est une recherche, comme n’importe quel travail créateur. En musique, on frappe une note qui en entraîne une autre. Une chose détermine la suivante. D’un point de vue philosophique, l’idée est que l’on vit d’instant en instant. Ce faisant, chaque instant décide du suivant. On ne doit pas être cinq pas en avant, rien qu’un seul, le suivant. Et si l’on s’en tient à cela, on est toujours dans la bonne voie.
Miller était également un honorable pianiste amateur.
En dehors de l'écriture romanesque proprement dite, Miller entretint d'abondantes correspondances avec nombre d'écrivains, artistes et autres personnalités de son temps. De multiples recueils de ces lettres ont été publiés après sa mort et proposent autant de « clés » permettant de comprendre les multiples facettes de la personnalité d'Henry Miller.
La correspondance la plus connue, la plus caractéristique mais aussi la plus évocatrice, est celle échangée avec Anaïs Nin. Une correspondance nourrie qui débute dans les années 1930 et durera plus d'une vingtaine d'années. Ces échanges épistolaires ont fait notamment l'objet d'une publication sous le titre Correspondance passionnée.

Musées

Deux musées exposent plusieurs de ses peintures :
The Henry Miller Museum of Art à Nagano au Japon
The Henry Miller Art Museum à la Coast Gallery de Big Sur en Californie
La Dorothy's gallery, à Paris, présente en permanence une collection importante de ses œuvres graphiques.

Å’uvres

L'œuvre d'Henry Miller est proprement inclassable. Ni roman, ni nouveau roman, ni autobiographie proprement dite, ni journal personnel, elle est l'expression d'une impossibilité d'un écrivain à exister dans une société hyperpositiviste et fonctionnaliste. Elle peut se définir comme un roman de formation qui ne trouvera sa réalisation et sa reconnaissance sociale qu'à partir de la publication de Miller à Paris. Ses écrits retracent l'itinéraire d'un homme en marge du système, cherchant une réalisation de soi par un idéal de culture autodidacte et qui doit sans cesse lutter pour obtenir les moyens de poursuivre l'écriture de son œuvre. En ce sens, sa trilogie majeure, La Crucifixion en rose : Sexus, Plexus, Nexus est l'expression d'une littérature postmoderne, de l'écrivain maudit ayant pour compagnon de route des femmes en quête d'un même idéal antimatérialiste, et des hommes qui acceptent de le soutenir dans sa recherche teintée de solipsisme. C'est aussi la raison pour laquelle il est devenu, tant aux États-Unis qu'en France, dans les années 1950-70, une sorte d'écrivain générationnel, surtout de la Beat Generation, comme Jack Kerouac et William S. Burroughs, qui refusaient de reproduire le système par conformisme social.
De cette errance et de cette odyssée, on ne retient souvent que l'apologie d'une sexualité à la Wilhelm Reich, qui s'est heurtée à l'establishment judiciaire américain, celui-ci ayant longtemps empêché la publication de ses livres en raison de leur pornographie, bien légère au regard des standards de notre temps. En ce sens, son œuvre et sa personnalité ont été les précurseurs de la révolution sexuelle des années 1960. Dans la seconde partie de sa vie, il mène une vie d'ermite californien, dans une maison au large de la côte pacifique, à Big Sur, devenant une sorte d'antimodèle de la société américaine poursuivant ses rêves effrénés de consommation.

Romans, nouvelles, textes courts

Clipped Wings 1922, inédit. Seuls quelques fragments demeurent et certains passages furent recyclés dans Tropique du Cancer.
Moloch: or, This Gentile World 1928, publié seulement en 1992 en anglais et en 1998 en français Moloch, 10/18.
Tropique du Cancer 1934 Tropic of Cancer. Souvent considéré comme le chef d'œuvre de Miller mais plus sûrement le roman par lequel un écrivain américain nous est né Blaise Cendrars - revue Orbes - 1935. Une chronique de son quotidien et de ses errances parisiennes, rythmées par des repas gargantuesques et des rencontres féminines bien entendu torrides, le tout appuyé par une langue poétique et directe du plus bel effet. Une révolution dans le monde de la littérature, qui lie immédiatement Miller avec les grandes œuvres impies de Cendrars, Céline ou Rabelais. Un livre unique, incandescent et frontal.
Aller-Retour New York 1935. Une relation tragi-comique d'un voyage rocambolesque, encore une fois portée par une écriture en toute liberté. Miller peaufine son style l'adoucit, pour certains, mais garde cette indépendance de ton qui fait sa marque. Un livre éminemment drôle et acerbe.
Printemps noir 1936 Black Spring
Max et les Phagocytes 1938 Max and the White Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947. Recueil de six nouvelles : Max, Via Dieppe-Newhaven, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, Mademoiselle Claude, Réunion à Brooklyn, Crucifixion en rose en 3 parties
L'Argent, son évolution 1938 Money and How It Gets That Way
Tropique du Capricorne 1939 Tropic of Capricorn
L'Å’il du cosmos 1939 The Cosmological Eye
Le Colosse de Maroussi 1941 The Colossus of Maroussi. Relation d'un voyage en Grèce, qui dévie peu à peu vers une ode au cosmos et à la vie, à travers le portrait de quelques personnages hauts en couleurs. Le lyrisme millerien dans toute sa grandeur, poignant et immense.
La Sagesse du cœur 1941 The Wisdom of the Heart
Dimanche après la guerre 1944 Sunday after the War
Varda, le Constructeur 1944 Varda, the Master Builder
La Grande misère de l'artiste aux États-Unis 1944 The Plight of the Creative Artist in USA
Qu'allez-vous faire pour Alf 1944 What are you going to do about Alf ?. Court texte destiné à soutenir un ami dans la dèche.
Reflets d'un passé fervent 1944)Semblance of a Devoted Past
Le Cauchemar climatisé 1945 The Air-Conditioned Nightmare. Portrait de l'Amérique sous cellophane, énorme pamphlet contre le confort et la bourgeoisie, le meilleur exemple de ce qu'est la vie pour Miller.
L'Obscénité et la Loi de la réflexion 1945 Obscenity and the Law of Reflection également dans Souvenirs souvenirs
Maurizius pour toujours 1946 Maurizius for Ever
Souvenirs, souvenirs 1947 Remember to Remember
Le Sourire au pied de l'échelle 1948 The Smile at the Foot of the Ladder. Assez à part dans son œuvre, un quasi roman autour d'un personnage cher à Miller : le clown. Texte presque classique et très attachant.
Courtes histoires américaines HM et alii – 1948
Sexus 1949 1er volet de La Crucifixion en rose / The Rosy Crucifixion I. La démesure faite livre, l'acte définitif de Miller. Un énorme flot de mots pour dire la vie, à travers les rencontres, les beuveries, les excès, la littérature... Un livre douloureux et paillard.
Plexus 1952 2e volet de La Crucifixion en rose / The Rosy Crucifixion II
Amours sans importance 1955 (Night of Love and Laughter
Jours tranquilles à Clichy 1956
Un diable au paradis 1956 A Devil in Paradise, the Story of Conrad Moricand
Hamlet 1956 Hamlet, a philosophical Correspondence with Michael Fraenkel. Miller s'essaye à l'essai et tombe dans l'abscons à travers ces lettres qui parlent de beaucoup de sujets... sauf d'Hamlet !
Lire au cabinet 1957
Big Sur et les Oranges de Jérôme Bosch 1957 Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch
Le Carnet rouge 1959 The Red Notebook
Nexus 1960 3e volet de La Crucifixion en rose / The Rosy Crucifixion III
Peindre c'est aimer à nouveau 1960
Water Color, Drawings and his Essay, the Angel is my Watermark ! 1962
Reste immobile comme un colibri 1962
Transit Just Wild about Harry 1963. Sa seule pièce de théâtre.
Ma vie et moi 1971. Un condensé succinct et rapide des mémoires de Miller, par lui-même.
Virage à 80° 1973
Le livre des amis 1976
J'suis pas plus con qu'un autre Éditions Alain Stanké, 1977. Le seul livre de Miller écrit directement en français et publié sous forme de manuscrit. Maladroit mais intrigant.
Jours tranquilles à Brooklyn 1978
The Theatre & Other Pieces 1979. Tirage confidentiel (500 exemplaires seulement et jamais traduit en français, cet ouvrage traite du théâtre plusieurs essais et une nouvelle.
Nexus 2 140p. Suite du premier Nexus et dernier volet inachevé de La Crucifixion en rose coll. Autrement dit, 2004
Crazy Cock Belfond, 1991
Opus Pistorum 1941 Ouvrage pornographique écrit à la suite d'une commande d'un admirateur anonyme de l'époque.
L'Å’il qui voyage 2005
Aquarelles 1999. Le bonheur facile de Miller avec l'aquarelle narré à son ami Emil Schnellock.

Essais

Le Monde du Sexe 1940
Blaise Cendrars 1951
Rimbaud 1952
Les Livres de ma vie 1952
Le Temps des assassins 1956 Time of the Assassins : A Study of Rimbaud
Art et Outrage : Essais Tome 1 1959
L'Oiseau mouche : Essais Tome 2 1997
Entretiens de Paris avec Georges Belmont 1970. Entretiens radiophoniques.
Correspondance privée avec Lawrence Durrell 1963
Le Monde de D.H. Lawrence. Une appréciation passionnée, traduit par A. Catineau 1986
Correspondance privée avec Wallace Fowlie 1975
Correspondance avec Blaise Cendrars 1995
Réunion à Barcelone 1959 Reunion in Barcelona, a Letter to Alfred Perles
Correspondance avec Lawrence Durrell 1935-1980 2004
Correspondance privée avec John Cowper Powys 1994
Flash-back, entretiens de Pacific Palisades 1976
Lettres à Anaïs Nin 1967
Lettres d'amour à Brenda Vénus 1991
Lettres à Emil 1991. Les débuts laborieux de Miller avec l'écriture entre 1922 et 1934 racontés à son ami Emil Schnellock.

Ecriture, Ouvrages

Irène Blanc, Sage Miller et folle L.A 2001
Brassaï, Henry Miller, grandeur nature Grandeur nature Tome I
Brassaï, Henry Miller, rocher heureux Grandeur nature Tome II
Béatrice Commengé, Henry Miller - Ange, Clown, Voyou 1991
Mary Dearborn, Henry Miller 1991
Robert Ferguson, Henry Miller 1994
Daniel Gallagher, D'Ernest Hemingway à Henry Miller : Mythes et réalités des écrivains américains à Paris 1919 - 1939 2011
Michael Fraenkel, Défense de Tropique du Cancer 1947
Erica Jong, Henry Miller ou le diable en liberté 1997
Dominique Lacout, Henry Miller : désir et vie 1973
Alfred Perlès, Mon ami, Henry Miller 1956
Gérald Robitaille, Le père Miller 1971
Walter Schmiele, Henry Miller 1970
Robert Snyder, Henry Miller par lui-même 1977
Philippe Sollers, Libertés d'Henry Miller dans La Guerre du goût 1994
Frédéric Jacques Temple, Henry Miller 1965
Pascal Vrebos, Une folle semaine avec Henry Miller 1983

Articles sur Miller

Henry Miller, L’homme et son message, Planète n° 16 1970

Films

Jens Jørgen Thorsen, Stille dage i Clichy 1970
Joseph Strick, Tropic of Cancer 1970, avec Rip Torn
Claude Chabrol, Jours tranquilles à Clichy 1990, avec Andrew McCarthy
Philip Kaufman, Henry et June 1991, avec Uma Thurman et Fred Ward
Luc Bongrand, Paris-Miller aller/retour 1995 avec Michel Polac, Georges Belmond, Béatrice Commengé, Daniel Gervis, Maurice Nadeau, Anaïs Nin, Henry Mille et l'auteur

Théâtre

Jean Lespert & Alain Bauguil, Le Sourire au pied de l’échelle, Paris 2005 avec Danielle Marty
Pascale Roger, Henry Miller et Anaïs Nin, artistes de la vie, Paris 2005 avec Florence Boog et Jacques Lallié
Michael Zugowski, Le Sourire au pied de l’échelle, Aix-en-Provence 2007 avec Michael Zugowski
Delphine de Malherbe, Une passion, Paris 2009/2010 avec Evelyne Bouix et Laurent Grevill



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Posté le : 05/06/2015 18:33
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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