| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> La guerre de Trente ans 1 [Les Forums - Histoire]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





La guerre de Trente ans 1
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9499
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 56766
Hors Ligne
La période française 1635-1648

Depuis le début de la guerre, la France s’était toujours soigneusement tenue à l’écart des combats tout en appuyant les opposants à l’Empereur et au roi d’Espagne par sa diplomatie et ses subsides. Ses seules implications directes se sont exercées dans des zones périphériques :
Valteline occupée en 1624-1625 pour couper les communications entre le Milanais espagnol et l’Autriche;
Saugeais occupé et détruit en partie par ses armées ; on dut par la suite reconstruire l’abbaye de Montbenoît.
Duché de Mantoue et Montferrat, à l'occasion de la guerre de Succession de Mantoue 1628-1631 ;
Lorraine occupée en 1633 car son duc, Charles IV, a une position hostile à la France. C’est le temps du premier siège de La Mothe.
Cette politique n’est pas sans contradictions car Richelieu, cardinal de l’Église catholique et adversaire impitoyable des forces protestantes à l’intérieur du royaume, est l’allié des protestants étrangers contre les Habsbourg, champions du catholicisme. Les considérations religieuses s'opposent donc aux considérations politiques et à la volonté de contenir la puissance des Habsbourg. Or ceux-ci finissent par l’emporter sur leurs divers adversaires. Pour maintenir l’équilibre désiré, la France n’a plus d’autre solution que de s’engager directement dans le conflit. Cet engagement est précédé d’une intense activité diplomatique et de la négociation de multiples traités avec les ennemis de l’Empereur et du roi d’Espagne ce dernier est d’ailleurs, plus que l’Empereur, le principal adversaire. Avec les Hollandais est notamment prévu le partage des Pays-Bas espagnols grosso modo l'actuelle Belgique, la Flandre française, le Hainaut français, le Cambrésis et l'Artois.
Les Suédois ont subi un revers mais, contrairement aux Danois quelques années plus tôt, ils ne sont pas anéantis et ils continueront à intervenir en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre, avec des généraux de valeur tels que Johan Banér ou Lennart Torstenson. Les Impériaux ne seront par conséquent jamais libres de se retourner complètement contre la France. Souvent les armées française et suédoise se coordonneront ou tenteront de se rejoindre pour forcer l’ennemi commun.

Intervention française 1635

Par précaution, les Espagnols occupent Philippsbourg, Spire, Landau et enfin Trèves dont l’archevêque Philipp Christoph von Sötern, l’un des Princes-Électeurs, s’est mis sous la protection de la France61 : Richelieu prend ce prétexte pour déclarer, le 19 mai 1635, la guerre à l’Espagne, adversaire le plus direct des intérêts français. Les armées françaises, fortes de 120 000 hommes, vont intervenir dans quatre secteurs dont trois principaux :
vers le nord, où les Pays-Bas espagnols se trouvent pris en tenaille entre la France et les Provinces-Unies ; le commandement est aux maréchaux de Châtillon et de Brézé ;
vers l’est, duché de Lorraine, Alsace et pays rhénans, Franche-Comté – alors possession de l’Empire ; le commandement est au cardinal de La Valette et à Bernard de Saxe-Weimar qui escompte acquérir une principauté en Alsace ;
en Italie du nord, dans le Piémont sous le maréchal de Créquy et dans la Valteline sous le duc de Rohan ;
dans le secteur des Pyrénées ne se trouve qu’un corps d’observation.
Les combats se portent vers les Pays-Bas où Châtillon et Brézé vainquent les Espagnols à la bataille d'Avein65 le 20 mai 1635 avant de se joindre au prince d’Orange Frédéric-Henri. Mais des atermoiements franco-hollandais permettent aux Espagnols de recevoir des renforts et de sauver leurs possessions. C’est à ce même moment qu'est négociée la Paix de Prague entre l’Empereur et plusieurs princes protestants dont l’Électeur de Saxe : les armées impériales commandées par Piccolomini peuvent alors se retourner vers les Pays-Bas. Sur le Rhin, les impériaux commandés par Matthias Gallas, alliés aux troupes de Charles de Lorraine, font équilibre aux troupes de la France et de Bernard de Saxe-Weimar. En Italie, l’invasion du Milanais ne peut se faire du fait de l’alliance peu fiable du duc de Savoie et malgré les succès des troupes stationnées en Valteline.

Avantage aux Impériaux 1636

La campagne de 1636 est très difficile pour la France. Les opérations en Italie piétinent, de même que celles d’Alsace ; une opération menée en Franche-Comté contre Dole se solde par un échec et Gallas envahit la Bourgogne avant d'échouer au siège de Saint-Jean-de-Losne et de devoir repasser le Rhin à l'arrivée de renforts ; dans le nord, les Espagnols et leurs alliés, sous le commandement d’Ottavio Piccolomini, de Jean de Werth et du Cardinal-Infant, gagnent du terrain, prenant finalement Corbie sur la Somme le 15 août. Paris est donc directement menacé, mais Louis XIII parvient à reprendre Corbie le 14 novembre. Pourtant au Sud, l'Espagne s'est emparée de Saint-Jean-de-Luz et menace le Sud-Ouest.
Le 4 octobre, le général suédois Johan Banér défait les Impériaux à Wittstock, ce qui contribue à alléger les difficultés françaises en relançant le camp protestant. Ferdinand II va bientôt mourir. Son fils et successeur Ferdinand III appelle les troupes de Gallas qui rejettent les Suédois en Poméranie. C’est la fin de la supériorité suédoise incontestée en Allemagne.

Confusion et statu quo 1637-1638

Les hostilités en 1637 et 1638 sont marquées par la confusion et un relatif statu quo. Les faits les plus marquants sont en 1637 la mort des ducs de Mantoue et de Savoie, et le début de régence difficile de la duchesse de Savoie, Christine, la sœur de Louis XIII, en butte aux intrigues de ses beaux-frères, Thomas et Maurice, alliés aux Espagnols. En 1638, ce sont la défaite française à Fontarrabie au Pays basque le 7 septembre et la destruction d’une flotte espagnole le 22 août ainsi que la prise de Brisach, clef de l’Alsace et de la Souabe par Bernard de Saxe-Weimar le 19 décembre. À cette même époque, Mazarin devient l’homme de confiance de Richelieu qui vient de perdre son éminence grise, le père Joseph.
Côté français, sur le front nord, la stratégie consiste à capitaliser sur la victoire de Corbie en repoussant toujours plus au nord la ligne de front tout en la cloisonnant. Ainsi, la reconquête du château de Bohain, et les prises de Landrecies le 26 juillet 1636, de Maubeuge et de La Capelle respectivement les 5 août 1636 et 28 septembre 1636 sécurisent Thiérache et Vermandois des coups de force de détachements de cavalerie croate impériale qui sévissent en Picardie, à partir de 1636, depuis les collines d'Artois et le Hainaut.

Les impériaux sur la défensive 1640-1642

Sur ordre du roi, au début du printemps 1638, l'armée française regroupe ses forces à Saint-Quentin. L'objectif de la campagne est alors de parvenir à placer la Picardie occidentale à couvert après la protection réussie de son flanc oriental en 1637. Le maréchal de Châtillon prévoit de s'introduire en territoire ennemi avec pour objectif de s'emparer de la place de Saint-Omer tandis que le maréchal de La Force et sa troupe font diversion en feignant de marcher sur Cambrai via Le Catelet.
Châtillon arrive le 26 mai 1638 devant Saint-Omer qui, renforcée, lui oppose une résistance farouche. Louis XIII ordonne alors à La Force de lever le camp de devant le Catelet et d'aller appuyer sur le champ le maréchal de Châtillon afin d'assurer la logistique de son armée au cas où les Espagnols décideraient de marcher sur Saint-Omer. Tel est effectivement le cas et après plusieurs manœuvres successives de part et d'autre, le prince Thomas de Savoie-Carignan, ayant renforcé la garnison du château de Ruminghem, contre-attaque et prend l'armée du marquis de La Meilleraye de vitesse. Il s'empare d'une redoute stratégique positionnée à proximité de Ardres. Le 8 juillet, l'armée du comte Piccolomini et la cavalerie du comte de Nassau arrivent pour soutenir le prince Thomas. De La Force engage la bataille à Zouafques pour profiter de l'effet de surprise et du terrain. Son armée repousse les forces espagnoles dans des marécages. Le lieutenant-général Colloredo est tué ainsi que deux mille cavaliers. Mais, la contre-attaque du prince Thomas sur des positions françaises assiégeant Saint-Omer prive La Force de victoire. Ce dernier doit se retirer pour assister Châtillon devant la ville et l'aider à lever, le 15 juillet 1638, un siège désormais mal engagé. Les garnisons françaises prennent quartier à Nielles à partir du 17 juillet afin de protéger, comme prévu, le flanc occidental de la Picardie.
Après un début d'année 1639 sans importance sur le plan des opérations militaires — si ce n’est la mort de Bernard de Saxe-Weimar dont l’armée passe sous les ordres du comte de Guébriant —, l'armée française, plus puissamment armée, après son échec devant Saint-Omer, repasse à l'offensive sur le front nord et prend successivement Hesdin le 29 juin 163982 et Arras siège d'Arras, le 9 août 1640. Le 18 septembre 1640, dans la foulée de cette importante victoire, Mazarin, commandité par Richelieu, retourne le prince Thomas de Savoie en lui proposant par traité de se placer sous la protection de la France. Durant le printemps 1641 et jusqu'en septembre 1641, d'autres place fortes espagnoles, telles que Aire-sur-la-Lys, Lens, Bapaume et La Bassée, tombent. Le royaume de France contrôle désormais de nouveau l'Artois.
Sur le front oriental les hostilités sont moins intenses. Banér et de Guébriant lancent en 1640 une nouvelle attaque contre les Impériaux rapidement mise en échec par Piccolomini. Banér meurt l’année suivante. Cette même année, le sort des armées en Italie du Nord fait rentrer les États de Savoie dans la dépendance de la France84. De plus, deux couronnes dépendant de la Maison d'Autriche secouent le joug : le Portugal appelle au trône Jean de Bragance, de la maison d’Aviz, et la Catalogne reconnaît Louis XIII comme comte de Barcelone et de Roussillon le 23 janvier 1641. La France envoie une armée, commandée par Lamothe pour prendre possession de la nouvelle province. Plusieurs places sont prises et le siège est mis devant Tarragone que bloque aussi la flotte française commandée par l’archevêque de Sourdis. Les Espagnols la battent et les Français doivent lever le siège.
Des tractations commencent dès 1641 pour ouvrir des négociations de paix, que tous les belligérants commencent à appeler de leurs vœux. Cet espoir ne doit se concrétiser que plusieurs années après, alors que les combats continuent toujours, malgré la lassitude générale.
La France renoue avec le succès en Italie victoire d’Ivrée, prise de Coni et en Allemagne où le comte de Guébriant bat Piccolomini à Wolfenbüttel le 25 juin 1641 et Lamboy et Mercy à Kempen le 17 janvier 1642 et où le général suédois Lennart Torstenson remporte sur les Impériaux la bataille de Leipzig, aussi connue comme la seconde bataille de Breitenfeld, le 23 octobre 1642. Cette même année, le maréchal de Lamothe est forcé d'évacuer la Catalogne malgré son succès du 7 octobre sur les Espagnols de Leganez à la bataille de Lérida.

Progrès français 1642-1643

Richelieu veut forcer l’Espagne en la menaçant directement. Au printemps, Louis XIII et lui-même, bien que tous deux malades, partent avec une armée pour conquérir le Roussillon. Richelieu doit s’arrêter mais le roi engage le siège de Perpignan, qui est prise le 9 septembre. Au mois de juin une armée française a battu les deux beaux-frères de Christine de Savoie. Le 4 décembre 1642 meurt Richelieu ; Louis XIII le suit dans la tombe le 14 mai 1643, laissant la régence à une épouse peu aimée, Anne d’Autriche qui est flanquée d’un conseil de régence composé entre autres de Mazarin et de Pierre Séguier
Turenne
Profitant de ces circonstances, les Espagnols s’avancent en Champagne. Ils y sont sévèrement défaits à la célèbre bataille de Rocroi le 18 mai 1643, par un général de 22 ans, Louis de Bourbon, duc d'Enghien, surnommé plus tard le grand Condé. Celui-ci s’empare plus tard de Thionville. D’autres succès français se font en Italie, en Espagne, y compris sur mer, où la flotte française est maîtresse de la Méditerranée et s'illustre lors de la bataille navale de Carthagène. Ces succès sont contrebalancés par des revers en Allemagne Rantzau battu à la bataille de Tuttlingen, à la faveur desquels le commandement du comte de Guébriant passe au maréchal de Turenne. Opposé aux impériaux de Mercy, qui a pris Fribourg le 29 juillet 1644, Turenne commandant l'Armée de l'Allemagne est rejoint par le duc d’Enghien et son Armée de France. Entre le 3 et le 5 août 1644, une bataille meurtrière entre les Français et les troupes impériales fait rage sur les collines de l’alentour de Fribourg. À la fin, Fribourg reste impériale mais les Français se rendent maîtres de la vallée du Rhin.

Histoire de la marine française.
Paroxysme et fin de la guerre 1645-1648

Les principaux événements de 1645 se déroulent en Allemagne. Torstenson continue ses campagnes victorieuses Bohême, Silésie, Moravie, s’approchant de Vienne. Turenne veut le rejoindre, dans des conditions difficiles en raison de l'indiscipline de ses soldats, et Mercy en profite pour lui infliger la défaite de Mergentheim. Rejoint par le duc d’Enghien, il rencontre les Impériaux à la seconde bataille de Nördlingen, le 3 août, où Mercy est tué. Mais Torstenson ne peut forcer Vienne, doit se retirer en Bohême pendant que les Français évacuent leurs éphémères conquêtes, en les dévastant systématiquement.
Les campagnes de 1646 et 1647 voient à nouveau des opérations tour à tour favorables à chacun des camps, en Italie du nord et dans les Pays-Bas. Les Français commandés par le duc d’Enghien s’emparent de plusieurs villes de Flandres, mais après la prise de Dunkerque, les Hollandais font une trêve avec les Espagnols laquelle trêve se termine par une paix définitive et ces derniers peuvent reprendre pied. En juillet 1647, le frère de l'empereur, l'archiduc Léopold, gouverneur général des Pays-Bas espagnols, reprend la place forte de Landrecies conquise onze années auparavant.

Bataille de Lens

Les choses se passent mal pour les Français en Catalogne : le comte d'Harcourt doit abandonner le siège de Lérida en 1646. Afin d'éloigner le vainqueur de Dunkerque dont les ambitions deviennent gênantes, Mazarin nomme le duc d’Enghien, par ailleurs devenu prince de Condé depuis la mort de son père, vice-roi de Catalogne avec la charge de reprendre le siège de Lérida. Il échoue dans cette tâche et la Catalogne est perdue pour la France, définitivement.
Bien que les champs de bataille d’Allemagne soient considérés par la France comme théâtre d’opérations d’importance secondaire, c’est là que Turenne lui offre les plus grandes victoires des derniers temps de la guerre. Il reprend son projet de rejoindre les Suédois pour se diriger vers Vienne, impose un traité à Maximilien de Bavière mais reçoit l’ordre de revenir sur le Rhin. Le duc de Bavière rompt le traité. L’année suivante, Turenne revient en Souabe puis en Bavière, rejoint le Suédois Wrangel, inflige aux impériaux la défaite de Zusmarshausen 17 mai 1648 et chasse Maximilien de Bavière de Munich avant de devoir se retirer.
La dernière grande bataille de la guerre est celle de Lens 19 août 1648 : Condé y défait si sévèrement les Espagnols que cette bataille oblige Ferdinand III à accepter les formalités de paix dont les négociations durent depuis cinq ans.

Les traités de Westphalie

Banquet de la garde civique d'Amsterdam à l'occasion de la paix de Münster par Bartholomeus van der Helst, peint en 1648
Les traités de Westphalie concluent la guerre de Trente Ans et, simultanément, la guerre de Quatre-Vingts Ans le 24 octobre 1648. Négociés pendant plusieurs années, ils sont signés en deux lieux distincts, pour des raisons de préséance et d’incompatibilité religieuse :
à Osnabrück entre le Saint-Empire, la Suède et les puissances protestantes ;
à Münster entre l’Empire, la France et les autres puissances catholiques.
La guerre entre la France et l’Espagne n’est pas incluse dans leurs dispositions.
Les traités de Westphalie énoncent et initient la nécessité d'un équilibre politique « opérant par et dans la pluralité des États. En ce sens, ces accords révèlent la fin d'un ordre et l'établissement progressif puis la domination d'un nouveau. Ce nouvel ordre met fin à l'idée d'une paix terrestre perpétuelle administrée par un Empire européen des derniers jours renvoyant à l'idée d'une autorité pastorale. Désormais, les principes d'administration des hommes se baseront de plus en plus sur le primat de la raison d'État. Ces traités apparaissent donc comme un pivot temporel, seuil de passage d'un ordre autoritaire de type pastoral vers celui de l'établissement progressif d'une gouvernementalité fondée sur une rationalité politique privilégiant l'économie politique de l'État souverain, ce dernier lui-même fondement du droit international moderne et contemporain.

Autres traités

Traité de Vic Vic-sur-Seille signé le 6 janvier 1632 entre le duc de Lorraine Charles IV et Louis XIII.
Traité de Liverdun : 26 juin 1632. Nancy - capitale du duché de Lorraine - étant menacée directement par les Français, le duc de Lorraine doit signer de nouveau un traité avec Louis XIII de France. Ce dernier rend les principales places occupées mais le duc doit céder au roi, pour quatre ans, les villes de Stenay, Dun-sur-Meuse, Jametz et Clermont - cette ville sera donnée définitivement à la France en échange d'une indemnité. D'autre part, Charles IV de Lorraine promet de rendre hommage au roi pour le duché de Bar d'ici à un an.
Traité de Charmes : il est signé le 19 septembre 1633, entre Richelieu et Charles IV dans la maison du Chaldron, dite maison des Loups, propriété du duc de Lorraine ; l'armée ducale cède la ville de Nancy à l’armée française cinq jours après. Le 25 septembre, le roi lui-même s'installe dans la ville ducale, nommant un gouverneur : le baron de Brassac Jean de Galard de Béarn, né en 1580, comte de Brassac, baron de Saint-Maurice et de la Rochebeaucourt. Celui-ci s'établit au palais du gouverneur le 1er octobre 1633.
Traité des Pyrénées entre l'Espagne et la France, 7 novembre 1659.
Traité de Vincennes entre la France et la Lorraine, 1661.
Trêve d'Andrusovo entre la Pologne et la Russie en 1667

Les conséquences du conflit

La chapelle de Moncourt, seul vestige d'un village détruit.
La guerre de Trente Ans a ravagé pour de longues années toutes les régions, principalement en Allemagne, qu'ont traversées en tous sens les armées venues de toutes parts. Les populations sont décimées par les armes, les exactions de la soldatesque, les dégâts innombrables, les disettes qui s'ensuivent, les épidémies.
Certaines provinces se dépeuplent de manière dramatique par suite de la mort ou de la fuite des habitants vers des contrées moins exposées. Des historiens estiment que certaines régions perdent jusqu'à la moitié de leur population Saxe, Hesse, Alsace, Franche-Comté, Lorraine ou même les deux tiers tel le Palatinat. Les traités de paix sont signés dans un pays en ruine et qui mettra des dizaines d'années à se relever. Les autres belligérants Suède, France, Espagne sont financièrement exsangues.
Cette guerre modifie de plus profondément l'équilibre des forces politiques européennes :

le Danemark perd définitivement son statut de grande puissance ;
la Suède devient maîtresse de la Baltique et assure sa suprématie en Europe du Nord : elle gagne la Poméranie occidentale, les villes de Wismar et Stettin, le Mecklembourg, les évêchés de Brême et Verden qui lui assurent le contrôle des embouchures de l'Elbe et de la Weser ;
le Brandebourg acquiert la Poméranie orientale et les archevêchés de Magdebourg et Halberstadt : la future puissance prussienne est en germe dans la montée en puissance de cet État du Nord de l'Allemagne.
la Saxe conserve la Lusace ;
la Bohême demeure domaine héréditaire des Habsbourg ;
la Bavière conserve le Haut-Palatinat et la dignité électorale ;
le Bas-Palatinat est restitué à Charles Louis, le fils de Frédéric V, et un 8e siège électoral est créé en sa faveur ;
la Haute-Autriche revient aux Habsbourg ;
l'Empire est éclaté en une multitude de petits États pratiquement indépendants : son titulaire ne dispose plus que d'une autorité très réduite pendant que les Turcs menacent ses frontières orientales. En outre, son affaiblissement ouvre la porte à l'avènement d'états modernes, préludes aux droits des peuples à disposer d'eux-mêmes, et donc à l'avènement des démocraties modernes ;
les Pays-Bas et la Suisse gagnent leur indépendance de droit ;
la France est la grande gagnante : son hégémonie pourra bientôt s’affirmer sous Louis XIV. Elle bénéficie de plusieurs gains territoriaux sur ses frontières : les Trois-Évêchés, officiellement rattachés, ainsi que Brisach et Philippsburg, la Franche-Comté Traité de Nimègue, 1678, l’Alsace et Strasbourg en 1681, la forteresse de Pignerol, l’Artois et le Roussillon.
l’Espagne entame un déclin prolongé qu’accroîtront les difficultés dynastiques.
Des pays qui sont restés à l’écart et se sont économisés pourront aussi entrer bientôt en lice : l’Angleterre et la Russie.

Bilans du conflit Sur le plan culturel

Sébastien Vrancx Musée des beaux-arts de Göteborg.
Les horreurs de la guerre entraînent à travers l'Europe un fort renouveau de la pratique religieuse, où les populations catholiques et protestantes cherchent le réconfort.
Sur le plan des idées, la guerre amène à un progrès parmi les élites de l'idée de fait national, avec la langue comme facteur d'unification, préfigurant la naissance des conceptions modernes de l'État.
Sur le plan artistique, la guerre de Trente Ans a inspiré des œuvres à des créateurs qui ont vécu cette époque :
Les Grandes Misères de la guerre, gravures de Jacques Callot ;
Le roman picaresque anonyme intitulé La vida y hechos de Estebanillo González, hombre de buen humor, publié en 1646;
Simplicius Simplicissimus, roman de Grimmelshausen ;
les portraits de Tilly, Wallenstein, etc., en chefs de guerre par Antoine van Dyck ;
la poésie d'Andreas Gryphius : Les Larmes de la patrie, datant de 1636 ;
des gravures de Hans Ulrich Franck.
et d'autres artistes de l'époque contemporaine :
l'écrivain allemand Günter Grass a placé en 1647, pendant les pourparlers de la paix de Westphalie, l'intrigue de son roman Une rencontre en Westphalie Das Treffen in Telgte, publié en 1979.
l'écrivain allemand Bertolt Brecht situe l'action de sa pièce de théâtre Mère Courage et ses enfants entre 1624 et 1648, sur les champs de bataille de la guerre de Trente ans. La pièce, écrite à l'aube de la Seconde Guerre mondiale 1939, décrit l'horreur et l'absurdité de la guerre, à travers les tentatives de Mère Courage de tirer un bénéfice commercial du conflit, tentatives qui n'aboutiront finalement qu'à lui faire perdre ses enfants l'un après l'autre.
Hermann Löns 1866-1914 y consacre son roman le plus célèbre Le Loup-Garou Der Wehrwolf. Eine Bauernchronik, 1910 : les paysans de la lande de Lunebourg chassent les soldats errants et les pillards.
Alfred Döblin a écrit le roman historique Wallenstein 1920.

Sur le plan démographique

Pillage d'un village par des soldats, Sébastien Vrancx
La population de l'Allemagne et de l'Europe centrale souffre énormément de la guerre, morts aux combats, massacres, famines et déplacements de populations entraînant de véritables saignées démographiques : l'Allemagne du Nord est particulièrement dépeuplée ; en Poméranie, la population diminue de 65 % entre 1618 et 1648. Les États patrimoniaux des Habsbourg connaissent également des pertes importantes : la Silésie perd le quart de sa population. Bien que certaines régions aient pu être épargnées, notamment les villes hanséatiques qui achetaient à prix d'or leur sauvegarde, l'Europe centrale perd environ 60 % de sa population.
Ces chiffres, issus de l'historiographie du XIXe siècle, basée sur les écrits de témoins horrifiés, n'ont pas été confirmés par des enquêtes de démographie historique. Ils ont été l'objet de débats importants. On s'accorde aujourd'hui sur le chiffre de 3 ou 4 millions de décès en trente ans pour une population initiale de 17 millions d'habitants, chiffre énorme.

Sur le plan économique
La guerre saigne à blanc l'économie de la plupart des États allemands, combats et pénurie alimentaire jetant sur les routes un nombre important de vagabonds et de mendiants. L'Espagne, initialement soutenue par l'or des Amériques, sort financièrement et politiquement très affaiblie du conflit.

Sur le plan militaire
Les États européens prennent progressivement conscience des désavantages de l'emploi de mercenaires, qui a été la règle quasi générale durant la guerre de Trente ans. L'Europe se dirige vers un système d'armée de métier : les effectifs de l'armée permanente augmentent, en France, de manière exponentielle. En Allemagne, la Marche de Brandebourg compte parmi les États qui commencent à constituer une armée nationale. La guerre de Trente Ans contribue à la naissance du concept d'armée moderne.

Liste des principaux acteurs

Matthias Gallas
Johan Banér
Lennart Torstenson
Le Saint-Empire romain germanique
Ferdinand II 1578-1637
Ferdinand III 1608-1657
Charles-Bonaventure de Longueval, comte de Bucquoy 1571-1621
Albrecht von Wallenstein 1583-1634
Matthias Gallas 1584-1647
Gottfried Heinrich von Pappenheim 1594-1632
Ottavio Piccolomini 1599-1656
Peter Melander 1585-1648
Jean de Werth 1595-1652
Raimondo Montecuccoli 1609-1680
La Ligue catholique
Maximilien Ier de Bavière 1573-1651
Jean t'Serclaes, comte de Tilly 1559-1632
Franz von Mercy 1590-1645
L’Union évangélique
Frédéric V du Palatinat 1596-1632
Christian Ier d’Anhalt-Bernburg 1568-1630
Heinrich Matthias von Thurn 1567-1640
Ernst von Mansfeld vers 1580-1629
Georg Friedrich de Bade-Durlach (573-1638
Christian de Brunswick 1599-1626
Bernard de Saxe-Weimar 1604-1639
L'Espagne
Philippe III 1578-1621
Philippe IV 1605-1665
Ferdinand d’Autriche, dit le Cardinal-Infant 1609/1610-1641
Gaspar de Guzmán, comte-duc d'Olivares 1587-1645
Ambrogio Spinola 1569-1630
Le Danemark
Christian IV de Danemark 1577-1648
La Suède
Gustave II Adolphe de Suède 1594-1632
Axel Oxenstierna 1583-1654
Johan Banér 1596-1641
Gustaf Horn 1592-1657
Lennart Torstenson 1603-1651
Carl Gustaf Wrangel 1613-1676
La France
Louis XIII 1601-1643
Richelieu 1585-1642
Condé 1621-1686
Turenne 1611-1675
Luxembourg 1628-1695
La Transylvanie
Gabriel Bethlen 1580-1622
Pour le parti de l'Empereur : engagement direct en rouge ; engagement indirect en rose
Contre le parti de l'Empereur : engagement direct en bleu ; engagement indirect en bleu clair


Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l

Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l

Posté le : 19/06/2015 17:27
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
56 Personne(s) en ligne (31 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 56

Plus ...