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Robert Pinget
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Le 19 juillet 1919 naît Robert Pinget

à Genève en Suisse, romancier et dramaturge français d'origine suisse, mort, à 78 ans le 25 août 1997 à Tours, indre et Loir.
Robert Pinget parle de lui : " Une fois venu le moment de la rédaction, c'est en toute conscience que je déclenche le mécanisme ou, si l'on veut, que j'ouvre le robinet du subconscient, disons de la sensation. Ce travail est on ne peut plus volontaire. Une manière presque d'écriture automatique en pleine conscience, c'est-à-dire avec filtrage immédiat des possibles, de ce qui pourrait être développé, et dont je m'efforce de développer une minime partie malgré mon dégoût de tout développement, et du roman en particulier." Aux côtés de ses grands romans, Passacaille et L'Apocryphe, notamment, Robert Pinget a su donner place à ce qu'on pourrait appeler de petites formes, davantage à même de garantir cet espace du possible dont il parle dans ses Pseudo-principes d'esthétique. La fiction s'y donne alors comme passage, entrevision, fable suscitée au plus près de l'écriture. Ce qui, outre son goût pour l'écriture théâtrale, le rend proche de Beckett, dont il partage l'humour grinçant
.

En bref

Né en 1919 à Genève où il fait ses études de droit, Robert Pinget abandonne une voie toute tracée pour suivre à Paris sa vocation artistique. Après trois années d'atelier et une exposition à Saint-Germain-des-Prés, il opte définitivement pour la littérature.
En dépit de tout ce qu'on a pu écrire contre le terrorisme stérilisant des avant-gardes des années 1950, l'école du Nouveau Roman aura donné à Robert Pinget une rigueur certaine. Il n'est que de comparer ses premières tentatives littéraires, pleines de fantaisie, de désinvolture, de naïveté, de parodie de Entre Fantoine et Agapa, 1951, à Graal flibuste, 1956 aux textes portant véritablement l'estampille des éditions de Minuit pour voir la différence. Le Fiston 1959, Clope au dossier 1961, Quelqu'un prix Femina 1965 se caractérisent par la complexité de la composition. Le roman avance pour ainsi dire à reculons, l'exposé revenant à chaque instant sur lui-même pour introduire une variante, une hypothèse, un décalage temporel qui remettent en question l'ensemble du récit. Le comble de la virtuosité technique est atteint dans L'Inquisitoire 1962, l'œuvre phare de Pinget : le domestique sur la sellette improvise à mesure, sous la pression d'une voix énigmatique, une histoire labyrinthique d'une extraordinaire complexité, mêlant plusieurs centaines de personnages et de noms de lieux où l'interlocuteur perd le fil.
Les romans qui accompagnent la période « dure » du Nouveau Roman, Passacaille, 1969, Cette Voix, 1975, L'Apocryphe, 1980 rivalisent avec la musique : composition presque abstraite, en forme de fugue, d'une intense poésie, rythmée par les saisons, les commérages, les deuils, les citations liturgiques. Plus de narrateur clairement identifiable, cette fois, mais une polyphonie de voix narratives se faisant concurrence, alternant sentences, clichés, allusions mythologiques ou anecdotes triviales. La mise en scène de l'écriture et de l'oralité, l'épurement du matériau narratif au profit du symbole, l'ambition métaphysique clairement affichée appellent le commentaire et la collaboration du lecteur.
Les derniers textes de Robert Pinget, Monsieur Songe, 1982, et ses quatre carnets ; Théo, ou le Temps neuf, 1991 illustrent à leur façon le repli du Nouveau Roman sur l'autobiographie fictive. Monsieur Songe est un vieil écrivain raté, un double pâlot de Pinget qui aurait affronté sans succès l'expérience de la création. Le narrateur de Théo aspire à l'innocence enfantine, au non-savoir, pour exprimer la vérité qui le possède. Il ne s'agit plus de graver dans la pierre une sentence magistrale, mais de tracer sur une ardoise d'écolier une fugitive épitaphe. Cette apparente simplicité qui a conquis à l'écrivain un nouveau public, est en réalité retorse. Monsieur Songe est un composé de Ménalque, l'élégiaque berger virgilien et du sarcastique Monsieur Teste. Pinget retrouve la voie de l'aphorisme, la forme brève, la syntaxe rompue cultivée à l'époque classique. La contradiction logique, l'esprit d'indécision du sujet narrateur, si irritantes pour l'esprit cartésien, prend sa source dans les Confessions de saint Augustin.

Sa vie

Né le 19 juillet 1919 à Genève, Robert Pinget, après avoir terminé des études de droit, exerce le métier d'avocat à Genève durant un an. Il quitte la Suisse en 1946 pour Paris, où il entre aux Beaux-Arts.
Il publie son premier ouvrage, Entre Fantoine et Agapa en 1951. En 1952, Robert Laffont publie son premier roman, Mahu ou le Matériau, sous l'impulsion de Georges Belmont. Ensuite c'est Le Renard et la Boussole chez Gallimard, en 1953, grâce au soutien d'Albert Camus, Alain Robbe-Grillet et surtout Samuel Beckett, qui restera un grand ami de Pinget, le conseillent à Jérôme Lindon, patron des Éditions de Minuit. Graal Flibuste paraît donc chez Minuit en 1956, après avoir été refusé par Raymond Queneau chez Gallimard. Désormais, Minuit sera l'éditeur de Pinget.
Son roman intitulé Quelqu'un a remporté le prix Femina en 1965.
En 1966, il acquiert la nationalité française et s'installe en Touraine, dans ce qu'il appelle sa chaumière, où il écrira la plupart de ses livres. Il y construit une tour, et invente ce qui est considéré comme sa dernière veine, à savoir la série des carnets, dont la parution commence en 1982, avec la publication de Monsieur Songe, du nom de ce personnage vieillissant dont Robert Pinget n'a jamais nié qu'il était une forme d'alter ego.

Peu après le colloque qui lui est consacré à Tours, en 1997, il succombe à une attaque cérébrale dans cette même ville, le 25 août 1997.

L'œuvre théâtrale

Comme Nathalie Sarraute, Robert Pinget a su transposer à la scène son univers romanesque. Lettre morte 1959 est une adaptation du Fiston, montée au Théâtre Récamier en 1960 ; Architruc 1961, un doublon de Baga, créé par Olivier Hussenot en 1962 et repris à la Comédie-Française en 1971 ; La Manivelle 1960, un épisode de Clope au dossier, créé au théâtre de Lutèce en 1962 et repris à Avignon par la Comédie-Française en 1987, en même temps qu'Abel et Bela 1972, qui est un savoureux dialogue sur l'art dramatique entre deux faiseurs de théâtre.
Deux pièces méritent une mention spéciale, parce qu'elles illustrent parfaitement ce théâtre des nouveaux romanciers et qu'elles témoignent de la solitude existentielle de l'auteur et de l'échec de l'artiste auprès de ses contemporains. L'Hypothèse a été jouée par Pierre Chabert en 1965 au théâtre de l'Odéon dans la mise en scène de Beckett. Une nouvelle version, interprétée par David Warrilow, en a été proposée par Joël Jouanneau au festival d'Avignon en 1987, en partie consacré à l'œuvre théâtrale de Pinget. C'est une conférence tragi-comique d'un auteur qui se voit peu à peu dépossédé de son texte et qui finit par l'anéantir ou par se supprimer lui-même. Autour de Mortin, pièce radiophonique à huit personnages, contemporaine de Quelqu'un, a été adaptée par Jacques Seiler en 1979 au Théâtre Essaïon et reprise avec un vif succès huit ans plus tard. Trois acteurs se partagent les divers rôles et portent sur l'écrivain disparu les jugements les plus contradictoires et les plus infamants, allant jusqu'à lui dénier la paternité de son œuvre.
Robert Pinget est également l'auteur d'un important théâtre radiophonique. Il a toujours tenu sous le boisseau sa production poétique, jamais interrompue, et ses travaux critiques sur Max Jacob, Jules Renard, Samuel Beckett, saint Augustin..., en dehors de ses contributions aux colloques sur le Nouveau Roman Cerisy, 1971, et New York, 1982. Installé en Touraine depuis 1964, il laisse un important fonds manuscrit, partiellement déposé à la bibliothèque municipale de Tours. Jean-Claude Liéber et Madeleine Renouard

Études de l'œuvre

Textes inédits - Bibliographie - Mélanges :
Recueil des actes du colloque de Tours
Revue Europe
Revue Histoires littéraires : dossier Robert Pinget
Robert Pinget : matériau, marges, écriture
Robert Pinget : inédits
Monographies :
Ecriture et intériorité dans quatre romans de Robert Pinget7: Passacaille, Fable, Cette voix, L'Apocryphe.
Robert Pinget : Le vieil homme et l'enfant8 : vagabondage à travers les thèmes qu'aborde l'œuvre.

Citation

Il me semble que lorsqu'on est attiré par un écrivain, ce n'est pas sa biographie qui intéresse. Je m'étonne toujours qu'on aborde un écrivain avec des questions qui n'ont rien à voir, ou peu à voir, avec son œuvre. Je n'ai pas de vie autre que celle d'écrire. Mon existence est dans mes livres…

— Entretien avec Louis-Albert Zbinden, Gazette de Lausanne, 4 décembre 1965
Å’uvre

Romans

Mahu ou le matériau, 1952, roman
Le Renard et la Boussole, 1953, roman
Graal Flibuste, 1956, roman
Baga, 1958, roman
Le Fiston, 1959, roman
Clope au dossier, 1961, roman
L'Inquisitoire, 1962, roman
Quelqu'un, 1965, roman. Prix Femina
Le Libera, 1968, roman
Passacaille, 1969, roman
Cette voix, 1975, roman
L'Apocryphe, 1980, roman
Monsieur Songe, 1982, roman
L'Ennemi, 1987, roman
Mahu reparle, 2009, roman
La Fissure, précédé de Malicotte-la-Frontière théâtre, 2009
Jean Loiseau, 2009, premier roman inédit, in Histoires littéraires no 40

Recueil de nouvelles

Entre Fantoine et Agapa, 1951, nouvelles

Théâtre

Lettre morte, 1959, pièce en deux actes
La Manivelle, 1960, pièce radiophonique
L'Hypothèse, 1961, théâtre
Ici ou ailleurs, Architruc-L'Hypothèse, 1961, théâtre
Autour de Mortin, 1965, dialogues
Abel et Bela, 1961, théâtre
Identité, 1971, théâtre
Paralchimie, suivi de Architruc-L'Hypothèse-Nuit, 1973, théâtre
Un testament bizarre, et autres pièces Mortin pas mort, Dictée, Sophisme et sadisme, Le chrysanthème, Lubie, 1986, théâtre
De rien, 1992, théâtre
L'Affaire Ducreux, et autres pièces De rien, Nuit, Le bifteck, 1995, théâtre

Autres publications

Cette chose, 1967
Fable, 1971, récit
Le Harnais, 1984, carnets
Charrue, 1985, carnets
Du nerf, 1990, carnets
Théo ou Le temps neuf, 1991
Gibelotte, 1994
Taches, 1997, carnets

Jérôme Lindon a réalisé sous le pseudonyme de Louis Palomb un pastiche de Robert Pinget publié par les Editions de Minuit


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Posté le : 19/07/2015 15:54
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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