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John Wilmot
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Le 26 juillet 1680 meurt John Wilmot

deuxième comte de Rochester né le 1er avril 1647, poète, dramaturge et libertin anglais. Ami proche du roi Charles II d'Angleterre, il est l'auteur de nombreuses satires, de poèmes soit lyriques soit philosophiques et de quelques pièces licencieuses.
Favori de Charles II, grand seigneur libertin et courageux, mais incontestablement le meilleur poète parmi les beaux esprits de la Restauration, il aura très jeune une mort édifiante, sous l'influence du pasteur écossais Gilbert Burnet. Sa correspondance avec sa femme et avec Henry Savile compte parmi les plus intéressantes de l'époque et sa Satire contre l'humanité 1875, qui dit l'amertume gracieuse du libre penseur, est le premier poème européen sur le néant.

En bref

John Wilmot, deuxième comte de Rochester (son père avait été anobli par Charles II pour le rôle qu'il avait joué en protégeant le roi à la bataille perdue de Worcester, en septembre 1651, naquit à Ditchley, près de Woodstock dans l'Oxfordshire. Il fut inscrit au Wadham College, à Oxford d'où devait sortir la Royal Society en 1659-1660, l'année de la Restauration. Charles II, reconnaissant envers le fils des services rendus par le père, lui octroya une pension de cinq cents livres et ne cessa de s'intéresser à lui. Il lui fit faire le grand tour, voyage à travers l'Europe où les jeunes aristocrates complétaient leur éducation avec un tuteur distingué. Son voyage dura quatre ans.
À son retour, Rochester, reçu à la Cour, fut un des personnages les plus actifs et les plus séduisants de la société frivole des courtisans, des aristocrates, des poètes, des femmes élégantes, qui se pressaient autour du roi. Il mena avec entrain la vie la plus désinvolte et, bientôt, la plus dissolue qui soit. Il eut de nombreuses aventures, à commencer par son idylle avec Elizabeth Malet, une riche héritière que le roi lui avait désignée pour épouse, qu'il tenta d'enlever le 26 mai 1665, ce qui fit scandale, et qu'il ne put épouser que plus tard. Il tenta de se racheter en allant guerroyer aux Pays-Bas, puis en mer, où il prit part à diverses actions 1665. Sa vie de courtisan reprise, il mena grand train, volage, insolent, spirituel, le plus parfait roué qui soit. Ses farces indisposaient le roi, qui lui interdisait la Cour, mais lui pardonnait peu après. Sa réputation de roué était si fermement établie qu'il devint le modèle d'après lequel Etherege peignit son Dorimant, le héros de sa comédie L'Homme de la mode The Man of Mode, 1676. Mais, à brûler la chandelle par les deux bouts, Rochester perdit sa santé et sa joie de vivre : après quatre années de misères physiques et de dépression, il rendit son âme repentante à Dieu. Son ami l'évêque Gilbert Burnet 1643-1715 l'aida à faire une fin édifiante, et de cette mort chrétienne il publia un récit attachant. Rochester ne vécut pas assez longtemps pour voir paraître le volume de ses poèmes, rassemblés par des mains étrangères et qu'il aurait peut-être répudiés. Le recueil connut plus de cinquante éditions en un siècle. On enterra le poète à Spelsburg, près de Woodstock, sous une pierre sans inscription.
La plupart des courtisans de l'époque se piquaient de poésie : vers légers pour leurs maîtresses ou leurs amis, épîtres, satires, épigrammes, chansons, tous vers de circonstance. Rochester n'y manqua point, c'est même toute son œuvre, mais il fut brillant dans ces exercices que son génie a marqués d'un ton très personnel. Il bat le distique avec autorité et rime avec esprit. La plupart de ses poèmes sont satiriques, tantôt simplement ironiques, tantôt sarcastiques et féroces, dirigés contre les personnages connus, hommes de lettres ou courtisans, grandes dames ou soubrettes friponnes dans l'entourage dissolu de Charles II, qui faisait volontiers voler le jupon. Débauché notoire, le roi lui-même n'était pas à l'abri des impudents libelles (lampoons) de son protégé. Le brocard obscène que ce dernier lui décocha en janvier 1673 le fit chasser pour un temps de la Cour. Il y revint et récidiva, renchérissant en obscénités dans son célèbre Signor Dildo déc. 1673 qui cloue au pilori du sexe quelques duchesses aux complaisances éprouvées. Mais sa satire n'est pas toujours de corps de garde ou rabelaisienne, elle sait être profondément sérieuse, comme dans Satire contre la raison et l'humanité A Satyr against Reason and Mankind, 1675 qu'on rapprocherait de Boileau ou de Juvénal.
Par ailleurs, certains petits poèmes, ses love lyrics poésie amoureuse, peuvent avoir la grâce d'une pochade de Fragonard : fraîcheur de l'expérience érotique et improvisation sur des thèmes de galanterie conventionnelle qui n'excluent pas la moquerie. Henri Fluch-re

Sa vie

Rochester est né à Ditchley, dans l'Oxfordshire. La mère de Rochester, Anne John St. John, protestante, fut une partisane des parlementaires au cours de la Première Révolution anglaise, et inclinait à un certain puritanisme. Son père Henry Wilmot,royaliste d'origine anglo-irlandaise et alcoolique notoire, avait été fait comte de Rochester en 1652 en récompense des services militaires accomplis au nom de Charles II pendant l'exil de ce dernier, sous Oliver Cromwell. Henry Wilmot mourut en 1658, deux ans avant la Restauration anglaise.
Après un MA au Wadham College d'Oxford et après son Grand Tour en Europe de 1662 à 1664 comme tout bon aristocrate britannique, il s’engagea à deux reprises comme volontaire dans la marine pour participer à la seconde guerre des Flandres pendant l’été 1665. Il épousa le 29 janvier 1667 à la Chapelle Royale de Whitehall une héritière dénommée Elizabeth Malet, mais eut de nombreuses maîtresses, dont la célèbre actrice Elizabeth Barry qu'il rencontra vers 1673 et dont il prit en charge la carrière. Rochester fut un personnage incontournable du monde littéraire et de la cour royale sous la Restauration anglaise. Proche de Charles II, il fut un grand protecteur des arts et des lettres. Il fut notamment le protecteur du poète John Dryden et du dramaturge Elkanah Settle. Peu avant de mourir à l'âge de 33 ans, la légende veut que le comte libertin se soit réconcilié avec la foi religieuse, grâce aux efforts de l'évêque Gilbert Burnet.

Å’uvres

C'est en 1999 qu'eut lieu la publication aux Presses Universitaires d’Oxford du premier corpus fiable de l’œuvre complète de ce poète de la Restauration anglaise. Le Professeur Harold Love de l'université de Monash en Australie et son équipe établirent une édition variorum qui devint presque immédiatement la nouvelle édition de référence des œuvres du poète, The Works of John Wilmot, Earl of Rochester. L'œuvre apparaît ainsi beaucoup moins licencieuse, expurgée de bien des pièces dont on attribua trop longtemps, pour des raisons mercantiles, la paternité à Rochester. La pièce Sodom ou la quintessence de la débauche, n'est pas, selon toute vraisemblance, de Rochester. La légende, en partie fantasmée, du grand débauché se prolongea jusqu'à nos jours. Le 16 décembre 2004, un exemplaire de Sodome considéré comme la première œuvre imprimée pornographique au monde fut vendue à Sotheby's pour 45 600 livres sterling. En 2004, Johny Depp campa un Rochester plus hollywoodien que réel, dans le film Le dernier des Libertins
C'est en 2009 que parut la première traduction française des œuvres complètes de Rochester dans une édition bilingue et critique : Florence Lautel-Ribstein, John Wilmot, comte de Rochester 1647-1680 : Œuvres, Oxford : Peter Lang.
Rochester excella dans la veine satirique. Les satires les plus célèbres de Rochester sont A Letter from Artemiza in the Towne to Chloe in the Country et A Satyre against Reason and Mankind. Toutes deux dénoncent la folie humaine sous des formes variées. On lui doit aussi des libelles et une tragédie fustigeant l'absolutisme, Lucina’s Rape Or The Tragedy of Vallentiniann qui fut représentée devant le Roi pour la première fois en 1684.
Mais c'est surtout comme poète qu'il restera à la postérité : auteur de dialogues d'amour, d'élégies d'amour, de chansons d'amour et de chansons libertines, son œuvre s'inscrit essentiellement dans une veine lyrique et pastorale teintée de scepticisme et d'interrogations sur la fuite inexorable du temps "All my past Life is mine no more..." dans le poème Love and Life, et sur la mort "After death nothing is and nothing death" dans Nothing. Certains poèmes ou chansons, à coloration baroque de par leur recherche stylistique expérimentale du discontinu, sont de véritables tours de force de rhétorique néo-classique, tout en restant empreints de poéticité :
My dear Mistris has a heart, Soft as those kind looks she gave me, When with Love’s resistless Art, And her eyes she did inslave me; But her Constancy’s so weak, She’s so wild and apt to wander, That my Jealous heart wou’d break, Should we live one day asunder.
Ma chère maîtresse au tendre cœur, Comme ses regards étaient amènes Quand par l’amour et tous ses leurres, Ses yeux me soumirent à la chaîne. Mais sa constance est si ténue, Elle si volage, prompte à s’égarer, Mon cœur jaloux serait rompu D’en être, fût-ce un jour, séparé. Florence Lautel-Ribstein trad.

Critiques

Rochester n'a pas manqué d'admirateurs prestigieux. Daniel Defoe, notamment, le citait souvent et en abondance. Voltaire appréciait quant à lui les satires du comte pour l'énergie et le feu qui s'en dégagent, et en traduisit quelques extraits en français pour montrer l'imagination brillante dont seule sa seigneurie pouvait s'enorgueillir. Goethe cita parfois Rochester, en anglais dans le texte. William Hazlitt estime enfin que ses vers coupent et scintillent comme du diamant, et que son mépris pour tout ce que les autres respectent tient du sublime.

Citations

poésie libertine :
Naked she lay clasp’d in my longing Armes, I fill’d with Love and she all over Charmes, Both equally inspir’d with eager fire, Melting through kindness, flameing in desire in The Imperfect Enjoyment
Ancient person for whome I All the Flutt’ring youth defie, Long be it e’re thou grow old, Aking, shaking, Crazy, Cold; But still Continue as thou art Ancient person of my heart in A Young Lady to Her Antient Lover
Satires :
Reason, which fifty times for one does erre. Reason, an Ignis fatuus of the Mind, Which leaving Light of Nature, sense, behind; Pathless and dangerous wandring wayes it takes... in A Satyre Against Reason and Mankind

Poésie


Why dost thou shade thy lovely face? O why
Does that eclipsing hand of thine deny
The sunshine of the Sun's enlivening eye?

Without thy light what light remains in me?
Thou art my life; my way, my light's in thee;
I live, I move, and by thy beams I see.

Thou art my life-if thou but turn away
My life's a thousand deaths. Thou art my way-
Without.thee, Love, I travel not but stray.

My light thou art-without thy glorious sight
My eyes are darken'd with eternal night.
My Love, thou art my way, my life, my light.

Thou art my way; I wander if thou fly.
Thou art my light; if hid, how blind am I!
Thou art my life; if thou withdraw'st, I die.

My eyes are dark and blind, I cannot see:
To whom or whither should my darkness flee,
But to that light?-and who's that light but thee?

If I have lost my path, dear lover, say,
Shall I still wander in a doubtful way?
Love, shall a lamb of Israel's sheepfold stray?

My path is lost, my wandering steps do stray;
I cannot go, nor can I safely stay;
Whom should I seek but thee, my path, my way?

And yet thou turn'st thy face away and fly'st me!
And yet I sue for grace and thou deny'st me!
Speak, art thou angry, Love, or only try'st me?

Thou art the pilgrim's path, the blind man's eye,
The dead man's life. On thee my hopes rely:
If I but them remove, I surely die.

Dissolve thy sunbeams, close thy wings and stay!
See, see how I am blind, and dead, and stray!
-O thou art my life, my light, my way!

Then work thy will! If passion bid me flee,
My reason shall obey, my wings shall be
Stretch'd out no farther than from me to thee!
Lord John Wilmot

************************

I cannot change, as others do,
Though you unjustly scorn;
Since that poor swain that sighs for you,
For you alone was born.
No, Phyllis, no, your heart to move
A surer way I'll try:
And to revenge my slighted love,
Will still love on, will still love on, and die.

When, killed with grief, Amintas lies
And you to mind shall call,
The sighs that now unpitied rise,
The tears that vainly fall,
That welcome hour that ends this smart
Will then begin your pain;
For such a fauthful tender heart
Can never break, can never break in vain.
Lord John Wilmot

**************************

A Song Of A Young Lady To Her Ancient Lover - Poem by Lord John Wilmot

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Ancient Person, for whom I
All the flattering youth defy,
Long be it e'er thou grow old,
Aching, shaking, crazy cold;
But still continue as thou art,
Ancient Person of my heart.

On thy withered lips and dry,
Which like barren furrows lie,
Brooding kisses I will pour,
Shall thy youthful heart restore,
Such kind show'rs in autumn fall,
And a second spring recall;
Nor from thee will ever part,
Ancient Person of my heart.

Thy nobler parts, which but to name
In our sex would be counted shame,
By ages frozen grasp possest,
From their ice shall be released,
And, soothed by my reviving hand,
In former warmth and vigour stand.
All a lover's wish can reach,
For thy joy my love shall teach;
And for thy pleasure shall improve
All that art can add to love.
Yet still I love thee without art,
Ancient Person of my heart.
Lord John Wilmot

***************************

All My Past Life... - Poem by Lord John Wilmot

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All my past life is mine no more,
The flying hours are gone,
Like transitory dreams given o'er,
Whose images are kept in store
By memory alone.

What ever is to come is not,
How can it then be mine?
The present moment's all my lot,
And that as fast as it is got,
Phyllis, is wholly thine.

Then talk not of inconstancy,
False hearts, and broken vows,
Ii, by miracle, can be,
This live-long minute true to thee,
'Tis all that heaven allows.
Lord John Wilmot


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Posté le : 25/07/2015 22:33
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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