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Bataille de Marignan
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Le 13 et 14 septembre 1515 eut lieu la bataille de Marignan

à 16 km au sud-est de Milan en Italie, l'issue fut la victoire franco-vénitienne décisive, les belligérants, étaient le royaume de France, la république de Venise, la Confédération suisse et le Duché de Milan. Les commandants étaient François Ier, Jacques de Trivulce, Bartolomeo d'Alviano, Louis II de la Trémoille, Charles III de Bourbon Matthieu Schiner, Maximilien Sforza, Marx Röist.Les forces en présence se composaient de 2 500 cavaliers, 35 000 fantassins, 200 cavaliers, 22 000 fantassins. Les pertes s'élèverent à 5 000 à 8 000 morts, 9 000 à 10 000 mortsLa bataille de Marignan, ou Marignano en Italie, aujourd’hui Melegnano, ville à 16 km au sud-est de Milan eut lieu les 13 et 14 septembre 1515 et opposa le roi de France François Ier et ses alliés vénitiens aux mercenaires suisses qui défendaient le duché de Milan.
La bataille de Marignan est l’un des épisodes des guerres d'Italie commencées par Charles VIII en 1494 afin de contrôler le duché de Milan.
Première victoire du jeune roi François Ier, acquise dès la première année de son règne, elle fit environ 16 000 morts en seize heures de combat. Elle donnera lieu à une intense propagande développée par le pouvoir royal afin de justifier cette expédition.


L'histoire en bref

Dans sa conquête du Milanais, le roi François Ier affronte les Confédérés suisses, alliés du duc de Milan, Maximilien de Sforza, du pape Léon X, de l'empereur Maximilien de Habsbourg et du cardinal de Sion. Une fois les Alpes franchies au col de l'Argentière, l'armée française, combinant chevalerie, artillerie et infanterie, soit plus de 30 000 hommes, se heurte à 20 000 Suisses, organisés en véritables phalanges, les 13 et 14 septembre 1515, dans la plaine de Marignan, entrecoupée de rivières, de canaux et de fossés. Le rôle de l'artillerie française du sénéchal d'Armagnac y est décisif, tout comme celui de la cavalerie. La bataille s'interrompt à la tombée de la nuit dans une totale confusion et reprend dès l'aube du jour suivant. L'avantage revient peu à peu aux Français grâce à l'intervention de leurs alliés vénitiens conduits par Barthélemy d'Alviano. La défaite est cuisante pour les Suisses qui laissent 14 000 fantassins dans la plaine, taillés en pièces par la chevalerie française. Marignan marque le début de l'époque militaire moderne, où l'artillerie joue un rôle déterminant. Pascal LE Pau
13 septembre 1515 François 1er bat les Suisses à Marignan
Le 13 septembre 1515, le lendemain de ses 21 ans, le roi François 1er écrase les Suisses dans la plaine du Pô, à Marignan... comme ne l'ignore aucun écolier ou ancien écolier de France.
François 1er, dès son avènement, veut reprendre la conquête de l'Italie, entamée par ses prédécesseurs Charles VIII et Louis XII, à commencer par le duché de Milan, qu'il revendique comme étant l'héritage de son arrière-grand-mère Valentine Visconti.
À défaut d'un projet politique cohérent, le nouveau roi a le soutien de la noblesse française, jeune et fougueuse, avide de combats et de gloire, avec des chefs aussi prestigieux que le connétable de Bourbon, La Trémoille, La Palice (qui donnera naissance, bien malgré lui, aux lapalissades) et bien sûr le chevalier Bayard.
Vingt mille Suisses, alliés des Milanais, barrent aux Français l'accès de l'Italie. Ils tiennent les principaux cols alpins, à Suse et Pignerol. Ces milices paysannes sont la terreur des armées féodales. Elles ont coutume d'attaquer en masses compactes au son lugubre des trompes de berger.
François 1er et son armée remontent la vallée de la Durance. Ils «passent les monts» au mois d'août 1515, par le difficile col de L'Argentière (ou Larche), au sud des Alpes, et déboulent hardiment dans la plaine du Pô.
À Villafranca, Bayard surprend en plein déjeuner Prosper Colonna, bras droit du duc, et le capture. Là-dessus, les Français établissent leur camp à Marignan, à quelques kilomètres au sud de Milan, sur la route de Pavie.
Leur armée, la plus nombreuse, comporte une cavalerie commandée par des nobles volontaires et une infanterie de mercenaires gascons et basques. L'artillerie, à la pointe de la technique, prend de plus en plus d'importance. Les Vénitiens, alliés des Français, campent à proximité, à Lodi, sous le commandement de Bartolomeo d'Alviano. Face à eux 35.000 mercenaires suisses à Milan et Monza.
Une délégation suisse entame des négociations avec les Français et signe un projet de traité le 8 septembre. Mais avant que celui-ci ne soit signé, les soldats suisses de la garnison de Milan, sous la conduite du cardinal de Sion, Matthaüs Schiner, se précipitent au-devant des Français pour les attaques.
Le combat commence l'après-midi du 13 septembre. Dans un premier temps, un carré de 7.000 Suisses disperse la cavalerie et tente de s'emparer de l'artillerie française. Voyant cela, François 1er n'hésite pas à les charger à la tête de 200 hommes. Épuisés, les combattants luttent jusqu'à la nuit tombée et s'endorment sur place.
Le lendemain, l'arrivée inespérée des alliés vénitiens, appelés d'urgence, prend les Suisses à revers et les oblige à se réfugier à Milan. Elle transforme la bataille en un succès total... Mais 14.000 Suisses restent sur le carreau. En une vingtaine d'heures, la bataille de Marignan fait un total d'au moins 16.000 morts *. C'est encore plus qu'à Azincourt, un siècle plus tôt... Du jamais vu en Occident depuis la fin de l'Antiquité !
On peut voir dans la bataille de Marignan la préfiguration des hécatombes de l'ère moderne.
François 1er peut savourer une victoire chèrement acquise. Il s'est montré à la hauteur des enjeux, plongeant dans la mêlée, écoutant également les avis de ses capitaines les plus aguerris, Pierre Terrail, seigneur de Bayard, ou encore Jacques de Chabannes, seigneur
À la fin de la bataille, selon une légende postérieure, le jeune roi se fait sacrer chevalier par le glorieux seigneur Pierre Terrail de Bayard. Le rituel d' adoubement est désuet mais il plaît à ces jeunes gens qui cultivent le souvenir romanesque de leurs aïeux des temps féodaux.
Le retentissement de la bataille est immense dans l'opinion, en Italie et dans le reste de la chrétienté.
Il conduit le pape à signer la paix dès le 13 octobre 1515 et à reconnaître en François 1er le légitime duc de Milan, de Parme et de Plaisance ! Les deux signataires mettent en chantier un projet de concordat. Il sera conclu à Bologne le 18 août 1516.
Par le traité de Noyon, le même mois, Charles d'Espagne, petit-fils de l'empereur Maximilien de Habsbourg, obtient de conserver le royaume de Naples en échange d'un tribut à la France.
Le 29 novembre 1516, à Fribourg, les cantons suisses et la France concluent une «paix perpétuelle». Ces derniers se mettent même au service des rois de France jusqu'à la Révolution française. Enfin, par le traité de Cambrai, le 11 mars 1517, la France et les Habsbourg concluent une alliance défensive contre les Turcs.
Dix ans plus tard, la situation est complètement renversée. Après une défaite à Pavie, les Français doivent définitivement renoncer à l'Italie. Repliés sur leur pays, les jeunes nobles ne tardent pas à se déchirer dans les guerres de religion.

Les guerres d’Italie

Les guerres d’Italie sont une suite de conflits menés par les souverains français en Italie au cours du xvie siècle pour faire valoir leurs droits héréditaires sur le royaume de Naples, puis sur le duché de Milan. En effet, le royaume de Naples jusqu’en 1442 est aux mains de la maison d’Anjou, maison cadette des Capétiens. À cette date, l’Aragon avec le roi Alphonse V en prend le contrôle. La maison d’Anjou essaie alors sans relâche d’en reprendre possession. Son dernier représentant, René d’Anjou, meurt en 1480 : ses droits sur le royaume de Naples passent alors au royaume de France, sur lequel règne Louis XI, puis, à partir de 1483, Charles VIII. En 1486, certains barons du royaume de Naples, restés fidèles aux Angevins, se révoltent. Vaincus, ils se réfugient en France. Les monarques français vont alors essayer de faire valoir leurs droits pendant près de soixante ans.

Au tournant du XVIe siècle, les Suisses opèrent militairement à leur propre compte ou dans le service mercenaire dans une Italie du nord affaiblie et morcelée. En 1495, ils permirent au roi Charles VIII de triompher des Milanais et des Vénitiens à Fornoue. En 1499, les Suisses passèrent une alliance de dix ans avec le roi de France en vertu de laquelle celui-ci pourrait prendre 5 000 mercenaires à son service. Grâce à ces mercenaires, Louis XII conquit le duché de Milan et en expulsa son maître, Lodovico Sforza, dit le Maire.
Toutefois, comme le Roi de France ne s’acquittait pas de la solde promise, les Suisses mécontents changèrent de camp et les Français s’en allèrent, sans même livrer bataille, permettant le retour de Sforza. Louis XII revint avec 15 000 mercenaires suisses engagés au prix fort contre la volonté de la Diète de Zurich. Ainsi, des mercenaires suisses firent face à d’autres mercenaires suisses. Suite à une intervention de la Diète et des tractations entre les camps, le combat fratricide fut empêché, et Louis XII récupéra les territoires perdus.

Suite à un nouveau différend entre Louis XII et les cantons d’Uri, Schwyz et Unterwald portant sur Bellinzone que ces derniers revendiquaient, 14 000 Suisses marchèrent sur Arona où le roi de France renonça formellement à ses exigences par le traité de 1503.
Les territoires du Milanais aux mains du roi de France continuaient à susciter les convoitises. Lorsque l'alliance de dix ans entre le roi de France et les Suisses arriva à son terme 1509 et que celui-là montra son désintérêt vis-à-vis de ses anciens alliés, le pape Jules II par l'intermédiaire de l’évêque de Sion, Matthieu Schiner, convainquit les Suisses de rallier sa cause contre une forte solde et des pensions annuelles 1510. Fort de cette alliance, le pape ouvrit les hostilités contre le roi. En 1511, les Suisses marchèrent sur Milan que les Français abandonnèrent sans livrer bataille. En 1512, 24 000 Suisses sous les ordres du commandant en chef Ulrich von Hohensax, qui s'était particulièrement distingué lors de la guerre de Souabe, se rallièrent aux Vénitiens en Lombardie, également alliés au pape, et prirent une ville après l'autre aux Français qui tombaient entre leurs mains sans résistance, à l'exception de Pavie qui nécessita un siège de courte durée avant de capituler. Il ne fallut que quelques semaines pour chasser les Français d'Italie.
Avec l'appui des Suisses, Maximilien Sforza se fit remettre Milan 29 décembre 1512. En contrepartie, les Suisses obtinrent la vallée de la Maggia, de Locarno, Lugano, Mendrisio, Bormio, la Valteline, Chiavenna et Neuchâtel.
Dès le printemps 1513, Louis XII tenta de récupérer le Milanais. Une première tentative dirigée par La Trémoille se solda par un échec. Les troupes françaises manquèrent de prendre Novare défendue par les Suisses. Après une bataille qui coûta la vie à 1 500 Suisses et 6 000 Français, les troupes françaises prirent la fuite.
Alors que les campagnes d'Italie conféraient un énorme prestige à la Suisse, des tensions internes apparaissaient entre certaines grandes familles suisses qui continuaient à percevoir des rentes du roi de France pour le service étranger et le peuple qui n'en tirait que peu d'avantages.
Suite à une fausse nouvelle de défaite des Suisses à Novare, la Suisse envoya 30 000 hommes faire le Siège de Dijon, défendue par La Trémoille, qui fut forcé de négocier leur départ. Par le traité de Dijon du 14 septembre 1513, il promit une indemnité de guerre de 400 000 couronnes et 20 000 écus. Cependant, Louis XII refusa de reconnaître la dette, empêchant une conclusion de paix entre les deux pays.

Le lancement de la cinquième guerre d'Italie L'avènement de François Ier

Louis XII mourut le 1er janvier 1515 alors qu'il préparait une nouvelle campagne. Son successeur, François Ier, affirme ses prétentions sur le Milanais dès le début de son règne, en faisant valoir les droits de sa femme Claude, héritière des Orléans, et donc de Louis XII. Afin d'y parvenir, il obtient le soutien de Venise mais manque d'obtenir celui des Suisses, exigeant toujours les indemnités promises lors de la prise de Dijon avant toute régularisation des relations. Dans une ultime tentative de conciliation, le jeune roi français se déclara disposé à honorer la dette de Dijon à condition de récupérer le Milanais. Sous l'influence de Schiner et la prédominance des cantons anti-français, la proposition fut repoussée par les Suisses.
Devant l'échec de la diplomatie, François Ier rassemble une armée de 50 000 hommes. Pour financer ses dépenses militaires, le roi augmente l'impôt et fait des emprunts, car il lui faut acheter la neutralité d'Henri VIII d'Angleterre mais aussi celle de Charles de Gand, futur Charles Quint. Quatre cents kilos d'or 150 000 écus vont à la garnison suisse. En l'absence du roi, sa mère, Louise de Savoie assure la régence.

Les forces en présence

L'armée de François Ier est placée sous le haut commandement du Connétable Charles III de Bourbon, de la Trémoille, Jacques de Trivulce, Lautrec, Bayard et Robert III de La Marck de Bouillon7. Composée de nobles français, arquebusiers et arbalétriers gascons et navarrais, lansquenets allemands, et mercenaires des Pays-Bas la bande noire, l'armée française comprenait plus de 22 000 lansquenets allemands ; 2 500 cavaliers lourdement armés ; vingt compagnies de Navarrais, Basques et Gascons 10 000 hommes, aux ordres du général basco-navarrais Pedro Navarro ; 8 000 fantassins français et 3 200 sapeurs ou charpentiers ; une artillerie de 72 grosses pièces ; un important train des équipages, sous le commandement de Galiot de Genouillac, sénéchal d'Armagnac.
De mai à août, 32 000 Suisses avaient fait mouvement vers Suse, Pignerol et Saluces pour empêcher le passage des Alpes par les Français. Les Suisses étaient conduits par leurs meilleurs généraux Werner Steiner de Zug, Hugues de Hallwyl et l'avoyer de Watteville de Berne. Le commandant en chef des troupes suisses, Ulrich von Hohensax, qui les avait conduits à la victoire lors des précédentes campagnes d'Italie était retenu par la maladie.

Le franchissement des Alpes

Au printemps 1515, François Ier ordonne la concentration des troupes à Grenoble, sous la supervision de Bayard, lieutenant général du Dauphiné. En mai 1515, les troupes françaises firent mouvement sur Gênes et occupèrent la ville. Alarmée par les évènements, la Diète suisse commença par envoyer 8 500 hommes vers Novare rejoindre Schiner, devenu cardinal, et fit occuper les cols des Alpes du Piémont où l'armée française était attendue.
Solidement établis à Suse, les Suisses tiennent la route habituelle du Mont-Cenis. L’armée française d'environ 63 000 personnes, y compris les chevaux et l’artillerie 60 canons de bronze avec l’aide technique de l’officier et ingénieur militaire Pedro Navarro qui utilise pour l'une des premières fois des explosifs pour élargir les chemins de montagne, franchit les Alpes par une route secondaire, contournant les troupes suisses au sud par le col de l'Argentière Colle della Maddalena en italien, un sentier à peine praticable par des chevriers ; trois mille sapeurs y ouvrirent à la fin juillet 1515 un chemin carrossable, où, du 4 au 9 août 1515, en cinq jours, passèrent environ 30 000 fantassins, 9 000 cavaliers, 72 gros canons et 300 pièces de petits calibres. Les Suisses se replièrent alors sur Milan. Après quelques combats d'arrière-garde en août 1515 à Villafranca Piemonte, Chivasso et sur la Doire Baltée ainsi que l'envoi d'un contingent de 15 000 hommes supplémentaires, les Suisses comptaient 45 000 hommes répartis entre Varèse, Monza et Domodossola, plus la garnison de Milan. Dans la plaine du Piémont, une partie de l’armée suisse prend peur et propose, le 8 septembre à Gallarate, de passer au service de la France.

Les négociations de Gallarate
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Une campagne efficace de propagande française, visant à dissuader les cantons suisses de poursuivre les hostilités, entraîne le mécontentement parmi les troupes suisses et les différends parmi les chefs, permettant en même temps une poussée sur toute la partie occidentale du Milanais par les Français. Une série de pourparlers furent engagés en septembre 1515 pourparlers de Gallarate, lors desquels François Ier offrit encore davantage de concessions aux Suisses pour qu'ils renoncent à leurs prétentions, aboutissant même au traité de Gallarate 9 septembre qui finalement ne fit que consacrer la dissension entre les Confédérés souffrant de l'absence d’un chef unique.
Les Français se mirent à négocier directement avec le pape derrière le dos des Confédérés. Le duc de Milan tardait à verser la solde et les vivres venaient à manquer. Après la signature de ce traité qui divisa encore un peu plus les Confédérés, les Bernois, Fribourgeois, Valaisans et Soleurois, peu enclins à se battre pour un commanditaire qui tardait à assumer ses obligations, rentrèrent en Suisse, ce qui représentait le départ de 10 000 Confédérés.

La bataille

Devant l'échec des négociations et la division des troupes suisses, François Ier fit mouvement en direction de Milan et établit son camp près de Marignan. Les Zurichois et les Lucernois, se sentant liés par le traité de Gallarate, reçurent l'ordre de leurs gouvernements respectifs d'accepter une paix honorable. Uri, Schwyz, Unterwald et Glaris refusèrent de battre en retraite. Ceux parmi les Suisses qui étaient restés à Milan se laissèrent entraîner au combat sur l'insistance du cardinal Schiner. Quelque 20 000 Suisses jusqu'à 30 000 selon P. de Vallière disposant de 8 canons et 1 000 arquebusiers devaient faire face à plus de 30 000 Français équipés de la plus belle artillerie de siège de l'époque. La plaine maraichère irriguée était ensoleillée.

L'affrontement du 13 septembre

Craignant le départ des dernières troupes des Confédérés sans livrer bataille contre les Français, le cardinal Schiner choisit de provoquer la bataille par la ruse devant Milan. Il envoya avec la complicité secrète de certains capitaines suisses dont Winkelried à ne pas confondre avec Arnold Winkelried, qui se sacrifia héroïquement, du moins selon certaines sources, lors de la bataille de Sempach en 1386, la garde ducale et des cavaliers pontificaux provoquer la cavalerie française. Le jeudi 13 septembre 1515, aussitôt le combat engagé, les cavaliers du pape revinrent appeler les troupes suisses à l'aide. Celles-ci, avec Schiner à leur tête, se mirent immédiatement en route et sortirent de la ville de Milan pour affronter l'ennemi. Une fois hors de la ville et constatant la tromperie, La Trémoille et de Fleuranges s'étant repliés après la légère escarmouche, de Winkelried soi-disant en grand danger se reposant en toute quiétude, après un moment de confusion, on décida néanmoins de poursuivre. Les hommes se jetèrent à genoux pour prier le Seigneur suivant l'usage de leurs pères et se mirent en marche.
Le combat s'engagea. Les Confédérés durent faire face au feu de l'artillerie française ainsi qu'aux cavaliers commandés par Bourbon, Guise et Gaillards qui les attaquaient par le flanc. Le premier choc avait complètement enfoncé la première ligne de l'armée française qui se reforme soutenue par la cavalerie, elle-même confrontée aux difficultés du terrain et aux piques suisses. François Ier, en personne à la tête de la cavalerie et des lansquenets allemands, ordonna une attaque généralisée contre les Suisses. Un combat furieux s'engagea pendant lequel tomba Jacques, fils aîné de Jean IV d'Amboise, François du Bourbon, le fils du général Trivulcese se fit capturer, et le chevalier sans peur Bayard évita de justesse la mort. Ce dernier se battit avec grande bravoure mais fut finalement contraint de ramper le long des fossés pour sortir du champ de bataille. Le corps à corps sanglant entre belligérants se poursuivit jusqu'en soirée et dans l'obscurité croissante. À la disparition de la lune vers 23 heures, la nuit noire ne permettant plus de distinguer amis et ennemis, tambours et trompettes sonnèrent le ralliement après six heures de luttes ininterrompues. Après quelques instants d'hésitations, contre l'avis de Schiner, les Confédérés décidèrent de tenir leur position, légèrement en leur faveur, plutôt que de retourner sur Milan, malgré le froid et la faim. Ainsi s'acheva la première journée de la bataille. Dans l'obscurité, la confusion sur le terrain était grande. On raconta que le roi de France avait passé la nuit appuyé contre une pièce de canon à 50 toises d'un bataillon suisse20(environ 90 mètres.

La victoire franco-vénitienne du 14 septembre

Au petit matin du 14, le combat reprit. L’artillerie française commandée par le sénéchal d’Armagnac fit des ravages, mais fut incapable de ne serait-ce que ralentir les Suisses, tandis que l’aile gauche de l’armée commandée par le duc d'Alençon fléchit face au gros de l'ennemi, les lansquenets encore faiblissent aussi. La victoire fut proche pour les Suisses mais soudain un cri à 8 heures du matin retentit : Marco ! Marco !. Ce furent les Vénitiens, menés par Bartolomeo d'Alviano, qui arrivèrent sur l’aile avec 3 000 cavaliers à la tête des fantassins et estradiots cavaliers légers originaires de Grèce ou d'Albanie, voire de Croatie et de Bosnie actuelles. Ils écrasèrent le gros des Suisses tandis que les lansquenets repartirent à l’assaut avec vigueur. À 11 heures, les Suisses, qui avaient subi des pertes énormes, battirent en retraite vers Milan.
Le soir, entre 9 000 et 10 000 Suisses gisent sans vie sur le champ de bataille, près de la moitié des contingents engagés. Tandis que le camp franco-vénitien compte 5 000 à 8 000 morts.
Plusieurs auteurs évoquent l'adoubement du roi par Bayard sur le champ de bataille de Marignan le 15 septembre 1515, soit Symphorien Champier 1525, le Loyal Serviteur 1527, mais peut-être 1524 et Aymar du Rivail v. 1530, ainsi que le maréchal de Florange v. 1526: Symphorien Champier, Les gestes ensemble la vie du preulx chevalier Bayard…, Lyon, novembre 1525 ; éd. Denis Crouzet, Paris, 1992, p. 195-196. La très joyeuse, plaisante et récréative histoire du gentil seigneur de Bayart…, Paris, septembre 1527 ; éd. Joseph Roman, Paris, 1878, p. 385-386. Aymar du Rivail, De Allobrogibus Libri IX, éd. Alfred de Terrebasse, Vienne, 1844, p. 561-562. Mémoires du maréchal de Florange, dit le Jeune Adventureux, éd. Robert Goubaux et Paul-André Lemoisne, Paris, 1913-1924, 2 vol., t. I, p. 190. Quelques auteurs ont considéré cette histoire comme un mythe, qui aurait été monté par demande royale, afin notamment de faire oublier que celui qui adouba François Ier lors de son sacre c'est-à-dire le connétable de Bourbon, artisan de la victoire de Marignan) se rangea en 1523 du côté de Charles Quint. Pire, le connétable aurait été l'organisateur de la future défaite de Pavie, et donc de l'emprisonnement de François Ier. La légende fut donc inventée pour faire oublier les liens "filiaux" qui liaient le roi et son traitreux sujet, tandis qu'elle aurait renforcée un lien inexistant au départ entre le souverain et le symbole du courage et de la vaillance, qui mourra en 1524. Le roi, toutefois, a fait ses premières armes avec Bayard lors de la campagne malheureuse de Navarre automne 1512, et il a tenu à le récompenser de sa bravoure dès janvier 1525 avec le don de la lieutenance générale du Dauphiné, charge fort prestigieuse. L'invention pourrait également être liée à la volonté du roi de France de se montrer le parfait exemple, chevaleresque entre tous, alors qu'il était prisonnier. Mais, le roi étant prisonnier à Madrid, il était incapable de monter une quelconque opération de propagande. Le maréchal de Florange qui rédige ses mémoires en captivité et totalement coupé du monde extérieur n'aurait pas été en mesure d'ailleurs de recevoir un tel message de la cour de France. Il n'en reste pas moins que l'épisode est étrange et, s'il n'a pas été inventé par les panégyristes de Bayard, relève probablement d'un "jeu chevaleresque" comme le roi les aimait tant.

Les conséquences

Cette victoire apporte renommée au roi de France dès le début de son règne. Les conséquences diplomatiques sont nombreuses :
François Ier prend rapidement le contrôle de la Lombardie, qu'il conservera jusqu'au désastre de Pavie, en 1525. Le 13 octobre, il signe avec le pape Léon X, le traité de Viterbe. Le pape s'y engage à reconnaître l'autorité du roi de France sur le duché de Milan, et lui offre Parme et Plaisance, en échange de son soutien à Florence, contre Venise ;
il signe la paix perpétuelle de Fribourg le 29 novembre 1516 avec les cantons suisses qui restera en vigueur jusqu’à la fin de la monarchie en France en 1792 et l'invasion française de la Confédération. En échange de cet engagement de paix de la part des suisses, le roi de France octroya aux cantons suisses 700 000 écus d'or de dédommagements, une pension annuelle de 2000 francs pour chacun d'eux ainsi que divers privilèges commerciaux. De plus, les suisses purent garder une grande partie de leurs acquisitions territoriales de 1512. Seuls Luino et Domodossola échappèrent à la Confédération.
Les Suisses mettent leurs mercenaires au service du roi de France, par le traité de Genève le 7 novembre 1515 ;
le 13 août 1516, François Ier et le jeune roi des Espagnes Charles Ier, futur Charles Quint, signent le traité de Noyon qui confirme à François Ier la possession du Milanais, qui restitue la Navarre à Henri d’Albret et qui promet à Charles la main de la fille aînée du roi de France, Louise, alors âgée d’un an mais qui ne survivra pas à son troisième anniversaire. Dans la dot de la future mariée sont inclus les droits sur le royaume de Naples ;
les relations entre le roi de France, roi Très-Chrétien, et le pape, sont à redéfinir. L'accord du pape est indispensable pour l'acquisition durable des conquêtes, et la perception des décimes sur le clergé. En décembre 1515, la rencontre de Bologne permet d'engager les négociations. Antoine Duprat signe en son nom le concordat de Bologne le 18 août 1516. Ce concordat régira les relations entre le royaume de France et la Papauté jusqu’à la Révolution française. Désormais, le roi nomme les évêques, archevêques, qui sont par la suite confirmés par le pape.

Une bataille célèbre

La gloire du roi François

À l'aube du règne de François Ier, la bataille de Marignan, qui a duré deux jours, fait inhabituel pour cette époque, est devenue un symbole de la gloire du roi : dès la victoire, le récit de la bataille est publié et raconté sur la place publique ou lors des prêches à l'église. Elle sert aussi à justifier une croisade imaginée par Léon X et que devait conduire François Ier lors de leur entrevue en décembre 1515, le roi français abandonne la Pragmatique Sanction de Bourges, en échange le pape lui propose de mener une croisade héroïque. Dans le cadre de la préparation de cette croisade, est réécrit la geste de François Ier unique vainqueur à Marignan le jour symbolique de la Sainte-Croix, les alliés vénitiens disparaissant complètement du récit. Cette image du roi chevalier se renouvelle en 1519 lorsque François Ier prétend à l'élection impériale. Après la défaite française de Pavie en 1525, des textes de propagande soulignent que la bataille de Pavie est insignifiante par rapport à celle de Marignan Tout est perdu, fors l'honneur. À la fin de son règne, François Ier malade ne participe plus aux combats mais la propagande rappelle que sur les théâtres de bataille, François Ier est présent symboliquement tel le chef de guerre qu'il a été à Marignan.

La défaite des Suisses est un événement, car ceux-ci ont acquis, par leur discipline, une réputation d'invincibilité. Elle évoque un autre grand chef de l'Antiquité, Jules César.

Marignan et l'histoire militaire

Elle s'inscrit dans le début de la Renaissance. L'artillerie y a été utilisée de manière décisive.

Marignan et les Arts

Elle devient le thème de nombreuses compositions poétiques et de chansons, comme celles écrites par Clément Janequin, La Guerre La Bataille de Marignan, publiée à Paris en 1528.
Les artistes italiens, dont Léonard de Vinci, vont alors se diriger vers la France et contribuer à la diffusion de la Renaissance. Léonard de Vinci organisa d'ailleurs en mai 1518 un simulacre de la bataille de Marignan. De cette fête témoigne l'ambassadeur de Mantoue qui décrit une reconstitution spectaculaire où participèrent des milliers de figurants, autour d'un château de bois et de tissu attaqué par des canons chargés à blanc.
Beaucoup plus tard, en 1939, Jean Daetwyler, compositeur suisse d'origine bâloise mais Valaisan d'adoption, écrit une marche militaire pour orchestre à vent. Au départ, l'œuvre qui était une commande devait s'intituler : Marche du cinquantenaire de la Fédération des musiques du Valais central. Jean Daetwyler, trouvant ce titre peu engageant et surtout trop long, intitula finalement la marche : Marignan, en mémoire de l'engagement des Valaisans dans cette bataille aux côtés des Confédérés.

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Posté le : 13/09/2015 18:43

Edité par Loriane sur 18-09-2015 21:47:47
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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