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Pierre de Ronsart
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Le 27 décembre 1585 à 61 ans meurt Pierre de Ronsard

au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine, né le 11 septembre 1524 au château de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois Royaume de France, poètes français les plus importants du XVIe siècle.
Prince des poètes et poète des princes, Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, s'est porté aussi bien sur la poésie engagée et officielle dans le contexte des guerres de religions avec Les Hymnes et les Discours 1555-1564, que sur l’épopée avec La Franciade 1572 ou la poésie lyrique avec les recueils Les Odes 1550-1552 et des Amours Les Amours de Cassandre, 1552 ; Les Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578.
Imitant les auteurs antiques, Ronsard emploie d'abord les formes de l'ode Mignonne, allons voir si la rose et de l'hymne, considérées comme des formes majeures, mais il utilisera de plus en plus le sonnet transplanté en France par Clément Marot en 1536 en employant le décasyllabe Mon dieu, mon dieu, que ma maistresse est belle! , Les Amours, ou Je vous envoye un bouquet…, Continuation des Amours comme le mètre moderne de l'alexandrin Comme on voit sur la branche… Second livre des Amours, ou Quand vous serez bien vieille…, Sonnets pour Hélène.

En bref

C'est plus grand que Virgile et ça vaut Goethe, disait Flaubert de l'œuvre de Ronsard. Précisons qu'il la lisait dans une édition des Œuvres complètes – ce que nos contemporains font rarement –, après s'être aperçu que les anthologies vous privaient du meilleur : Les plus belles choses en sont absentes. Depuis cette époque, rien n'a changé. Ronsard est toujours sous le coup des contre-sélections qui le réduisent aux joliesses qui enchantaient Sainte-Beuve et Théodore de Banville. Pour découvrir l'émule de Virgile et de Goethe, il faut se faire explorateur. On se trouve alors en présence d'une œuvre extraordinairement complexe et foisonnante, bien faite pour dérouter les goûts néo-classiques et les simplifications scolaires, l'œuvre d'un écrivain de transition à mi-chemin entre la Renaissance et l'âge du baroque.
Né dans une gentilhommière de la campagne vendômoise l'année où le roi François est au comble de la gloire, mais à la veille du désastre de Pavie, Ronsard appartient à la génération des fils de combattants des guerres d'Italie. Quand son père meurt, il a vingt ans et il suit avec Jean Antoine de Baïf les leçons de grec de Jean Daurat. C'est aussi l'année de la mort de Clément Marot et de la publication de la Délie de Maurice Scève. Trois ans plus tard, en 1547, l'année de la mort de François Ier et de l'avènement de Henri II, il a déjà écrit sa première ode, au collège Coqueret où Joachim du Bellay l'a rejoint. Il publie le premier livre des Amours, au moment où Henri II venge son père en reprenant Toul et Verdun aux impériaux 1552, et les Hymnes l'année de la paix d'Augsbourg et des mauvais présages des Prophéties de Nostradamus 1555. Il publie la première édition de ses Œuvres l'année de la mort de Du Bellay et de Scève, au moment de la conjuration d'Amboise et des états généraux d'Orléans 1560. Malgré le déchaînement des guerres civiles, il est, à quarante ans, au comble de la gloire. Poète officiel de la cour de Charles IX, organisateur et metteur en scène des fêtes, propagandiste de la politique royale, à l'heure où le concile de Trente va s'achever, où Calvin et Michel-Ange viennent de mourir, il se pose en porte-parole de la Contre-Réforme sans toujours bien comprendre ce qu'elle implique ni prévoir les prises de position qu'elle va susciter. Ronsard est en effet resté un homme de la pré-Réforme, plus proche des humanistes néo-platoniciens du début du siècle que des hommes nouveaux qui préparent les futurs combats entre théologiens jésuites et jansénistes.
Malgré la force des courants contraires, la civilisation humaniste de la Renaissance se survit encore quelque temps autour des Valois. Au début des années 1570, c'est la fondation de l'Académie de poésie et de musique, les premiers sonnets à Hélène de Surgères, la rencontre avec le Tasse et Roland de Lassus, fêtés par le roi et la cour lors de leur passage à Paris, à l'heure où la victoire de Lépante libère la Méditerranée du péril turc. Mais les jours de Charles IX sont comptés. Avec lui, Ronsard perd tout en 1574. À cinquante ans, c'est une quasi-retraite du courtisan, car le plaisant et facile Philippe Desportes joue auprès de Henri III le rôle de poète favori – retraite mélancolique mais confortable d'un grand homme entouré de respect et comblé de bénéfices ecclésiastiques grâce auxquels il vieillit sans rigueurs, tout en écrivant ses recueils de sonnets à Astrée, à Hélène, et ses admirables derniers vers qui font d'un ancien poète de cour sur son lit de mort l'ultime héritier de Villon. Il meurt à Saint-Cosme, l'année même où le pire de ses futurs détracteurs, Malherbe, fait son entrée dans la république des lettres.Gilbert Gadoffre

Sa vie

Pierre de Ronsard est le quatrième enfant de Loys de Ronsard, Chevalier de la Possonnière, maître d'hôtel du Dauphin et de Jeanne Chaudrier, veuve des Roches. Il a une sœur, Louise, et deux frères, Claude et Charles. Son père, chevalier à 21 ans, ayant participé aux guerres d'Italie est un homme féru de poésie et admirateur de Bayard. Selon Ronsard, sa famille serait originaire d'Europe de l'Est près du Danube. Ce fait rapporté par ses premiers biographes est aujourd'hui contesté.
Pierre de Ronsard nait au château de la Possonnière en 1524. Il passe son enfance au château, privé de son père de l'âge de deux ans à celui de six ans, car de 1526 à 1530, Loys de Ronsard est en Espagne avec les enfants de François 1er otages de Charles Quint. Dès l'âge de cinq ans, Pierre de Ronsard est confié à un précepteur, peut-être son oncle, l'archidiacre de Navarre, Jean Ronsard, qui l'initie aux auteurs latins et lui léguera à sa mort 1535-1536 sa bibliothèque. Son père le destine à la carrière de robe et l'envoie étudier, en octobre 1533, au collège de Navarre où il ne restera que 6 mois.
Son père tente alors de l'introduire à la cour, d'abord en tant que page auprès du dauphin François, puis à la mort de celui-ci en août 1536, auprès de son frère Charles, duc d’Orléans. Quand Madeleine de France épouse le roi Jacques V d'Écosse, en 1537, Ronsard est attaché au service de Madeleine, puis au service du roi Jacques à la mort de celle-ci et passe trois années tantôt en Écosse, tantôt à Londres, tantôt en France tantôt en Flandre, dans la suite de l'ambassadeur Claude d'Humières, Seigneur de Lassigny. C'est durant cette période qu'il commence à s'intéresser à la poésie, encouragé par un écuyer Paul Duc, qui lui fait découvrir des poètes latins comme Virgile, Horace, etc. En 1539, il est de retour en France au service du duc d’Orléans. C'est probablement pour servir d'yeux et d'oreilles à Charles qu'il suit Lazare de Baïf, le père de son futur collègue de Pléiade et compagnon à cette occasion, Jean-Antoine de Baïf, lors de son ambassade auprès des princes allemands.
Cette carrière diplomatique prometteuse est cependant subitement interrompue. Une maladie, suivie d'une longue convalescence à la Possonnière, le laisse à moitié sourd. Pierre de Ronsard décide alors de se consacrer à l’étude. Une carrière de robe est à nouveau envisagée et, en mars 1543, Ronsard est tonsuré par l'évêque du Mans mais reste au service de Charles d'Orléans, puis, à la mort de celui-ci, au service du dauphin Henri.
Durant sa convalescence déjà, Ronsard a complété sa formation par la lecture des auteurs français Jean Lemaire de Belges, Guillaume Coquillard et Clément Marot18 et commet quelques odes horaciques qu'il présente à Jacques Peletier. Son père meurt le 6 juin 1544 et c'est sous la houlette de l’helléniste Jean Dorat, précepteur de Jean-Antoine de Baïf, qu'il se familiarise avec les auteurs grecs, quand ses obligations de cour le lui permettent. Soit au collège de Coqueret soit directement auprès de Dorat, il étudie également les procédés littéraires, la littérature italienne Dante, Pétrarque, Boccace, se forme à l'alexandrin, à la mythologie et développe un goût pour l'érudition qui lui fait considérer l'école marotique comme vulgaire.

Naissance de la Pléiade XVIe siècle.

Au Collège de Coqueret ou dans les maisons de Nicolas Ellain ou Jean Brinon se regroupent les futurs poètes qui vont constituer la Brigade, plus tard appelée Pléiade. La rencontre entre Ronsard et Joachim du Bellay date de 1547. Cette même année, Ronsard voit une de ses odes horaciques publiée dans les Œuvres poétiques de Jacques Peletier. Autour de Ronsard, du Bellay, du Baïf et Dorat se rassemblent entre autres, Jean Martin, Jacques Peletier, Claude de Lignery, Pierre des Mireurs, Julien Peccate, Bertrand Bergier, Pontus de Tyard, Guillaume des Autels, Étienne Jodelle, Jean de la Péruse, puis Rémy Belleau. Ce nouveau mouvement littéraire a pour ambition d'imiter et surpasser les Italiens Pétrarque, Dante, Bembo en créant une littérature en langue française capable d'égaler les poètes latins ou grecs.
En 1548, la publication par Thomas Sébillet de son Art poétique jugé insuffisamment novateur par les poètes de la Brigade, précipite la publication de leur manifeste. Joachim Du Bellay publie en 1549 Défense et illustration de la langue française dans lequel il expose les principes de la Pléiade et éreinte les poètes alors en vogue, Marot, Sebillet et surtout Saint-Gelais.

Les Odes et début de la gloire

En 1549, Ronsard publie quelques plaquettes dont Hymne de France mais sa première grande œuvre sont ses Odes, dont les quatre premiers livres paraissent en 1550 et dont la préface est une attaque virulente de ceux qu'il qualifie de poétastres et sciamaches. Son recueil est mal perçu à la cour où domine l'école marotique mais reçoit des critiques enthousiastes de ses admirateurs qui le qualifient de Pindare français. En 1552 la parution des Amours de Cassandre confirme les talents du jeune poète même si la cour reste encore réticente et si certains lui reprochent son abandon du style de Pindare pour celui de Pétrarque. En 1553, Ronsard se lance dans le style grivois avec la publication des Folastreries, qui sont brûlées sur ordre du Parlement pour leur teneur licencieuse. À cette époque, Ronsard est considéré comme le maître à penser des jeunes poètes qui lui donnent le titre de «Prince des poètes.
Dès 1554, l’Académie des Jeux floraux de Toulouse le récompense d'une Églantine pour son excellence et rare savoir et pour l'honneur et ornement qu'il avait procuré à la poésie française et l'année suivante, ce prix est transformé en une Minerve d'argent d'un grand prix.
En 1555, Ronsard sort une Continuation des amours suivi l'année suivante d'une Nouvelle Continuation des Amours. Pour remercier Jean II Brinon, son mécène, Ronsard en fait le héros des Meslanges de 1555 qu'il lui dédicace. Puis il se lance dans les Hymnes dont l’Hymme de l’Hercule chrestien adressé au cardinal de Chatillon, archevêque de Toulouse qui l'a toujours encouragé.

Le poète de cour

Ses succès littéraires lui apportent la gloire mais il lui faut aussi trouver de quoi survivre. Ronsard dépense une partie de son énergie à tenter d'acquérir des prieurés et des cures dont les bénéfices lui assureraient un revenu décent et à trouver des protecteurs. En 1554, il est soutenu par le roi Henri II dans son projet de la Franciade. La mort de Saint-Gelais en 1558 et de Du Bellay en 1560 le place au premier rang à la cour malgré un momentané rejet dans l'ombre à la mort d'Henri II et durant le court règne de François II. À l'accession au trône de Charles IX, il occupe la place privilégiée de poète et aumônier du roi. La publication d'une édition collective de ses Œuvres en 1560 le consacre dans sa gloire. Il écrit pour le jeune prince une Institution pour l'adolescence de Charles IX, poème didactique, rédige des Discours, organise les fêtes, écrit des élégies, des poèmes de circonstances.
Lorsque les guerres de religions éclatent, il prend le parti du roi et de l'église catholique s'éloignant de ses anciens amis de sympathie protestante Odet de Châtillon, Théodore de Bèze, Rémi Belleau. Il écrit Discours des misères de ce temps 1562, suivi de Continuation des discours des misères de ce temps et Remontrance au peuple de France 1563 puis une Réponse aux injures et calomnies de je ne sais quels prédicants et ministres de Genève, qui l'avaient attaqué pour sa défense du catholicisme et enfin Nouvelles poésies dans lequel Ronsard règle ses comptes avec ses détracteurs protestants. La grande tournée de réconciliation de Charles IX en 1564 est l'occasion de grandes fêtes dont Ronsard est l'auteur. Ses textes font l'objet d'un recueil Élégies, mascarades et bergeries publié en 1565.
En 1565, en récompense de ses services, Charles IX lui offre le prieuré de Saint-Cosme puis celui de Croixval à Ternay en 1566. Ronsard, à l'abri du besoin et lassé de son rôle de courtisan peut enfin s'éloigner un peu de la cour mais reste aumônier du roi jusqu'en 1571. Il s'adonne au jardinage, travaille à la publication et la correction de ses œuvres, publie son Abrégé de l'art poétique français et continue son travail sur la Franciade. La publication de cette longue fresque en 1572 est un échec. Écrit en décasyllabes, selon le désir de Charles IX, ce récit, davantage de l'ordre de la mythologie que de l'histoire, n'est plus au goût du jour.
À la mort de Charles IX, en 1575, Ronsard a déjà pris quelques distances mais Henri III, qui réunit un groupe d'intellectuels autour de lui, le rappelle. Ronsard a changé de statut : de poète il passe moralisateur et philosophe et assiste à l'ascension de son rival Philippe Desportes.

Dernières années

Ses dernières années sont marquées par la perte de nombre de ses amis Rémi Belleau, Christophe de Thou, François d'Alençon et par la maladie. Il publie ses Sonnets pour Hélène, ainsi que des pièces à l'intention du roi réunies dans le Bocage royal. Il continue la publication de ses œuvres 5e édition en 1577, 6e édition en 1578, 7e édition en 1584 qu'il prend soin de retravailler en élaguant et corrigeant le style recherchant plus la simplicité et la clarté que l'emphase et l'érudition. Les crises de goutte se font de plus en plus invalidantes et il s'éteint dans la nuit du 27 au 28 décembre 1585 entouré de ses amis Jean Galland, Claude Binet et Jacques Davy du Perron dans son prieuré de Saint-Cosme. Il y est enseveli dans la crypte de l’église, aujourd’hui en ruine.
Deux mois plus tard, il reçoit un hommage officiel, à Paris, au collège de Boncourt où ses funérailles solennelles sont célébrées, le 24 février 1586, date anniversaire de la bataille de Pavie. Toute la cour s’y presse, à telle enseigne que plusieurs dignitaires devront renoncer à y assister. L’oraison est prononcée par son ami Jacques Du Perron et un Requiem de Jacques Mauduit est exécuté pour la première fois à cette occasion. En 1586 parait le Discours sur la vie de Ronsard, œuvre de son premier biographe Claude Binet.

Les mots du bonheur

Ce que Malherbe et les hommes de sa génération ne parviendront jamais à comprendre, c'est que la poésie puisse être avant tout un message de joie. L'étude des lettres, avait écrit Ronsard en homme de la Renaissance, dans sa préface de 1550, est l'heureuse félicité de la vie, sans laquelle on doit désespérer de pouvoir jamais atteindre au comble du parfait contentement. C'est au poète qu'il revient de susciter un état de bonheur par les mots. Par les mots, et pas nécessairement par l'évocation du plaisir. La mélancolie amoureuse, la frustration, la hantise de la mort, des forces invisibles et du destin occupent une place beaucoup plus grande, dans les Œuvres complètes, que les galanteries. Les Amours eux-mêmes rendent un son plus riche dès qu'on renonce à y voir une autobiographie anecdotique et, d'ailleurs, bien trompeuse, car comment faire le départ entre l'anecdote, les stéréotypes italiens, la stylisation poétique, les trouvailles du langage ? Les larmes versées sur la mort de Marie sont-elles véritables ou sont-elles des larmes d'emprunt versées pour le compte du roi à l'occasion de la mort de Marie de Clèves ? Y a-t-il même dans l'idylle avec Marie autre chose qu'un vieux thème de la littérature courtoise médiévale : la jeune paysanne courtisée par un seigneur ? On ne le saura sans doute jamais, et peu importe, car l'émotion ne cesse d'être un état passif que dans la mesure où la médiation du langage l'élève à un timbre de sensibilité sans commune mesure avec ses origines.
Il serait aussi vain de chercher dans les Amours un art d'aimer ou une inspiration érotique, car non seulement les codes ont changé, mais nous ne sommes pas même en mesure d'établir un système de relations précis entre celui que Ronsard nous présente et ceux qui avaient cours dans la vie réelle de ses contemporains. Ce qu'il nous offre n'est pas une copie du quotidien, mais un univers reconstruit. Avec des éléments empruntés aux thèmes de la tradition courtoise et à la vie d'un gentilhomme français du XVIe siècle, il a su reconstituer par le langage un univers du bonheur, comme Fra Angelico et Van Eyck avaient peint le Paradis avec des champs en fleurs, des fontaines et des bosquets. Pour ceux qui savent lire, la magie opère toujours. Ce matin à une heure et demie, écrivait Flaubert à Louise Colet, trois cents ans après la publication des Odes 1550 et 1552, je lisais tout haut une pièce qui me faisait presque mal nerveusement, tant elle me faisait plaisir. C'était comme si on m'eût chatouillé la plante des pieds ; nous sommes bons à voir, nous écumons et nous méprisons tout ce qui ne lit pas Ronsard sur la terre.

La création subjuguée par la poésie

S'il avait pu prévoir ce commentaire tardif, Ronsard y aurait vu la confirmation de la théorie néo-platonicienne des fureurs telle qu'il la résumait dans l'Ode à Michel de l'Hospital, l'année même où son ami Pontus de Tyard la développait dans le Solitaire premier 1552. La fureur poétique passe des Muses au poète et du poète au lecteur, à la manière des forces de l'aimant :
Comme l'aimant sa force inspire   Au fer qui le touche de près,   Puis soudain ce fer tiré, tire   Un autre qui en tire après...
Les Muses ne sont pas seules en cause : elles ne sont que le premier stade dans la série des quatre fureurs. Elles savent rétablir, au niveau de la Nature, l'harmonie dans le chaos, mais elles peuvent, de là, vous conduire jusqu'à la fureur dionysiaque, placée sous l'égide du dieu des mystères et des initiations, qui, à son tour, peut vous hausser jusqu'à la fureur prophétique sous le signe d'Apollon, puis jusqu'à la fureur vénusienne qui restaure l'entendement angélique, perdu dès la naissance par l'internement des âmes dans des corps :
Donne-nous encore la puissance  D'arracher les âmes dehors  Le sale bourbier de leurs corps  Pour les rejoindre à leur naissance.
Ronsard n'est certes pas un philosophe, mais il a été formé par des cercles humanistes qui lui ont donné, à défaut d'un corps de doctrine, un certain nombre de jalons de l'univers mental des néo-platoniciens. Entre la théologie judéo-chrétienne et la religion des Anciens, il n'y a, pour eux, que des différences de formulation et des malentendus historiques. Ronsard ne fait que se conformer à une tradition déjà ancienne et systématisée par Marsile Ficin quand il déclare dans l'Abbrégé de l'Art poétique françois de 1565 : Les Muses, Apollon, Mercure, Pallas, Vénus et autres telles déités ne nous représentent autre chose que les puissances de Dieu, auquel les premiers hommes avaient donné plusieurs noms pour les divers effets de son incompréhensible majesté. La mythologie fait ainsi figure de système de représentation complémentaire qui rend possible une vision plus large des dimensions cosmiques de la pensée religieuse.
Posé sur le champ magnétique des fureurs, le poète se sent donc au carrefour du visible et de l'invisible, soustrait aux limitations de l'espace et du temps. Chacune de ses joies et de ses frayeurs se répercute jusqu'aux extrémités du cosmos. L'amour lui-même est un élan biologique commun à la végétation, aux êtres et aux astres, chaque nuance du désir dans les Amours se trouve un équivalent dans les forces de germination de la Nature, de même que dans les Hymnes 1555 le déroulement des saisons a une double portée, cosmique et érotique.
C'est peut-être là que Ronsard se situe le plus loin de Pétrarque, même quand il croit l'imiter. Chez l'un comme chez l'autre, la Nature joue un rôle important, mais, alors que le poète médiéval regarde la Nature à travers Laure, qui reste distincte d'elle comme la vierge Marie au milieu d'un décor d'étoiles, la Nature de Ronsard absorbe avidement les femmes successives dont les pâles silhouettes se retrouvent sous le vocable de Cassandre, de même que les pulsions de l'érotisme du poète se confondent avec les forces élémentaires, avec le vent, la germination, le soleil et la foudre.
Or' que Jupin époint de sa semence Hume à longs traits les feux accoutumés, Et que du chaud de ses reins allumés L'humide sein de Junon ensemence, Or' que la mer, or' que la véhémence Des vents fait place aux grands vaisseaux armés, Et que l'oiseau parmi les bois ramés Du Thracien les tançons recommence...
Ici l'attaque brutalement érotique d'un début de sonnet de printemps est pourvue d'une amplification cosmique d'une telle puissance qu'elle en acquiert une sorte de grandeur religieuse.
Le contraste entre poète courtois et poète cosmique se traduit d'ailleurs dans le langage : là où il y a, chez Pétrarque, invocation, prière à la Nature, il y a chez Ronsard incantation, force des mots martelés imposant aux choses le poids d'une volonté humaine. Les effets de répétition et d'accumulation si fréquents dans les sonnets à Cassandre ne peuvent se comprendre que dans le contexte des odes magiques à Denise, sorcière du livre des Odes, bien loin de l'harmonieuse mélancolie des élégiaques italiens. Les thèmes et les images peuvent être semblables, mais il n'y a pas de commune mesure entre le climat psychologique des pétrarquistes et l'univers panthéiste, la volonté de puissance et les saillies baroques de Ronsard qui ont si longtemps dérouté les goûts néo-classiques des critiques français.
Cette familiarité avec le cosmos – qu'on ne retrouvera plus dans la poésie française avant Claudel – est chez Ronsard étroitement associée à une vision du monde qui est celle des hommes du XVIe siècle. Le parallélisme entre le microcosme et le macrocosme ne se présente pas comme une série de métaphores littéraires, mais comme l'expression d'un ordre cosmique auquel on nous fait participer par l'image. Quand l'œil de Cassandre est comparé au soleil, quand les coteaux et les rives du Loir sont qualifiés de chevelus et de barbues, il ne s'agit pas d'artifices de style, mais de référence à un ordre analogique universellement accepté. L'un des esprits les plus modernes de son époque, Ambroise Paré, ouvrait son étude sur l'étiologie de la petite vérole par cette déclaration : « Tout ainsi qu'au grand monde il y a deux grands luminaires, savoir le soleil et la lune, aussi au corps humain il y a deux yeux qui l'illuminent, lequel est appelé Microcosme, ou petit portrait du grand monde accourci, qui est composé de quatre éléments comme le grand monde. De son côté, Léonard de Vinci, non content de comparer la terre à un être vivant dont les rochers seraient les os, les forêts la chevelure, les fleuves les veines, et le flux des marées la respiration, analysait le microcosme humain avec le même ordre que suivait Ptolémée dans sa Cosmographie, et divisait le corps humain en membres comme il divise les provinces.
Cet univers mental préscientifique s'interposerait entre Ronsard et l'homme du XXe siècle si le langage ne lui conférait pas une sorte de réalité supérieure. Car Ronsard ne décrit pas la Nature, il la manifeste, il impose au lecteur la sensation physique de sa parenté occulte avec elle. Son soleil n'est pas le brillant soleil des poètes précieux, mais un dieu dévorant :
Non la chaleur de la terre qui fumeAux jours d'été lui crevassant le front ;Non l'Avant-Chien, qui tarit jusqu'au fondLes tièdes eaux, qu'ardent de soif il hume ;Non ce flambeau qui tout ce monde allume. D'un bluetter qui lentement se fond...
Le retrait du soleil et l'horreur de l'hiver nous laissent frissonnants, comme sous le coup d'une angoisse de l'esprit et du cœur :
Or que le ciel, or' que la terre est pleine De glas, de grêle éparse en tous endroits, Et que l'horreur des plus froidureux mois Fait hérisser les cheveux de la plaine...
La fonte des neiges s'insinue en nous comme une caresse, grâce au miracle des phonèmes qui donnent aux mots la fluidité d'une source :
Sur le printemps la froide neige fond En eau qui fuit sur les rochers coulante...
Devant cette Nature en état de perpétuelle effervescence, que la poésie rend comestible tout en lui conservant ses pouvoirs de menace, on ne peut que redire après Claudel : La création sous nos yeux n'était qu'un fait. La voici qui, subjuguée par la poésie, est devenue le paradis de la nécessité.
C'est de Virgile que parlait Claudel, non de Ronsard. Mais il est significatif que les rôles soient ainsi interchangeables. Car Ronsard, comme Virgile, ne se contente pas de trouvailles verbales : il les sertit dans des ensembles. L'incandescence des images n'est pas, chez lui, ornementale mais structurelle, dans la mesure où elle introduit entre les mots des systèmes de rapport autres que ceux de la syntaxe et de la prosodie. À l'intérieur des structures formelles héritées de Pétrarque, des Anciens ou des rhétoriqueurs, les relais visuels, phonétiques et rythmiques se propagent en ondes concentriques et créent des structures parallèles qui donnent au langage poétique sa pulpe, sa profondeur de champ. C'est ce que n'avaient pas fait ses émules qui, partis des mêmes modèles, n'avaient retenu qu'un répertoire de formes prosodiques et de thèmes, et passaient le reste de leur vie, dès qu'ils avaient trouvé leur formule, à s'imiter. Ronsard casse le moule, au contraire, dès qu'il a fini un ouvrage, quitte à décevoir ses amis. Aux Odes pindariques succèdent les sonnets chantés, puis les sonnets parlés, puis les Hymnes, l'épopée en décasyllabes de La Franciade, les grandes laisses d'alexandrins des Élégies et des Discours en vers, les épitaphes, pour en arriver, à la fin de sa vie, à un type de sonnet qui n'a que de lointains rapports avec les sonnets à Cassandre. Aucun essai ne rebute son génie aventurier et méthodique. La diversité des expériences, les spectaculaires changements de manière, les remaniements de textes à chaque réédition des Œuvres, tout porte témoignage d'un corps à corps interminable avec le monde des formes qui ne prendra fin qu'avec la mort du poète. De sorte que plus on se familiarise avec Ronsard, plus l'image de l'épicurien couronné de roses, transmise par la tradition scolaire, s'efface devant une autre image : celle d'un intellectuel anxieux et perpétuellement insatisfait, en dépit de ses airs fanfarons, angoissé par le destin de son pays et de son Église, et dont les appels au soleil, aux forces de la vie, aux astres, à l'amour, à l'été brûlant, à la musique sont autant d'efforts de conjuration par la lumière des menaces et des forces de l'ombre. Gilbert Gadoffre

Regards sur l'Å“uvre

Ronsard a tout au long de sa vie goûté à tous les genres, de Pindare à Pétrarque en passant par Anacréon et Horace avec quelques touches d'épicurisme. Il a abordé de nombreux thèmes : champêtres, amoureux, philosophiques, politiques. Ses poèmes lyriques qui développent les thèmes de la nature et de l’amour, associés aux références de l’Antiquité gréco-latine et à la forme du sonnet, constituent la partie vivante de l’œuvre de l’animateur du renouveau poétique que fut Pierre de Ronsard avec ses compagnons de la Pléiade et son ami Joachim Du Bellay. Il a contribué à étendre largement le domaine de la poésie, lui offrant une langue plus riche par la création de néologismes et l'introduction du langage populaire dans le français littéraire, et mettant en place des règles de versification qui ont perduré plusieurs siècles. Jusqu'au début de XVIIe siècle, il est reconnu par ses pairs comme celui qui a coupé le filet que la France avait sous la langue. Cependant, son œuvre parfois inégale, non dépourvue de maniérisme et de pédantisme, est dépréciée par François de Malherbe et boudée pendant toute la période classique : aucune édition de ses œuvres n'est publiée de 1630 à 1828, date de la publication de Sainte Beuve. Il faut attendre l'époque des romantiques, des parnassiens et des symbolistes pour que sa poésie soit de nouveau appréciée.

Les Odes 1550-1552

Les quatre premiers livres des Odes paraissent en 1550 et le cinquième en 1552 mais Ronsard les travaillera, en les corrigeant et les complétant, tout au long de sa vie. Le premier livre des Odes est un hommage à Pindare. À l'imitation de ce poète, qui célébrait dans ses odes les athlètes grecs, Ronsard crée des poèmes lyriques construits en triades strophe, antistrophe, épode. Il lui emprunte l'usage des beaux mythes et des qualificatifs éloquents pour célébrer les protecteurs de son temps. Mais on trouve dans ses odes bien d'autres influences. Celle d'Horace est perceptible quand il célèbre la nature et son vendômois natal ou lorsqu'il professe un épicurisme très proche de ses sentiments profonds. Il y chante la joie d'aimer et la vision du temps qui passe comme dans son Mignonne, allons voir si la rose... publié en 1553. On y retrouve également les thèmes d'Anacréon dans ses odelettes dont le héros est le dieu Amour L'Amour mouillé - l'Amour piqué par une abeille - 1553. On retrouve également Michel Marulle dans sa capacité à se raconter et à décrire des sentiments tout simples.

Les Amours

De 1552 premier livre des Amours à 1578 Sonnets pour Hélène, Ronsard n'a jamais cessé de chanter l'amour. Dédiant ses écrits à trois femmes, Cassandre, Marie et Hélène, il parle en fait de sentiments éprouvés lors de multiples rencontres amoureuses66 parmi lesquelles on peut citer Marguerite, Jeanne, Madeleine, Rose, Sinope, Genèvre, Isabeau...

Cassandre : Les Amours 1552 - Continuation des amours

Les Amours de Cassandre est un recueil de poèmes en décasyllabes de Pierre de Ronsard de 1552. Il porte sur Cassandre Salviati 1530-1607, fille de Bernardo Salviati, un des banquiers de François Ier. Cassandre est une jeune fille italienne rencontrée par le poète le 21 avril 1545 à Blois à un bal de la cour. Elle n'a que quinze ans et lui vingt et un. Ronsard ne pouvait épouser la jeune fille, car il était clerc tonsuré. Cassandre épousa Jean Peigné, seigneur de Pray l'année suivante. À l'imitation de Pétrarque, qui chantait son amoureuse Laure, il fait de Cassandre son égérie, célébrant un amour tout imaginaire dans un style précieux avec comparaisons mythologiques et mignardises.
C'est dans Les Amours que Ronsard fixe les règles du sonnet : deux quatrains où alternent rimes masculines et rimes féminines suivis de deux tercets dont les rimes sont disposées de manière conventionnelle CCD EED ou CCD EDE.
Le second livre est en partie dédié à Cassandre et en partie à Marie.

Marie : Nouvelle continuation des Amours 1556 - Sur la mort de Marie 1578

On sait peu de chose sur Marie. C'est une jeune fille de condition modeste que Ronsard rencontre en avril 1555. Elle est parfois appelée Marie Dupin et serait originaire de Bourgueil. Sa relation avec Ronsard est loin d'être platonique. La présence d'un rival est attestée et Ronsard reste fidèle à la dame seulement quelques années : dès 1560, plusieurs pièces sont dédiées à une certaine Sinope . Pour célébrer ses amours, Ronsard s'éloigne du style de Pétrarque, gagnant en simplicité et en fraîcheur. La grande majorité des pièces sont écrites en alexandrins. C'est la mise en place de ce que Ronsard appelle son style bas
Les pièces Sur la mort de Marie font référence à la mort de Marie de Clèves, favorite d'Henri III morte en 1574, mais il est probable que Ronsard ait réuni la mort de ces deux Maries la date de la mort de Marie Dupin est inconnue et située selon les auteurs entre 1560 et 1574 dans ses poèmes. Dans un style pétrarquisant, Ronsard chante avec sincérité et émotion le regret de celui qui a perdu un être cher. Malgré le ton grave de la mort, c'est la joie d'aimer et l'allégresse qui l'emporte.

Hélène : Sonnets pour Hélène 1578

Les Sonnets pour Hélène sont publiés en 1578 dans une nouvelle édition des Amours. Hélène de Surgères est une jeune suivante de Catherine de Médicis. Une grande différence d'âge sépare Hélène de Ronsard qui est âgé de près de 45 ans lorsqu'ils se rencontrent. C'est la reine qui encourage Ronsard à courtiser Hélène par vers interposés. Cette œuvre de commande est une œuvre de maturité qui célèbre un amour platonique pour une belle qui reste indifférente. Ronsard retrouve dans ces sonnets l'influence de Pétrarque et Hélène de Troie est très souvent évoquée aux côtés d'Hélène de Surgères. Les sonnets les plus connus sont Quand vous serez bien vieille... et Te regardant assise....

Les Hymnes 1555 - 1556

Ronsard s'est également essayé aux hymnes, traitant d'un grand sujet. Ils sont parfois moins prisés que des écrits plus frais comme les odes ou les sonnets car très érudits et chargés d'allégories. Ils sont cependant l'occasion de mettre en place l'alexandrin et ses rimes plates. Ronsard utilise ses hymnes pour chanter les louanges d'un haut personnage comme dans l’Hymne à Henri II ou l’Hymne au cardinal de Lorraine où l'usage de l'hyperbole est de mise l'un est comparé à Jupiter et l'autre à Hercule. Ces pièces lui permettent également de philosopher sur la mort, la poésie ou la religion comme dans l’Hymne de la mort, l’Hymne de l'automne ou l’Hymne à Saint Blaise. On trouve également des fragments d'épopée comme dans l’Hymne de Pollux et Castor.

Les Discours 1562 - 1563

Poète de roi, Ronsard se sent investi d'une responsabilité envers la France, ses intérêts et son unité qu'il défend avec éloquence dans une série de discours principalement écrits à l'accession de Charles IX au trône et durant les guerres de religion. Il choisit, pour écrire son Institution pour l'adolescence du roi très chrétien, ses Remontrances et ses Misères, l'alexandrin dont le rythme long convient bien à ces élans patriotiques, le ton est volontiers passionné, les apostrophes nombreuses et le souffle oratoire puissant. Il y condamne le protestantisme, fantaisie qui contribue à diviser la France, lui reproche son intégrisme, et l'accuse d'être à l'origine des massacres qui, à la suite de celui de Vassy, ont ensanglanté la France et de livrer celle-ci à l'Angleterre. La réponse des protestants est violente : par le biais de libelles et de pamphlets, ils s'attaquent à l'homme, critiquant ses débauches et son âpreté au gain. Cette série d'attaques conduit Ronsard à leur répondre dans sa Réponse aux injures et calomnies..., précieux témoignage autobiographique. Le style se fait davantage guerrier et revanchard dans les discours de 1569 Hymne à la victoire de Jarnac ou L'Hydre défait. Vers la fin de sa vie, on retrouve Ronsard du côté des politiques c'est-à-dire ceux qui regrettent la violence des ligueurs et pensent qu'une négociation est envisageable avec les protestants.

La Franciade 1572

La Franciade est un vieux projet de Ronsard qu'il présente à Henri II dès 1560 et que Charles IX soutiendra durant tout son règne. Il s'agit d'écrire une épopée à la gloire de la France. Rédigée en décasyllabes, elle a pour thème l'histoire de ce Francien ou Francus, prétendu fils d'Hector, échappé de la prise de Troie, qui aurait été à l'origine de la nation française. Ronsard a pour projet de raconter ses aventures et l'histoire des rois de France de Charles Martel jusqu'au roi actuel. Cependant, Ronsard s'épuise à cette tâche. Il n'arrive pas à donner corps à cette épopée qui, plus le siècle avance, semble superficielle. Le choix du décasyllabe, plutôt que l'alexandrin, imposé par Charles IX n'est pas étranger à l'échec de l’œuvre. La date de parution également : en 1572, la France est plus préoccupée par la résolution du conflit entre protestants et catholiques que par la glorification de ses ancêtres. Ronsard prévoyait vingt-quatre chants mais ne publiera finalement que les quatre premiers livres jusqu'à Pépin le Bref.

Poèmes posthumes 1586

Les amis de Ronsard publieront, l'année de sa mort, quelques poèmes de sa fin de vie qui racontent la souffrance d'un homme qui se sent âgé et qui voit la mort se profiler à l'horizon Je n'ai plus que les os ou Ah! longues nuits d'hivers...

Honneurs et commémorations

Timbre Ronsard de 1924
Pour commémorer le quatrième centenaire de la naissance du poète Pierre de Ronsard, la poste française émet un timbre à son effigie le 6 octobre 1924.

Épitaphe

Voici l'épitaphe que Ronsard a proposé au poète savoisien Marc-Claude de Buttet de graver sur sa tombe.

CELUY QUI GIST SOUS CETTE TOMBE ICY
AIMA PREMIERE UNE BELLE CASSANDRE
AIMA SECONDE UNE MARIE AUSSY,
TANT EN AMOUR IL FUT FACILE A PRENDRE.
DE LA PREMIERE IL EUT LE CÅ’UR TRANSY,
DE LA SECONDE IL EUT LE CÅ’UR EN CENDRE,
ET SI DES DEUX IL N'EUT ONCQUES MERCY"
Deuxième livre des Amours.

Iconographie

Une médaille à l'effigie de Pierre de Ronsard a été réalisée en 1924 par le graveur Pierre Dautel. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet ND 5161.

Botanique

La Pierre de Ronsard est une variété de rose créée en 1986 par Francis Meilland. Elle présente de gros boutons de pétales blancs et roses et a l’allure d’une pivoine. Très prisée des décorateurs, elle a été récompensée, en 2006, par la Fédération mondiale des sociétés de roses.



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Posté le : 27/12/2015 19:48
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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