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Accueil >> newbb >> Défi du 19 mars 2016 [Les Forums - Défis et concours]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes



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Défi du 19 mars 2016
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Bonjour à tous,

Le printemps arrive à grands pas. Il me tardait de revoir les rayons du soleil et surtout de profiter d'un peu de chaleur. Je vous demande donc de penser au "renouveau" dans tous les sens du terme. Vous pouvez parler de nouveau départ, de renaissance suite à un changement de vie, la découverte du grand amour, un déménagement, etc.

J'ai hâte de vous lire mes amis.

Je vous embrasse et vous souhaite un beau week-end printanier.

Couscous

Posté le : 18/03/2016 20:21
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Aux primevères, elle est partie…..

Je les entends, leurs cris me glacent,
Au morne hiver demander grâce,
Je n’ai que faire des saisons,
Mon cœur est devenu prison.

Ils me disent la renaissance,
De cette nature en dormance,
A la belle saison s’éveille,
Promettant miracles et merveilles.

Mais le vent Zéphyr m’indiffère,
Il m’importe ce qu’il annonce,
Ce printemps n’est plus mon affaire,
A son renouveau, je renonce.

Mon bel amour ce jour n’est plus,
Cupidon a rangé ses flèches,
Mon cœur est sec, il n’aime plus,
Jusqu'à mes larmes qui s’assèchent.

Aux primevères elle est partie,
De liberté, était éprise,
Ne pouvant vivre au ralenti
D’une passion trop exclusive.

Mon chemin, depuis j’ai repris,
Vers un ailleurs, autre demain,
Si mon bonheur vaut bien ce prix,
Cet après ne sera pas vain.

Si le rire côtoie les pleurs,
Dés lors dans mon jardin aride,
Apparaitra une autre fleur,
Sous la forme d’une ibéride.





Posté le : 19/03/2016 10:18
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Chère Delphine,

En matière de renouveau, en ce moment, je suis servi!
Aujourd'hui, la Belgique est venu à moi. Ton défi y contribue.
Et mon très probable futur gendre, belge, est parmi nous pendant ce week end.
Alors, vive la Belgique! Vive Delphine!
Je vais te concocter un poème de derrière les fagots, dans les pas de notre ami Serge.

Je te souhaite un magnifique week end et je t'embrasse.
Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 19/03/2016 12:24
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Re: Défi du 19 mars 2016
Accro
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Merci couscous pour ce printanier défi

Kjtiti ton texte enchanteur m'a séduit
oui, une corbeille toute d'argent, vêtue, ibéride jolie contre les rides

Bonjour à Jacques

Voici ma petite contribution déjà donnée, une autre nouvelle, exclusive, suivra, faim de semaine miam, miam :)




Posté le : 20/03/2016 09:47
_________________
Fabricando fit faber est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare qu'en poétisant dru on en devienne petit télégraphiste, voire même mannequin de haute couture...
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Mon Titi,

Un texte qui fleure le printemps et l'émotion que tu sais partager. Un fond triste mais plein d'espoir.

Je t'offre un bouquet de bisous

Couscous

Posté le : 20/03/2016 13:59
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Cavalier,

J'aime tout particulièrement cette dernière phrase qui résume tout et engage vers ce nouveau départ. Le net est plein de surprises.

Bises

Couscous

Posté le : 20/03/2016 14:01
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Renouveau

« Gino Chance, pray to never cross my path*», c’était le slogan sur ma carte de visite et je n’en étais pas peu fier. Un jour, je croisai Jane Toujourarmé pendant l’exécution d’un gros contrat. Nous avions reçu la même cible. Notre commanditaire ne devait pas être suffisamment sûr de notre talent respectif pour mener à bien cette mission. Nous fûmes vexés mais cette rencontre changea notre vie. La flamme qui naquit dès notre premier échange de regard risquait de s’éteindre si un contrat tournait mal. D’un commun accord, nous remplîmes notre mission pour empocher cette dernière prime avant de nous expatrier de notre Angleterre natale vers la France. Nous jetâmes notre dévolu sur la nouvelle région des Hauts de France, pensant que c’était là que se concentrait le haut du panier de la société des mangeurs de grenouilles. Nous comprîmes vite qu’il n’en était rien mais les gens étaient accueillants et chaleureux. Et le climat n’avait rien à envier à celui de celui que nous venions de quitter.
Finie la Mercedes, bonjour la Renault. On abandonna la villa pour une petite maison de rangée au cœur de Roubaix. Nos économies ne pouvaient suffire à vivre jusqu'à notre retraite, d’autant plus que l’âge de cette dernière était repoussé de plus en plus loin par le pouvoir politique. Donc, pour la première fois de ma vie, il me fallut établir un CV. Je notai « expérience dans l’organisation des décès ». Le premier patron que je rencontrai me demanda :
« Vous avez donc travaillé dans un funérarium ? ».
Je ne démentis pas et il m’embaucha dans son abattoir. Je retrouvai dans ce lieu hors du commun cette odeur si particulière et que certains ne supportent pas : celle de la mort.
Mes vacances habituelles dans le Pacifique se transformèrent en séjour au bord de l’Atlantique. De notre amour naquit deux beaux enfants : Thanatos et Echtach. Notre vie avait définitivement pris un autre tournant et nous étions comblés.

Un soir, des bruits étranges nous parvinrent du rez-de-chaussée. Notre instinct de survie s’éveilla. J’empoignai le révolver caché dans le double-fond du tiroir de ma table de nuit. Jane me dit :
« Tu ne m’avais pas parlé de ce petit secret…
– Déformation professionnelle. »
Là, elle sortit un poignard qui était scotché à l’arrière de notre tête de lit.
– Moi aussi !
¬– Pas besoin d’appeler la police, on va régler cela nous-mêmes.
On descendit doucement l’escalier, aussi souples que des félins. J’admirai mon épouse qui avait gardé sa silhouette svelte malgré deux grossesses qui l’avaient affligée d’un surplus pondéral d’une trentaine de kilos à chaque fois. Un objet fut brisé dans la salle à manger. Je retins ma respiration quelques instants afin de détecter le déplacement de l’intrus. Un bruissement nous parvint, semblant provenir du canapé. Nous bondîmes à l’unisson en actionnant l’interrupteur, brandissant nos armes en direction d’un être qui nous fixa de ces yeux verts… un pauvre chat de gouttière.

Cette anecdote nous fit comprendre que nous étions en manque de cette poussée d’adrénaline qui réveille vos sens et vous procure une sensation proche de l’extase. C’est pourquoi depuis lors, nous adoptâmes de nouveaux loisirs comme le paint ball et le laser game, pour le plus grand plaisir de nos fils, en espérant qu’ils ne découvrent jamais pourquoi à chaque fois nous finissons vainqueurs !

* priez pour ne jamais croiser mon chemin


Posté le : 20/03/2016 14:42

Edité par couscous sur 21-03-2016 06:44:04
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Certifié Nouveau Monde


It-I stabilisa son vaisseau à deux millions de kilomètres de la planète bleue. Il activa le dispositif de camouflage puis convoqua ses compagnons de vol.
— Nous sommes arrivés, lança-t-il triomphalement.
— Reste à savoir où, ironisa Go-D l’astrobiologiste.
— Tant qu’on peut manger sur place, ça me va, ajouta Al-F le mécanicien.
— Je vous rappelle le marché, grogna It-I devant l’inconsistance de ses compagnons de voyage. Trouver un monde habité par une forme avancée de vie. Au-delà de l’indéniable aspect scientifique, c’est ce que nos trois cents milliards de compatriotes désirent : de jolies planètes où partir en vacances avec leur progéniture. Ils sont prêts à payer cher pour ça.
— Nous en avons déjà trouvé, ronchonna Go-D. Je te rappelle le nombre important d’espèces rencontrées depuis notre départ, et ce sur des planètes différentes, des géantes, des gazeuses, des marines, des métalliques, j’en passe et des plus improbables.
— Tu me fatigues avec tes détails, Go-D ! Le marché, dois-je-le rappeler, parle de mondes déjà expérimentés par des espèces évoluées, capables de vivre en société, de maîtriser leur environnement et de voyager dans l’espace. Ce n’est pas ce qu’on a vu jusqu’ici.
— Tu m’étonnes, rigola Al-F. A part terminer en bouillon ou en graisse pour tuyère, ces espèces n’avaient pas grand-chose à nous apporter.

It-I leva un tentacule puis déclara le débat clos. En tant que propriétaire du vaisseau, il était seul maître à bord. Affréter la mission lui avait déjà coûté assez cher, en matériel comme en émoluments, surtout vu l’appétit de son mécanicien et les exigences excentriques de son astrobiologiste. L’heure n’était plus aux conjectures et aux théories. Les analyses techniques avaient confirmé l’existence d’une intelligence supérieure sur cette planète bleue. Preuve en était le taux élevé de dioxyde de carbone, signe incontestable d’une industrie avancée, un beau trou dans la couche d’ozone pour confirmer le sens des affaires de l’espèce dominante, et quelques jolies sondes disséminées dans le système planétaire. Il décida d’appuyer sa décision avec l’aide d’une intelligence objective, son entité synthétique préférée, l’ordinateur de bord Ha-L.
— J’en appelle à toi, Ha-L ! Récapitule-moi les raisons de débarquer sur cette planète bleue.
— Elle est à deux tiers composée d’eau liquide, élément idéal pour votre biologie. Noyer le tiers restant ne posera aucun problème technologique. D’ailleurs, il semble que le mouvement soit déjà en marche grâce à un réchauffement accéléré. Le précipiter ne va à l’encontre d’aucun règlement connu.
— Parfait, prépare la procédure de mise à niveau ! Quels sont les autres points ?
— L’espèce dominante est terrestre mais peut s’adapter à la vie marine. Elle se nourrit déjà des produits des mers et océans.
— Donc nous ne transgressons pas le principe de reclassement des anciens locataires ?
— Exactement. En plus, trop occupés à se taper dessus les uns sur les autres, ils ne rechigneront pas à trouver un peu de paix.
— Je ne comprends pas, dit Al-F.

It-I regarda son mécanicien comme si c’était le dernier illuminé d’une quelconque engeance d’attardés, du genre des poulpes d’Aldebaran ou des méduses de Lyrae.
— Tu le fais exprès, Al-F ?
— Non, je suis sérieux. Je ne vois pas pourquoi les déloger va leur apporter la paix. Qu’ils se tapent dessus à longueur de temps, c’est leur caractère, une sorte de divertissement. Sans ça, ils vont déprimer, s’ennuyer, décliner.
— C’est moi qui vais déprimer si tu continues à délirer de la sorte, lâcha It-I. Le marché est pourtant clair : prendre possession des lieux, les rendre conformes aux normes « Nouveau Monde » et reclasser les anciens locataires. Ils se battront sous l’eau s’ils le souhaitent.

Go-D leva un tentacule, tel un étudiant en première année de cryptologie. It-I se demanda quelle absurdité son astrobiologiste allait lui sortir. Il réfréna une violente envie de l’atomiser sur le champ puis lui laissa la parole et la vie sauve.
— Admettons que nous annexons cette planète sans trop de violence, commença Go-D. Qu’allons-nous faire des autres espèces terrestres ? Elles n’ont pas toutes la capacité à s’adapter aussi vite à la vie marine, pas d’après nos dernières observations.
— On fera comme sur Aldebaran ou Lyrae, répondit It-I. Demande à Al-F !
— Elles termineront dans des musées pour les petits, précisa Al-F trop content d’être mis à contribution.
— On ne viole pas un principe, là ?
— Aucun, Go-D. Tant que l’affaire est rentable, qu’on reclasse les anciens locataires, je parle des évolués et pas des parasites, la concession est classée « Nouveau Monde » et exploitable à ce titre. Si tu désires des précisions, demande un cours accéléré en immobilier intergalactique.

L’astrobiologiste n’eut pas le temps de répliquer. Ha-L émit un sifflement caractéristique. It-I activa le dispositif de communication, régla le traducteur et démarra la phase diplomatique.
— Bonjour, habitants de la planète bleue, ici It-I, commandant de ce vaisseau.
— Ici le centre de commandes de la NASA. Je suis l’administrateur Wilson. Nous sommes en ligne directe avec le Président des Etats-Unis.
— C’est quoi la NASA, demanda Al-F. Et les Etats-Unis ?
— Nous sommes la première nation de ce monde appelé la Terre, dit Wilson. Nous parlons au nom de tous ses habitants.
— Bonne nouvelle ! Sachez que vous avez été choisi dans le cadre du programme « Nouveau Monde » annonça It-I.
— En quoi consiste ce programme ?
— Vous le saurez assez tôt, croyez-moi, répondit It-I.
— J’espère que vous savez nager, habitants de la Terre, conclut Go-D. Vous allez en avoir besoin dans les prochains jours.

It-I décida qu’il en savait assez. Les autochtones disposaient de moyens de communication, étaient organisés en ensembles, avaient un leader proclamé et savaient visiblement nager. Les certifier « Nouveau Monde » ne prendrait pas plus d’une ou deux révolutions solaires. Il activa le programme de certification.

Posté le : 20/03/2016 19:53
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Chère Delphine,

D'abord une belle pensée pour nos ami(e)s Belges qui sont dans la souffrance.
J'en suis aujourd'hui encore plus affecté parce que ma fille a donné son coeur à un futur urgentiste belge qui a été réquisitionné, suite à ces terribles attentats.
Reçois toute notre compassion et notre amitié.

La vie continue.
Chère Delphine, je te propose ma réponse au défi de la semaine. Je l'ai appelé "le renouveau de l'amour" :

Le mercredi 15 juillet 2015, à 11 h, Maître Elodie Dumas, avocate, appelle son amie Marie Thomas, médecin gériatre à la clinique du Châtillon en région parisienne.

- Allo,
- Allo, C’est toi Marie,
- C’est toi Elodie,
- Oui ! C’est incroyable, nous nous parlons au même moment, comme ce fut le cas il y a quelques années, lorsque nous étions plus jeunes, et que nous étions heureuses, dit Elodie, avec une grande tristesse dans la voix.
- Je te sens en souffrances Elodie. Et tu sais que je n’aime pas cela. Tu es à la fois ma meilleure amie mais aussi ma sœur. Qu’y-a-t-il ! Pourquoi souffres-tu ainsi ?
- Tu le ressens bien ainsi. Marie, je ne veux pas t’importuner avec mes ennuis du moment. Mais dis-moi d’abord ce que tu me voulais ?
- Je voulais t’annoncer deux bonnes nouvelles, mais je crois préférable de t’écouter. Allez, dis-moi ce qui ne va pas !
- Marie, je désire tant être une femme qui puisse faire la synthèse entre sa vie professionnelle, sa vie de femme aimante et sa vie de mère. Et je m’aperçois que je réussis bien dans ma vie professionnelle mais ma vie amoureuse est une vraie Bérézina. Quant à ma vie de maman, je vois bien que je ne donne pas tout ce que je pourrais donner à mon cher petit Louis.
- Ne dis pas cela Elodie ! Ton petit Louis me le disait encore ce matin : j’aime ma maman et j’aimerais tant passer plus de temps avec elle. Il est heureux que tu me l’aies confié ce matin. Je l’ai laissé dans mon bureau pendant que je vais voir mes patients. Ma secrétaire le garde pendant que je suis absente. Ne t’inquiète pas !
- Je ne m’inquiète pas Marie. Je sais qu’il t’aime et qu’il est bien avec toi. J’aimerais tant trouver mon équilibre, Marie, et que mon Louis en fasse partie.
- Ta souffrance vient-elle réellement de là ?
- Non, mais je ne veux pas prendre davantage de ton temps. Ce soir, puis-je rester avec Louis chez toi ? J’ai besoin de te parler et j’ai besoin que tu me prescrives un traitement anxiolytique.
- C’est si grave que cela Elodie !
- Je vais mal Marie. Je vais très mal.
- Dans ta relation amoureuse actuelle, c’est cela ?
- Oui. (Elodie se met à fondre en larmes au téléphone).

Quelques minutes de silence. Marie revient et dit à voix basse.

- Elodie, cela te libèrerait de me le dire dès à présent. Et tu pourras m’en reparler ce soir. Eh bien sûr, tu seras la bienvenue avec Louis à la maison !
- Merci Marie, merci vraiment.
- Tu sais que je n’aime pas te voir ainsi. Allez dis le moi !
- J’espérais beaucoup dans ma relation avec le procureur général adjoint et je viens de déchanter. Sais-tu ce qu’il me propose ?
- Non.
- Sous prétexte qu’à l’occasion de quelques rapports sexuels, je lui ai exprimé l’un de mes fantasmes, à savoir d’avoir une relation à trois, il me propose de passer nos vacances prochaines, …, qui commencent vendredi prochain, …, au Cap d’Agde, … et de me présenter une autre femme. Et il a ajouté que pour être plus libre, qu’il valait mieux laisser Louis à ses grands-parents paternels. Tu me connais, je suis plutôt fleur bleue, je désire une relation tendre avec un homme. Cela m’a fait l’effet d’un coup de poignard dans l’âme.
- Il te propose des vacances à trois, si je comprends bien, sans ton fils !
- Oui Marie, c’est cela.
- Et qu’as-tu répondu ?
- J’ai mis un terme à notre relation amoureuse. Je n’ai vraiment pas eu de chance en matière de relation amoureuse. A vingt ans, j’ai cru que mon premier amour serait le seul et unique amour, et il a disparu. J’ai cru que le second, le père de Louis, serait mon mari éternel et il n’a fait que me tromper puis s’est tué dans un accident de voiture, et le troisième élu me propose des vacances dans un lupanar ! Que dois-je penser Marie ? Je préférerais être laide ; peut-être que j’aurais alors plus de succès.
- Elodie, ne te mets pas dans cet état. Ne dis pas cela, cela n’a rien à voir. Interroges-toi sur les vraies causes de ces échecs. Que veux-tu réellement ?
- Je te l’ai dit Marie. Je veux vraiment un équilibre entre ma vie professionnelle, ma vie de femme et ma vie de mère. Ces trois composantes sont essentielles pour moi.
- Je comprends Elodie mais que veux-tu réellement en matière de relation amoureuse et qu’attend tu de l’homme que tu espères ?

Elodie se met à pleurer à nouveau, au téléphone.

- Elodie, pourquoi pleures tu ainsi ?
- J’ai un autre secret à te dire. Avant de mourir, le père de Louis voulait divorcer. Au milieu des arguments qu’il avançait, il m’a accusé de citer le prénom de mon premier amour au cœur de nombreuses nuits passées ensemble.
- Alors, comme cela, tu penses encore à Emmanuel pendant tes nuits !
- Ne te moque pas Marie. Oui, je pense encore à lui ! Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi il ne m’a pas donné de ses nouvelles après son départ de Montpellier, avec ses parents. Nous nous aimions tendrement. Il y avait une forte connivence entre nous. Nous nous étions promis l’un à l’autre. Et puis, plus rien ! Tu te souviens, dans les temps qui ont suivi, j’en suis tombé malade. Je l’ai maudit pendant quelques temps et puis, le temps passant, il est revenu avec tendresse dans mon esprit.
- Dis-moi, tu l’aimes encore !
- Je ne sais pas. On n’oublie jamais son premier amour.
- Imagine un instant que je te propose de revoir Emmanuel, que lui dirais-tu ?
- Marie, tu veux me faire souffrir davantage !
- Elodie, s’il te plait, que lui dirais-tu ? Qu’un renouveau de l’amour s’installe entre vous deux !
- Je lui dirais : écoutons notre histoire, écoutons nos désirs, écoutons nos attentes, soyons des amants et des amis éternels… Je lui dirais pourquoi ce silence ?
- Elodie, il est peut-être des silences qui n’en sont pas. Si l’on fait fi de son orgueil et de sa rancœur, et que l’écoute réelle s’installe, alors le silence peut être musique de l’âme et du cœur.
- Je te trouve bien mystérieuse, Marie. Que cherches-tu à me dire ?
- Et si t’offrais la possibilité de rencontrer à nouveau Emmanuel.
- Pour me faire souffrir Marie. Emmanuel doit être bien marié avec une femme de son milieu. Tu sais, j’ai fini par penser que ses parents ne voulaient de notre relation et qu’ils ont tout fait pour nous éloigner. Et tu sais, si j’ai fait des études de droit pour devenir avocate, c’était une manière pour moi de leur dire : voilà, je mérite d’être sa femme. Mais je n’eus pour seule réponse que le silence.
- Et s’il était libre !
- Marie, arrête, je t’en prie, dit Elodie, avec de une vive émotion dans la voix.
- Eh bien Elodie, c’est l’une des deux nouvelles que je voulais t’annoncer. Emmanuel est présent dans ma clinique.
- Comment cela, il est présent dans ta clinique. Il est devenu un petit vieux !
- Ah, je vois que tu as retrouvé un peu d’humour ! Non, il est le directeur général du groupe qui possède la clinique où j’exerce. Il est venu avec son cher directeur de l’information médicale.
- Pourquoi, ce cher directeur de l’information médicale !
- Parce que je vais l’épouser. C’est la seconde bonne nouvelle !
- Parce que le fait qu’Emmanuel soit là est une bonne nouvelle !
- Oui Elodie, c’est une bonne nouvelle. Emmanuel a des choses à te dire, qu’il a voulu partager avec moi ce matin. Nous avons tellement été émus de nous retrouver. Bien des souvenirs d’adolescence sont revenus à notre mémoire. Bien des événements vécus ensemble, tous les trois, nous sont revenus à la mémoire. Et dire que j’ignorais qu’il était le patron de l’homme dont je suis tombé amoureuse…

Elodie interrompt son amie :

- Que t’a-t-il dit ?
- Elodie, es-tu prête à l’entendre ? C’est à la fois terrible et attendrissant !
- Tu éveilles ma curiosité !
- Sa jeune femme et sa mère se sont tuées dans un accident de voiture en juin 2014 !
- Mon Dieu, quelle horreur !
- Et vois-tu en classant les papiers de sa mère, il a trouvé les deux lettres que tu lui avais écrites, dans les mois qui ont suivi son départ de Montpellier, mais aussi les trois lettres qu’il t’avait écrites, à la même période.
- Je ne les ai jamais reçues !
- Et de la même manière, Elodie, Emmanuel n’a jamais reçu les tiennes !
- Comment une mère peut-elle faire cela à son fils. Comme il a dû en souffrir.
- Il en est tombé gravement malade. Et ses parents ont pris une infirmière à domicile qui s’est occupé de lui pendant des mois. Et un amour est né entre eux. Cette infirmière est devenue sa femme. De leur union est née une petite fille qui s’appelle Laure. C’est étrange, c’est providentiel Elodie. Tu as un Louis ; Emmanuel a une Laure. Deux prénoms de cinq lettres qui commencent tous deux par la lettre l. Il faut que vous vous voyiez; il faut que vous vous retrouviez. Il doit y avoir un renouveau entre vous deux, Elodie.
- Qu’a-t-il fait de cette nouvelle ?
- Emmanuel a voulu te voir et te parler de ces lettres. Il est allé t’écouter plaider au tribunal de grande instance de Paris, en septembre 2014. Et alors qu’il s’approchait de toi, à la fin des séances, le procureur général s’est approché de toi et t’a embrassé tendrement. Et Emmanuel s’est enfuit, considérant que son temps était passé.
- Je vois, lui répond Elodie !
- Et depuis, m’a-t-il dit, il s’investit dans son groupe de santé et se consacre à sa fille qu’il aime d’une tendresse inouïe. Mais il dit qu’il lui manque cruellement l’amour d’une femme.
- Qu’est ce qui l’a motivé à venir me voir au tribunal ?
- Dans les papiers de sa maman, il a aussi retrouvé une dernière lettre dans laquelle sa mère l’implorait de lui octroyer le pardon. Elle y écrivait qu’elle avait apprécié les qualités humaines de sa femme et que finalement peu importait l’origine sociale, que seules comptaient les savoirs acquis et partagés et les valeurs humaines entre deux êtres. Et qu’une tendresse était née entre elle et sa femme. Il fallait qu’il te voit, m’a-t-il dit. Elodie, nous pourrions lui faire une surprise !
- A quoi penses-tu Marie ?
- Et si tu venais à la clinique à 13H. Nous fêtons l’ouverture d’un nouveau secteur d’activité. Ainsi tu rencontreras Emmanuel.
- Notre temps n’est-il pas passé, Marie !
- Non, Elodie.

Louis, le fils d’Elodie arrive dans la pièce où se trouve Marie :
- Marraine, viens vite. Laure et son papa nous attendent… Avec qui tu parles ?
- Avec ta maman.

Le petit se saisit du téléphone :

- Bonjour Maman. Je t’aime Maman. Maman, Maman, il faut que tu viennes ! Je me suis trouvé un Papa, le Papa de Laure. Il m’a dit que vous vous êtes aimés avant que tu aimes mon Papa.
- Oui, nous avons été proches avec Emmanuel et puis la vie nous a séparé.
- Maman, elle peut à nouveau vous rassembler. Viens, Maman, je t’en prie. Je t’aime Maman.
- Mon Louis, tu mes passes ta marraine. Nous devons parler ensemble.
- Marie, Louis a raison de moi. C’est d’accord, je viens, mais j’ai un trac fou.
- Mais pourquoi donc Elodie ?
- Et si Emmanuel me rejetait ?
- Sais-tu ce qu’il a éprouvé lorsqu’il est allé t’écouter plaider. Il t’a trouvé intelligente, lumineuse et belle. Il m’a dit que le temps présent s’était effacé devant le temps passé et que le temps passé devenait son avenir, et qu’il était embué d’amour et de tendresse. Il rajeunissait devant toi ; il acquérait une nouvelle jeunesse. Il faisait une nouvelle cure de jouvence. C’était un renouveau, une renaissance.
- Il m’aime alors lui répond Elodie.
- Oui, il t’aime dans un renouveau de l’amour à la source éternelle.

Elodie rejoint son amie dans la clinique de Chatillon. Les retrouvailles entre Elodie et Emmanuel sont si émouvantes que les émotions irradient les âmes de toutes personnes présentes. Laure et Louis sautent de joie, heureux d’avoir une seconde mère et un second père.
Elodie et Emmanuel vécurent heureux et eurent deux nouveaux enfants qui firent le bonheur de leur sœur et de leur frère aînés.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 23/03/2016 22:29

Edité par Istenozot sur 26-03-2016 10:42:01
Edité par Istenozot sur 01-04-2016 23:04:05
Edité par Istenozot sur 01-04-2016 23:07:13
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Re: Défi du 19 mars 2016
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Mon Donald,

Je reconnais bien là ton imagination plus fertile que la terre d'Alderaban.

Désolée pour la lecture tardive.

Bises

Couscous

Posté le : 27/03/2016 17:58
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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