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Richard Wagner 2
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Sous le patronage du roi Louis II de Bavière

La carrière de Wagner prend un virage spectaculaire en 1864, lorsque le roi Louis II accède au trône de Bavière, à l'âge de 18 ans. Le jeune roi, qui admire les opéras de Wagner depuis son enfance, décide en effet de faire venir le compositeur à Munich : leur rencontre le 4 mai 1864 au palais de la Résidence met fin aux soucis financiers de Wagner qui ne parvenait toujours pas à vivre de ses droits d’auteur, le roi devenant son mécène. Le journal du roi ainsi que des lettres montrent son homosexualité et son adoration passionnée de Wagner dont il est probablement amoureux, sans que l'on puisse conclure s'il y a une liaison entre les deux hommes. Il règle ses dettes considérables son amour du luxe et des femmes fait qu'il accumule continuellement les dettes et s'arrange pour que son nouvel opéra, Tristan et Isolde, puisse être monté. Malgré les énormes difficultés rencontrées lors des répétitions, la première a lieu le 10 juin 1865 et rencontre un succès retentissant.
Wagner se trouve ensuite mêlé à un scandale du fait de sa liaison avec Cosima von Bülow. Il s'agit de la femme de Hans von Bülow, un fervent partisan de Wagner, qui a œuvré comme chef d'orchestre pour Tristan et Isolde. Cosima est la fille de Franz Liszt et de la comtesse Marie d'Agoult, et est de vingt-quatre ans la cadette de Wagner. En avril 1865, elle accouche d'une fille naturelle qui est prénommée Isolde. La nouvelle s'ébruite rapidement et scandalise tout Munich. Pour ne rien arranger, Wagner tombe en disgrâce auprès des membres de la Cour qui le soupçonnent d'influencer le jeune roi. En décembre 1865, Louis II est contraint de demander au compositeur de quitter Munich. En effet, la population munichoise pense que le roi dépense trop d'argent pour Wagner, se rappelant la relation dispendieuse qu'avait le grand-père du roi, Louis Ier de Bavière, avec sa maîtresse Lola Montez. Cela vaut à Wagner d'être surnommé Lolus par les Munichois. Louis II caresse un instant l'idée d'abdiquer pour suivre son héros en exil, mais Wagner l'en aurait rapidement dissuadé.
Wagner part s'installer à Tribschen, près de Lucerne, sur les bords du lac des Quatre-Cantons. Son opéra Les Maîtres chanteurs de Nuremberg est achevé en 1867 et présenté à Munich le 21 juin de l'année suivante. En octobre, Cosima convainc finalement son mari de divorcer. Le 25 août 1870, elle épouse Wagner qui, quelques mois plus tard, compose l’Idylle de Siegfried pour son anniversaire. Ce second mariage dure jusqu'à la mort du compositeur. Ils auront une autre fille, Eva, et un fils prénommé Siegfried qui doit son nom à l'opéra Siegfried, auquel travaille Wagner au moment de sa naissance.

Festival de Bayreuth.

Une fois installé dans sa nouvelle vie de famille, Wagner met toute son énergie à terminer la Tétralogie. Devant l'insistance de Louis II, on donne à Munich des représentations séparées première de L'Or du Rhin le 22 septembre 1869 et première de La Walkyrie le 26 juin 1870. Mais Wagner tient à ce que le cycle complet soit réuni dans un opéra spécialement conçu à cet effet.
En 1871, il choisit la petite ville de Bayreuth pour accueillir sa nouvelle salle d'opéra. Les Wagner s'y rendent l'année suivante et la première pierre du Festspielhaus Palais des festivals est posée. Louis II et la baronne Marie von Schleinitz, une des proches amies des Wagner, s'investissent pour aider à financer le bâtiment. Afin de rassembler les fonds pour la construction, Wagner entreprend également une tournée de concerts à travers l'Allemagne et diverses associations de soutien sont créées dans plusieurs villes. Il faut cependant attendre une donation du roi Louis II en 1874 pour que l'argent nécessaire soit enfin rassemblé. Un peu plus tard dans l'année, les Wagner emménagent à Bayreuth dans une villa que Richard surnomme Wahnfried Paix des illusions.
Le Palais des festivals ouvre ses portes le 13 août 1876, à l'occasion de la représentation de L'Or du Rhin, début d'exécution de trois cycles complets de la Tétralogie. D'illustres invités sont conviés à ce premier festival : l'empereur Guillaume Ier, l'empereur Pierre II du Brésil, le roi Louis II – qui reste incognito –, ainsi que les compositeurs Bruckner, Grieg, Augusta Holmès, Vincent d'Indy, Liszt, Saint-Saëns, Tchaïkovski et Charles-Marie Widor.
D'un point de vue artistique, ce festival est un succès remarquable. Tchaïkovski, qui y a assisté en tant que correspondant russe, écrit : Ce qui s'est passé à Bayreuth restera dans la mémoire de nos petits-enfants et de leur descendance. Financièrement, c'est toutefois un désastre absolu. Wagner doit renoncer à organiser un second festival l'année suivante et tente de réduire le déficit en donnant une série de concerts à Londres.

Les dernières années

En 1877, Wagner s'attelle à son dernier opéra, Parsifal, qu'il finit à Palerme pendant l'hiver 1881-82. Il loge dans la villa des Whitaker, futur Grand Hôtel des Palmes. Pendant la composition, il écrit également une série d'essais sur la religion et l'art.
Il met la dernière main à Parsifal en janvier 1882, et le présente lors du second Festival de Bayreuth. Pendant l'acte III de la seizième et dernière représentation, le 29 août, le chef Hermann Levi est victime d'un malaise. Wagner entre alors discrètement dans la fosse d'orchestre, prend la baguette et dirige l'œuvre jusqu'à son terme.
À cette époque, Wagner est gravement malade du cœur tout en menant ses activités habituelles. Après le festival, il se rend à Venise avec sa famille pour y passer l'hiver. Le mardi 13 février 1883, il est emporté par une crise d'angine de poitrine plus violente que celles qu'il avait déjà éprouvées, au palais Vendramin dont il avait pris en location l'étage noble. Sa dépouille mortelle est rapatriée en Allemagne, au cours de funérailles grandioses tant à Venise que sur le chemin du retour. Il est inhumé dans les jardins de sa maison Wahnfried, à Bayreuth.

Œuvres

Opéras
Wagner a composé 14 opéras. On peut schématiquement les séparer en deux groupes : 4 opéras de jeunesse, et 10 opéras de maturité, inscrits au répertoire du festival de Bayreuth.
Parmi les opéras de jeunesse on trouve Die Hochzeit Le mariage, inachevé et jamais représenté, Die Feen Les Fées, Das Liebesverbot La Défense d'aimer et Rienzi. Ils sont rarement joués.
Puis Wagner écrit ses premiers grands opéras romantiques : Le Vaisseau fantôme Der fliegende Holländer, Tannhäuser et Lohengrin.
La période suivante voit la composition de Tristan et Isolde Tristan und Isolde, puis Les Maîtres chanteurs de Nuremberg Die Meistersinger von Nürnberg.
L'Anneau du Nibelung Der Ring des Nibelungen, surnommé la Tétralogie, est un ensemble de quatre opéras inspirés des mythologies allemandes et scandinaves. Ce gigantesque ensemble est écrit et composé sur une longue période de trente ans, débutant avant l'écriture de Tristan et Isolde et finissant en 1867.
Le dernier opéra de Wagner, Parsifal, est une œuvre contemplative tirée de la légende chrétienne du saint Graal.
À travers ses œuvres et ses essais théoriques, Wagner exerça une grande influence dans l'univers de la musique lyrique. Mariant le théâtre et la musique pour créer le drame musical, il se fit le défenseur d'une conception nouvelle de l'opéra, dans laquelle l'orchestre occupe une place au moins aussi importante que celle des chanteurs. L'expressivité de l'orchestre est accrue par l'emploi de leitmotivs petits thèmes musicaux d'une grande puissance dramatique qui évoquent un personnage, un élément de l'intrigue, un sentiment..., dont l'évolution et l'enchevêtrement complexe éclairent la progression du drame avec une richesse infinie.
Wagner a écrit lui-même ses livrets, empruntant la plupart de ses arguments à des légendes et mythologies européennes, le plus souvent germaniques, parfois à des mythologies indiennes. Par sa lecture de l’Introduction à l’histoire du Buddhisme indien d'Eugène Burnouf, il sera en effet influencé par les légendes bouddhiques et les râgas de la musique classique indienne ces références sont présentes dans Die Sieger , Parsifal. Ses œuvres acquièrent de ce fait une unité profonde ou parfois plus complexe, dans laquelle se rejoignent le bouddhisme, le christianisme, les mythologies païennes, la philosophie et la tradition médiévale.

Liste des opéras par ordre chronologique

Opéras de jeunesse

31 Die Hochzeit inachevé Les Noces Non représenté
32 Die Feen Les Fées 29 juin 1888 Munich
38 Das Liebesverbot La défense d'aimer 29 mars 1836 Magdebourg
49 Rienzi id. 20 octobre 1842 Dresde

Opéras principaux

63 Der Fliegende Holländer Le Vaisseau fantôme 2 janvier 1843 Dresde
70 Tannhäuser id. 19 octobre 1845 Dresde
75 Lohengrin id. 28 août 1850 Weimar
90 Tristan und Isolde Tristan et Isolde 10 juin 1865 Munich
96 Die Meistersinger von Nürnberg Les Maîtres chanteurs de Nuremberg 21 juin 1868 Munich

86A, 86B, 86C, 86D

Der Ring des Nibelungen
Das Rheingold
Die Walküre
Siegfried
Götterdämmerung
L'Anneau du Nibelung
L'Or du Rhin
La Walkyrie
Siegfried
Le Crépuscule des dieux
22 septembre 1869
26 juin 1870
16 août 1876
17 août 1876

Extraits orchestraux pour concerts symphoniques

Des extraits des opéras sont fréquemment joués en concert comme des pièces à part entière, dans des versions éventuellement légèrement modifiées. Par exemple :
Certaines ouvertures Le Vaisseau fantôme, Tannhäuser, Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, préludes Lohengrin, Tristan et Isolde, Parsifal et entr'actes préludes des troisièmes actes de Lohengrin, de Tristan et Isolde et des Maîtres chanteurs de Nuremberg ;
Prélude et mort d'Isolde, pièce qui réunit le prélude du premier acte de Tristan et Isolde prolongé par la fin de l'opéra, La Mort d'Isolde, dans laquelle la soprano est remplacée par une instrumentation ;
L'Entrée des dieux dans le Walhalla, à la fin de L'Or du Rhin ;
La Chevauchée des Walkyries, début du troisième acte de La Walkyrie ;
L'Adieu de Wotan et l'Incantation du feu, fin de La Walkyrie ;
Les Murmures de la forêt, extrait du deuxième acte de Siegfried ;
L'Aube et Le Voyage de Siegfried sur le Rhin, extraits du premier acte du Crépuscule des dieux ;
La Mort de Siegfried et Marche funèbre de Siegfried, extraits du troisième acte du Crépuscule des Dieux ;
Scène finale, extrait du Crépuscule des dieux ;
L'Enchantement du Vendredi-saint, extrait du troisième acte de Parsifal.

Œuvres non scéniques

À côté de ses opéras, qui constituent l'essentiel de son œuvre musicale, Wagner a écrit un certain nombre de pièces diverses, qui occupent environ cent numéros du catalogue de ses œuvres, le Wagner Werk-Verzeichnis WWV.

Musique orchestrale

2 symphonies :
Symphonie en ut majeur, écrite à l'âge de 19 ans.
Symphonie en mi majeur, composée en 1834 et restée inachevée.
Plusieurs ouvertures.
Marche impériale, composée en 1871 pour grand orchestre.

Piano et musique de chambre

Il a composé un certain nombre de pièces pour piano, parmi lesquelles on peut citer :
L'ouverture Rule Britannia, composée en 1836 et consistant en la transcription de l'ode en l'honneur de la Grande-Bretagne de Thomas Arne.
Plusieurs sonates ;
Élégie en la bémol majeur, longtemps appelée par erreur Thème de Porazzi. Étroitement liée à la composition de Tristan et Isolde, celle de l’Élégie a commencé en 1858, probablement comme esquisse pour Tristan finalement rejetée au bout de huit mesures. En 1882, il se pencha de nouveau sur cette ébauche, la conclut par six mesures nouvelles, et l'offrit ainsi terminée à Cosima. La veille de sa mort à Venise, il la joua encore : ce fut sa dernière expression musicale.
Des transcriptions pour piano d'airs d'opéras à la mode, que Wagner composa lors de son premier séjour à Paris.
Il n'a pratiquement pas abordé la musique de chambre. Citons néanmoins la Siegfried-Idyll Idylle de Siegfried, une pièce pour treize instrumentistes écrite pour l'anniversaire de sa seconde femme Cosima. Wagner en écrivit ensuite la version orchestrale, la plus souvent interprétée de nos jours. Ce morceau réunit plusieurs motifs leitmotive de Siegfried. Le compositeur Christophe Looten en a réalisé une transcription pour quatuor à cordes.

Musique vocale

La Cène des apôtres. Cette pièce pour chœurs d'hommes et orchestre date de début 1843. Au début de l'année, Wagner vient de faire jouer Rienzi à Dresde ; c'est un grand succès. En revanche, Le Vaisseau fantôme a connu un échec cuisant. Élu en début d'année au comité d'une association culturelle de la ville de Dresde, Wagner reçoit une commande qui doit évoquer le thème de la Pentecôte. La première de cette œuvre a lieu à la Dresdner Frauenkirche le 6 juillet 1843, interprétée par une centaine de musiciens et près de 1 200 choristes. Cette interprétation reçoit un accueil chaleureux.
Die Wesendonck Lieder. Ces chants furent composés pour célébrer l'amour que Richard Wagner portait à Mathilde Wesendonck.
Quelques lieder avec piano dont un inattendu Mignonne, allons voir si la rose d'après Ronsard.

Écrits et autres travaux Liste des œuvres en prose de Richard Wagner.

Wagner est un écrivain extrêmement prolifique. On compte à son actif des centaines de livres, poèmes et articles, en plus de sa volumineuse correspondance. Ses écrits couvrent un large éventail de sujets, comme la politique, la philosophie, ou encore l'analyse de ses propres opéras. Parmi les essais les plus significatifs, on peut citer Opéra et Drame 1851 et L'Œuvre d'art de l'avenir 1849. Il a également écrit une autobiographie, Ma vie 1880.
Wagner est à l'origine de plusieurs innovations théâtrales, telles que la conception et la construction du Festspielhaus de Bayreuth, inauguré en 1876. Ce bâtiment à l'acoustique légendaire a été spécialement construit pour y jouer ses propres œuvres. Chaque été, des milliers d'amateurs d'opéra viennent du monde entier assister au célèbre Festival de Bayreuth. Pendant les représentations, le public est plongé dans l'obscurité et l'orchestre joue dans une fosse, hors de la vue des spectateurs.

Style et apports de Wagner

Dans sa jeunesse, Wagner aurait voulu être Shakespeare avant d'être Beethoven45. Wagner était l'auteur de ses livrets d'opéra, cas fort rare dans l'histoire de la musique de scène. Toutefois, Wagner ne souhaitait pas que sa poésie fût appréciée pour elle-même, mais qu'elle soit toujours considérée en relation avec la musique.
Richard Wagner a entièrement transformé la conception de l'opéra à partir de 1850, le concevant non plus comme un divertissement, mais comme une dramaturgie sacrée. Les quatre opéras de L'Anneau du Nibelung illustrent cette réforme wagnérienne à la perfection. Dans la Tétralogie, chaque personnage l'Anneau y compris est associé à un thème musical autonome dont les variations indiquent dans quel climat psychologique ce personnage évolue : c'est le fameux leitmotiv en allemand : motif conducteur, procédé préexistant que Wagner a poussé aux limites ultimes de la dramaturgie sonore. Ainsi lorsque Wotan évoque l'Anneau, les thèmes musicaux associés se mêlent en une nouvelle variation. On peut y voir une manifestation de « l'art total » au travers d'une musique reflétant à la fois les personnages et leurs sentiments, tout en soutenant le chant et soulignant l'action scénique. Mais l'apport de Richard Wagner à la musique sur le plan technique harmonie et contrepoint est tout aussi considérable, sinon plus encore. C'est principalement dans son œuvre la plus déterminante à cet égard, à savoir Tristan et Isolde, que Wagner innove de manière radicale. Conçu dans des circonstances psychologiques très particulières, plus rapidement que les autres opéras, Tristan constitue une singularité, et aussi une charnière tant dans l'œuvre de Wagner que dans l'histoire de l'harmonie et du contrepoint.
Certes, comme le dit Wilhelm Furtwängler, il n'est pas dans Tristan un seul accord qui ne puisse être analysé tonalement, et cela a été démontré par le musicologue français Jacques Chailley dans une très précise et très fouillée analyse du fameux “Prélude”, où tous les accords et modulations sont ramenés, une fois éliminées les notes de passage, les appoggiatures, les échappées et autres broderies, à des enchaînements harmoniques parfaitement répertoriés. Il s'agissait il est vrai pour Chailley de faire un sort aux analyses qu'il trouvait tendancieuses de Arnold Schönberg et plus tard Pierre Boulez.
Cela ne retire rien au génie de Wagner, bien au contraire, puisqu'il a su justement faire du neuf avec du vieux : si presque tous ses accords peuvent se retrouver dans les chorals de Johann Sebastian Bach ou chez Wolfgang Amadeus Mozart, leur emploi de manière isolée et expressive est une nouveauté géniale. Ainsi, le célébrissime accord de Tristan, qui intervient dès les premières mesures du Prélude, peut être interprété de diverses façons, toutes finalement relativement traditionnelles : il s'apparente à un accord de neuvième sans fondamentale, mais on peut aussi l'analyser comme une septième d'espèce, ou encore, voulant échapper à une tradition française ne considérant que la verticalité, comme une sixte augmentée « à la française » avec appoggiature/note de passage du sol# conduisant au la, préparant traditionnellement, depuis le « style classique » du xviiie siècle, l'accord de dominante. En effet, chez Wagner, le contrepoint influence l'harmonie et non le contraire, technique germanique qu'il importe de Carl Maria von Weber et surtout de l'abbé Vogler.
Wagner va cependant, avec des audaces moins connues, bien plus loin : résolution d'une neuvième mineure par sa forme majeure, appoggiature de neuvième mineure formant dissonance avec la tierce formule dont le jazz fait un fréquent usage, emploi simultané d'appoggiatures, broderies et autres notes étrangères amenant aux limites de l'analyse de l'accord réel, etc.
Par ailleurs, l'analyse de Tristan montre l'influence de Bach, notamment de son L'Art de la fugue, dont les formules contrapuntiques se retrouvent dans les enchaînements harmoniques du prélude de Tristan. Bach attaque dans le “Contrapunctus IV” une neuvième mineure sans préparation “Contrapunctus IV”, mesure 79 cent ans avant Tristan. Wagner a certes, peu pratiqué la fugue, mais en réalité les entrées fuguées, camouflées ou non, sont nombreuses dans Tristan, et permettent de plus grandes audaces harmoniques encore que les agrégations harmoniques inédites .
Wagner est également réputé pour avoir innové de façon décisive sur le plan de l'orchestration : certes, c'est d'abord son génie proprement musical qui fait vibrer l'orchestre tel que Beethoven le laisse à la fin de sa vie IXe Symphonie et Missa Solemnis d'une sonorité jamais entendue jusqu'alors. Wagner doit certaines formules à Gluck, à Beethoven et à Weber, l'ensemble sonnant pourtant… comme du Wagner. Wagner étire en effet des accords sur lesquels ses devanciers ne restent que deux notes, il utilise massivement des combinaisons que Beethoven n'a fait qu'employer une ou deux fois, son emploi des redoublements voire triplements de timbre qu'il reprend de Gluck et même de Haydn devient systématique, avec l'effet magique bien connu qui souvent se révèle, à la lecture de la partition, obtenu avec une étonnante économie de moyens. L'innovation s'observe également dans son orchestration des mélodies, qui, doublées extensivement, changent imperceptiblement d'un instrument à l'autre, certainement à l'origine de la Klangfarbenmelodie que Schönberg étendit.
Wagner était, il faut l'avoir constamment à l'esprit, un autodidacte qui a toute sa vie acquis du métier en innovant. Comme tous les autodidactes efficaces, il a su être très conventionnel à ses débuts afin d'apprendre les ficelles de son art et faire éclore son génie. On a été jusqu'à affirmer que le génie de Wagner venait de ses lacunes mêmes. Et de fait, Wagner n'a jamais réussi à créer de musique de chambre ou de musique instrumentale : ses essais dans ces domaines se sont soldés par de piètres résultats. Seul un motif scénique l'inspirait. Et pourtant, paradoxalement, transcrites pour piano seul ou petit ensemble, ses pages symphoniques de scènes conservent intacte leur magie : mystère insondable de tous les créateurs…
On ne peut négliger ce qui fait encore une spécificité de Wagner, à savoir l'influence considérable qu'il a eue sur ses successeurs, et notamment le plus illustre, Arnold Schönberg. Schönberg, par son génie même, est sans doute le responsable d'un grand malentendu. Seul Schönberg a su à ses débuts pasticher, ou plutôt continuer Wagner, avec un niveau égal de qualité. La poignante Nuit transfigurée, les monumentaux Gurre-Lieder et le génial poème symphonique dévalué de manière contestable par René Leibowitz Pelleas und Melisande sont les seuls véritables exemples de continuation, non de Wagner, mais des techniques inventées par lui dans Tristan, avec un génie équivalent à celui du maître. Schönberg en a déduit qu'une tendance évolutive était à l'œuvre dans l'harmonie moderne, et c'est bien Schönberg, mais aussi des compositeurs comme Anton Bruckner, Hugo Wolf, Gustav Mahler et Richard Strauss, qui ont cru pouvoir faire progresser une tradition musicale exclusivement germanique, de Wagner vers, en ce qui concerne des compositeurs comme Hauer ou Schönberg, l'atonalisme et la composition avec douze sons.
Lire la suite -> http://www.loree-des-reves.com/module ... t_id=11043#forumpost11043

Posté le : 21/05/2016 18:04
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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