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Accueil >> newbb >> Défi du 4 juin 2016 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 4 juin 2016
Plume d'Or
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Très chères amies, très chers amis de l'Orée.

Le 6 juin n'étant pas très loin, je vous propose un débarquement à l'envers avec une petite touche de piraterie.

Vous êtes un Surcouf des temps modernes. Vous affrétez une flotte de navires pirates et vous décidez de libérer les Etats Unis du joug de ce que vous voulez. Racontez moi le jour du débarquement et les premiers jours de la conquête.

Et n'hésitez pas, si je puis me permettre, de vous débarquer, pardon de vous libérer intellectuellement.

A vos ardeurs, à vos plumes, à vos canons. A l'abordage!

Toujours est-il, je vous souhaite un bon week end qui sera musical pour ma part.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 04/06/2016 09:10
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Re: Défi du 4 juin 2016
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Débarquement

Je m’appelle Jean-Paul Kuffe, fils spirituel de Jean-Pierre Coffe. Comme mon mentor, je lutte contre la malbouffe. Et je m’insurge lorsque je vois ses américains se bâfrer de hamburgers et de pizzas, plats originaires de la vieille Europe et exportés avec grand succès chez l’Oncle Sam. Ils feraient mieux de se fier à l’Oncle Ben’s et son riz collant qui ne colle pas…

À l’instar du débarquement du 6 juin 1944, il y a un peuple à sauver. Il faut savoir renvoyer l’ascenseur à ceux qui nous ont délivrés et nous ont fait découvrir la clope et le chewing-gum. Alors je suis parvenu à débaucher des participants de concours culinaires. Ils acceptèrent de me suivre dans mon combat. Armés de fouets et couteaux, toques en guise de casques et tablier blanc comme uniforme, nous nous donnâmes rendez-vous à Oostende. Là, je larguai les amarres du Mercator, magnifique trois mâts qui n’en pouvait plus des touristes et rêvait de grand large.

La traversée fut longue, beaucoup plus longue que prévu. Nous eûmes le temps d’élaborer des recettes à base d’ingrédients simples comme l’œuf mimolette (œuf mollet au fromage), pizza maraîchère. Nous pensâmes revoir la carbonnade à la flamande mais notre fût de bière d’abbaye fut sifflé par le poivrot de la bande. On inventa donc une carbonnade à la normande à base de lait. Les plats étaient testés par Maïkeul, américain du côté de la belle-sœur de sa cousine germaine. Cela permettait de déterminer ce qui pouvait séduire des palais étasuniens.

Mon bouquin « Naviguer pour les nuls » me fut d’une grande utilité mais n’évoquait que le cabotage, pas de chapitre sur la traversée d’un Océan. Et l’Atlantique n’est pas des plus commodes. Nous affrontâmes vents, vagues à en perdre le nord. Ma boussole électronique n’ayant plus de batterie, nous nous dirigeâmes grâce au soleil. Un homme se blessa au pied et la plaie s’infecta. Je décidai donc de l’amputer. On fit un bouillon avec sa guibole car nous venions de manger le dernier morceau de bidoche. Une rampe fut taillée pour lui servir de béquille. Un autre perdit un œil en passant sa journée derrière sa longue vue en espérant trouver un signe d’arrivée prochaine sur le plancher des vaches, ou plutôt des bisons. J’avais emporté le soutien-gorge de ma femme comme grigri. J’en arrachai la moitié pour offrir un cache-œil à mon camarade d’infortune.

Les vivres finirent par manquer sur le bateau. Je voyais mon équipage affamé alors je pris les choses en main en demandant qu’un volontaire se désigne pour sauver ses camarades. Ils baissèrent tous les yeux, les lâches ! Alors, je procédai à un tirage au sort. C’est Robert qui dut se sacrifier. Il implora ma clémence mais un capitaine de navire, comme un chef de cuisine, doit savoir imposer sa volonté. Il sauta dans l’eau pour échapper à son sort. Un lancer de couteau habile mit fin à ses jours. Une fois sa bidoche récupérée dans l’eau salée, il nous fit le reste de la traversée.

Un matin, nous aperçûmes le flambeau de la Statue de la Liberté à l’horizon. Notre mission allait enfin pouvoir commencer. Nous nous débarrassâmes discrètement des derniers os de Robert. Une vedette de police (non pas une star policière) vint à notre rencontre en nous imposant de la suivre. Je jetai un œil à mon équipage. On ressemblait plus à une bande de pirates d’eau douce que d’ambassadeurs culinaires.
Quel bonheur de retrouver la terre ferme ! Nous fûmes emmenés au commissariat de New-York. Là, ils nous interrogèrent. En effet, j’avais complètement oublié d’introduire les demandes de visa avant le départ. On nous prit pour des réfugiés avec nos barbes, notre teint bruni par le soleil et nos corps mutilés et amaigris, malgré le sacrifice de Robert.

J’expliquai avec enthousiasme mon projet et toutes les raisons qui nous avaient amenés à venir débarquer sur le nouveau continent. Nous fûmes ouvertement raillés. Un psy fut chargé de vérifier notre équilibre mental. Son rapport fit état d’un idéalisme accru mais sans dangerosité pour la société.

C’est ainsi que nous fûmes renvoyés par le premier avion pour Bruxelles et que notre débarquement tomba à l’eau. Le Mercator fit la traversée inverse, avec de vrais marins cette fois. L’unijambiste dut rendre la rampe en échange d’une vraie béquille.

Si nous avions accueillis les ricains de la sorte en 44, aujourd’hui nous parlerions la langue de Goethe, mangerions des gâteaux Forêt Noire en regardant à la télévision nos soldats défiler devant le petit-fils d’Hitler.

Posté le : 05/06/2016 09:31
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Re: Défi du 4 juin 2016
Plume d'Or
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De sacrés ingrats, ces Yankees, je l'ai toujours dit. On allait les sauver de la malbouffe, pourtant, ce fléau qui remplace les protides, énergie du cerveau, par les lipides, carburant des affalés du bulbe. Dans quelques générations, ils rappelleront Jean-Paul Kuffe, lui demanderont sa recette, et déclareront Bruxelles capitale de la gastronomie.

Posté le : 05/06/2016 12:02
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Re: Défi du 4 juin 2016
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Chère Delphine,

Je ne savais les belges anthropophages. Il va falloir que je me méfie, avec mon probable futur gendre.
Ah quelle traversée! Je la trouve un peu baroque et très corsée. C'est normal pour des corsaires.

C'est bien dommage que ton périple n'ait pas guéri les Ricains de la malbouffe. Il va falloir envoyer une seconde expédition.
Je vais m'y atteler!

Merci chère Delphine pour ta réponse qui m'a bien amusé après quatre jours d'enregistrement musical. Comme c'est agréable de voir des mots virevolter après n'avoir vu que des notes.

Amitiés de Dijon.

Jacques


Posté le : 05/06/2016 20:49
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Re: Défi du 4 juin 2016
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Une fois de plus, je me suis tenté à la poésie, l'influence du vin tourangeau ou du nectar bourguignon, je présume.

De Charleroi à New York

Tintin et son toutou, en pourfendeurs du crime,
Décidèrent sur le coup de libérer l’Indien,
Coincé dans les réserves du frère américain,
Par des super-héros inventés pour la frime.

Le rouquin à houppette obtint l’aide de Gaston,
Un gars peu réveillé, du genre pas très lucide,
Numéro un des gaffes, de l’humour par le vide,
Cauchemar des comptables, champion du roupillon.

Les compères partirent, direction la Grosse Pomme,
Sur le bateau à voiles d’un bon vieux capitaine,
Délivré de bobonne, dégagé de sa peine,
Et prêt à en découdre autour d’un verre de rhum.

Après la traversée un tantinet épique,
Entre la ligne claire et le style Charleroi,
Bourrée de phylactères écrits en police trois,
Les loquaces Wallons mouillèrent en Amérique.

Tintin leva le bras, invitant à la paix
Des gars en pyjama, protecteurs de Wall Street,
Le genre avec des muscles et pas de cellulite,
Prompts à dégainer vite sans attendre le oui mais.

Tempête sous des crânes, bannière étoilée,
Ogives nucléaires, cigare de l’Oncle Sam,
S’affichèrent en prémices de la montée en drame,
Au scénario Marvel de bandes dessinées.

Le professeur Xavier, un chauve réaliste,
Rentra dans toutes les têtes, même les basses du front,
Gomma les différences, les carrés et les ronds,
Puis souffla aux oreilles un chant idéaliste.

De cette belle épopée, loin du Grand Manitou,
Il reste peu de choses, un petit bout d’histoire,
Un conte pour Indiens à siffloter le soir,
La fable baptisée Tintin et son toutou.

Posté le : 08/06/2016 19:40
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Re: Défi du 4 juin 2016
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Cher Donald,

Tu es gentil de penser que je puisse t'inspirer.
J'admirais et j'admire encore ton talent de nouvelliste, ton style vif et imagé, tes expressions vivaces et enchanteresses et je découvre ton talent de poète. Tu es plus poète que tu ne crois, je crois.
Il y a du Bacchus et du Kjtiti en toi.
Et puis-je ajouter qu'il y a aussi du Couscous en toi. Et ne vas me dire Tintin!

Je les aurai bien accompagné ces Wallons pour libérer l'indien. En lisant ton poème, je revoyais quelques scènes du film "L'indien".
J'aime ton épopée.
Et comme tu l'écris si bien, tu fais ici la synthèse entre une épopée, un conte et une fable.

Décidément les défis nous permettent toutes et tous de nous surpasser, sans que nous en tirions les unes, les uns et les autres, aucune gloire. Juste du plaisir de bien écrire et de faire plaisir.

Merci cher Donald.
Cela va être rude pour moi de trouver une réponse à ce défi!

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 08/06/2016 20:42
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Re: Défi du 4 juin 2016
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Ah, mon Don,

Tu me fais bien plaisir de mettre à l'honneur ces personnages belges. Ils ont déjà conquis le monde, surtout le rouquin à houppette.
J'espère au moins qu'ils ont fumé le calumet de la paix avec ces fameux indiens. Mais la paix est revenue, c'est l'essentiel.

Merci pour ce joli poème qui sent la belgitude.

Bises

Couscous

Posté le : 09/06/2016 19:22
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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