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Saint exupéry
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Le 31 juillet 1944 meurt Antoine de Saint-Exupéry

à 33 ans, disparu en vol, en mer au large de Marseille, alias Saint Ex, mort pour la France, écrivain, poète, aviateur et reporter français, né le 29 juin 1900 à Lyon.
Il reçoit pour distinction le prix Femina, le Grand prix du roman de l'Académie française pour ses romans, récits, contes, et essais. Ses Œuvres principales sont Courrier sud en 1929, Vol de nuit en 1931, Terre des hommes en 1939, Lettre à un otage en 1940, Pilote de guerre en 1942, Le Petit Prince en 1943.

En bref

Né dans une famille issue de la noblesse française, Antoine de Saint-Exupéry passe une enfance heureuse malgré la mort prématurée de son père. Élève peu brillant, il obtient cependant son baccalauréat en 1917 et, après son échec à l'École navale, il s'oriente vers les beaux-arts et l'architecture. Devenu pilote lors de son service militaire en 1921 à Strasbourg, il est engagé en 1926 par la compagnie Latécoère future Aéropostale et transporte le courrier de Toulouse au Sénégal avant de rejoindre l'Amérique du Sud en 1929. Parallèlement il publie, en s'inspirant de ses expériences d'aviateur, ses premiers romans : Courrier sud en 1929 et surtout Vol de nuit en 1931, qui rencontre un grand succès.
À partir de 1932, son employeur entre dans une période difficile. Aussi Saint-Exupéry se consacre-t-il à l’écriture et au journalisme. Il entreprend de grands reportages au Viêt Nam en 1934, à Moscou en 1935, en Espagne en 1936, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs humanistes qu'il développe dans Terre des hommes, publié en 1939.
En 1939, il sert dans l'armée de l'air où il est affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. À l'armistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer les Américains dans la guerre et devient l'une des voix de la Résistance. Rêvant d'action, il rejoint enfin, au printemps 1944, en Sardaigne puis en Corse, une unité chargée de reconnaissances photographiques en vue du débarquement de Provence. Il disparaît en mer avec son avion un Lockheed P-38 Lightning lors de sa mission du 31 juillet 1944. Son avion n'a été retrouvé qu'à partir de 2000 au large de Marseille.
Le Petit Prince, écrit à New York pendant la guerre, est publié avec ses propres aquarelles en 1943 à New York et en 1946 chez Gallimard, en France. Ce conte plein de charme et d'humanité devient très vite un immense succès mondial.
« Pour moi, voler ou écrire, c'est tout un. Les lauriers que l'épopée aérienne valut à l'aviateur-poète Antoine de Saint-Exupéry ont cessé d'auréoler son œuvre. La question est de savoir si le poète-aviateur a su conférer à l'éphémère d'une actualité, même prestigieuse, valeur d'éternité. Le mythe envolé, que reste-t-il ? Restent ce que Roger Caillois a nommé des rapports, mais rapports d'une prise de conscience progressive de soi et des autres, d'une connaissance créatrice dont les moyens furent autant la solitude et la guerre que l'avion, merveilleux instrument d'analyse, thème d'inspiration et tremplin des relations humaines. De L'Aviateur – qui se réfère à un métier – à Citadelle – qui évoque un monument – s'élabore dans le courage, l'obstination et la générosité une « expérience morale » à laquelle ont œuvré conjointement l'aventure et l'écriture, sans que la seconde pipe la première ou s'y substitue ; c'est pourquoi Caillois a pu conclure : « À une époque où la littérature sert communément d'alibi, cette honnêteté luxueuse apporte tout ensemble une preuve de la grandeur de l'indépendance d'un écrivain et d'une œuvre » préface à l'édition de La Pléiade.

Sa vie

Fils du vicomte Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry 1863-1904, 37 ans et sans profession, et de Andrée Marie Louise Boyer de Fonscolombe, 25 ans, Antoine Jean-Baptiste Marie Roger de Saint Exupéry naît le 29 juin 1900 au 8, rue du Peyrat, dans le 2e arrondissement de Lyon dans une famille issue de la noblesse française. Il partage une enfance heureuse avec ses quatre frères et sœurs. Mais en 1904, son père meurt, terrassé par une hémorragie cérébrale à seulement 41 ans, en gare de Foux, laissant Marie de Saint-Exupéry éduquer seule ses cinq enfants : Marie-Madeleine, dite Biche, Simone, dite Monot, Antoine, dit Tonio, François et Gabrielle, dite Didi.
La mère d'Antoine vit mal ce veuvage prématuré, mais son naturel optimiste lui permet de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, artiste elle fait de la peinture, elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à l'époque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs qu'il conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, pas d'exclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry a cultivé tout au long de ses voyages.
Jusqu'à dix ans, il passe son enfance entre le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémens dans l'Ain, propriété de sa tante Madame Tricaud. À la fin de l'été 1909, sa famille s'installe au Mans, région d'origine de son père. Antoine entre au collège Notre-Dame de Sainte-Croix le 7 octobre suivant. Attiré par l'ailleurs, le lointain, l'aventure, il cherche depuis l'enfance à échapper aux bornes de son milieu aristocratique.
En 1912, iasse les grandes vacances à Saint-Maurice-de-Rémens. Fasciné par les avions, il se rend souvent à vélo à l’aérodrome d'Ambérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des avions. Un jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez en prétendant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur un Berthaud Wroblewski, avion fabriqué à Villeurbanne par l'industriel lyonnais Berthaud sur des plans de Pierre et Gabriel Wroblewski-Salvez. Il écrit un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions :
Les ailes frémissaient sous le souffle du soir
Le moteur de son chant berçait l'âme endormie
Le soleil nous frôlait de sa couleur pâle.
Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Il se souviendra de cette période comme celle du paradis perdu : « Les plus beaux moments de ma vie, dira-t-il plus tard. En revanche, il ne se plaît pas beaucoup au collège Sainte-Croix du Mans où il est pensionnaire. Ses camarades, qui le surnomment Tatane, collaborent toutefois au journal de classe créé à son initiative, qui sera ensuite interdit par les Pères.
Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'Ambérieu-en-Bugey dans l'Ain. Grâce à son travail, elle peut faire venir ses enfants près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le collège jésuite de Notre-Dame de Mongré, à Villefranche-sur-Saône. Le jeune Antoine peut donc enfin se consacrer à l'écriture, avec brio, puisque, même si ses études sont médiocres par ailleurs, il remporte le prix de narration du lycée pour l'une de ses rédactions.
À la rentrée scolaire de 1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les pères jésuites de Mongré. Soucieuse de protéger ses enfants et de leur donner une éducation qui leur permette de développer leurs dons, elle préfère les inscrire chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, en Suisse. En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une méthode d'éducation moderne qui leur permet d'exprimer leur créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il noue avec lui ainsi qu’avec Marc Sabran et Charles Sallès une amitié profonde et durable.
En 1917, il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants. L'élève Saint-Exupéry est davantage à l'aise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de l'été, souffrant de rhumatismes articulaires, François, le frère cadet d'Antoine, le compagnon de jeux et le confident, meurt d'une péricardite. Attristé par la mort de son frère, Saint-Exupéry vivra cet évènement comme le passage de sa vie d'adolescent à celle d'adulte.
La guerre aussi l'inspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes :
Parfois confusément sous un rayon lunaire,
Un soldat se détache incliné sur l'eau claire ;
Il rêve à son amour, il rêve à ses vingt ans !
Printemps de guerre
En 1919, Antoine échoue au concours de l'École navale ses résultats dans les branches scientifiques sont très bons, mais ceux des branches littéraires insuffisants et s'inscrit en tant qu'auditeur libre en architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts. À la mort de la tante Tricaud, en 1920, Marie hérite du château de Saint-Maurice où elle s’installe. Ses revenus sont modestes, elle subvient aux besoins de ses enfants en vendant les terres attenantes au château. Antoine bénéficie alors de l'hospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera notamment figurant durant plusieurs semaines dans Quo Vadis, un opéra de Jean Noguès. En 1918, il avait fait la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques.
Je me souviens de toi comme d'un foyer clair
Près de qui j'ai vécu des heures, sans rien dire
Pareil aux vieux chasseurs fatigués du grand air
Qui tisonnent tandis que leur chien blanc respire.
À mon amie
Cependant, durant cette période, son intense activité poétique lui inspire des poèmes plutôt mélancoliques, des sonnets et des suites de quatrains Veillée, 1921 montrant qu'il vit une période difficile, car il se retrouve sans projet de vie et sans perspective d'avenir. Certains de ses poèmes sont calligraphiés et enluminés de dessins à l'encre de Chine. Il offre deux de ses cahiers de poésie à son ami Jean Doat.

Dans l’aviation

En avril 1921, il est affecté pour son service militaire en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation de Strasbourg. En juin, il prend des cours de pilotage à ses frais8. Le 9 juillet son moniteur le lâche pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour l'atterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne s'affole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation. Néanmoins, il laisse le souvenir d’un aviateur parfois distrait, oubliant tantôt de rentrer son train d’atterrissage, tantôt de brancher ses instruments de bord, se perdant dans l’immensité du ciel. Le surnom de Pique la Lune lui est ainsi resté, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d’une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur.
En janvier 1922, il est à Istres comme élève officier de réserve. Il est reçu pilote militaire et promu caporal. En avril 1922, dans le cadre de sa formation comme EOR, il suit des cours d’entraînement à Avord, qu'il quitte pour la région parisienne avec le grade de sous-lieutenant. Début août, il est affecté au 37e régiment d’aviation à Casablanca, où il obtient son brevet civil. Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l’encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains. En octobre, sous-lieutenant de réserve, il choisit son affectation au 34e régiment d’aviation, au Bourget. Au printemps 1923, il a son premier accident d’avion au Bourget : fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé. Pourtant, il envisage toujours d’entrer dans l'armée de l’air, comme l’y encourage le général Barès. Mais la famille de Louise de Vilmorin, sa fiancée, s’y oppose. Commence pour lui une longue période d’ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale d’Entreprise. En septembre, c’est la rupture des fiançailles avec Louise.
En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l’Allier et la Creuse comme représentant de l’usine Saurer qui fabrique des camions (il n’en vendra qu’un seul en une année et demie !). Il se lasse et donne sa démission. En 1924, il commence aussi une œuvre en prose, Manon, danseuse. En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue. On peut aussi citer la suite poétique L'Adieu :
Il est minuit — je me promène
Et j’hésite scandalisé
Quel est ce pâle chimpanzé
Qui danse dans cette fontaine ?
La Lune, 1925
En 1926, il est engagé par Didier Daurat, directeur de l’exploitation des lignes de la compagnie Latécoère future Aéropostale et rejoint l'aéroport de Toulouse - Montaudran pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar. Il rédige alors une nouvelle L'évasion de Jacques Bernis, dont sera tiré L'Aviateur, publié dans la revue d’Adrienne Monnier, Le Navire d’argent numéro d'avril, où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et de Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante.

Consuelo de Saint-Exupery

Fin 1927, il est nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d’améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d’une part et avec les Espagnols d’autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude et la magie du désert. En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman, Courrier sud, dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote.
En septembre 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l’Aéropostale jusqu’en Patagonie. En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour commettre divers sonnets inspirés d’autres poètes mais qui sont autant d’exercices de virtuosité poétique. En 1931, il publie son second roman, Vol de nuit, un immense succès, dans lequel il évoque ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie. Le 22 avril 1931, il se marie à Nice avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez décédée en 1979, à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.
À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l’écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure pilote d’essai et pilote de raid en même temps qu’il devient journaliste d’occasion pour de grands reportages
Reporter pour Paris-Soir, il voyage au Viêt Nam en 1934 et à Moscou en 1935. Le 29 décembre 1935, accompagné de son mécanicien André Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon à bord d'un Caudron-Renault Simoun, pour battre le record d'André Japy qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en 3 jours et 15 heures. Vers 3 heures du matin le 30 décembre, l'avion heurte un plateau rocheux alors que Saint-Exupéry avait volontairement diminué son altitude pour tenter de se repérer. Les deux aviateurs sont indemnes mais perdus dans le désert Libyque, en Égypte. Ils connaissent alors trois jours d'errance sans eau ni vivres avant un sauvetage inespéré.
En 1936, Saint-Exupéry est envoyé comme reporter en Espagne pour couvrir la guerre civile. Parce qu'il refuse d'adopter une conception bassement partisane du journalisme, à l'inverse de tous les intellectuels de son temps, il décide de révéler les exactions des républicains espagnols. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d’émotions et d’expériences, qui lui servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la condition humaine. Sa réflexion aboutit à l’écriture de Terre des hommes, qui est publié en 1939. L’ouvrage est récompensé par le prix de l’Académie française. C’est dans ce roman que l’on trouve la célèbre phrase prononcée par Henri Guillaumet après son accident dans les Andes : Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait.

Guerre de 1939-1945

En 1939, il sert comme capitaine dans l'Armée de l'air où il est affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. Le 23 mai 1940, il survole Arras alors que les panzers allemands envahissent la ville : bien que son avion Bloch 174 soit criblé de balles par la DCA allemande, il réussit à retourner à la base de Nangis avec ses passagers sains et saufs, ce qui lui vaut d'être récompensé de la Croix de guerre avec palme et cité à l’ordre de l’Armée de l’air, le 2 juin 1940. Cet exploit lui inspirera le titre et la trame de Pilote de guerre. À l'armistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer en guerre les Américains. Considéré par certains comme pétainiste car non gaulliste, Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix. Comme l’immense majorité des Français, il est au départ plutôt favorable à Vichy, qui lui semble représenter la continuité de l'État, et qui représente une cohésion nationale pour les Français souffrant de l'Occupation, et donc plutôt méfiant envers le général de Gaulle. De fait, il a surtout essayé de réconcilier les factions opposées ; lors de son appel radiophonique du 29 novembre 1942 depuis New York, soit trois semaines après le débarquement allié en Afrique du Nord, il lance : Français, réconcilions-nous pour servir; Il tente aussi de repousser l'épuration qui se prépare, mais il est incompris, il est trop tard et le temps est celui de l'affrontement général. Cependant, selon des archives américaines récemment ouvertes, il semblerait que les services secrets américains aient envisagé de le pousser en lieu et place du général de Gaulle.
En mai 1942, il séjourne au Canada dans la famille De Koninck, rue Sainte-Geneviève, dans le vieux-Québec. Alors que son séjour devait durer quelques jours, il passe finalement près de cinq semaines au Québec à cause de problèmes de visa. Gardant pour mission de faire entrer les Américains dans la guerre, il publie à New York en février 1942 Pilote de guerre pour rappeler aux Américains combien la bataille de France avait été dure, avant de publier un an plus tard le conte poétique et philosophique Le Petit Prince.
Mais il ne pense qu'à s'engager dans l'action, considérant, comme ce fut le cas avec l'Aéropostale, que seuls ceux qui participent aux événements sont légitimes pour en témoigner. En avril 1943, bien que considéré par les Alliés comme un pilote dépassé, incapable de piloter un avion de combat moderne, il reprend du service actif dans l'aviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement français. Toujours dans la reconnaissance aérienne, il effectue quelques missions, mais il est victime de plusieurs incidents qui le font mettre en réserve de commandement, étant donné son âge, son mauvais état de santé général, ses différents crashs précédents. Il séjourne alors en Algérie, au Maroc, puis en Algérie de nouveau, où il obtient au printemps 1944 l'autorisation du commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, le général américain Eaker, de rejoindre le prestigieux groupe 2/33 basé à Alghero, en Sardaigne, avec le grade de commandant. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents. Le 17 juillet 1944, le 2/33 s'installe à Borgo, non loin de Bastia, en Corse. C'est de l'aéroport voisin de Poretta qu'il décolle aux commandes de son F-5B-1-LO, version photo du bimoteur P-38 Lightning, le 31 juillet à 8 h 25 du matin, pour une mission de cartographie cap sur la vallée du Rhône, cap sur Annecy et retour par la Provence : des reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le 15 août. Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte du carburant pour six heures de vol. À 8 h 30, est signalé le dernier écho radar. Son avion se serait écrasé à quelques encablures des côtes de la Provence. Il est alors impossible d'effectuer des recherches sur le terrain en temps de guerre. Saint-Ex est officiellement porté disparu. Sa mémoire est célébrée solennellement à Strasbourg le 31 juillet 1945. En 1948, il est reconnu Mort pour la France. Après la disparition de son fils, Marie se réfugie dans la prière, écrit des poèmes où elle parle de son fils et fait publier ses écrits posthumes.

La double vocation

Lorsque, au soir de son baptême de l'air, Antoine de Saint-Exupéry, alors âgé de douze ans, offrit à son professeur de français un poème aéronautique, peut-être pressentait-il la double orientation qu'allait prendre son destin. Cependant, les chemins qui l'y menèrent furent moins directs qu'on le pourrait supposer.
De père limousin, provençal par sa mère, aristocrate des deux côtés, il naquit à Lyon, le troisième de six enfants. Orphelin de père dès ses quatre ans, il reçut une formation classique dans des instituts religieux. Tôt il manifesta une propension pour la mécanique où l'imagination a sa part. Élève irrégulier, paraît-il, tempérament indiscipliné, il fut néanmoins bachelier à dix-sept ans. Après avoir échoué au concours d'entrée à l'École navale, il tenta l'architecture pour retrouver volontairement l'avion lors de son service militaire (1921-1923).
Il y commet son premier exploit en s'emparant d'un appareil pour effectuer un vol solitaire qui faillit se terminer en catastrophe, mais révéla le sang-froid du pilote et cette maîtrise qui va chez lui de pair avec une sorte de témérité et presque un goût de l'aventure marginale. L'armée de l'air s'ouvre à lui ; il y renonce devant l'opposition de la famille de sa fiancée. Mais ni la bureaucratie ni la vente de camions pour les usines Saurer ne le consolent de l'avion qu'il rejoint chaque fois qu'il le peut. 1926 fut une année décisive : engagé à la société d'aviation Latécoère, il débute en octobre à Toulouse, sous la direction de Didier Daurat, le futur Rivière de Vol de nuit, le type même du chef, à la fois maître et entraîneur. Au début de la même année, il avait publié une nouvelle, L'Aviateur ; dorénavant, les écrits marqueront les jalons moins d'une carrière que d'une aventure, dont ils feront le point et dont ils seront le prolongement éthique et poétique.
Envoyé en 1927 comme chef de base à Cap Juby (Río de Oro), escale aussi dangereuse que vitale sur la ligne Casablanca-Dakar, Saint-Exupéry découvre à la fois l'action responsable, le désert et les Maures. Maintes fois, il sauva des aviateurs en panne ou captifs des dissidents. Le soir, il écrit Courrier Sud (1928). Dans ce récit, influencé sur le plan romanesque par la manière de Gide, le narrateur rapporte les confidences d'un pilote de l'Aéropostale qui, peu avant de s'écraser sur les sables, a connu la mort d'un amour. « Le roman d'un aviateur l'emporte sur le roman de l'aviation » (Luc Estang), non sans en amorcer les composantes essentielles : le sens de la fraternité virile, et surtout cette optique fondamentale de Saint-Exupéry pour qui l'avion fut l'outil privilégié qui mêle « l'homme à tous les vieux problèmes ».
Simple comme une épure, mais de chair et de sang, Vol de nuit (1931), dans sa sobriété toute classique, est peut-être l'œuvre la plus accomplie de Saint-Exupéry. Son héros, Rivière, autant qu'à Daurat se réfère à l'auteur, directeur depuis octobre 1929 de l'Aeroposta Argentina. Saint-Exupéry a donc éprouvé personnellement les résonances humaines du métier, des responsabilités et de l'exigence du chef à l'héroïque camaraderie de l'équipe, ainsi que cette part d'absolu enclose dans l'immédiat des décisions et des actes. Tel apparaît, lors de la mort de Fabien, le constat de Rivière devant le bonheur détruit de l'épouse : « Si la vie humaine n'a pas de prix, nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait, en valeur, la vie humaine... Mais quoi ? »
1931, c'est le mariage avec Consuelo Suncin, le succès du prix Fémina, mais aussi les déboires de l'Aéropostale, le départ de Daurat et le début d'ennuis financiers. De son entrée à Air France en 1934 jusqu'à la veille de la guerre, Saint-Exupéry déploie une activité intense qui le promène d'un bout du monde à l'autre, d'inventions en expérimentations et d'exploits en accidents dont, en 1937, le cinquième depuis le début de sa carrière le force à une immobilité propice au travail littéraire.
Terre des hommes (1939) lui vaut le grand prix du roman de l'Académie française, sans doute parce que la « philosophie » et la poétique de l'aviation qui dominent cet essai sont imbriquées dans la texture même des événements. Qu'il s'agisse, en effet, du sauvetage de Guillaumet dans la cordillère des Andes, des cinq jours d'angoisse et d'errance à travers le désert après la chute survenue au cours du raid Paris-Saigon, d'un reportage sur le front de la guerre d'Espagne ou de menus faits comme le parcours en bus avec les travailleurs matinaux et la rencontre avec le jeune émigré polonais (Mozart assassiné), c'est toujours de la matière vivante, fondue au creuset de l'esprit et du cœur, qu'émergent les repères d'un humanisme. Et quand la guerre met tout en question, Saint-Exupéry commence par s'engager en rejoignant, malgré ses handicaps physiques, un groupe de reconnaissance. Puis, lucidement, dans Pilote de guerre (1942), rédigé à New York, il affirme, par-delà l'absurdité de la guerre et la détresse de la défaite, la nécessité du combat pour la défense du respect et des droits de l'homme. Lettre à un otage 1943 reprend ce thème.
En novembre 1942, un appel à l'union des Français lancé à la radio des États-Unis lui aliène nombre de compatriotes. Il brûle de reprendre le combat et, malgré son âge, obtient l'autorisation de missions. Son unité est basée à Alghero Sardaigne, puis à Borgo Corse. Le 31 juillet 1944, Saint-Exupéry décolle pour une mission de reconnaissance sur la vallée du Rhône. Il n'en reviendra pas. En 2000, des morceaux de son appareil seront retrouvés en Méditerranée, au large de Marseille.

La citadelle sur le sable

Centrée sur les expériences d'un homme, l'œuvre de Saint-Exupéry n'en gardait que ce qui intéressait tous les hommes. À travers romans ou fables Le Petit Prince, 1943 s'édifiait un humanisme. Dès 1936, l'auteur travaillait à une synthèse, de forme allégorique. Au lieu de la somme rêvée, Citadelle 1948 n'est qu'un livre inachevé, mélange de pages d'anthologie et d'ébauches, un ensemble de notes et d'improvisations que, selon ses habitudes de composition, il eût peut-être fondues en une parabole riche de la quintessence de son message.
Si l'ouvrage tel qu'il se présente trahit évidemment la visée initiale, il permet cependant de nuancer l'éthique un peu lapidaire des textes antérieurs et, de même que les Carnets 1953, contribue à démythifier le héros. Car les fragments qu'on possède, écrits en majorité pendant la guerre, témoignent de plus de tâtonnements que de stabilité, et les contradictions, d'ailleurs conscientes, s'y affirment. Avec non moins d'objectivité que de finesse, Luc Estang a exploré ce bazar d'idées. Et, parmi les thèmes familiers qui firent la célébrité de l'auteur – la ferveur constructive, une morale virile fondée sur le service et le dépassement, les relations humaines conçues comme l'essence de l'être –, le critique constate les faiblesses d'une optique sociale plutôt paternaliste, les limites d'une civilisation foncièrement aristocratique dont le seigneur peut aisément devenir le tyran. Il suggère que « l'humanisme de Saint-Exupéry oscille constamment entre l'Évangile du Christ et le contre-Évangile de Nietzsche, comme s'il tentait de reconvertir à leur source religieuse des valeurs subversives dont la virulence s'y infiltrerait. Son réalisme spiritualiste penche vers un spiritualisme relativiste dont le Dieu nécessaire apparaît peu consistant.
Si la «mouvance des sables n'infléchit pas la démarche de Saint-Exupéry, elle l'accule à remettre tout en question, jusqu'au sens du langage. Citadelle ne signifie donc pas installation ni dogmatisme ; elle serait plutôt le symbole de la fermeté de l'esprit et de la fidélité à l'homme, quoi qu'il arrive.
Poète de l'avion au même titre que le marin Joseph Conrad fut « le romancier de la mer », Antoine de Saint-Exupéry, sans en posséder ni la dimension ni les registres, fait penser à Malraux dont il a sans cesse vécu l'engagement autant que la quête de l'absolu. Hubert Hardt

Le mystère de sa mort

Le 12 mars 1950, au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie, et trouvé une mort glorieuse, le 31 juillet 1944, au retour d'une mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par l'ennemi .
Si la mort ne fait désormais plus de doute, reste à en élucider les circonstances. En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoigne avoir appris, le 31 juillet 1944, qu'un P-38 Lightning avait été abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand. Puis, en 1972, surgit dans une revue allemande à caractère historico-fictionnel le témoignage "posthume" d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, au-dessus de Castellane dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Mais Heichele fut à son tour abattu en août 1944, échappa à la mort, mais fut très grièvement blessé en ayant essayé d’atterrir à Avignon son avion en flammes. Le malheureux pilote sera finalement tué lorsque le convoi de l'ambulance dans laquelle il se trouvait fut décimé par la chasse alliée lors de la retraite par la vallée du Rhône ainsi, et malgré le fait que Robert Heichele ait effectivement existé, la piste "du vainqueur probable de Saint-Exupéry" sera définitivement écartée par la suite, car provenant de l'imagination pure et simple d'un passionné allemand qui s'excusera peu après par courrier d'avoir laissé son fantasme il aurait été une connaissance du pilote Heichele devenir officiellement une "réalité".

Gourmette de Saint-Exupéry retrouvée en 1998.

Dans les années 1990, un autre témoignage surgit tardivement, à propos d'une habitante de Carqueiranne, madame Simone Boudet, qui aurait vu, le jour fatidique, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel aurait été enterré anonymement dans le cimetière de la commune. Était-ce Saint-Exupéry ? Pour le savoir, il faudrait exhumer le corps, procéder à des comparaisons avec l'ADN des membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. Mais... là aussi, et d'après les anciens du pays, il fut avancé que les débris de vêtements militaires, toujours portés par la dépouille, étaient d’origine allemande. Il faut aussi savoir qu'au moins trois épaves d'avions de guerre allemands reposent dans la baie à plus ou moins grandes profondeurs. Chaque fois, ces révélations relancent l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le mystère Saint-Ex.
Enfin, en 2000, des morceaux de son appareil, soit une jambe du train d'atterrissage gauche, des éléments de carlingue partie gauche d'une des deux poutres de cet avion aux lignes très particulières sont retrouvés en Méditerranée au large de Marseille, face nord-est de l'ïle de Riou archipel du même nom par le plongeur professionnel marseillais Luc Vanrell. Deux années plus tôt, le 7 septembre 1998, un patron pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, assisté de son second, le marin Habib Benhamor, avait fortuitement remonté dans ses filets une gourmette en argent oxydée par un long séjour sous-marin et sur laquelle était gravée l'identité d'Antoine de Saint-Exupéry. Il devenait évident que la zone de disparition du commandant de Saint-Exupéry avait été localisée. Remontés à la surface entre le 1er et le 3 septembre 2003, les vestiges de l'avion tant recherché sont formellement identifiés, le samedi 27 septembre 2003, par l'association Aéro-Re.L.I.C. équipe composée de Philippe Castellano, Brian Cyvoct et Christian Vigne grâce à un numéro matricule retrouvé gravé par le constructeur Lockheed, Californie de l'appareil. Les pièces du Lightning F-5B # 42-69223 sont désormais exposées au Musée de l'air et de l'espace du Bourget, dans un espace consacré à l'écrivain aviateur.
-5 Lightning à bord duquel Antoine de Saint-Exupéry a disparu le 31 juillet 1944.
Mais rien ne permet de conclure définitivement sur les circonstances de sa mort, malgré la simulation informatique de l’accident – à partir des pièces déformées – qui montre un piqué, presque à la verticale et à grande vitesse, dans l’eau. Est-elle la conséquence d'une énième panne technique, d'un malaise du pilote ? Certains avancent même, au grand dam de ses proches, l'hypothèse du suicide d'un Saint-Exupéry diminué physiquement il ne pouvait fermer seul la verrière de son appareil, désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer, thèse confortée par certains de ses derniers écrits, au ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d’une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort :
Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier.
ÃŽle de Mainau, lac de Constance, Allemagne.
Être homme, c'est précisément être responsable.
Mais, en mars 2008, un ancien pilote de la Luftwaffe, sur Messerschmitt Bf 109, Horst Rippert, affirme dans le journal La Provence avoir abattu un avion de type P-38 lightning, le 31 juillet 1944, dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry. En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert tourna plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié le croisa, 3 000 mètres au-dessous de lui. Horst Rippert tira et toucha. L'avion s'enflamma et tomba à pic dans la Méditerranée. Saint-Exupéry fut porté disparu ce jour-là, donnant lieu au mystère sur sa disparition. Si j'avais su qui était assis dans l'avion, je n'aurais pas tiré. Pas sur cet homme, déclara Horst Rippert, qui admirait l'écrivain. Thèse cependant mise à mal par bien des incohérences. Après la guerre Horst Rippert, frère d'Ivan Rebroff décédé en février 2008, soit peu avant cette révélation, s'était reconverti dans le journalisme et dirigeait le service des sports de la ZDF.

Ses Å“uvres

Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de pilote aéropostal, y compris pour Le Petit Prince 1943 — sans doute son succès le plus populaire il s'est vendu depuis à plus de 134 millions d'exemplaires dans le monde, et se trouve être donc le second ouvrage le plus vendu au monde après la Bible — qui est plutôt un conte poétique et philosophique.
Il a écrit d'autres livres, tout aussi connus : Courrier Sud 1929, Vol de nuit 1931, Terre des hommes 1939, Pilote de guerre 1942, Lettre à un otage 1944, Écrits de guerre rassemblés en 1982, et Citadelle posthume, 1948. Tous ses romans racontaient l'histoire de ses voyages sous forme de fiction et dans la fantaisie.
L'Aviateur
Publié en 1926. Le premier texte édité de Saint-Exupéry, fragment semble-t-il d'un ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour Courrier sud.
Courrier sud
Publié en 1929. À travers le personnage de Jacques Bernis, Saint-Exupéry raconte sa propre vie et ses propres émotions de pilote. Louise de Vilmorin est campée dans le personnage de Geneviève.
Vol de nuit
Publié en décembre 1931. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie, est préfacée par son ami André Gide, valut le prix Femina à Antoine de Saint-Exupéry et le consacra comme homme de lettres. Ce fut un immense succès qui a donné lieu à de multiples traductions. Son adaptation cinématographique fut même vendue à Hollywood.
Le personnage principal, Rivière, est inspiré par son chef Didier Daurat. Il donne vie à un chef qui sait pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice.
Terre des hommes
Publié en décembre 1939, il obtient le Grand prix du roman de l'Académie française. C'est une suite de récits, de témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulés lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz et Guillaumet et plus largement une vision romantique sur la noblesse de l'humanisme.
Pilote de guerre
Publié en 1942.
Le Petit Prince
Écrit à Eaton's Neck Northport, États-Unis et publié en 1943 à New York chez Reynal & Hitchcock en deux versions anglaise et française. Il ne sera publié en France qu'en 1946, soit deux ans après sa mort.
Un pilote, sans doute postal, s'est posé en panne dans un désert. Il y fait une rencontre à la fois tendre et surprenante.
Pour des raisons techniques, les aquarelles de l'auteur reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Gallimard parue en 1999 semble être la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit les techniques d'impression ayant elles aussi fait des progrès depuis 1943.
Lettre à un otage
Publié en 1944.
Citadelle
Publié en 1948. Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en 1958 et permit de mieux épouser ses intentions. Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret Simone de Saint-Exupéry.
Lettres de jeunesse 1923-1931
Publié en 1953. Nouvelle édition en 1976 sous le titre Lettres de jeunesse à l'amie inventée.
Carnets
Publié en 1953. Édition intégrale en 1975. Ensemble de notes tenu de 1935 à 1940 sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, il reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes pertinents.
Lettres à sa mère
Publié en 1955. Recueil de la correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère couvrant la période 1910 - 1944.
Un sens à la vie, publié en 1956. Écrits.
Écrits de guerre 1939-1944, publié en 1982. Ce recueil posthume est préfacé par Raymond Aron.
Manon, danseuse
Publié en 2007. Court roman achevé en 1925. C'est l'histoire d'amour entre une poule, Manon, et un homme de quarante ans, grave, triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa pauvre petite fille, qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion. Partent en voyage en voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque de mourir. Elle restera boiteuse.
Lettres à l'inconnue
Collection de lettres d'amour à une jeune ambulancière de la Croix-Rouge rencontrée en mai 1943 dans un train entre Oran et Alger. Ces lettres sont ornées de dessins du Petit Prince que Saint-Exupéry fait parler à sa place. Elles ont été mises au jour en novembre 2007 lors d'une vente publique, et publiées par Gallimard en septembre 2008 sous forme de fac-similés accompagnés de transcriptions.
Écrits de circonstances
« La Paix ou la guerre » 1938 pour Paris-Soir
« Moscou » 1935 pour Paris-Soir
« L'Espagne ensanglantée » août 1936 pour L'Intransigeant
« Le Vol brisé. Prison de sable » janvier-février 1936 pour L'Intransigeant
« Madrid » juillet 1937 pour Paris-Soir
Cinéma
Scénario original pour Anne-Marie, film français réalisé par Raymond Bernard, sorti en 1936.

Anecdote

Citations, etc., peuvent être inopportunes dans les articles (indiquez la date de pose grâce au paramètre date.
Il avait multiplié les défis, comme l'aviation, cultivé les amitiés les plus improbables et tenté d'apprivoiser des animaux sauvages : renard des sables, gazelle, caméléon, bébé phoque, puma, lionceau, qu'il embarquait parfois dans son avion, au grand dam de ses mécaniciens - l'un d'eux finira à l'hôpital, après l'épisode du lionceau.
Élève très moyen, Saint-Exupéry échoue à l'examen d'entrée de l'École navale, et c'est par dépit qu'il fera son service militaire dans l'aviation.
Saint-Exupéry fut le seul pilote étranger autorisé à monter à bord de l'avion géant soviétique Tupolev ANT-20 Maxime Gorki.
Il a aussi été un homme de sciences : il détient près d'une dizaine de brevets d'inventions techniques, et a aussi mis au point de nombreux problèmes mathématiques, dont le problème du Pharaon publié à son retour d'Égypte.
Lors de l'émission du billet de 50 francs français à l'effigie d'Antoine de Saint-Exupéry, la Banque de France avait commis une coquille en typographiant le nom Antoine de Saint-Éxupéry sur le billet.
Orson Welles avait acheté les droits du Petit Prince et avait proposé à Walt Disney de l'adapter en animation. Après l'avoir lu, Disney a dit qu'il n'y avait pas de place pour deux génies dans l'entreprise.
La grande maison de Charles De Koninck du Vieux-Québec, au 25 de la rue Sainte-Geneviève, classée depuis monument historique était un lieu de fréquentation des personnalités des mondes universitaire, scientifique, intellectuel et politique. Saint-Exupéry visita les De Koninck en 1942. Son fils, Thomas De Koninck était alors âgé de huit ans. Ce dernier a conservé les bribes de quelques moments vécus avec Saint-Exupéry : Un grand gaillard. C'était l'aviateur. Un bonhomme attachant, qui s'intéressait à nous, les enfants. Il nous faisait des avions en papier, des dessins. […] Il aimait les énigmes mathématiques. L'année suivante, Saint-Exupéry publiait Le Petit Prince. Selon la légende locale, Saint-Exupéry se serait inspiré du petit De Koninck, qui avait les cheveux blonds bouclés et posait beaucoup de questions. M. De Koninck refuse cependant cette interprétation : Le Petit Prince, c'est Saint-Exupéry lui-même.
Le 29 juin 2010, 110 ans exactement après sa naissance, les internautes se rendant sur le site Google.fr ont pu voir que le logo était décoré avec une illustration du Petit Prince.

Une notoriété mondiale

Sa ville natale de Lyon, en hommage à l'écrivain et en clin d'œil au pionnier de l'aéropostale, a rebaptisé l'aéroport de Satolas en aéroport international Lyon Saint-Exupéry et la gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV.
Inscription au Panthéon de Paris.
Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire en ces termes :
À LA MÉMOIRE DE
ANTOINE DE SAINT EXUPERY
POÈTE ROMANCIER AVIATEUR
DISPARU AU COURS D’UNE MISSION
DE RECONNAISSANCE AÉRIENNE
LE 31 JUILLET 1944

Ont été nommés d'après lui :
des rues de plusieurs villes, dont Lyon et plusieurs villes de sa banlieue, Avignon, Brest, Romans, Laon, La Seyne sur Mer, Fribourg Suisse, Montréal
l’avenue Saint-Exupéry à Toulouse, qui mène à Montaudran où se trouvaient l'aérodrome de l'Aéropostale et les ateliers Latécoère. Une fresque 3mx10m à son effigie, y a été dessinée en 2010.
la place du Petit Prince, ainsi que l'école du Petit Prince, ornées d'une statue, se situent à Péchabou, en banlieue toulousaine.
la rue Saint-Exupéry au Mans où se situe le collège où il a étudié.
le quai Saint-Exupéry à Paris
le boulevard Antoine-de-Saint-Exupéry à Lyon
l’Espace Saint-Exupéry à Franconville
la place Saint-Exupéry à Cabris, où habitait sa mère
la quarante-quatrième promotion de commissaires de police issue de l’École nationale supérieure de la Police, entrée en fonction en 1994
le thème de l’Exposition internationale de 1967 à Montréal était Terre des hommes'.
de très nombreux établissements scolaires partout en France une trentaine rien qu'en Île-de-France, Saint-Dizier… et à l’étranger : lycée Antoine-de-Saint-Exupéry de l’Alliance française à Santiago du Chili, le collège Saint-Exupéry à Rabat, lycée français Saint-Exupéry à Ouagadougou, lycée Antoine-de-Saint-Exupéry à Hambourg, école Saint-Exupéry à Madrid, école française Saint-Exupéry à Kigali Rwanda…
des cinémas à Marignane et à Strasbourg
des restaurants, des bibliothèques
un sommet argentin l’aiguille Saint-Exupéry, 2 558 m, à proximité de mont Fitz Roy, près de d’El Chaltén, province de Santa Cruz. La face sud du pic s'appelle Le Petit Prince. La face Est de l'aiguille Guillaumet voisine 2 579 m s'appelle Terre des hommes. Le pilier Est de l'aiguille Mermoz également voisine 2 732 m s'appelle Vol de Nuit et sa face nord-ouest Hyper-Mermoz. Le petit prince est dessiné se tenant au sommet du cerro Fitz Roy au chapitre XX du Petit Prince
la première promotion du Collège d'Europe à Bruges
l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, a été renommé le 29 juin 2000 à l’occasion du centième anniversaire d’Antoine de Saint-Exupéry né à Lyon
la vingtième promotion de l'Institut Méditerranéen d'Étude et de Recherche en Informatique et Robotique IMERIR à Perpignan
L'institut de recherche technologique IRT de Toulouse dans le domaine de l'aéronautique a été nommé IRT Saint Exupéry.
2578 Saint-Exupéry, astéroïde.

Billet de 50 francs

Jardin royal de Toulouse
Il a été représenté par différents artistes :

La Banque de France a émis des billets de banque d'une valeur de 50 francs environ 7,6 € à son effigie entre 1996 et 2002.
Plusieurs timbres-poste ont été imprimés en l'honneur de Saint-Exupéry, notamment :
AOF : Poste aérienne valeur faciale 8 F, de 1947 ;
Cameroun : valeur faciale 60 F, de 1977 ;
France : Poste aérienne valeur faciale 50 F, émis le 18 janvier 1948, dessiné et gravé par Pierre Gandon ;
France : Poste aérienne valeur faciale 20,00 de 1970 en médaillon avec Jean Mermoz, dessiné et gravé par Jean Pheulpin;
France : Poste aérienne valeur faciale 3,00F/0,46 € émis le 26 juin 2000 pour le centenaire de sa naissance ;
France : feuillet de timbres édité en 1998 sur le thème du Petit Prince.
Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du petit prince, œuvre de Christiane Guillaubey, est exposée sur la place Bellecour à Lyon.
Il existe une statue en son hommage à Toulouse, au centre du Jardin Royal.
Un buste de Saint-Exupéry, œuvre de Madeleine de Tézenas, sculpteur et peintre de l'air, est exposé au square Santiago-du-Chili à Paris.
Une statue du petit prince a été inaugurée le samedi 16 septembre 2006 à Northport États-Unis, la bourgade où il rédigea en 1942-1943 dans la maison Bevin House du quartier Eaton's Neck Le Petit Prince. C'est une œuvre de Winifred S. DeWitt Gantz. La statue se trouve dans la cour de la bibliothèque publique de Northport, 151 Laurel Avenue, NY 11768.
Sur une place d'Agay, où habitait sa sœur Gabrielle, une fontaine est dédiée au petit prince.
La monnaie de Paris a frappé un presse-papier, une médaille, un bracelet et fondu une statuette de 22 cm à l'effigie du petit prince.
Un hommage collectif aux aviateurs français pionniers de l'Aéropostale, dont il fait partie, figure dans une stèle à l'aéroport Jorge Newbery de la ville de Buenos Aires, près du musée de l'Aviation argentin.
Un téléfilm, Saint-Exupéry : La Dernière Mission, réalisé en 1994 pour France 3 par Robert Enrico retrace sa vie film réédité en 2009 au format DVD.
La fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous l'égide de la Fondation de France par les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry. Elle soutient des projets tournés vers la jeunesse, en France et dans le monde, portant les valeurs d'Antoine de Saint-Exupéry35. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques.

Les papiers personnels d'Antoine de Saint-Exupéry sont conservés aux Archives nationales sous la cote 153AP.


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Posté le : 29/07/2016 19:23
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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