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De Montpellier
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Le 22 Décembre 1858 à Lucques naît Giacomo Antonio Domenico Michele Secondo
Maria Puccini,
dans le Grand-duché de Toscane et mort à 65 ans, le 29 novembre 1924 à Bruxelles en Belgique est un compositeur italien de musique romantique de style opéra. Il est considéré comme l'un des plus grands compositeurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Il a pour maîtres Amilcar Ponchielli, Antonio Bazzini Issu d'une famille de longue tradition musicale dans laquelle cinq générations de musiciens se sont succédé, il porte le même prénom que son arrière-arrière grand-père Giacomo Puccini 1712-1781, organiste et compositeur de musique sacrée du XVIIIe siècle, est le fils de Michele Puccini 1813-1864, le petit-fils de Domenico Puccini 1772-1815 et l'arrière-petit fils d'Antonio Puccini 1747-1832.
Sa vie
Giacomo, deuxième du nom, est né dans une famille aisée, mais non fortunée. Il était le premier garçon d’une famille de sept enfants, cinq sœurs aînées et un frère, de cinq ans son cadet. Il poursuivit à une ou deux exceptions près les mêmes études musicales que ses illustres aïeux, tous musiciens d'église et connus par les nombreuses compositions des Tasches. On compte trente-deux œuvres à leur actif. Après la mort de son père, qui survient alors qu'il n'a que cinq ans, il est envoyé auprès de son oncle Fortunato Magi pour étudier; celui-ci le considère comme un élève peu doué et indiscipliné. Par la suite, il devient organiste à l'église. L'inspiration pour l'opéra lui vient seulement lors d'une représentation de l'Aïda de Verdi qu'Angeloni, un de ses professeurs au conservatoire, lui fit découvrir lors de la représentation à Pise le 11 mars 1876. De 1880 à 1883, il étudie au conservatoire de Milan, où il est l'élève d'Amilcare Ponchielli et d'Antonio Bazzini. En 1882, Puccini participe à un concours d'écriture lancé par la maison Sonzogno en 1883, pour un opéra en un acte. Bien qu'il ne remporte pas le prix avec Le Villi, ce premier opéra sera représenté en 1884 au Teatro Dal Verme de Milan, grâce à l'aide de Ponchielli et Ferdinando Fontana, et contribuera à attirer l'attention de l'éditeur Ricordi qui lui commandera un nouvel opéra, Edgar. C'est à cette époque que Puccini rencontre Elvira Gemignani 24 ans qui deviendra sa femme et lui donnera un fils, Tonio. Malheureusement, Elvira est mariée... ce qui ne l'empêche pas de tenter sa chance. Le mari, peu soupçonneux et souvent absent, ne se méfie pas du jeune homme qui accepte avec joie de donner des cours de piano à l'épouse quand elle le lui demande Puccini, après le succès des Villi, commence à se faire une excellente réputation. Les deux tourtereaux dissimulent mal leur liaison, de sorte que tout Lucques est au courant du scandale sauf le mari trompé. Le climat devenant lourd cependant, Puccini achète une villa à Torre del Lago, bien appartenant aujourd'hui à la petite-fille du compositeur, où il résidera la plus grande partie de sa vie, accompagné d'Elvira. Aussi, la critique sera-t-elle assez ironique lorsqu'Edgar, son deuxième opéra, sera représenté, avec succès, puisque l'intrigue présente beaucoup de points communs avec cette aventure vaudevillesque. Son troisième opéra, Manon Lescaut, fut non seulement un succès, mais également le point de départ d'une collaboration fructueuse avec les librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, qui travaillèrent avec lui sur les trois opéras suivants. En 1896, il compose un opéra, La Bohème adapté des Scènes de la vie de bohème d' Henri Murger. Il est considéré comme l'un des meilleurs opéras romantiques. Bien qu’il contienne certains des airs les plus populaires de son répertoire, ses audaces harmoniques et dramatiques, tranchant avec le sentimentalisme de Manon Lescaut, ne parvinrent pas à séduire le public de la première qui a lieu le 1er février malgré la direction irréprochable d'Arturo Toscanini. Les représentations suivantes assurèrent cependant au compositeur un succès mondial sauf auprès des critiques qui préférèrent l'année suivante la version, au demeurant fort bonne, de Leoncavallo aujourd'hui supplantée par celle de Puccini, qui ne fut pas démenti. En 1900, Tosca, représente pour Puccini la première approche du vérisme ; l'œuvre est marquée par la ferveur nationaliste, mais elle relate un drame amoureux sans s’engager sur le terrain idéologique comme les opéras de Verdi. Le contraste entre La Bohème et Tosca est tel que Puccini essuie un cinglant revers. Heureusement, lorsque Toscanini reprend l'ouvrage, le succès est au rendez-vous L'activité du compositeur ralentit et, en 1903, il est blessé à la suite d'un accident de voiture qui le rendra boiteux. En 1904, Madame Butterfly, sur une nouvelle de David Belasco fut accueilli avec une grande froideur lors des premières représentations, bien qu'il soit remarquablement orchestré et dirigé par Cleofonte Campanini. Cela ne l'empêchera pas de devenir un autre de ses grands succès. En 1906, un de ses librettistes, Giacosa, meurt. En 1909, éclate un scandale : sa domestique se suicide par empoisonnement pour avoir été accusée par Elvira Gemignani, d'avoir eu une relation avec lui, ce qui est probable. En 1910, il compose La fanciulla del West, premier opéra créé au Metropolitan Opera de New York ; l'œuvre, considérée comme le premier western spaghetti1, est dirigée par Toscanini ; elle présente une richesse orchestrale et harmonique sans égales dans l'œuvre de Puccini. Malheureusement, le succès immédiat du public, et, fait rare, également des critiques ne se confirme pas : le thème du Far West, l'audace de son écriture et, étrangement, son happy end, déroutent le public et les critiques. Il faudra toute la volonté d'artistes comme Dimitri Mitropoulos, Plácido Domingo, et de musicologues désireux de dépasser les clichés, pour faire sortir cette œuvre remarquable de l'oubli. Il trittico est créé en 1918. Ce triptyque est composé de trois opéras réunis par le style Grand Guignol parisien : un épisode d'horreur Il Tabarro, une tragédie sentimentale Suor Angelica et une farce ou comédie Gianni Schicchi. Des trois, Gianni Schicchi devient le plus populaire. Son dernier opéra, Turandot écrit en 1924 reste inachevé ; les deux dernières scènes en seront complétées par Franco Alfano.
Hélas, ce finale est très contesté de nos jours car Puccini avait rêvé pour le duo final de quelque chose d'inédit et fantastique, On mesure, quand on entend le splendide Nessun dorma où le dernier air de Liù Tanto amore, segreto, l'étendue de la perte qu'a causée la maladie du compositeur. Alfano, bon compositeur pourtant, n'a pas le génie de son maître, il est donc compréhensible que l'on ne dirige aujourd'hui qu'une version écourtée du final. En 2001, un nouveau final sera réalisé par Luciano Berio.
Puccini meurt à Bruxelles en 1924, des suites cardiaques dues à son cancer de la gorge. Ses obsèques furent célébrées à l'église royale Sainte-Marie de Schaerbeek.
Son oeuvre
Parce que la carrière de Puccini s'est déroulée pendant la période postverdienne et que le compositeur n'a pas été indifférent au nouveau visage de l' opéra italien, on le considère généralement comme un vériste. Le choix de ses sujets et l'éloquence passionnée de leur traduction musicale ne sont, du reste, pas étrangers à cette classification, en raison de la trajectoire qui va des légendaires Villi à la légendaire Turandot. Mais bien des différences surgissent quand on compare son œuvre à celle de Pietro Mascagni ou de Ruggero Leoncavallo : une tendance à exploiter l'émotion plus que la violence, une sollicitation permanente de l'élément poétique ou de la fantaisie et surtout un raffinement du style, de l'orchestration et de l'harmonie qui se manifeste de plus en plus au détriment du bel canto . L'évolution de Puccini est, à cet égard, de la plus haute importance. Il a fait la synthèse, à l'italienne, de l'art de Verdi et du wagnérisme, tout en rejoignant les subtilités debussystes et en montrant une audace de pionnier gammes par tons entiers, polytonalité, tentatives sérielles à laquelle Arnold Schönberg lui-même rendra hommage. Si son œuvre laisse, par ailleurs, une impression d'aisance et de cordialité que perçoivent les auditoires les moins connaisseurs, c'est qu'il n'a jamais caché son désir de plaire en se gardant de tout intellectualisme et en s'efforçant de donner, de toutes ses forces et par tous les moyens, le sens de la vie . Cependant, l'examen approfondi de ses partitions lui a peu à peu gagné les suffrages d'un public plus exigeant, et l'audience universelle qui est aujourd'hui celle de La Bohème, de Tosca et de Madame Butterfly confirme, en Puccini, le dernier grand maître de l'opéra italien.
Musique religieuse ou opéra ?
Héritier de quatre générations d'organistes et maîtres de chapelle, Puccini, né à Lucques, semble tout naturellement destiné à la musique religieuse et remporte, du reste, ses premiers succès scolaires dans la classe d'orgue de l'Institut Pacini. C'est la révélation d'Aïda, à Pise, en 1876, qui l'oriente vers l'art lyrique. Après trois ans d'études à Milan avec Antonio Bazzini et Amilcare Ponchielli, un Capriccio sinfonico attire sur lui l'attention de la critique, et le concours ouvert par Edoardo Sonzogno pour couronner un opéra en un acte lui donne sa première chance. Il échoue, mais Le Villi, remarqué par Arrigo Boïto, est cependant présenté à Milan, au Teatro dal Verme, en 1884, et obtient un grand succès. Cet acte légendaire inspiré d'Alphonse Karr affirme, en effet, un tel sens dramatique que Giulio Ricordi lui offre aussitôt un contrat pour un ouvrage plus important dont la création pourrait avoir lieu à la Scala. Adapté d'Alfred de Musset, le nouvel opéra Edgar est pourtant un échec (1889). « Organisme théâtral défectueux », dira Puccini, le livret n'avait pas eu en lui la résonance nécessaire à une inspiration selon son cœur.
Les opéras populaires
Le mérite de Giulio Ricordi fut de ne pas le décourager et de lui permettre le premier grand triomphe de sa carrière avec Manon Lescaut 1893, inspiré du célèbre roman de l'abbé Prévost que Jules Massenet, neuf ans plus tôt, avait déjà porté à la scène. Succédant à Cavalleria rusticana de Mascagni 1890 et au Paillasse de Leoncavallo 1892, cet opéra pouvait, huit jours avant la création de Falstaff, faire figure de manifeste par la nuance très personnelle dont Puccini accompagnait son adhésion au vérisme. L'exemple terrible de la force des passions que l'abbé Prévost se proposait d'évoquer, se pare ici de toutes les séductions de l'époque Régence, et la musique y garde la même noblesse que le poignant destin des héros avait conférée au roman. Noblesse qui se réclame, à bon droit, de l'héritage verdien.
Avec La Bohème, créée à Turin sous la direction d'Arturo Toscanini (1896), la poésie du réalisme s'installe pour la première fois dans un décor moderne et oppose sa fantaisie bruyante à la tendre émotion postromantique teintée d'une certaine sensualité. C'est dans sa nouvelle résidence de Torre del Lago, au bord du lac de Massaciucoli, que Puccini écrit cet opéra spontanément appelé à une fulgurante carrière. Jamais encore son instinct inné des lois de la scène ne l'avait, en effet, conduit à une telle justesse de ton, à une si harmonieuse esthétique de l'angoisse, à un tel raffinement de couleur dans les thèmes musicaux. Cette virtuosité de la palette orchestrale donne tout son sens à l'emploi discret du leitmotiv et tout son relief à l'indissociable union de la mélodie et de l'harmonie.
Un vériste malgré lui
Si La Bohème joue dans l'émotion, Tosca, 1900 joue dans la violence en marge du scénario le plus vériste, avec La Houppelande Il Tabarro que Puccini ait choisi. Et c'est paradoxalement celui de ses opéras où l'on perçoit la tentative la plus hardie dans l'interprétation et l'assimilation des procédés wagnériens : importance plus grande accordée à l'orchestre, caractérisation systématique par leitmotiv, chromatismes qui ont écouté la leçon de Tristan. La carrière de Puccini est alors à son zénith, et son désir de se renouveler l'entraîne hors d'une certaine tradition intimiste, celle des chambrettes d'amour languide de Manon Lescaut et de La Bohème. Débarrassée de ses allusions historiques, politiques et sociales, la pièce de Victorien Sardou a pu donner naissance à un drame lyrique resserré, non sans risque de monotonie, autour des trois protagonistes classiques, et tout l'art du musicien est bien ici d'échapper aux gros traits capables d'évoquer une « tranche de vie » dans la nudité presque primitive des passions. C'est donc à la hauteur de son inspiration que Tosca a dû une carrière, entre toutes, enviable.
Madame Butterfly marque, en revanche, un retour au lyrisme tendre, et l'échec de la création (1904) a prouvé que le public n'y avait entendu qu'une nouvelle Bohème transportée en Extrême-Orient. Puccini ne cessera pourtant de la considérer comme son œuvre la plus moderne, par sa personnalité harmonique, l'effort vers le « parlando » généralisé et le refus des concessions, morceaux de bravoure, etc. De plus, le thème de la petite geisha abandonnée correspondait à sa sensibilité qui trouvait là , parfaitement exprimée, la créature de rêve. D'où le souffle lyrique exceptionnel soutenu par un orchestre plus éloquent, plus raffiné, et la richesse des idées mélodiques : le duo du premier acte est sans doute le chef-d'œuvre de Puccini.
Vers l'opéra futur
Le cycle des opéras populaires est alors terminé et Puccini est désormais célèbre dans le monde entier. Soucieux de ne pas exploiter les recettes qui lui ont assuré sa notoriété, il laisse pourtant s'écouler plusieurs années avant de s'engager, avec La Fille du Far-West (La Fanciulla del West, 1910), dans une voie encore plus moderne. Parallèlement, l'attirance manifeste pour le grand opéra d'esprit romantique le conduit à choisir des scénarios favorables aux scènes d'ensemble et dont le plus magnifique exemple sera celui de Turandot..
Entre-temps, une incursion dans le domaine de l'opérette avec La Rondine (1917) est moins significative que les trois chefs-d'œuvre en un acte qui constituent Le Triptyque (1918) : Il Tabarro, tranche de vie colorée et violente, Suor Angelica, tragédie intime qui semble émaner d'un vitrail, et Gianni Schicchi, où le réalisme bouffe de la grande tradition italienne trouve, après Falstaff et dans la même veine, son expression la plus équilibrée, la plus intelligente et la plus originale.
La maladie a malheureusement empêché Puccini d'achever Turandot, qui marquait la dernière étape vers le traditionnel grand opéra d'inspiration légendaire. La concentration de l'intensité créatrice, la simplification grandiose et le perfectionnement intérieur du sens dramatique font cependant de cette immense fresque l'aboutissement d'une démarche où le compositeur « jette les maquillages du sentimentalisme et de la sensiblerie facile », en s'éloignant délibérément du climat vériste. Atteint d'un cancer de la gorge, il ne devait pas survivre à une opération tentée à Bruxelles, et c'est Franco Alfano qui accepta la tâche redoutable de réaliser la scène finale de l'opéra à partir des esquisses trouvées sur le lit de mort de l'auteur. Cette œuvre-testament, créée à la Scala en 1926, est, à bon droit, considérée comme l'une des plus hautes réussites de l'art lyrique, même si elle ne connaît pas le succès de foule de ses cadettes.
Analyse
Manon Lescaut, La Bohème, Tosca, Madame Butterfly et Turandot sont tous de grands succès. Ils illustrent une maîtrise de l’orchestration exceptionnelle, aux multiples innovations harmoniques, et un langage théâtral profondément original. Ce langage qui contribua au succès de Puccini se rattachait au courant littéraire du vérisme italien, représenté par des compositeurs de la fin du xixe siècle, comme Mascagni, Leoncavallo ou Franchetti. Puccini échappe pourtant au réalisme tragique du vérisme, grâce à sa passion pour les romantiques comme Alfred de Musset ou Heinrich Heine, mais aussi en raison de sa modernité théâtrale et musicale, illustrée par les chromatismes de Tosca ou les accords impressionnistes de la Houppelande Il Tabarro influencés par les audaces de Debussy et de Ravel, et la marque profonde laissée dans son œuvre par Wagner.
Citation
Igor Stravinski :
" Lorsqu'on l'écoute, la musique de Puccini est plus belle [que la dernière fois]."
Å’uvres
Opéras
(date de la première, théâtre, ville) Le Villi (Les Willis) 31 mai 1884, Teatro dal Verme, Milan [rev] (26 décembre 1884, Teatro Regio, Turin) Edgar (21 avril 1889, Teatro alla Scala, Milan) [rev 2] (28 janvier 1892, Teatro Comunale, Ferrara) [rev 3] (8 juillet 1905, Teatro Colón, Buenos Aires) Manon Lescaut (1er février 1893, Teatro Regio, Turin) La Bohème (1er février 1896, Teatro Regio, Turin) Tosca (14 janvier 1900, Teatro Costanzi, Rome) Madama Butterfly (Madame Butterfly) (17 février 1904, Teatro alla Scala, Milan) [rev 1] (28 août 1904, Teatro Grande, Brescia) [rev 2] (10 juillet 1905, Covent Garden, London) [rev 3] (28 décembre 1906, Opéra-Comique, Paris) La fanciulla del West (La Fille du Far West) 10 décembre 1910, Metropolitan Opera, New York La rondine (27 mars 1917, Opéra, Monte Carlo) Il trittico (Le triptyque) (14 décembre 1918, Metropolitan Opera, New York): Il tabarro (La Houppelande) Suor Angelica (Sœur Angelica) Gianni Schicchi Turandot (25 avril 1926, Teatro alla Scala, Milan)
Autres Å“uvres
A Te (1875) Preludio a orchestra (1876) Plaudite populi (1877) Credo (1878, Lucques) Vexilla Regis (1878) Messa (connue comme Messa di Gloria) (1880, Lucques) (oratorio) Adagio in A major (1881) Largo Adagietto in F major (1881-1883) Salve del ciel Regina (1882) Mentìa l’avviso (1882) Preludio Sinfonico in A major (1882, Milan) Fugues (1883) Scherzo in D (1883) Storiella d’amore (1883) Capriccio Sinfonico (1883, Milan) Sole ed amore (1888) Crisantemi (Quatuor à cordes, 1890, "Alla memoria di Amadeo di Savoia Duca d'Aosta") Minuetto n.1 (Quatuor à cordes, "A.S.A.R. Vittoria Augusta di Borbone, Principessa di Capua") Minuetto n.2 (Quatuor à cordes, "All'esimio violinista prof. Augusto Michelangeli") Minuetto n.3 (Quatuor à cordes, "All'amico maestro Carlo Carignani") Piccolo valzer (1894) Avanti Urania! (1896) Scossa elettrica (1896) Inno a Diana (1897) E l'uccellino (1899) Terra e mare (1902) Canto d’anime (1904) Requiem (27 janvier 1905, Milan) Casa mia, casa mia (1908) Sogno d'or (1913) Pezzo per pianoforte (1916) Morire? (1917) Inno a Roma (1er juin 1919, Rome)
La Bohème (G. Puccini), en bref
La Bohème, opéra de Giacomo Puccini, est créé au Teatro Regio de Turin le 1er février 1896. En 1890, la création de Cavalleria Rusticana de Mascagni marque l'acte de naissance d'un nouveau courant dans l'histoire de l'opéra, le vérisme, pendant musical du naturalisme littéraire ; il s'agit de représenter des tranches de vie dans un contexte social contemporain, avec une sincérité immédiate et sans hésiter à situer l'action parmi les petites gens, qui n'avaient jusqu'alors qu'occasionnellement droit de cité sur les scènes d'opéra. Par son génie, Puccini va conférer ses lettres de noblesse au genre et, en même temps, permettre de le dépasser. La Bohème – opéra en quatre actes sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d'après les Scènes de la vie de bohème de Henri Murger – est l'héritier de la scapigliatura (« bohème ») milanaise, mouvance littéraire destinée à être plus un mode de vie qu'un courant artistique : en représentant de petits artistes sans le sou qui nourrissent dans leur mansarde parisienne des espoirs de carrière et d'amour, Puccini renonce à une intrigue complexe au profit d'une suite de tableaux vivants et de portraits nostalgiques enracinés dans le quotidien qui rendent les personnages de La Bohème si proches du cœur de chacun.
La Bohème (G. Puccini)
Opéra en quatre tableaux sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d'après le roman Scènes de la vie de bohème d'Henri Murger (paru en feuilleton de 1845 à 1848) et l'adaptation théâtrale qui en a été tirée par l'auteur et Théodore Barrière en 1849, La Bohème est composé par Giacomo Puccini entre l'été de 1894 et le début de décembre 1895, et créé au Teatro Regio de Turin le 1er février 1896 sous la direction d'un chef alors peu connu, Arturo Toscanini. Les rôles principaux sont tenus par les sopranos Cesira Ferrani (Mimì) et Camilla Pasini (Musetta), le ténor Evan Gorga (Rodolfo), les barytons Tieste Wilmant (Marcello) et Antonio Pini-Corsi (Schaunard), les basses Michele Mazzara (Colline) et Alessandro Polonini (Benoît et Alcindoro). L'œuvre ne reçoit qu'un accueil mitigé : le public et la critique sont déroutés à la fois par l'intrigue, qui offre une place prépondérante à la peinture d'un milieu – la bohème – au détriment d'un traitement minutieux de l'évolution des passions, par la tonalité de l'ouvrage, qui mêle le tragique au badin, et par une partition colorée qui fond de façon particulièrement novatrice le dessein individuel dans le destin collectif, en faisant se succéder la conversation la plus anodine et l'effusion lyrique la plus pathétique. Il faudra attendre quelques modifications dans la partition et la reprise de l'opéra en avril 1896 à Palerme pour que l'ouvrage gagne la ferveur du public, qui, depuis lors, n'a jamais faibli. L'opéra sera créé à Paris, en français, dans une traduction de Paul Ferrier, sous le titre de La Vie de bohème, au Théâtre lyrique de la place du Châtelet, le 13 juin 1898. Puccini a réutilisé dans sa partition de nombreux fragments d'ouvrages antérieurs, en particulier de son opéra inachevé La Lupa (« La Louve »), sur un livret de Giovanni Verga.
Argument
Puccini et ses librettistes annoncent un opéra non pas « en quatre actes » mais « en quatre tableaux », pour rappeler les « scènes » de Murger.
L'action se déroule à Paris, vers 1830.
Tableau I. L'opéra ne comporte pas de prélude ; celui-ci est remplacé par un très court motif qui deviendra la signature des quatre « bohèmes ». Dans une mansarde, par une nuit de Noël, le poète Rodolfo (ténor) et le peintre Marcello (baryton), deux joyeux bohèmes, n'ont que leur solide sens de l'humour et leur inébranlable bonne humeur pour lutter contre le froid et la faim. Marcello contemple le tableau qu'il est en train de réaliser, La Traversée de la mer Rouge (« Questo Mar Rosso mi ammollisce e assidera » : « Cette mer Rouge m'amollit et me transit »). Afin de se chauffer, Rodolfo est contraint de jeter au feu son dernier drame. Rodolfo et Marcello sont rejoints par leurs compagnons, le philosophe Colline (basse), puis le musicien Schaunard (baryton), qui, profitant d'une bonne fortune, a acheté bois et victuailles. Les quatre compères trinquent à l'heureuse circonstance, mais sont brutalement interrompus par l'irruption du propriétaire des lieux, Benoît (basse), qui réclame le paiement du loyer. En le faisant boire et évoquer sa jeunesse (« Timido in gioventù » : « Timide dans ma jeunesse »), ils réussissent à s'en débarrasser et décident de passer le réveillon au café Momus. Tous se mettent en route, sauf Rodolfo, qui doit achever un article et les rejoindra plus tard. Tandis qu'il peine à la tâche, on frappe timidement à la porte. Il ouvre : sa voisine, une délicate jeune fille, se tient sur le seuil de la porte. Elle lui demande du feu pour rallumer sa bougie qui s'est éteinte. Prise d'un malaise, elle laisse tomber sa clef. Rodolfo, qui est instantanément tombé amoureux, se garde bien de la lui rendre. Feignant de la chercher dans l'obscurité, il s'empare de la main glacée de la jeune fille (grand air de Rodolfo « Che gelida manina ! Se la lasci riscaldar. » : « Quelle petite main gelée ! Laissez-moi la réchauffer. ») et, plein de fougue et de lyrisme, lui dépeint ce que sont sa vie, ses rêves et ses espoirs (« Chi son ? Sono un poeta. » : « Qui je suis ? Je suis un poète. »). Avec une charmante pudeur, celle que ses proches nomment Mimì (soprano), une petite brodeuse, se présente à son tour (grand air de Mimì « Sì. Mi chiamano Mimì » : « Oui. On m'appelle Mimì », qui deviendra sa signature musicale), et Rodolfo lui déclare sa flamme (« O soave fanciulla » : « Ô délicieuse jeune fille », qui reprend le motif de « Che gelida manina ! »). Mimì demande à Rodolfo de l'accompagner au café Momus.
Tableau II. Sur la place où se trouve le café Momus, dans le quartier Latin, une foule joyeuse et bigarrée s'agite. Des marchands ambulants vont et viennent. Mimì et Rodolfo rejoignent leurs amis à la terrasse du café. L'arrivée de Musetta (soprano) fait grand bruit ; cette grisette charmante et capricieuse, ancienne maîtresse de Marcello, est pour l'heure entretenue par un bourgeois sénile, le conseiller d'État Alcindoro (basse), qu'elle mène au doigt et à l'œil. Elle chante une valse lente, ensorcelante et provocante (« Quando me'n vo' soletta per la via » : « Quand je m'en vais seulette par les rues »), par laquelle elle espère reconquérir son ancien amant. Se plaignant de ce qu'une de ses chaussures la blesse, elle envoie Alcindoro à la recherche d'un cordonnier. Marcello, qui ne demandait pas mieux, finit par se jeter dans ses bras. Tout ce beau monde profite du passage d'une retraite militaire pour se noyer dans la foule sans payer l'addition, qui échoit au malheureux éconduit, Alcindoro.
Tableau III. Le petit matin à la Barrière-d'Enfer, une des portes d'octroi au sud de Paris (aujourd'hui, place Denfert-Rochereau). Puccini a réalisé une remarquable fresque musicale impressionniste pour suggérer la solitude et la misère. L'enseigne du cabaret n'est autre que la toile que Marcello peignait au premier tableau. Mimì brave le froid de l'hiver pour rejoindre Marcello, à qui elle doit absolument se confier et demander conseil : depuis qu'ils sont ensemble, Rodolfo fait preuve d'une terrible jalousie qui met en péril le bonheur de leur couple. Au moment où celui-ci paraît, elle se dissimule. Rodolfo fait part à son ami de préoccupations similaires (« Mimì è una civetta » : « Mimì est une coquette ») ; Marcello lui fait observer que sa jalousie affichée ne lui paraît pas sincère et Rodolfo dévoile les véritables raisons de son comportement : Mimì est en fait gravement malade et il ne peut continuer de vivre avec elle une existence misérable (magnifique air de Rodolfo « Ebbene no, non lo son. » : « Et bien non, je ne le suis pas. »). Mimì, qui a tout entendu, trahit sa présence par une quinte de toux. Entre les deux amoureux un duo s'instaure avec l'arietta de Mimì « D'onde lieta uscì al tuo grido d'amore » : « Là d'où heureuse elle est sortie répondant à ton cri d'amour ». Tous deux se résignent à la séparation, cependant que l'on entend les éclats de voix de Marcello et de Musetta qui se querellent. Mimì et Rodolfo décident de remettre cette séparation au printemps, « à la saison des fleurs ». Le tableau s'achève sur un splendide quatuor vocal entre Rodolfo, Mimì, Marcello et Musetta, dans lequel les deux couples exposent leurs sentiments passionnés.
Tableau IV. Au printemps, Marcello et Rodolfo sont dans leur mansarde, où ils ont repris leurs activités d'artiste. Mais ils sont tout au souvenir de leurs anciennes amours (duo « O Mimì tu più non torni. »/ « Io non so come sia » : « Oh Mimì, tu ne reviendras plus »/ « Je ne sais par quel miracle »). Avec Schaunard et Colline, ils défient à coups de pitreries la pauvreté qui se fait de plus en plus cruellement sentir quand apparaît Musetta, qui annonce que Mimì, mourante, veut passer ses dernières heures sous ce toit où elle a connu autrefois le bonheur. On allonge Mimì. Musetta donne ses boucles d'oreilles à Marcello et Colline décide de déposer son manteau au Mont-de-Piété (air « Vecchia zimarra, senti » : « Vieille simarre, écoute ») pour que l'on puisse faire venir un médecin et acheter un manchon afin de réchauffer les mains de Mimì. Restés seuls, Rodolfo et Mimì évoquent le passé sur les motifs de « Che gelida manina ! » et « Mi chiamano Mimì ». Quand leurs amis reviennent, il est trop tard : Mimì a rendu l'âme.
De la polémique au triomphe
Le succès très relatif de La Bohème à ses débuts étonne aujourd'hui quand on sait que l'ouvrage a constitué et constitue encore l'un des opéras les plus joués dans le monde. Le contexte culturel contrasté de l'époque, qui brouille les attentes du public, explique sans doute cet échec. Le 22 décembre 1895, Toscanini avait créé au Teatro Regio la version en italien du Crépuscule des dieux de Wagner. Si l'on a reproché ses longueurs à l'opéra wagnérien, on n'a pas manqué, à l'opposé, de considérer comme trop concise l'œuvre de Puccini, qui pourtant avait fait siens, dans Manon Lescaut (1893), son premier chef-d'œuvre, quelques principes wagnériens, notamment grâce à un emploi mesuré du leitmotiv. Deux tableaux déplurent particulièrement : le deuxième et le troisième, qui recèlent précisément les pages les plus novatrices de l'opéra. Ensuite, la fameuse querelle de Puccini avec Ruggero Leoncavallo, pur représentant de l'école vériste qui avait également composé une Bohème qui sera créée le 6 mai 1897 à La Fenice de Venise, au lieu de susciter l'intérêt du public, s'est retournée contre Puccini : le mélange de lyrisme sentimental, d'intimisme presque romantique et d'impressionnisme musical, étrangers aux principes de l'esthétique vériste, a quelque peu dérangé. Ce sont pourtant ces traits caractéristiques, alliés à une orchestration raffinée, à une veine mélodique très riche et très sûre, à une utilisation habile de motifs récurrents ainsi qu'à un remarquable équilibre dramatique, qui lui confèrent tout son charme et toute son émotion.
Liens http://youtu.be/a5lYyMNxR4Q The best http://youtu.be/8HbBlqZcqcA Turandot http://youtu.be/KPXiwtAcCA4 La Tosca http://youtu.be/dqSfgWzQL6Y La Bohème Montserrat-Cavaillé http://youtu.be/e0pWHDyMCnY Butterfly Partie 1 http://youtu.be/rmrSxewZ5ic Butterfly partie 2 http://youtu.be/vjFAhaRvYk4 Manon Lescaut
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Posté le : 21/12/2013 16:03
Edité par Loriane sur 22-12-2013 15:31:22
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