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Accueil >> newbb >> Jacques Laurent-Cély [Les Forums - Histoire de la Littérature]

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Jacques Laurent-Cély
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Le 5 Janvier 1910, à Paris, naît Jacques Laurent-Cély, journaliste, romancier,

et essayiste français,
ayant publié sous divers pseudonymes dont celui de Cécil Saint-Laurent, et élu à l'Académie française en 1986. Militant royaliste dans sa jeunesse devenu anarchiste de droite, son nom reste associé au mouvement littéraire dit des Hussards, il meurt le 29 décembre 2000, à 81 ans, à Paris, il fut distingué par le prix du quai des orfèvres, et le Goncourt, ses Œuvres principales sont : Les Corps tranquilles en 1948, Les Bêtises en 1971, Histoire égoïste en 1976

Jeunesse

Petit-fils du président du Conseil général de la Seine, fils d'un avocat inscrit au barreau de Paris, combattant de la Grande guerre et militant de Solidarité française de François Coty, Jacques Laurent-Cély était par sa mère neveu d'Eugène Deloncle.
Ayant suivi des études au lycée Condorcet, il entreprend une licence de philosophie à la Sorbonne, et s'engage rapidement à l'Action française de Charles Maurras, en écrivant au journal L'Étudiant français. Il présentera plus tard son engagement ainsi : c'est parce que je rencontrais l'Action française que j'échappais au fascisme.
En 1939, il doit interrompre ses études, à cause de la mobilisation.
Il ne joua qu'un rôle limité sous l'Occupation, avec un modeste poste au Bureau d'études du Secrétariat général à l'Information du régime de Vichy sous l'autorité de Paul Marion, où il fit la connaissance d'Angelo Tasca mais aussi de François Mitterrand, et contribua à Idées, revue de la Révolution nationale fondée en 1941 .
En août 1944, il est chargé d'établir un contact entre le maréchal Pétain et une unité auvergnate des Forces françaises de l'intérieur que dirige Henry Ingrand, Pétain envisageant alors un accord avec la Résistance pour rejoindre le maquis. Ce projet n'aura pas de suite, à cause du départ du maréchal à Sigmaringen, tandis que Jacques Laurent-Cély rejoindra à la fin du mois un bataillon des FFI devant opérer une jonction avec l'armée du général de Lattre de Tassigny. Remonté à Paris sous l'épuration, il est brièvement incarcéré mais finalement relâché.

L'écrivain Hussard

Après la Guerre, il entreprend une carrière d'écrivain : ayant écrit sous divers pseudonymes pour vivre des chroniques théâtrales comme Jean Paquin, quelques petits romans sentimentaux tels Dupont de Ména, Roland de Jarnèze ou des policiers : Roland de Jarneze, Alain de Sudy, Gilles Bargy, Laurent Labattu, J.C Laurent, puis en 1948 une étude historique plus connue, Quand la France occupait l'Europe, sous le nom d'Albéric Varenne.
Mais il se fait véritablement connaître du public par des romans publiés dès la fin des années 1940, dont les plus célèbres restent Les Corps tranquilles, paru en 1948 auquel Le Petit Canard, paru en 1954, constituera un post-scriptum, et la série populaire de Caroline Chérie, qui fera l'objet de douze traductions et de deux adaptations cinématographiques, en 1951, puis en 1968.
L'année 1951 voit la parution de son premier essai, Paul et Jean-Paul, dans lequel il se livre à un parallèle entre Paul Bourget et Jean-Paul Sartre, attaque Les Temps modernes et l'existentialisme. Dans le même temps, il fonde en 1953 la revue littéraire La Parisienne qui accueillit la plume de Jean Cocteau, Jean-François Deniau, Henry de Montherlant, Jacques Perret ou encore Marcel Aymé, dans laquelle il écorna André Malraux, lui reprochant de « vivre tranquillement en pelotant des chefs-d'œuvre plastiques après avoir envoyé tant de jeunes gens au casse-pipe », puis dirige l'hebdomadaire Arts de 1954 à 1959.
Son nom est alors associé au mouvement littéraire des Hussards, auxquels se rattachent aussi Antoine Blondin, Michel Déon et Roger Nimier, incarnant alors la droite littéraire. À cette qualification, Bernard Frank préférera toutefois celle, plus ironique, de fasciste.

Un auteur engagé

C'est par la guerre d'Algérie qu'il reprend son engagement politique : offusqué par la trahison du général de Gaulle par son projet d'autodétermination en 1959, il lance la revue L'Esprit public, qu'on présentera souvent comme l'organe officieux de l'OAS. Il la quitte toutefois en 1963, en désaccord avec les idées européistes et révolutionnaires de Jean Mabire.
En 1964, il attaque violemment le général de Gaulle par son pamphlet Mauriac sous de Gaulle, qui lui vaudra une condamnation pour « offense au chef de l'État ». Lors de ce procès, il déclara : « La situation de l'histoire des affaires est unique.
Vingt ans après la Terreur, n'importe quel historien pouvait dire ce qu'il pensait de la Terreur ; vingt ans après le 18 brumaire, n'importe quel historien pouvait dire ce qu'il pensait du 18 brumaire ; vingt ans après la Terreur blanche, n'importe quel historien pouvait s'exprimer librement sur la Terreur blanche ; vingt ans après le 2 décembre, on pouvait parler du 2 décembre selon sa conviction ; vingt ans même, pour prendre un événement plus rapproché, après l'arrestation de Caillaux sous Clemenceau, on pouvait défendre Caillaux si on le voulait, ou en tout cas écrire un livre d'histoire absolument libre sur ce qui s'était passé entre 1914 et 1918.
Mais vingt-cinq ans après le 18 juin, j'apprends par le réquisitoire qu'il est interdit de le commenter. Il publie peu après avec Gabriel Jeantet, ancien membre de La Cagoule puis résistant Année 40, où il conteste l'importance de de Gaulle, le planqué, dans l'organisation de la Résistance.

Retour au roman

Délaissant la politique, il y reviendra cependant par son autobiographie Histoire égoïste en 1976, Jacques Laurent refait surface dans le monde littéraire, par la publication de son roman Les Bêtises, qui obtiendra le prix Goncourt en 1971, puis avec Les Sous-Ensembles flous en 1981.
L'ensemble de son œuvre sera couronné la même année par le Grand prix de littérature de l'Académie française et, deux ans plus tard, par le Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco.
Fait chevalier de la Légion d'honneur, il est élu à l'Académie française le 26 juin 1986, au fauteuil 15, succédant à Fernand Braudel, et publia en 1988 un dernier essai remarqué sur Le Français en cage, dans lequel il s'en prend au zèle excessif que déploient les policiers du langage dès que l'occasion leur est donnée de condamner. Jacques Laurent se suicide le 29 décembre 2000. Après sa disparition, il est remplacé à l'Académie par Frédéric Vitoux le 13 décembre 2001.

Sa Mort

En septembre 2011, l'ami de Jacques Laurent, Christophe Mercier, révèle que l'écrivain s'est donné la mort par tristesse, suite au décès de son épouse quelques mois plus tôt, et pour ne pas connaître la déchéance physique de la vieillesse. Article de Pierre Assouline sur son Blog La République des Lettres" : comment Jacques Laurent a choisi sa mort

Son oeuvre

Sans même tenir compte de ses nombreux pseudonymes, il y eut de bien nombreux Jacques Laurent au cours de la seconde moitié du XXe siècle, depuis le publiciste, jusqu'au membre de l'Académie française, élu en 1986.
On le trouve au premier rang dans la plupart des polémiques des années 1950 opposant gauche et droite, résistance gaulliste et vichysme renaissant, Les Temps modernes et La Parisienne, L'Express et Arts.
Formé par Maurras, Léon Daudet et Jacques Bainville, Jacques Laurent se révéla un polémiste de vocation, le meilleur de cette extrême droite littéraire qui, sous le terme de hussards, sut revendiquer la liberté et le plaisir d'écrire.
Une fois révolu le temps des polémiques, il faut convenir que le meilleur rôle de Jacques Laurent n'est pas celui de l'anti-Sartre providentiel, qu'il revendique avec son Paul et Jean-Paul, entendons Bourget et Sartre. Plus tard, en 1977, Laurent écrira l'un de ses plus beaux livres, Roman du roman.
Le chapitre premier, qui présente à la fois un souvenir d'adolescence et une vocation immédiate de romancier, égale, par son écriture jubilante, un autre récit d'enfance, Les Mots, du rival exécré. Jacques Laurent, dans le genre de l'essai, ne pouvait écrire que contre le détenteur d'une position dominante, qu'il eût nom de Gaulle, Sartre, Mauriac, Barthes, ou l'université. La limite de sa pensée tient à cette pugnacité constitutionnelle.
Les romans signés Jacques Laurent sont nombreux, passionnants, tout à fait inégaux, même à l'intérieur du même récit.
Le lecteur de Laurent croit reconnaître, à l'origine de cette production, un engagement juvénile du côté de Vichy, au cabinet de Paul Marion, beaucoup plus avancé que ne le dit l'auteur d'Histoire égoïste en 1976. Dans le périodique Idées, où Drieu la Rochelle signe ses professions de foi collaborationnistes, un certain Jacques Bostan va aussi fort loin dans ce sens.
Le choc de l'épuration et l'échec d'un premier roman très ambitieux, Les Corps tranquilles 1948, vont susciter une fièvre romancière qui ne cessera de transposer les thèmes d'une scène originaire, qui est aussi, dans l'Histoire, une défaite à conjurer.
Dès Le Petit Canard ehn 1954, un style allègre et sec, limpide et mordant, obstinément froid est trouvé.
C'est avec Les Bêtises, prix Goncourt en 1971,que le romancier s'impose à la critique et au public. Le personnage laurentien – qu'il soit homme ou, plus souvent, femme – est toujours quelqu'un qui double sa vie par l'écriture, qui évolue entre une vraie vie, qu'il tient pour fausse, et plusieurs fausses vies, qui s'imposent comme vraies. En racontant les vies multiples, et en présentant les œuvres fictives d'un homme qui écrit les Bêtises de Cambrai, Laurent invente un dispositif de roman spéculaire vertigineux.
On trouvera sans doute plus d'émotion et même de pathétique dans Les Sous-ensembles flous en 1981, un roman nourri par les inquiétudes métaphysiques d'Éros et de Thanatos. Ici, un grand romancier semble être né d'un philosophe à la vocation assurée, mais avortée. Voué au libertinage aussi érudit qu'érotique, Jacques Laurent excelle dans la création de figures de femme à la double ou triple vie. Ainsi, dans Les Dimanches de mademoiselle Beaunon en 1982, le romancier réconcilie-t-il un lecteur assoiffé d'identification avec un genre romanesque qui, disait-on, avait éradiqué la notion même de personnage.
D'un roman plus tardif, Le Miroir aux tiroirs en 1990, on retiendra l'épisode d'une femme qui sacrifie sa vie érotique à l'écriture du journal de cette même vie, et qui affronte le grand dilemme entre vivre sa vie et la raconter.
Et si les romans les plus plaisants et les plus généreux de l'auteur étaient ceux que, dès 1947, il a signés Cécil Saint-Laurent, et qui, avec la verve des grands feuilletonistes, mettent en scène ces merveilleuses descendantes de Moll Flanders que sont Caroline, Clotilde, Bernadette, Hortense ?
Ces épopées érotico-historiques ont constitué un triomphe durable du roman populaire, mais aussi une révolution des mœurs publiques et littéraires. Ici, Jacques Laurent est vraiment devenu le fils prodige et prodigue d'Alexandre Dumas père.

Å’uvres

Sous le nom de Jacques Laurent
1947 : La Mort à boire, roman (Jean Froissart)
1948 : Les Corps tranquilles, roman (La Table ronde)
1951 : Paul et Jean-Paul, essai (Grasset)
1954 : Le Petit Canard, roman (Grasset)
1964 : Mauriac sous de Gaulle, essai (La Table ronde)
1965 : Année 40, essai (avec Gabriel Jeantet) (La Table ronde)
1966 : La Fin de Lamiel, essai (Julliard)
1967 : Au contraire, essai (La Table ronde)
1968 : Choses vues au Viêt Nam, essai (La Table ronde)
1969 : Lettre ouverte aux étudiants, essai (Albin Michel)
1971 : Les Bêtises, roman (Prix Goncourt, 1971) (Grasset)
1972 : Neuf perles de culture, essai (avec Claude Martine) (Gallimard)
1976 : Histoire égoïste, essai (La Table ronde)
1979 : Le Nu vêtu et dévêtu, essai (Gallimard)
1980 : Roman du roman, essai (Gallimard)
1981 : Les Sous-Ensembles flous, roman (Grasset)
1982 : Les Dimanches de Mademoiselle Beaunon, roman (Grasset)
1984 : Stendhal comme Stendhal, essai (Grasset)
1986 : Le Dormeur debout, roman (Gallimard)
1988 : Le Français en cage, essai, (Grasset)
1990 : Le Miroir aux tiroirs (Grasset)
1994 : Du mensonge, essai (Plon)
1994 : L'Inconnu du temps qui passe (Grasset)
1997 : Moments particuliers (Grasset)
1999 : L'Esprit des lettres (Éditions de Fallois)
2000 : Ja et la Fin de tout (Grasset)
Sous le nom de J.C Laurent
1950 : "Ne touchez pas à la hache !", roman policier (S.C.E.L / Éditions "Je sers" no 1 de la Collection Œdipe)
Sous le nom de Cécil Saint-Laurent
1947 : Caroline Chérie
1949 : Captain Steel (adapté de Praise at morning de Mildred MacNeilly)
1950 : Le Fils de Caroline chérie
1951 : Les Caprices de Caroline
1953 : Sophie et le crime (Prix du Quai des Orfèvres)
1953 : Lucrèce Borgia
1954 : La Fille de Mata-Hari
1954 : Une sacrée salade
1957 : Prénom Clotilde
1961 : Les Agités d'Alger
1961 : Les Passagers pour Alger
1963-1967 : Hortense 1914-18
1969 : Les Petites Filles et les Guerriers
1970 : La Communarde
1972 : Lola Montes
1975 : La Bourgeoise
1978 : La Mutante
1986 : L'Erreur
Sous le nom d'Albéric Varenne
1948 : Quand la France occupait l'Europe (éditions le Portulan)
Autres pseudonymes
Laurent Labattut, Gilles Bargy, Dupont de Mena, Luc d’Ébreuil, Roland de Jarnèze, Alain Nazelle, Jean Parquin, Gonzague de Pont-Royal, Marc de Saint-Palais, Alain de Sudy, Edgar Vuymont.

Filmographie

1950 : Quai de Grenelle (d'après le roman "La mort à boire")
1951 : Caroline chérie
1953 : Un caprice de Caroline chérie
1953 : Lucrèce Borgia
1954 : La fille de Mata-Hari
1955 : Le fils de Caroline chérie
1955 : Frou-Frou
1955 : Sophie et le crime
1955 : Les mauvaises rencontres (d'après le roman "Une sacrée salade")
1955 : Lola Montès
1956 : Paris canaille
1959 : Le Secret du chevalier d'Éon
1960 : On roule à deux (Téléfilm)
1962 : Le Masque de fer
1964 : De l'amour
1965 : 14-18
1967 : Sept hommes et une garce
1967 : Lamiel (d'après le roman "La fin de Lamiel")
1968 : Caroline chérie
1968 : Manon 70
1969 : Quarante-huit heures d'amour (Scénario, réalisation et dialogues)
1969 : Les Femmes

Liens

http://www.ina.fr/video/CPB89006045 Chez pivot (INA)
http://youtu.be/QX01YX3BzHc Jacques Laurent et les chats
http://youtu.be/hSL6g0A_XEw un caprice de Caroline Chérie
http://youtu.be/eY1h-qHNTMQ Le fils de caroline Chérie


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Posté le : 03/01/2014 21:55

Edité par Loriane sur 04-01-2014 22:50:41
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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