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Paul Eluard
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Le 14 décembre 1895 naît à St Denis Paul Eluard

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de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel, poète français mort à 56 ans , à Charenton-le-Pont le 18 novembre 1952.
En 1916, il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagée.Ses Œuvres principales sont, Capitale de la douleur 1926, Liberté 1942
Il est connu également sous les noms de plume de Didier Desroches et de Brun.


En bref

L'un des principaux membres du surréalisme, Paul Éluard aspira à rénover les techniques du langage tout en cherchant un moyen d'accéder à l'inconscient. Poète de la Résistance sous l'Occupation, il devint le symbole d'un idéal de liberté et de fraternité.
Dans son avertissement à l'iconographie de Paul Eluard, Roger-Jean Ségalat juge roidement les quelques ouvrages publiés jusqu'ici sur le poète : Les quelques études mi-biographiques, mi-littéraires concernant Paul Eluard ont été, pour la plupart, écrites de son vivant ou immédiatement après sa mort. Inspirées par l'amitié, elles contiennent plus de bons sentiments que de faits précis. Quelquefois Eluard les a personnellement corrigées et a essayé de donner de lui-même, par le souci bien naturel qu'ont les demi-dieux de préparer pour la postérité leur propre histoire idéale, une image simplifiée ou conventionnelle. Si l'ouvrage de Michel Sanouillet, Dada à Paris, nous éclaire les débuts d'Eluard, tant s'en faut que nous sachions au juste à quoi nous en tenir sur la période communiste, qui dure pourtant dix ans : les dix dernières années de la vie du poète. Même si l'on pense que les sonnets écrits au cachot par Jean Noir, alias Jean Cassou, sont plus achevés que les plus illustres poèmes d'Eluard pendant la guerre, son texte sur la Liberté et son lyrisme civique l'ont mis, sociologiquement, au premier rang des poètes de la Résistance. Néanmoins, c'est sans doute le poète de l'amour qui emporte l'adhésion et qui unifie le divers de ses inspirations, car l'amour des hommes est aussi vieux en lui que sa jeunesse et que l'amour des femmes.
Il est donc trop tôt pour écrire une vie d'Eluard, pour en ordonner les incidents, les plans, les valeurs ; mais il est possible, dès maintenant, d'en admirer les plus beaux effets : les poèmes.
En décembre 1916, une douzaine de personnes recevaient une minuscule plaquette de poèmes polycopiés à dix-sept exemplaires, intitulée Le Devoir et signée Paul Eluard. L'envoi venait d'un hôpital d'évacuation du front. L'auteur, dont le véritable nom était Paul-Eugène Grindel, né à Saint-Denis le 14 décembre 1895, était à cette époque infirmier militaire. Il était le fils d'un comptable et d'une couturière. Clément-Eugène Grindel s'était élevé à la force du poignet, il était devenu marchand de biens et agent immobilier prospère, sans renier jamais les opinions socialistes de sa jeunesse. La fraîche fortune des Grindel avait d'abord permis au jeune Paul-Eugène de poursuivre de bonnes études jusqu'au brevet, puis de soigner en Suisse, de 1912 à 1914, une assez grave tuberculose. C'est au sanatorium que Paul-Eugène avait fait la connaissance d'une jeune fille russe qu'il prénomma Gala et qu'il épousa en 1916. C'est au sanatorium qu'il publiera à compte d'auteur sa première œuvre, signée de son vrai nom. Elle n'annonce guère le singulier et grand poète qui, en 1916, avec Le Devoir, fait la plus timide des entrées.
À la fin de sa vie, Eluard concevra deux longs poèmes, inséparables, qu'il intitulera Poésie ininterrompue. Mais toute sa traversée de la terre aura été un long murmure de poésie ininterrompue, une réponse poétique aux événements de l'histoire, de son destin et de son temps. Les événements fondamentaux qui feront jaillir la source poétique en Paul-Eugène, et du jeune Grindel feront surgir Eluard, c'est d'abord, et ce sera jusqu'au bout, la guerre. Le jeune Eluard a lié des amitiés parmi les réfractaires anarchistes et pacifistes, il a une grande admiration pour des poètes sociaux comme Whitman, le groupe des unanimistes, André Spire... Mais ce sera l'expérience vécue de la guerre et du front qui va déclencher en lui un étonnement sans terme, une indignation de voix blanche, et cette douceur inextinguible de la stupeur indignée. Au moment de la guerre coloniale du Rif, Eluard a participé à la grande aventure de contestation radicale qu'est Dada, puis a été avec André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault un des fondateurs du mouvement surréaliste. Mais c'est au lendemain de la reddition d'Abd el-Krim qu'il va adhérer au Parti communiste, dont il s'éloignera bientôt. Toujours, chez lui, l'insurrection de la sensibilité précède et vivifie la réaction intellectuelle. De même, de 1938 à 1942, la guerre d'Espagne puis le déclenchement par Hitler de la guerre totale le décideront à revenir, en 1942, au Parti communiste, qu'il ne quittera plus.
Eluard jouera un rôle très important dans l'élaboration des idées qui vont faire explosion dans le dadaïsme, s'organiser dans le surréalisme, se continuer et souvent diverger dans la volonté ou les volontés d'action révolutionnaire. Mais si vaste et si profonde que soit la culture de Paul Eluard, si constante sa volonté d'être un poète qui veut lier l'activité poétique à la réflexion philosophique et à l'action sur la société, ce qui frappe d'abord dans sa poésie, c'est son caractère immédiat, la fraîcheur – parfois brûlante – de l'émotion. Dès les premiers poèmes signés du nom d'Eluard, une inimitable simplicité s'affirme, une innocence souveraine, une candeur juvénile à travers les années, miroir où vont se refléter, directement, perpendiculairement, les sentiments à leur naissance : transparence du regard amoureux, opacité d'un univers de bitume et de sang. Il n'y a pas d'abord de concepts dans l'œuvre d'Eluard : il y a ce qui arrive à un homme, comme s'il était le premier homme, un homme qui dit ce qu'il ressent, comme une eau coule de source. Il semble que ce soit l'émerveillement ou la stupeur anxieuse du premier venu, traduite avec les mots premiers venus.
Les distinctions scolastiques entre la vie intérieure et l'histoire, entre la poésie lyrique et la poésie engagée semblent absolument dérisoires à qui suit le cours naturel de l'œuvre de Paul Eluard. Aucune épaisseur de miroir sans tain ou d'écorce protectrice n'a jamais séparé l'univers intérieur d'Eluard de l'univers extérieur. On pourrait, sans scandale, mais non sans erreur, parler de sa poésie comme d'une poésie métaphysique, comme le compte rendu très précis des passages d'un esprit à travers des états qu'on pourrait sans légèreté rapprocher des états mystiques : légèreté de l'homme libéré de sa pesanteur dans l'effusion amoureuse, mouvements obscurs d'angoisses des sommeils de la raison. On pourrait dire que le développement dans le temps de sa poésie, du Devoir 1916 à Poésie ininterrompue II 1953 de Mourir de ne pas mourir 1924 à Le temps déborde 1947, est si monotone et entêté dans le naturel, si constant dans la répartition des thèmes affectifs et vécus qu'Eluard n'a d'autre biographie que celle des amours personnelles et des deuils : la séparation d'avec Gala en 1930, la rencontre avec Nush, la mort brutale de celle-ci en 1946, la crise atroce qui va suivre et la vie ensuite revenue grâce à Dominique, en 1949.
Sa vie cessera Le 18 novembre 1952 des suites d'une angine de poitrine

Sa vie

Gala et la naissance du surréalisme

Paul Éluard est né à Saint-Denis, au 46 boulevard Châteaudun actuellement Jules Guesde, le 14 décembre 1895 à 11 heures du matin. Son père, Clément Eugène Grindel, est comptable lorsque naît son fils mais ouvre, peu après 1900, un bureau d'agence immobilière. Sa mère, Jeanne-Marie Cousin, est couturière. Vers 1908, la famille s'installe à Paris, rue Louis-Blanc. Éluard fréquente l'école communale de Saint-Denis, celle d'Aulnay-sous-Bois puis entre comme boursier à l'école supérieure Colbert. Il obtient en 1912 son brevet et en juillet part se reposer, sa santé apparaissant fragile, avec sa mère, à Glion, en Suisse. Une grave crise hémoptysique l'oblige à prolonger son séjour et il est alors contraint, à l'âge de seize ans, d'interrompre ses études, car il est atteint de tuberculose. Il reste hospitalisé jusqu'en février 1914 au sanatorium de Clavadel, près de Davos. Il y rencontre une jeune russe de son âge en exil Helena Diakonova qu'il surnomme Gala. La forte personnalité, l'impétuosité, l'esprit de décision, la culture de la jeune fille impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses écrits. Elle dessine son profil, et il ajoute à la main : Je suis votre disciple. Ils lisent ensemble les poèmes de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont et Guillaume Apollinaire. Devenu majeur le 14 décembre 1916, il épouse Gala dès le 21 février suivant.
Le 11 mai 1918, il écrit à l'un de ses amis : J'ai assisté à l'arrivée au monde, très simplement, d'une belle petite fille, Cécile, ma fille .

En 1918, lorsque la victoire est proclamée, Paul Éluard allie la plénitude de son amour à une profonde remise en question du monde : c'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question, dans l'absurdité, la folie, la drôlerie et le non-sens. C'est ensuite le surréalisme qui lui donnera son contenu. Juste avant les surréalistes, les dadaïstes font scandale. Éluard, ami intime d'André Breton, est de toutes les manifestations dada. Il fonde sa propre revue Proverbe dans laquelle il se montre, comme Jean Paulhan, obsédé par les problèmes du langage. Tous deux veulent bien contester les notions de beau / laid, mais refusent de remettre en question le langage lui-même. En 1920, Éluard est le seul du groupe à affirmer que le langage peut être un but, alors que les autres le considèrent surtout comme un moyen de détruire.
En 1922, il promet à André Breton de ruiner la littérature et de ne plus rien produire. Le 24 mars 1924, il embarque à Marseille pour un voyage autour du monde. Le lendemain, paraît le recueil Mourir de ne pas mourir qui porte en exergue Pour tout simplifier je dédie mon dernier livre à André Breton. Il est de retour à Paris au début du mois d'octobre comme si de rien n'était. Breton en dit : Alors il m'a mis un petit mot, qu'il m'attendait hier au café. Cyrano, ni plus ni moins. C'est bien le même, à n'en pas douter. Des vacances, quoi !. Tout naturellement, il participe au pamphlet Un cadavre écrit par les surréalistes en réaction aux funérailles nationales faites à l'écrivain Anatole France.
Toute la vie d'Éluard se confond à présent avec celle du mouvement surréaliste. C'est cependant lui qui échappe le mieux à la réputation de violence et qui est le mieux accepté comme écrivain par la critique traditionnelle. Éluard se plie à la règle surréaliste résumée par cette phrase du Comte de Lautréamont : La poésie doit être faite par tous, non par un. Avec Benjamin Péret, il écrit 152 proverbes mis au goût du jour. Avec André Breton, L'Immaculée Conception. Avec Breton et René Char, Ralentir travaux.
Dès 1925, il soutient la révolte des Marocains et en janvier 1927, il adhère au parti communiste français, avec Louis Aragon, Breton, Benjamin Péret et Pierre Unik. Ils s’en justifient dans le tract collectif, Au grand jour.
C'est aussi l'époque où il publie deux recueils essentiels : Capitale de la douleur 1926 et L'Amour la poésie 1929.
En 1928, malade, il repart dans un sanatorium avec Gala, où ils passeront leur dernier hiver ensemble. C'est à ce moment que Gala, qui était ouvertement la maîtresse de Max Ernst rencontre Salvador Dalí et quitte le poète pour le peintre. Paul Éluard dit à Gala : Ta chevelure glisse dans l'abîme qui justifie notre éloignement. Peu après, il fait la connaissance de Maria Benz, une artiste de music-hall d'origine Alsacienne surnommée "Nusch" avec qui il se mariera en 1934.

Nusch et le combat pour la liberté 1931-1946

Les années 1931-1935 comptent parmi les plus heureuses de sa vie. Marié avec Nusch en 1934, il voit en elle l'incarnation même de la femme, compagne et complice, sensuelle et fière, sensible et fidèle. En 1931, il s'insurge contre l'Exposition coloniale organisée à Paris et signe un tract où est écrit : Si vous voulez la paix, préparez la guerre civile .
Exclu du parti communiste, il continue sa lutte pour la révolution, pour toutes les révolutions.
Ambassadeur du surréalisme, il voyage dans toute l'Europe soumise à des régimes fascisants. En mars 1935, avec André Breton, il est en Tchécoslovaquie, une des rares démocraties européennes, où la capitale Prague, les accueille avec chaleur. L'organe du parti communiste hongrois les présente comme deux poètes, les plus grands de la France contemporaine. En Espagne en 1936, il apprend le soulèvement franquiste, contre lequel il s'insurge violemment. L'année suivante, le bombardement de Guernica lui inspire le poème Victoire de Guernica. Pendant ces deux années terribles pour l'Espagne, Éluard et Picasso ne se quittent guère. Le poète dit au peintre : Tu tiens la flamme entre tes doigts et tu peins comme un incendie. Des désaccords politiques mais aussi littéraires refus de l’écriture automatique conduisent à la rupture entre Éluard et le groupe surréaliste organisé autour d'André Breton en 1938.
Mobilisé dès septembre 1939 dans l'intendance, il s'installe avec Nusch à Paris après l'armistice 22 juin 1940. En janvier 1942, il s'installe chez des amis, Christian et Yvonne Zervos, près de Vézelay à proximité des maquis. Éluard demande sa réinscription, clandestine, au parti communiste. Les vingt et une strophes de Liberté, publiés dans le premier numéro de la revue Choix, sont parachutées par les avions anglais à des milliers d'exemplaires au-dessus de la France ce poème est mis en musique par Francis Poulenc dès 1944.
En 1943, avec Pierre Seghers et Jean Lescure, il rassemble les textes de nombreux poètes résistants et publie un livre controversé intitulé L'Honneur des poètes. Face à l'oppression, les poètes chantent en chœur l'espoir, la liberté. C'est la première anthologie d'Éluard où il montre sa volonté d'ouverture et de rassemblement. En novembre 1943, Éluard se réfugie à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban dirigé par le docteur Lucien Bonnafé où se cachaient de nombreux juifs et résistants. À la Libération, il est fêté avec Louis Aragon comme le grand poète de la Résistance.
Avec Nusch, il multiplie tournées et conférences. Mais le 28 novembre 1946, pendant un séjour en Suisse, il reçoit un appel téléphonique lui apprenant la mort subite de Nusch, d'une hémorragie cérébrale. Terrassé, il écrit :

Vingt huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop : le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice.
Un couple d'amis intimes, Jacqueline et Alain Trutat pour qui il écrit Corps Mémorable, lui redonnent peu à peu le dur désir de durer. Son recueil De l'horizon d'un homme à l'horizon de tous retrace ce cheminement qui mène Éluard de la souffrance à l'espoir retrouvé.

La bataille de Grèce n'est pas terminée, et son amour et sa lutte avec Nusch se poursuit au-delà de la mort :

Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue.

Dominique et l'engagement pour la paix 1947-1952

En avril 1948, Paul Éluard et Picasso sont invités à participer au Congrès pour la paix à Wrocław Pologne. En juin, Éluard publie des Poèmes politiques préfacés par Louis Aragon. L'année suivante, au mois d'avril, c'est en tant que délégué du Conseil mondial de la paix, qu'Éluard participe aux travaux du congrès qui se tient à la salle Pleyel à Paris. Au mois de juin, il passe quelques jours auprès des partisans grecs retranchés sur les monts Gramos face aux soldats du gouvernement grec. Puis il se rend à Budapest pour assister aux fêtes commémoratives du centenaire de la mort du poète Sándor Petőfi. Il y rencontre Pablo Neruda. En septembre, il est à Mexico pour un nouveau congrès de la paix. Il rencontre Dominique Lemort avec qui il rentre en France. Ils se marieront en 1951. Éluard publie cette même année le recueil Le Phénix entièrement consacré à la joie retrouvée.

En 1950, avec Dominique, il se rend à Prague pour une exposition consacrée à Vladimir Maïakovski, à Sofia en tant que délégué de l'association France-URSS, et à Moscou pour les cérémonies du 1er mai.

Liberté, j'écris ton nom...

Mais cette description de La Vie immédiate de Paul Eluard, sans être inexacte, ne serait pas vraie du tout. Les catastrophes de son temps, les soubresauts de l'histoire auront pour Eluard un caractère aussi immédiat que les accidents ou les clartés de son destin individuel. Il a raconté lui-même que le poème qui devait le rendre célèbre au-delà des cercles d'amateurs de poésie, Liberté, écrit en 1941, fut d'abord, dans la première nébuleuse d'où émergeaient les mots, un poème d'amour ; qu'il s'intitulait primitivement Une seule pensée, que cette pensée était, à sa naissance, celle de la femme qu'il aimait ; et que c'est seulement au fur et à mesure que la litanie amoureuse s'élargissait que le poète prit conscience que son poème ne concernait pas seulement un homme écrivant le nom de son aimée, mais tous les hommes du monde, alors en proie à la servitude, écrivant le nom de l'amour qui les résume toutes : celui de la liberté.
C'est qu'Eluard a eu des idées générales sur la condition des hommes, a beaucoup réfléchi sur le travail du poète, sur l'histoire de la poésie dans ses essais, Avenir de la poésie, 1937 ; Donner à voir, 1939, comme dans ses importantes anthologies, sur la politique dans de nombreux articles et discours, sur la philosophie. Mais on peut dire de lui qu'il n'a jamais eu d'opinions, au sens où on a une opinion comme on a une maison, un stylo, ou une automobile. Ce poète qui se voulut, avec une obstination à la fois admissible et parfois mal récompensée, un militant, un agitateur politique, n'a jamais parlé que de ce qui le concernait profondément. Il souhaitait réhabiliter la « poésie de circonstance, et il l'illustra de quelques chefs-d'œuvre. Mais c'est que, dans son cas au moins, la circonstance historique n'a jamais eu une autre dimension ni ne s'est accomplie dans un autre espace que celui du dedans. Dans un recueil comme Cours naturel 1938, les poèmes d'amour et le poème intitulé La Victoire de Guernica n'apparaissent pas comme différents d'inspiration, de source et de ton. C'est précisément parce qu'Eluard sait de première vue, de première vie, de première main que l'accord des êtres est possible, que l'harmonie est sensible, que, « si nous le voulions, il n'y aurait que des merveilles », que le saccage de ces trésors par la bêtise-haine au front de taureau le soulève de dégoût, qu'il n'a pas besoin de « se mettre à la place » des innocents qui meurent sous les bombes de Guernica : il est à leur place. Il découvre son bonheur personnel dans le bonheur de tous, son malheur à lui dans le malheur de chacun.

L'eau limpide du bonheur, de la reconnaissance de soi-même par l'autre dans l'illumination amoureuse, dans la fraternité des vivants court à travers toute l'œuvre d'Eluard. Il parle d'une voix blanche comme un ciel pâle et doux de soleil et de légère brume, enfantine dans le prime-saut des images et des sensations. Une voix qui semble n'être la voix de personne en particulier, quasi adamique, le murmure du premier homme et de tous les hommes tenant dans leurs bras la première femme et toutes les femmes. Voix de l'existence à la crête de l'émerveillement d'être, dans l'illusion peut-être véridique que le temps s'est suspendu dans la sensation presque physique de l'éternité :

Aujourd'hui lumière unique
Aujourd'hui l'enfance entière
Changeant la vie en lumière
Sans passé sans lendemain
Aujourd'hui je suis toujours.
Cette poésie ne parle pas de la légèreté d'exister, de la grâce : elle la fait vivre parce qu'elle la vit. Ce n'est jamais un discours didactique sur les possibilités radieuses de l'homme ou sur les utopies du bonheur parfait des accomplissements, c'est une tentative, réussie la plupart du temps, de recréer chez l'auditeur ces états, de les rendre contagieux, de les donner à vivre.
Mais, quand cette respiration de soleil est brisée par le carnage, la fureur obtuse, l'avidité rageuse de la destruction et du mal, la colère brise aussi ce murmure de cristal. Il y a un Eluard fondamental, celui qui dit :

J'ai la beauté facile et c'est heureux
Je glisse sur le toit des vents
Je glisse sur le toit des mers.
Mais, dès ses vingt ans, il y a le réfractaire stupéfait, celui qui écrivait du front : On a honte d'être là devant le spectacle d'un camarade agonisant ; celui qui écrira plus tard : Le principal désir des hommes, dans la société où je vis, est de posséder .... Tout se dresse, à chacun de nos pas, pour nous humilier, pour nous faire retourner en arrière .... La poésie véritable est incluse dans tout ce qui ne se conforme pas à cette morale qui, pour maintenir son ordre, son prestige, ne doit construire que des casernes, des prisons, des églises, des bordels.

Eluard le violent

Eluard le voyant-transparent peut être, doit devenir aussi Eluard le violent, le rebelle. Il projette, face à cette société qu'il veut contribuer à ruiner, l'image d'une contre-société qui n'est pas simplement une vue de l'esprit dans la mesure où il a l'expérience immédiate d'une autre façon d'être, d'un autre pacte des vivants avec les vivants, d'un autre état de vie. À travers le dadaïsme, le surréalisme, le stalinisme, c'est la même démarche obstinée, démentie souvent, mais jamais réfutée. Si nous le voulions, il n'y aurait que des merveilles. Quand Eluard célébrera Joseph Staline, à l'occasion de l'anniversaire de celui-ci, il n'écrira pas un de ces innombrables et sinistres péans flagorneurs qui s'élèveront de la Russie écrasée et de la bouche des dupes ou des complices occidentaux ; il écrira un très beau poème qui ne fait pas le portrait d'un homme historique, mais d'une terre promise et donnée. Un poème qui n'est tragique que par l'écart entre la vision et ce que notre regard découvre.
Au cours des dernières années de sa vie il devait mourir en novembre 1952, avant la mort de Staline et le XXe Congrès, il arrivait aux admirateurs d'Eluard de regretter que le sublime poète de l'amour sublime se fût encanaillé dans la politique et qu'Ariel se fût engagé avec Caliban.
Quand on suit la longue respiration ininterrompue de la poésie d'Eluard, il semble au contraire qu'on ne puisse séparer le poète amoureux du poète pour tous, comme il disait. Ce n'est pas malgré sa ressource inépuisable de révolte, sa perpétuelle revendication utopique qu'Eluard a été un grand poète, le poète, aussi, de ce rapport modèle entre les êtres, de cette relation étalon : l'amour. Ce n'est pas au détriment de sa vision la plus radieuse des ressources de l'esprit humain qu'il aura manié les rames de l'indignation, de la dénonciation.
Si le poète de L'Amour, la poésie 1929 et du Phénix 1951 n'a jamais laissé tarir son ruissellement de mots limpides, c'est aussi, c'est d'abord grâce à sa ressource de stupeur, de colère et de rage très raisonnable. On pressent ce qui aurait pu gâter cette œuvre, en effet, si elle n'avait pas été soutenue et transportée par l'inapaisable violence d'un perpétuel jeune homme en colère. Il lui arrive d'effleurer la mièvrerie, de côtoyer la puérilité et de risquer de tomber de l'innocence authentique dans l'imagerie d'Épinal de la naïveté. Mais si Eluard évite la plupart du temps ces périls, c'est parce qu'il est en même temps le témoin de la grâce d'exister et un démolisseur de ruines, un ange expérimental et un archange combattant et furieux.

Le poète résistant

Progressivement, Éluard abandonne l'écriture automatique chère à Breton. Malgré son exclusion du Parti communiste en 1933, il continue de militer dans des organisations de gauche. En 1934, il épouse Nusch 1906-1946, rencontrée quatre ans plus tôt, qui devient sa nouvelle égérie. Sensible à l'art plastique, il transpose dans ses poèmes le langage des peintres les Yeux fertiles, en 1936, témoignent de son amitié naissante avec Picasso. En 1938, le Front populaire et la guerre civile d'Espagne ayant aggravé les désaccords entre Breton et Éluard, c'est la rupture entre les deux hommes. À partir de 1940, la vie du poète se confond avec celle de la Résistance : dans la clandestinité, il anime le Comité national des écrivains en zone nord ; en 1942, il renoue avec le Parti communiste et publie Poésie et Vérité où figure le fameux poème Liberté ; en 1943, il collabore à l'Honneur des poètes et, en 1944, il rassemble ses poèmes militants dans Au rendez-vous allemand.
La guerre terminée, Éluard publie Poésie ininterrompue 1946, où transparaît l'enthousiasme né de la Libération. Malheureusement, quelques mois plus tard, il perd brutalement Nusch Le temps déborde, 1947. Désespéré, pensant au suicide, il tente de fuir sa détresse et voyage à travers l'Europe Italie, Yougoslavie, Pologne, URSS, Grèce. À l'équipe surréaliste, il préfère désormais la solidarité avec le genre humain Poèmes politiques, 1948 ; Une leçon de morale, 1949. Son écriture s'ouvre davantage aux thèmes sociaux et universels, sans renoncer pour autant aux exigences formelles. L'existence se poursuit ainsi jusqu'au troisième cycle, celui de Dominique 1914-2000, rencontrée en 1949, dont Éluard fait sa dernière épouse et auprès de laquelle il retrouve la joie de vivre Pouvoir tout dire et le Phénix, 1951.
En février 1952, Paul Éluard est à Genève pour une conférence sur le thème La Poésie de circonstance. Le 25 février, il représente le peuple français à Moscou pour commémorer le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Victor Hugo.
Le 18 novembre 1952 à neuf heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile, 52 avenue de Gravelle à Charenton-le-Pont, emporté par une angine de poitrine, laissant une œuvre dominée par le thème de l'amour, où la femme apparaît comme la médiatrice indispensable entre le poète et le monde. Les obsèques ont lieu le 22 novembre au cimetière du Père-Lachaise où il est inhumé. Le gouvernement refuse les funérailles nationales.
L'écrivain Robert Sabatier déclare : Ce jour-là, le monde entier était en deuil .

L'Å“uvre

Exaltation de l'expérience amoureuse
La poésie d'Éluard est d'abord une exaltation lucide du désir. Capitale de la douleur 1926 montre que le monde de la maladie, de la solitude et de la mort, est toujours menaçant, mais c'est justement aussi ce qui donne son prix au bonheur. L'amour égoïste de L'Amour la poésie peut également s'ouvrir et œuvrer pour le bonheur de tous, comme en témoignent La Vie immédiate 1932 et Les Yeux fertiles 1936, célébrant son amour partagé avec Nusch. La mort de Nusch est l'occasion d'un pari fou sur l'avenir, d'un authentique recommencement. Le Dur Désir de durer est un acte de foi envers le langage conçu comme une lumière capable de faire reculer les ténèbres de la souffrance.
Chez Paul Éluard, les exigences morales épurent le mot sans jamais éluder les bouleversements de l’homme, tant la logique de l’amour les soutient. Pour lui, l’amour est la grande force révolutionnaire, souligne Jacques Gaucheron. Il l’approfondit sans cesse, du désir le plus charnel à l’érotisme et jusqu’à cette ouverture au monde qu’est l’amour. Passer de je à tu, c’est passer à nous, au nous le plus vaste. L’amour, par nécessité intérieure, donne à voir, donne à vivre, donne à vouloir un monde sans mutilation qui s’épanouirait en investissant toutes les dimensions humaines. La seule exigence totalisante étant celle du bonheur. Éluard dit: Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d’autre.
Libérer le langage pour changer la vie
Le langage de la poésie d'Éluard dépasse l'automatisme pur et ne se contente pas de mettre au jour le minerai de l'inconscient. Il cherche à rendre évidentes des associations de mots, d'images, qui pourtant échappent à tout lien logique. Car si la terre est bleue comme une orange L'Amour, la poésie, c'est que, pour le poète, tout est possible à qui sait voir. C'est en affranchissant la pensée de ses limites qu'il découvre l'absolu poétique. Chez Éluard, la parole affirme : J'ai la beauté facile et c'est heureux Capitale de la douleur.

Une poésie engagée

C'est également en combattant la mort et les atrocités liées à la guerre que le poète aspire à redonner un sens à la vie. On compte notamment, parmi ses écrits les plus engagés :
Cours naturel, 1938
Facile proie, 1938
Le Livre ouvert, 1941
Poésie et vérité, 1942
Poèmes politiques, 1948
Jacques Gaucheron, auteur du livre Paul Éluard ou la fidélité à la vie, rencontre le poète après la guerre au Comité national des écrivains. Devenus amis, ils publient ensemble Les Maquis de France. Pour lui : Paul Éluard est entré dans l’histoire littéraire lorsqu’il parle de poésie ininterrompue, ce n’est pas un vain mot.
Cette cohérence tient à la profondeur de l’invention d’Éluard, qui n’est pas seulement une manière de dire, mais une manière d’être. L’intuition fondamentale du poète, explique Jacques Gaucheron, est précocement à l’origine de la revendication inconditionnelle du bonheur. Sa méditation poétique s’expérimente dans les remous de sa vie personnelle. On pense souvent à lui comme poète de la Résistance. Durant les années abominables de l’occupation nazie, il est celui qui ne se résigne pas, qui n’accepte pas. Le sommet est atteint avec Liberté qui sera diffusé dans le monde entier en 1942. Paul Éluard est un porteur d’espérance.
Mais il est aussi le poète de la résistance, sans majuscule. Il écrit contre l’ordre du monde. Sa lutte est tout aussi ininterrompue que sa poésie. Lorsqu’il écrit l'Immaculée Conception en 1930 avec André Breton, il se bat contre les traitements que l’on inflige aux aliénés, l’aliénation étant l’une des pires représentations de l’exclusion. Au sens que lui confère Éluard, la poésie est une entreprise de désaliénation. La poésie en devient donc un art de langage, un art de vie, un instrument moral.

Å’uvres

Poésies
1913 : Premiers poèmes
1916 : Le Devoir
1917 : Le Devoir et l'Inquiétude , avec une gravure sur bois par André Deslignères
1918 : Pour vivre ici
1918 Poèmes pour la paix
1920 : Les Animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux
1923 : L'Amoureuse
1924 : La courbe de tes yeux
1924 : Mourir de ne pas mourir
1925 : Au défaut du silence
1926 : La Dame de carreau
1926 : Capitale de la douleur
1926 : Les Dessous d'une vie ou la Pyramide humaine
1929 : L'Amour la Poésie
1930 : Ralentir travaux, en collaboration avec André Breton et René Char
1930 : À toute épreuve
1930 : L'immaculée conception
1932 : Défense de savoir
1932 : La Vie immédiate
1935 : La Rose publique
1935 : Facile
1935 : Nuits partagées.
1936 : Les Yeux fertiles
1937 : Quelques-uns des mots qui jusqu'ici m'étaient mystérieusement interdits, GLM
1938 : Les Mains libres, en collaboration avec Man Ray.
1938 : Cours naturel
1938 : La victoire de Guernica
1939 : Donner à voir
1939 :Je ne suis pas seul
1941 : Le Livre ouvert
1942 : Poésie et vérité 1942
1942 : Liberté
1943 : Avis
1943 : Courage
1943 : Les Sept poèmes d'amour en guerre
1944 : Au rendez-vous allemand
1946 : Poésie ininterrompue
1947 : Le Cinquième Poème visible
1947 : Notre vie
1947 : À l'intérieur de la vue
1947 : La Courbe de tes yeux
1947 : Le temps déborde
1948 : Poèmes politiques
1951 : Le Phénix

Œuvres complètes

Les Œuvres complètes en deux tomes sont établies par Marcelle Dumas et Lucien Scheler et publiées en 1968 par Gallimard dans la collection Bibliothèque de la Pléiade. À cette occasion un Album Éluard est réalisé.
Le texte de Paul Éluard est constitué du poème Elle se fit élever un palais extrait de la Rose publique, et Serge Rezvani l'a orné de gravures, et a agrémenté chaque exemplaire de vignettes originales. Rezvani avait alors 28 ans, et n'avait pas le sou. Il raconte : Ne pouvant plus peindre faute de toiles et de couleurs, la nuit j'allais voler des poubelles, à l'époque de simples caisses de bois. Me servant des planches brutes, je gravais des profils de femme. Ensuite, en les encrant, je tirais sur une feuille de papier ces silhouettes de chair en réserve, dont la blancheur nue naissait des nœuds, veines, striures du bois vivant par le tremblé d'une richesse de dentelle de Chine. Paul Éluard vit par hasard les premiers tirages de ces gravures chez Monny de Boully. Il voulut me rencontrer. Ces profils de femmes verticales coïncidaient avec un rêve qu'il avait célébré par un poème. Pendant six mois je tirai chez Mourlot les planches de ce livre ... j'allais souvent chez Éluard pour lui montrer les planches au fur et à mesure que je les tirais. Avant même que je ne sorte les gravures, il me faisait asseoir à table et m'apportait du pain et du fromage. Je mourais de faim, il le savait.
Ode à Staline, 1950
Picasso, dessins, 1952
Le Poète et son ombre, Seghers, 2008 : textes provenant de plaquettes à tirage limité, de catalogues rares et de revues
Correspondance
Paul Éluard & Jean Paulhan, Correspondance 1919-1944, édition établie et annotée par Odile Felgine et Claude-Pierre Pérez, Éditions Claire Paulhan, MMIII 2003, 208 p.
Lettres de jeunesse, Paris, Seghers, 1962
Choix de lettres à sa fille 1932-1949, revue Europe, N° spécial Paul Éluard, novembre-décembre 1962, p. 21-33
Lettres à Joë Bousquet, Paris, Éditeurs français réunis, 1973
Lettres à Gala 1924-1948, Paris, Gallimard, 1984, 522 p.

Hommage

Un prix de poésie porte son nom, décerné par la Société des poètes français.
Françoise Sagan a trouvé, dans le second vers du poème À peine défigurée, du recueil La Vie immédiate 1932, le titre de son premier roman, Bonjour tristesse. Le titre de son roman Un peu de soleil dans l'eau froide est, quant à lui, tiré du poème d'Éluard, Vivre ici, publié en 1926.
Frédéric H. Fajardie a donné le nom d'Eugène Grindel au héros de son roman, Clause de style, publié en 1984 adapté au cinéma sous le titre Ne réveillez pas un flic qui dort avec Alain Delon et Michel Serrault.


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Posté le : 13/12/2014 15:57
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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