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Réincarnation ? pas réincarnation ? 2
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L’Évangile des Esprits

Le premier livre d’Allan Kardec compte, dans les dernières éditions, quelque 500 pages réparties en chapitres logiquement ordonnés. Il est difficile de résumer tant de matière : tentons simplement d’extraire les éléments qui éclairent le problème de la réincarnation.
D’après ce qui précède, le lecteur a compris que les Esprits ne songent nullement à renier le christianisme, même s’ils excluent de leurs ensei­gnements ce qu’ils jugent erroné et sectaire dans les interprétations des ecclésiastiques : l’Évangile doit se lire selon l’Esprit. C’est le cas de le dire, et il y a beaucoup de foi dans la lecture qu’en font les spirites.
Dieu est le créateur, le divin Père, instruit de tout ce qui se passe dans son univers et décidant de tout, avec une miséricorde infinie, pour le véritable bien de ses créatures. Dieu a conçu chaque détail pour le pro­grès des âmes. Malheureusement, l’amélioration de l’homme ne peut se faire en une seule vie. À cette objection, le Livre des Esprits nous répond : « Tous les esprits tendent à la perfection et Dieu leur en fournit les moyens par les épreuves de la vie corporelle ; mais dans sa justice, il leur réserve d’accomplir, dans de nouvelles existences, ce qu’ils n’ont pu faire ou achever dans une première épreuve. »
Ces commentaires d’Allan Kardec font suite à des réponses données par des Esprits à des questions sur les progrès de l’âme :
« L’âme a donc plusieurs existences corporelles ? »
« Oui, tous nous avons plusieurs existences. Ceux qui disent le contraire veulent vous maintenir dans l’ignorance où ils sont eux-mêmes : c’est leur désir . »
À la page suivante, nous lisons ces lignes :
« Quel est le but de la réincarnation? »
« Expiation, amélioration progressive de l’humanité, sans cela où serait la justice? »
Et encore
« Sur quoi est fondé le dogme de la réincarnation? »
« Sur la justice de Dieu et la révélation, car nous vous le répétons sans cesse : un bon père laisse toujours une porte ouverte au repentir… »
Conclusion rassurante : dans un monde où les péchés d’un jour n’en­traînent plus le châtiment éternel et où tout peut se racheter au prix d’épreuves acceptées sans tricher et supportées avec courage, la confiance revient aux hommes, même les plus déshérités ; car jamais Dieu ne détournera sa face de ses enfants.
Cet Évangile est bien une Bonne Nouvelle — pour ceux qui n’attendent pas un salut miraculeux.

Excursion au monde des Esprits

L’Esprit au microscope
Allan Kardec réussit à condenser en quatre pages de son livre l’essen­tiel de la doctrine et la simplicité des conceptions exposées a bien de quoi séduire tous ceux que rebutent les subtilités de la métaphysique. Il y a un double aspect à l’univers créé par Dieu :
un monde invisible, ou spirite, qui est primitif, éternel, préexistant, survivant à tout ; en bref, le monde normal et permanent des Esprits,
un monde visible, corporel qui n’est que secondaire; le Livre précise ici : « il pourrait cesser d’exister, ou n’avoir jamais existé, sans altérer l’essence du monde spirite ». La Terre n’est d’ailleurs pas le seul monde corporel possible, les autres globes de l’univers sont aussi des lieux propices aux expériences matérielles. Quant à l’homme, qui représente un degré important dans l’échelle de l’évolution des Esprits, l’analyse de sa constitution à l’état incarné fait ressortir un nombre limité de principes :
1 — Le corps physique (analogue à celui des animaux) avec son principe vital (qui anime aussi la nature) ; cette enveloppe matérielle est une prison pour l’Esprit : la mort est pour lui une délivrance.
2 — L’âme immatérielle, qui n’est autre qu’un Esprit incarné.
3 — Le périsprit, ou principe intermédiaire entre le corps et l’Es­prit.
Ce périsprit est en somme l’enveloppe éthérée de l’Esprit : au moment de la mort, elle se dégage progressivement de la forme physique, et l’Esprit libéré en reste revêtu dans le monde spirite. Dans certaines conditions, elle peut devenir visible et même tangible lors des appa­ritions. Ainsi équipé de son enveloppe, l’Esprit n’est pas une réalité métaphysique insaisissable. Le Livre précise à son sujet : « L’Esprit n’est point un être abstrait, indéfini, que la pensée seule peut concevoir ; c’est un être réel circonscrit qui, dans certains cas, est appréciable par les sens de la vue, de l’ouïe, et du toucher. » La subs­tance de cette enveloppe est assez vaporeuse pour s’élever dans l’atmos­phère et se transporter où l’Esprit le désire.
Comme on pouvait le prévoir, la Société des Esprits comprend diffé­rents ordres, selon leur degré de perfection. Dans cette échelle l’avan­cement se fait au mérite, comme il se doit.
En gros, on peut distinguer :
— les parangons de perfection, les purs Esprits, archanges, séra­phins, etc.;
— ceux qui sont au milieu de l’échelle; ils ont le bien en vue, mais de nombreuses épreuves les attendent encore pour s’arracher à l’emprise de la matière, de l’égoïsme, etc. ;
— ceux d’en bas ; les imparfaits, paralysés dans leur avancement par l’ignorance, les passions, le désir du mal.
Une catégorie intermédiaire est celle des Esprits légers ou follets, plus brouillons que méchants ; espiègles et malicieux, ils aiment à mys­tifier et à causer des contrariétés. On parle aussi d’Esprits purs, supé­rieurs, et d’Esprits impurs, inférieurs. La vie d’Esprit comprend 3 états possibles :
— l’état entièrement dégagé de la matière : la réincarnation n’a plus ici de raison d’être. C’est la vie éternelle de félicité dans le sein de Dieu ;
— l’état d’Esprit errant : l’erraticité est la condition de l’Esprit encore en voie de progrès pendant la vie post mortem ;
— l’état d’âme, ou d’Esprit incarné.
Sur les vicissitudes des Esprits depuis leur création il n’est guère néces­saire (ni possible) de s’étendre, mais il faut savoir ceci : « tous sont créés simples et ignorants, ils s’instruisent dans les luttes et les tribu­lations de la vie corporelle».
Les Esprits doivent gagner leur ciel — en acceptant l’épreuve de l’in­carnation.

À quoi s’occupent les Esprits errants ?

Alors qu’elle était plus ou moins paralysée par son enveloppe physique et n’exerçait qu’une influence limitée dans l’homme terrestre, à sa rentrée dans le monde des Esprits l’âme ne tarde pas à retrouver tous ceux qu’elle a connus sur terre. Souvent ceux qu’elle a aimés le plus viennent l’aider à se dégager du corps à l’agonie.
Fait important, après une certaine période de trouble due au choc de la mort, nécessitant l’adaptation au réveil à l’état d’Esprit errant, l’âme se retrouve elle-même : « toutes ses expériences antérieures se retracent à sa mémoire avec le souvenir de tout le bien et de tout le mal qu’elle a fait ». Dès lors, consciente de son degré d’avancement, elle pourra poursuivre ses progrès dans le monde spirite.
À la question : « les Esprits errants sont-ils heureux ou malheureux? » la réponse autorisée a été : « Plus ou moins, selon leurs mérites. Ils souffrent des passions dont ils ont conservé le principe, ou bien ils sont heureux selon qu’ils sont plus ou moins dématérialisés. Dans l’état errant, l’Esprit entrevoit ce qui lui manque pour être heureux ; c’est alors qu’il cherche les moyens d’y atteindre, mais il ne lui est pas toujours permis de se réincarner à son gré et c’est alors une puni­tion . »
On aspire parfois au repos dans l’univers spirite. Il existe, à cet effet, « des mondes particulièrement affectés aux êtres errants, mondes dans lesquels ils peuvent habiter temporairement; sortes de bivouacs, de camps pour se reposer d’une trop longue erraticité, état toujours un peu pénible… ».
Le transit par ces lieux est d’ailleurs avantageux pour ceux qui s’y retrouvent car ils le font dans le but de s’instruire et de pouvoir obtenir la permission de se rendre dans des lieux meilleurs.
La famille des Esprits est très hiérarchisée, selon les mérites ; mais il existe en principe une solidarité entre tous les individus. Les vivants eux-mêmes côtoient sans cesse les Esprits et sont constamment sous leur influence : les bons Esprits cherchent à les aider et à leur inspirer de nobles sentiments, les mauvais se réjouissent des échecs et du spectacle des passions avilissantes.

Une Roue des Renaissances… très chrétienne

Et la réincarnation ?
Elle est inévitable, ne l’oublions pas. Mais les Esprits, qui peuvent si bien jauger le degré de leur avancement, et les causes de leurs entraves, ont la faculté de choisir les épreuves de leur prochaine incarnation. Point capital : on ne saurait mieux prendre en main sa destinée qu’en calculant soi-même les corrections qu’il convient d’apporter à sa trajec­toire pour se remettre dans la bonne direction.
Cela suppose une connaissance étendue de la loi des causes et des effets, mais il faut admettre que les Esprits n’en sont pas dépourvus. En tout état de cause, en cas d’inexpérience de l’Esprit, Dieu décidera pour lui des épreuves à retenir jusqu’à ce qu’il s’éveille à ses devoirs. Certains Esprits, manquant de sens moral, mettraient, paraît-il, une certaine mollesse à se prendre en main et préféreraient des jouissances matérielles, mais Dieu leur fait comprendre leur erreur.
Dans le Livre des Esprits, Allan Kardec fait le point de cette question en ces termes [28] : « La doctrine de la liberté dans le choix de nos existences et des épreuves que nous devons subir cesse de paraître extraordinaire si l’on considère que les Esprits dégagés de la matière apprécient les choses d’une manière différente que nous ne le faisons nous-mêmes. Ils aperçoivent le but, bien autrement sérieux pour eux que les jouissances fugitives du monde ; après chaque exis­tence ils voient le pas qu’ils ont fait et comprennent ce qui leur manque encore en pureté pour l’atteindre : voilà pourquoi ils se soumettent volontairement à toutes les vicissitudes en demandant eux-mêmes celles qui peuvent les faire arriver le plus promptement. »
L’économie de l’état d’Esprit conserve à la disposition de l’être la mémoire de toutes ses vies : il en retire à volonté les éléments dont il a besoin pour réaliser sa situation et préparer des pas en avant. Ce qu’il se rappelle très bien ce sont les faits principaux qui l’aident à s’améliorer. Ce souvenir se perd lorsque l’Esprit s’incarne, mais l’âme conserve le libre arbitre et elle est loin d’être sans ressources : en choisissant son futur destin avant de s’incarner, elle a demandé à des Esprits supérieurs de l’aider dans cette nouvelle tâche ; elle sait que l’Esprit qui lui sera donné pour guide dans cette incarnation « cherchera à lui faire réparer ses fautes en lui donnant une espèce d’intuition de celles qu’elle a commises ». Cet Esprit protecteur, attaché à l’individu depuis sa naissance jusqu’à sa mort, est une sorte d’ange gardien qui a accepté la mission d’accompagner l’être dans ses tribulations .
« Chaque ange gardien a son protégé sur lequel il veille, comme un père veille sur son enfant, il est heureux quand il le voit dans le bon chemin; il gémit quand ses conseils sont méconnus.
Ne craignez pas de nous fatiguer de vos questions ; soyez au contraire tou­jours en rapport avec nous : vous serez plus forts et plus heureux … »
Ainsi parlent les Esprits conjugués de Saint Louis et de saint Augustin. Tout est donc aménagé par la Providence divine pour que l’incarnation se solde par un bilan positif.
Pour l’Esprit, la descente dans un corps n’est pas un processus agréable. Elle est précédée d’une sorte d’accablement, de dégoût, voire d’épou­vante. Un grand disciple d’Allan Kardec, Léon Denis (1846-1926) écrit, dans son livre Après la Mort : « Quand l’heure de se réincarner est venue, l’esprit se sent entraîné par une force irrésistible par une mystérieuse affinité vers le milieu qui lui convient. C’est là une heure d’angoisse plus redoutable que celle de la mort [32]… »
Pour l’Esprit, il fait meilleur être mort que vivant, si l’on peut s’expri­mer ainsi.
On ne peut s’étendre sur le processus même de l’incarnation. D’après Léon Denis, les molécules matérielles (qui formeront le corps) s’assi­milent au périsprit qui lui-même « se réduit, se condense, s’alourdit progressivement jusqu’à ce que par une adjonction suffisante de matière, il constitue une enveloppe charnelle [33]… ». Finalement, le corps phy­sique, moulé sur le périsprit reflète les qualités et les défauts du moule : dans la plupart des cas il n’est « qu’une laide et grossière copie du périsprit ».
Dans le déroulement des choses, l’union de l’âme et du corps com­mence au moment de la conception et, dès cet instant, le trouble com­mence à saisir l’Esprit qui perd progressivement conscience du passé. Une fois incarné, il devra donc apprendre à se servir de ses nouveaux instruments.

Des précisions supplémentaires

Notons encore quelques détails importants sur la réincarnation.
D’abord, le pèlerinage de l’Esprit ne connaît jamais de rétrogradation. Et, bien entendu, il n’y a jamais de retour dans un corps animal : « le fleuve ne remonte pas à sa source ».
« Du moment que le principe intelligent atteint le degré nécessaire pour être Esprit et entrer dans la période de l’humanité, il n’a plus de rap­port avec son état primitif et n’est pas plus l’âme des bêtes que l’arbre n’est le pépin [34]. »
L’intervalle qui s’écoule entre deux incarnations est très variable : de quelques heures à quelques milliers de siècles. Le libre arbitre ne per­dant jamais ses droits, l’Esprit peut demander à prolonger son séjour pour suivre des études qui ne peuvent se faire avec fruit qu’à l’état d’Esprit. Il peut également souhaiter rapprocher le moment de l’incar­nation pour hâter son progrès ; inversement on trouve de ces Esprits qui reculent devant l’épreuve. Même outre-tombe, il y a des lâches et des indifférents. Leur expiation vient tôt ou tard . Tout est possible mais rien n’est gratuit.
C’est ainsi que, de vie en vie, « l’avoir intellectuel et moral de l’Esprit, loin de se perdre, se capitalise et s’accroît avec ses existences. De là les aptitudes extraordinaires qu’apportent en naissant certains êtres pré­coces, particulièrement doués ».
« L’élévation des sentiments, la pureté de la vie, les élans vers le bien et l’idéal, les épreuves et les souffrances patiemment endurées, affinent de plus en plus le périsprit, en étendent, en multiplient les vibrations. Comme une action chimique ils en consument les particules grossières et ne laissent subsister que les plus subtiles. » Ainsi s’exprime Léon Denis sur le rôle du périsprit, ou corps spirituel. Forme préexistante et survivante de l’être, substratum de l’enveloppe charnelle, ce corps fluidique n’est donc pas immuable ; « il s’épure et s’ennoblit avec l’âme… devient de plus en plus diaphane et brillant pour resplendir un jour de cette lumière éclatante dont parlent les Bibles antiques et les témoignages de l’histoire touchant certaines apparitions . » Gardons-nous donc des appétits matériels et des passions vulgaires qui ne font qu’épaissir le périsprit.
Quelles que soient les descriptions « techniques » des progrès de l’indi­vidu, l’usage du libre arbitre laissé aux Esprits, pendant la vie comme après la mort, reste l’une des clefs de voûte du système. C’est lui qui permet l’évolution de l’âme : incarnée ou non, elle demeure maîtresse de sa destinée. Et l’entraide est un élément important de l’avancement de tous.
Dans cette perspective, les Esprits sont à envisager comme des ouvriers de Dieu qui se perfectionnent à leur tâche, en se qualifiant progressive­ment pour remplir des postes de plus en plus sublimes, dans le grand Atelier divin de la Création.

Les avatars du spiritisme

Le spiritisme à l’épreuve du temps
Allan Kardec a écrit de nombreux livres ainsi que maints articles dans la Revue spirite, créée par lui en 1858. Il s’y est efforcé de répandre la doctrine spirite, et de démontrer que la morale chrétienne s’appuie sur des faits « scientifiques » prouvés par les Esprits. On n’avait plus à croire aveuglément : tout s’expliquait par les messages de l’au-delà.
Il ne faudrait cependant pas croire que la doctrine kardéciste a établi une fois pour toutes le dogme de la vérité spirite : « Résultat combiné des connaissances de deux mondes, de deux huma­nités se pénétrant l’une l’autre mais qui sont toutes deux imparfaites et toutes deux en marche vers la vérité et vers l’inconnu, la doctrine des Esprits se transforme sans cesse par le travail et le progrès et, quoique supérieure à tous les systèmes, à toutes les philosophies du passé, reste ouverte aux rectifications, aux éclaircissements de l’avenir » Les rectifications annoncées ici par Léon Denis sont parfois de taille, on va le voir, mais il faut les accueillir avec la plus grande prudence. En effet, les Esprits qui communiquent avec la terre sont, comme on l’a vu, de classe très variable. Certains sont l’Esprit de Vérité lui-même, d’autres sont de médiocres ignorants. Il y a donc lieu de filtrer sévèrement les informations de l’au-delà.
Il paraît que c’est tâche facile : on ne peut se tromper sur le ton du dis­cours. On juge l’arbre à ses fruits. Ce qui est rassurant, car s’il fallait prendre pour argent comptant l’énorme masse des messages de l’au-delà dont le contenu est d’une affligeante banalité, on ne construirait pas une philosophie bien édifiante de l’existence.
Voulez-vous un exemple ? Branchons-nous un instant sur une conversa­tion (enregistrée sur magnétophone) tenue avec un Esprit du nom de Rose par l’intermédiaire d’un célèbre médium doué d’un grand pou­voir — testé scientifiquement nous assure-t-on.
« — Que portez-vous en ce moment Rose ?
« — Je ne sais pas si ça veut dire quelque chose pour vous, mais je porte une très belle robe blanche avec une bordure dans le bas. Des manches longues et très amples et une espèce de ceinture d’or qui ressemble à de la corde tressée, autour de la taille.
« — Quel est le tissu?
« — Je crois que le tissu le plus ressemblant serait la soie. Et j’ai les cheveux très longs.
« — Vous n’avez pas de problèmes pour faire votre toilette?
« — Non. Vous pouvez aller vous baigner. L’eau vous salit pas (sic), car il n’y a ni poussière, ni boue, ni saleté ici… »
Ailleurs, vous avez la chance d’attraper Oscar Wilde sur la ligne télé­phonique astrale, ou l’archevêque de Cantorbéry. Ils vont bien, merci.
Ce n’est pas ici le lieu de discuter de l’authenticité de ces messages. D’ailleurs, en écoutant ces étranges voix d’outre-tombe, on ne saura jamais si on n’a pas été victime de quelque Esprit follet venu se dis­traire avec les vivants.
Une remarque s’impose cependant : il n’est pas sûr qu’en triant les infor­mations fournies par les Esprits depuis plus de cent ans, en prenant soin de ne retenir que les messages marqués d’une grande élévation, on arri­verait à reconstituer le système de Kardec, élaboré avec un recul bien moindre dans le temps.
En particulier, la question de la réincarnation paraît avoir connu un déclin considérable, même en France où elle était en faveur chez les Esprits. On dirait même qu’on n’en parle plus

Une limitation des re-naissances

Les années passant, on a l’impression que certains Esprits se sont avisés du fait que l’évolution humaine pouvait très bien se pour­suivre uniquement dans l’au-delà par les efforts individuels, et avec l’aide de guides supérieurs instruisant leurs frères moins avancés. Puisque les Esprits peuvent penser, exercer leur libre arbitre, se rendre à leur choix en tous lieux où ils ont la faculté d’apprendre et de s’élever, à quoi bon revenir dans notre vallée de larmes ? Par des ascensions ininterrompues, marquées par des transitions qui seraient autant de métamorphoses du périsprit, passant ainsi d’une qualité psychique, infé­rieure, à un état spirituel glorieux, l’Esprit pourrait bien se hisser jusqu’à Dieu, avec son aide, sans jamais reprendre de corps phy­sique.
Belle perspective, qui éliminerait le dogme un peu pénible (et peu ortho­doxe) de la réincarnation obligatoire, et aurait l’avantage de rapprocher encore le spiritisme de la foi chrétienne : Dieu n’y perdrait rien, et les hommes, rassurés par ce séduisant programme, ne devraient pas man­quer d’accepter l’avis des grands Esprits.
En réalité, l’élite des Esprits anglo-saxons avait toujours opté pour une pareille doctrine.
En France, depuis le début de ce siècle, une certaine publicité a été faite aux enseignements d’Esprits partisans d’une théorie un peu intermé­diaire, admettant une réincarnation restreinte. Voyons de quoi il s’agit.
Il faut dire d’abord que ces Esprits consultés montrent quelquefois une certaine réticence à parler de ce sujet, pour des raisons parfois obscures. Par exemple, d’après les communications spirites reçues de son fils Pierre, pendant plus de 20 ans par Mme Monnier (et publiées en 7 volumes), nous apprenons que « cette question de la réincarnation soulève des problèmes très troublants pour les intelligences ter­restres » . Ce qui explique que l’Esprit évite le plus souvent d’en parler. Une autre voix d’outre-tombe, dans une série de dialogues avec un vivant (publiés par Paul Misraki) oppose une fin de non-recevoir à la question d’un retour possible sur terre d’un garçon suicidé : « Réponse non autorisée . » Sujet tabou. Un autre désincarné, souvent cité dans les ouvrages spirites, Roland de Jouvenel, avait simplement répondu : « Je ne m’en soucie guère. » La réincarnation a cessé de passionner les habitants de l’au-delà.
En fait, la (nouvelle) réalité est la suivante : le retour à la vie terrestre est un phénomène bien moins fréquent qu’on ne l’imaginait et n’inquiète guère les âmes évoluées. Tel est l’avis de Pierre Monnier, le jeune offi­cier tombé au champ d’honneur en 1915. Il élucide ainsi sa pen­sée : « Qu’il est difficile de vous faire pénétrer dans ces hauteurs spirituelles ! C’est à ce moment (il s’agit du Jugement personnel) où l’âme se voit soudain dans sa honteuse nudité, que Dieu consent à son retour sur la terre ; ce que vous appelez la réincarnation. Effectivement, la réincar­nation se produit parfois, mais bien moins fréquemment que ne le croient certains psychistes ; c’est en général par humilité, par repentir, par pénitence, que l’âme dont les voiles trompeurs viennent d’être déchirés à ses regards consternés, demande à recommencer l’œuvre charnelle, afin de prouver son désir sincère de progrès et sa douleur d’avoir été jugée indigne . »
Ainsi, ne nous y trompons pas, la réincarnation existe bien, mais c’est un fait rarissime — un problème de cas particuliers, selon Pierre Mon­nier. La réincarnation est à conseiller pour ceux qui ont complètement raté leur existence terrestre : on leur permet alors — par exception — un nouvel essai, sans le leur imposer.
Au fond, pour tous ces Esprits chrétiens qui parlent aux vivants, la destinée de l’âme ne se présente pas sous le même jour qu’en Orient où chacun doit compter sur son mérite pour s’arracher aux chaînes du karma : en Occident, la situation est finalement bien plus avantageuse. Comme le remarque Paul Misraki, « le salut, ici est à la fois individuel et collectif, du fait de la Communion des Saints : la grâce peut être obtenue non seulement par l’accumulation de mérites personnels, mais aussi par la surabondance des mérites acquis par d’autres, les meilleurs ». De plus, l’homme peut compter, bien entendu, sur la rédemp­tion du Christ si sa conduite et sa foi l’en rendent digne — sans parler de l’intercession de la Vierge en faveur de ceux qui l’en prient .
Y aurait-il un ciel particulier pour chaque religion, avec ou sans réincar­nation selon la latitude et le climat ?

Allan Kardec toujours vivant

À la vérité, même si, en France, la réincarnation stricte « à la Kardec » a régressé pour laisser place à une perspective beaucoup plus restreinte, sous l’action conjuguée d’Esprits très croyants, bien dans la ligne ortho­doxe de l’Église et aussi — disons-le — grâce aux écrits de certains avocats chaleureux de la nouvelle thèse, il reste encore dans le monde beaucoup de fidèles qui s’en tiennent au système primitif.
Le Brésil moderne est un bastion de kardécisme. Ian Stevenson, qui a mené des enquêtes dans ce pays, précise que si 5 % au moins de la population se déclare ouvertement spirite, il y a lieu d’ajouter un supplé­ment non négligeable de 25 %, formé de gens qui sont à la fois catho­liques et spirites. Cela finit par représenter un nombre considérable de personnes attachées au spiritisme : 20 25 millions. Et cette «foi » est très active dans le monde hispano-américain. À un Congrès organisé au Brésil en 1977, par la Fédération Spirite Internationale, on a pu remarquer de nombreuses délégations d’Argentine et du Chili, avec des représentants de presque tous les pays d’Amérique du Sud et du Mexique. Un prochain Congrès y était prévu pour 1981.
On a ainsi sous les yeux l’exemple presque unique d’un pays où une fraction assez appréciable de la population blanche croit à la réincar­nation; aussi, dans certaines familles au Brésil, n’est-on pas surpris d’entendre les enfants évoquer une vie antérieure, comme l’a constaté Stevenson .
Le système spirite d’Allah Kardec est donc toujours bien vivant : ne serait-ce qu’à ce titre, il méritait d’être examiné avec un certain soin.
Au Brésil, bien des croyants ont su faire la synthèse entre deux Évan­giles séparés dans le temps par près de deux millénaires.

L’au-delà (presque) à la portée de tous

Un système d’un réalisme saisissant
Ainsi, le spiritisme dévoile la face cachée de la mort. Plus de mystères, tout s’éclaircit singulièrement. Fini le recours aux finesses de la méta­physique ; et les meilleurs docteurs en théologie sont confondus par la simplicité de la réalité ; le corps glorieux des Élus n’est que leur périsprit, raffiné au dernier degré, et la Résurrection des Morts s’analyse par ces mots limpides : Réincarnation sur la terre. Comme on s’en doute aussi, Jésus n’a pas eu de peine à matérialiser son périsprit devant les disciples.
Tout est simple en effet et point n’est besoin de faire de grands efforts d’abstraction pour comprendre la nature et la vie de l’Esprit : dans l’au-delà, l’homme continue d’être ce qu’il était sur terre, avec, en plus, une plus grande liberté d’action, une vue plus pénétrante, et toutes sortes d’autres améliorations non négligeables — comme l’affranchissement de la nécessité de travailler et de se livrer aux mille besognes fasti­dieuses de l’existence terrestre. Les messages spirites sont pleins d’allé­chantes descriptions qui donneraient envie de passer au plus tôt « dans le monde meilleur », si le suicide n’était dénoncé comme l’un des plus grands crimes.
Les descriptions de l’au-delà sont d’un réalisme saisissant : le monde des morts n’est séparé de celui des vivants que par une fine pellicule que l’on traverse aisément par l’imagination. Les Esprits y sont toujours reconnaissables à leurs traits, qui n’ont pas changé depuis qu’ils nous ont quittés. Des années après leur décès, les morts manifestent leur présence dans les séances spirites : dans les cas de matérialisation, ce n’est pas un triangle de feu, ou un pentagramme lumineux — symbole occulte de l’homme — qui signale aux vivants la présence d’une entité spirituelle, mais une image ressemblant fort à la photo du disparu. Voir à ce sujet les documents photographiques pris au cours de ces séances et publiés dans divers livres spécialisés . Les images ectoplasmiques apparaissent avec netteté : on reconnaît les visages familiers de sir Arthur Conan Doyle, W. E. Gladstone — équipé de son monocle ! — et de la reine Astrid, inclinant — comme sur les photos que nous avons connues — son beau visage, illuminé d’une grâce souveraine.
L’Esprit n’a pas de sexe, nous enseigne Allan Kardec, c’est-à-dire qu’il se réincarnera aussi bien comme homme que comme femme, selon les besoins de son progrès. Il n’empêche que, là-haut, son périsprit conserve le reflet fidèle de sa personnalité terrestre : homme ou femme, avec son nom — Roger, Alain, Roland, Marie… — et ses caractéristiques. Et quand nous rejoindrons nos chers disparus, nous nous reconnaîtrons mutuellement, comme nous le faisions sur terre — et nous renouerons tous les liens d’amour du passé. Pierre Monnier a certifié à sa mère, attentive à ses messages : « Quand nous nous retrouverons ici, ce sera bien ton Pierre qui tombera dans tes bras… » Donc, pas de doutes, même après les nécessaires progrès accomplis outre-tombe et l’épuration des côtés grossiers de notre personnage, nous resterons ce même personnage, ce même Moi, avec ses particularités de caractère — tout ce qui le singularise dans la grande famille des êtres humains.
Le modèle spirite de la réincarnation est ainsi l’un des plus person­nalisés [49] qui soient. Et le dialogue espéré avec Dieu est aussi un dialogue personnel — celui qui s’échange entre l’Amant et l’Aimée, selon le langage poétique des mystiques. Comme nous le verrons, ce modèle s’oppose radicalement aux explications des philosophies orien­tales sur le thème de la réincarnation.

Le spiritisme à l’épreuve Des critiques faciles

Kardec avait été prévenu : « Ne te laisse pas décourager par la cri­tique… »
Celle-ci est venue, un peu de tous les côtés. Dans l’Erreur spirite publiée en 1923, René Guénon a taillé en pièces le kardécisme. Dans plus de 400 pages de réquisitoire, il dénonce le moralisme primaire des apôtres du spiritisme (qu’il accuse d’avoir emprunté leurs idées de progrès aux socialistes de 1848) et condamne le réalisme matéria­liste de leurs descriptions fantaisistes de l’au-delà et des Esprits, tout en se réfugiant lui-même sur les hauteurs d’une métaphysique très personnelle (Guénon est sûr de sa vérité) en utilisant une logique implacable — dont nul n’est d’ailleurs obligé d’accepter les prémisses, ni les conclusions .
Vouloir démontrer par a + b l’impossibilité de la réincarnation est aussi vain que prouver l’existence de Dieu par la même méthode. Sans s’en rendre compte, Guénon donne ici une belle illustration de l’impuissance de la logique en ces domaines. Nous y reviendrons au chapitre VII. Notons simplement qu’en présentant le modèle spirite de la réincar­nation notre propos n’était pas d’examiner sa solidité mais de témoigner d’une réalité objective. Il y a des hommes et des femmes qui s’en ins­pirent tous les jours, de même qu’il y a des primitifs qui règlent leur vie sur leurs propres croyances.
Dans l’histoire de l’Occident, le spiritisme a répondu à un besoin fondamental des hommes : celui de prouver expérimentalement la survivance et d’évacuer la mort en démontrant, une bonne fois, qu’elle n’est qu’un passage.
Tous ces pères et ces mères inconsolables, qui ont désespérément cherché à reprendre contact avec un enfant arraché à leur affection par une fin absurde, n’auraient pas adhéré si volontiers au spiritisme si leurs notions de la vie avaient été ancrées dans une philosophie plus solidement branchée sur le réel. Et même, de nos jours, il est à craindre que les belles arabesques métaphysiques d’intellectuels reclus dans leur tour d’ivoire ne parviennent pas encore à soulager leur douleur.

Un modèle dégénéré de croyance populaire

Qu’arrive-t-il si on dépouille le système spirite de toutes ses intentions philosophiques, en particulier du dogme central du libre arbitre que l’on concède aux Esprits, avec la conscience morale qui les porte sans cesse à travailler à leurs progrès ?
On aboutit à un modèle dégénéré qui a perdu tout titre de noblesse et ressemble fort à la croyance populaire de bien des Occidentaux qui adhèrent à la réincarnation.
En effet, pour trop de gens, les choses paraissent fort simples : après la mort, l’âme va « quelque part » — peut-être voyager dans l’espace astral, ou se détendre chez saint Pierre ? — et, après un certain temps passé à on ne sait quelle occupation, elle va renaître dans le corps d’un bébé.
Interprétation encore très réaliste d’un au-delà calqué sur la vie terrestre. Parfois, les livres de vulgarisation sur la mort apportent quelques compléments à ce tableau très fruste : les âmes ne confient-elles pas par le canal des médiums qu’elles sont bien là où elles sont, et qu’elles coulent une existence somme toute enviable ? De là, on imagine sans peine qu’au signal donné elles reviennent parmi nous, ces âmes, pour retourner au labeur terrestre.
On n’a aucune idée du temps qui peut s’écouler entre la mort et la renaissance : on est prêt à accepter n’importe quel nombre d’années, sans toutefois dépasser un siècle ou deux. Cent ans c’est beaucoup ! En bref, la vie se partage en une période d’activité incarnée — avec les tracas et la routine que l’on sait — et une période de grandes vacances, où « on est bien ». Et on reprend le collier après les vacances. On peut bien ajouter quelques détails ici ou là, avec éventuellement une note mystique ou sentimentale, mais, dans le fond, le schéma reste inchangé : c’est toujours le même « je », la même petite personne qui passe alternativement des coulisses de la mort à la scène de l’existence, et de la scène aux coulisses. Et ne croyons pas que ce modèle simpliste de réincarnation se rencontre seulement en Occident : c’est aussi celui qu’adoptent en Orient bien des gens ignorants des subtilités de leurs philosophies ancestrales.
Il faut dire que, dans nos pays, nous n’avons pas été habitués à une analyse très poussée de l’âme humaine.
Ne soyons donc pas étonnés si les hasards de la vie nous font ren­contrer un jour l’un de nos contemporains affirmant d’une voix sûre : « Je suis Berlioz réincarné. » Ces choses arrivent. Je puis en témoi­gner.

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1 Après deux millénaires de progrès de cette sorte, les hommes les plus savants de notre civili­sation se tournent maintenant vers l’Orient en se demandant si les vieux Sages de l’Inde ou de la Chine, — qu’on avait pu taxer un moment d’inutiles rêveurs — n’ont pas ouvert des voies vers des connaissances essentielles de la structure de notre univers et de notre être. Voir par exemple, le livre de Fritjof Capra : Le Tao de la Physique (Tchou éd).
2 Rites de la Mort, ouvrage composé par une équipe de spécialistes, à l’occasion de la remarquable exposition organisée sur ce sujet au Musée de l’Homme, en 1979.
3 Il n’est pas rare, dans les pays du bassin méditerranéen, de voir se transmettre le prénom du père au fils aîné de la famille : devrait-on voir là un reflet de la croyance « primitive » au trans­fert de la puissance de l’ancêtre à ses successeurs ?
4 Voir Reincarnation : The Phoenix Fire Mystery, op. cit., p. 189.
5 Après tout, plus d’un père de famille occidental s’enorgueillit d’incarner les qualités (et parfois les grands défauts) de tel ou tel ancêtre, et espère bien « survivre » dans une progéniture qui lui doit la vie et qu’il cherche à modeler à sa propre image.
6 Il y a d’ailleurs une hiérarchie sociale dans le monde de la mort, comme sur terre : généralement les grands héros, les fondateurs de la tribu, les notables, sont assurés de la pérennité, tandis que les personnages moins remarquables sont menacés d’extinction. Qu’on oublie leur nom et c’en est fait d’eux. D’où le soin qu’on doit apporter à garder leur mémoire.
7 Rites de la Mort, op. cit., article de B. Juillerat : De la vie à la survie chez les Iafar (West Sepik Province), pp. 85 et sq.
8 Knowing the African, Éd. Lutterworth, Londres, 1947.
9 Voir l’article de P. G. Bowen « The Ancient Wisdom in Africa » dans la revue The Theosophist, Madras, août 1927.
10 Le personnage qui a fourni à Bowen ces indications lui a aussi révélé, plus tard, l’existence d’une sorte de société secrète appelée dans l’ancienne langue bantoue Bonabakulu abase-Khemu, ce qui se traduirait par « Confrérie des Supérieurs d’Égypte ». Quelle que soit la portée de ces informations, elles donnent du poids à l’hypothèse d’une tradition initiatique spirituelle, encore vivante chez certains Africains, héritiers de civilisations très anciennes.
11 Voir Reincarnation : The Phoenix Fire Mystery, p. 193.
12 I. Stevenson, Twenty Cases suggestive of Reincarnation, pp. 191 et sq.
13 I. Stevenson, op. cit., p. 197.
14 Rites de la Mort, op. cit., p. 3.
15 Rites de la Mort, op. cit., p. 3.
16 Parfois, comme chez les anciens Chinois, ils rôdent dans la maison familiale et attendent près du lit conjugal l’heure de la conception pour revenir.
17 Ibid., p. 89.
18 Voir par exemple, chez Homère, la scène magique d’évocation des morts faite par Ulysse (Odyssée, chant XI) ; le sang d’un bélier noir attire les défunts ; s’ils en boivent ils deviennent capables de parler. C’est ainsi que l’âme de Tirésias, galvanisée par le sang, peut révéler à Ulysse le sort qui l’attend.
19 On notera qu’en dehors de l’Esprit de Vérité, que l’on veut croire universel, tous ces augustes patrons sont des Occidentaux désincarnés.
20 Le Livre des Esprits, édition 1972, p. 83.
21 Ibid., p. 81.
22 Ibid., p. ix et sq.
23 Ibid., p. x.
24 Ibid., p. 63.
25 Ibid., p. xi.
26 Ibid., pp. 120-121.
27 Ibid., p. 121.
28 Ibid., p. 141.
29 Ibid., pp. 229-230.
30 Ibid., pp. 231-232.
31 Après la Mort. Exposé de la doctrine des Esprits (Solution scientifique et rationnelle des problèmes de la vie et de la mort. Nature et destinée de l’être humain. Les vies successives), Dervy-Livres, Paris, 1977.
32 Ibid., pp. 328-329.
33 Ibid., p. 329.
34 Le Livre des Esprits, op. cit., p. 278.
35 Ibid., pp. 118-119.
36 Ibid., p. 163.
37 Après la Mort, op. cit., pp. 232-233.
38 Après la Mort, op. cit., pp. 232-233.
39 Citons par exemple, Le Livre des Médiums, L’Évangile selon le Spiritisme, Le Ciel et l’Enfer ou la Justice divine selon le Spiritisme.
40 Après la Mort, op. cit., p. 225.
41 Voir La Mort ouvre sur la Vie, Neville Randall, Éditions J’ai Lu, 1978, p. 129.
42 Voir L’expérience de l’après-vie de Paul Misraki, Robert Laffont, Paris, 1974, p. 69.
43 Ibid., p. 186.
44 Ibid., pp. 68-69.
45 Ibid., p. 70.
46 Twenty cases suggestive of Reincarnation, op. cit., p. 159.
47 Fait intéressant également noté par Stevenson : les familles brésiliennes qui sont convaincues de la réincarnation accueillent favorablement les récits de vie antérieure de leur progéniture, alors qu’en Inde et en Birmanie ces « souvenirs » sont considérés comme de mauvais augure : c’est la promesse pour le jeune réincarné d’un décès prématuré. Aussi ces enfants prodiges d’un genre spécial sont-ils parfois contraints au silence par des menaces et des punitions corporelles.
48 Par exemple : Beyond Life’s curtain. B. J. F. Laubscher, Éd. Neville Spearman (Jersey), 1967.
49 La survivance de la personnalité de l’incarnation antérieure qui, prétend-on, s’est conservée pendant toute la période post mortem, est parfois telle que dans une nouvelle naissance les pro­blèmes non résolus dans la précédente vie continuent de faire pression sur l’âme incarnée. Au Brésil, certains psychologues-spirites font alors appel à des techniques de régression de mémoire pour mettre au jour la nature du contentieux laissé non réglé, et aider le patient à s’affranchir de son problème.
50 Dernière parution : Éditions traditionnelles, Paris, 1977.
51 Initié successivement à diverses sociétés secrètes, Guénon garde pour lui les sources de son savoir. On n’a qu’à le croire sur parole. Et pour certains arguments, il fait le mystérieux : le public ne comprendrait pas. Méthodes un peu « terroristes », pour reprendre le mot de Robert Amadou (Les Cahiers de l’Homme-Esprit. 3.1973). Mais, pour un spécialiste, beaucoup de ses « preuves » contre le spiritisme viennent en droite ligne (ou par « occultistes » interposés)… de la Théosophie blavatskienne (que Guénon avait éreintée peu avant). L’antériorité est manifeste. Il est vrai que Guénon a une façon parfois très spéciale d’écrire l’histoire.

Siémons Jean-Louis

Posté le : 08/07/2015 22:29
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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