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Georges Bernard Shaw
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Le 26 juillet 1856 naît George Bernard Shaw

à Dublin, mort à 94 ans, le 2 Novembre 1950 à Ayot St Lawrence, Hertfordshire Royaume-Uni, écrivain, critique musical et dramaturge, scénariste irlandais, essayiste, scénariste, et auteur célèbre de pièces de théâtre. Irlandais acerbe et provocateur, pacifiste et anticonformiste, il obtient le prix Nobel de littérature en 1925.Son Œuvre principale est Pygmalion en paru 1912. La vérité acquise, les tabous, le confort intellectuel et moral, Shaw ne prise guère cela. The Man of Destiny, Saint Joan ou Caesar and Cleopatra moquent le nationalisme anglais, et, quand W. Yeats lui demande une pièce patriotique pour l'Irish Literary Theatre, Shaw donne John Bull's Other Island, tentative de démystification du romantisme de l'Irlande. Il choque, se déclarant volontiers partisan de l'élimination des gens pour que la terre devienne plus vivable. Il sympathise avec l'Allemagne de la Première Guerre mondiale, Common Sense about the War, mais s'en prend aux politiciens et aux dictateurs qui troublent la paix Geneva. Ennemi de la bardolatry, il sape même les bases de ce monument sacré et intouchable de la littérature anglaise, Shakspere, comme il le nomme. Et, pour graver un dernier trait à son image de marque, il lègue le plus gros de son énorme fortune à une œuvre chimérique, qui recherche un Proposed British Alphabet, pour tous les pays de langue anglaise, en au moins quarante lettres.

En bref

crivain irlandais, la personnalité de Shaw, son extraordinaire vitalité, ses écrits politiques, sociaux et philosophiques, surtout son éblouissant théâtre d'idées dominent la scène littéraire anglaise de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Tour à tour romancier, critique littéraire, musical, dramatique, vulgarisateur des idées socialistes, brillant causeur, pamphlétaire paradoxal, réformateur impénitent et surtout auteur dramatique de tout premier plan, il s'imposera à la société anglaise de son temps, à la fois divertie par son humour et son génie comique et irritée par ses prises de position politiques, son didactisme de prophète ou ses extravagances. Le masque parfois excentrique ou sarcastique de G. B. S. ses initiales sont célèbres de bonne heure dans sa carrière cache un homme généreux, secret, d'une grande intelligence, dont la vie est une lutte pour la vérité et contre les conventions, pour la justice sociale et contre tous les abus. L'auteur dramatique compte parmi les plus illustres du théâtre anglais.
"J'aime un état de perpétuel devenir, avec un but devant et non derrière… " à Ellen Terry, 28 août 1896
Artiste et calculateur, bohème et avare. Méfiant jusqu'au cynisme. Pourtant toujours disponible, jamais las de prêter sa plume à toutes sortes de causes, de la vivisection au minimum income. Soutenu par une rare ténacité et une impérieuse volonté de vaincre. Donnant à quatre-vingt-douze ans une pièce pleine de chaleur, de sympathie pour la vie. Acharné travailleur, lucide critique de l'art d'écrire et aussi de penser. Ainsi apparaît Bernard Shaw, tel que le révèle sa vie, longtemps difficile, et tel que nous le montre son œuvre entière, son énorme correspondance et ses morceaux plus singulièrement autobiographiques, comme Sixteen Self Sketches ou ses Préfaces à The Irrational Knot ou à Three Plays for Puritans par exemple. Certaines caractéristiques de son tempérament, il les doit peut-être à une enfance sans véritable affection dans un ménage mal assorti, à des études trop rapides et aux difficultés de gagner sa vie en attendant de percer. D'un passage en météore à la Wesleyan Connexional School, à la Central Model Boys' School et à la Dublin English Scientific and Commercial Day School, il garde une aversion profonde pour écoles et universités qui stéréotypent l'esprit. Autodidacte acharné, hantant la Dublin National Gallery, le Royal Theatre, puis, à Londres, le British Museum, familier des grands musiciens, il fréquente aussi assidûment réunions et meetings politiques et travaille successivement comme clerc à la Charles Uniacke Townshend 1871, comme caissier dans une agence foncière jusqu'en 1876 et enfin à la Edison Telephone Company de 1879 à 1880. Ses premières armes dans les lettres, il les fait en qualité de critique musical, littéraire, artistique et théâtral, et, grâce à sa verve étincelante alliée à ses qualités naturelles de fantaisie et à un jugement sain, il y réussit bien mieux que dans son expérience romanesque. En 1885, en collaboration avec William Archer 1856-1924, Shaw écrit une pièce qu'il reprendra seul en 1892, Widowers' Houses. On trouve là, avant l'heure, la totalité du programme qu'il fixe à R. Golding Bright dans sa lettre du 2 décembre 1894, où on peut lire également : Faites de l'efficacité votre unique but pour les quinze prochaines années …. Enfin … ne prenez jamais l'avis de personne. » Ainsi agit toute sa vie cet original, époux de la millionnaire irlandaise Charlotte Payne-Townshend 1898, amant plus ou moins platonique d'une foule de dames, dont deux célèbres actrices, Ellen Terry et Mrs Patrick Campbell, vestryman et membre du borough council de Saint Pancrace 1897-1903. Ce personnage compte Einstein, Tagore, Staline, William Morris, Gandhi, T. E. Lawrence parmi ses connaissances ou amis et H. G. Wells ou sir Henry Irving au rang de ses ennemis intimes ; il amasse une fortune énorme avec sa plume, entreprend un tour du monde à soixante-douze ans, pourvoie allègrement de pièces le Malvern Festival, depuis sa fondation en 1929, et de ses oracles le monde entier ; prix Nobel de littérature en 1925, il assistera à la fondation de la Shaw Society 1941 et verra le cinéma s'emparer avec succès de ses pièces, comme le Pygmalion en 1938 devenu en 1964 My Fair Lady. Certes Shaw est d'une nature vraiment exceptionnelle.
"J'aime partir en guerre contre les gens installés ; les attaquer ; les secouer ; tâter leur courage. Abattre leurs châteaux de sable pour leur en faire construire en pierres …. Un homme ne vous dit jamais rien jusqu'à ce que vous le contredisiez …"

Sa vie

Né à Dublin dans une petite famille de la noblesse protestante le 26 juillet 1856, George Bernard Shaw acquiert une culture littéraire et musicale étendue. À l'âge de vingt ans, il rejoint à Londres sa mère, séparée de son père alcoolique, et s'intéresse à l'économie politique et au socialisme. La lecture de Karl Marx est pour lui une révélation. À côté de son activité de militant politique, il devient critique d'art et de musique, puis critique dramatique et écrit de nombreux essais.
En 1882, il adhère au socialisme. Il est également intéressé par le programme eugénique de Francis Galton de 1883. En 1884, lors de l'exposition de Santé internationale de Londres, il visite le stand du Laboratoire anthropométrique de Galton. Il adhère à la Société eugénique dès 1890. Son eugénisme est de type positif mais rejette les idées hégémoniques de Francis Galton et des autres conservateurs. Le socialisme eugénique de Shaw peut en fait se résumer à deux mesures jugées par lui essentielles : la suppression de la propriété privée et la disjonction radicale du mariage et de la reproduction.
Après avoir tenté en vain de publier cinq romans, George Bernard Shaw s'intéresse à partir de 1892 au théâtre pour lequel il écrit plus de cinquante pièces. Il développe alors un style où sa verve humoristique, mieux mise en valeur, fait de lui un maître incontesté du théâtre anglophone. Dans ses premières pièces, très engagées mais peu jouées, George Bernard Shaw s'attaque aux abus sociaux. La pièce Le Héros et le Soldat, produite en 1894 aux États-Unis, marque le début de sa notoriété internationale.
George Bernard Shaw fréquente la Fabian Society, où il rencontre Charlotte Payne Townshend qu'il épouse en 1898. Atteint de maladie et de surmenage, il réduit son activité politique. Ses succès et son mariage, la même année, mettent fin à sa vie de bohème. Sans jamais cesser de s'intéresser à la politique et aux questions sociales, il se consacre désormais entièrement à ses œuvres, pièces à thèse, où il tourne en ridicule le conformisme social. Son talent et sa renommée sont récompensés par le prix Nobel de littérature en 1925. Il remporte en 1939 un Oscar pour le scénario adapté de sa pièce Pygmalion au cinéma, mais il n'aurait jamais beaucoup estimé cet honneur : on raconte que, chez lui, il se servait de la statuette pour bloquer les portes.

Resté très actif tout au long de sa vie, il meurt des suites d'une chute à l'âge de 94 ans.

Notes sur son œuvre et ses idées

Le comique de ses pièces va de pair avec la rigueur logique des idées qu'il développe. Ses préfaces parfois volumineuses sont de véritables essais où il développe ses thèmes favoris art, pacifisme, idées politiques, conceptions philosophiques et religieuses et propose des solutions pour remédier aux maux qu'il dénonce dans ses pièces. Son œuvre est celle d'un révolutionnaire et d'un réformateur visant à détruire le capitalisme pour lui substituer un socialisme éclairé et plus élevé. Pygmalion 1912 et Sainte Jeanne 1923, œuvres de sa maturité, sont souvent considérées comme ses chefs-d'œuvre. Ayant voyagé en Union soviétique, il en nie les travers et se fait un ardent promoteur du stalinisme. Au début des années 1930, l'historien Gaetano Salvemini, réfugié en Angleterre, mena contre lui une dure polémique en raison de ses positions philofascistes. Néanmoins, Shaw considérait qu'il était très important que l'humanité se bâtisse désormais, d'après sa propre théorie eugéniste, selon un encouragement général au métissage et au mariage entre différentes classes sociales.
Provocateur et anticonformiste, George Bernard Shaw dénonce le puritanisme étroit, la hiérarchie religieuse et l'hypocrisie des conventions de la religion Disciple du diable, 1896 et Le Vrai Blanco Posnet, 1909. Dans Androclès et le lion 1912, il étudie les motivations religieuses et spirituelles de l'homme. S'inspirant des enseignements de Charles Darwin, il fonde sa philosophie sur l'évolution, force encore mystérieuse, qu'il appelle Force de la vie, puissance imparfaite qui cherche à atteindre la perfection préface de En remontant à Mathusalem, 1920. Il s'oppose avec vigueur à la personnification de toute divinité.
Shaw devint végétarien a vingt-cinq ans, après avoir entendu une conférence donnée par H. F. Lester. En 1901, se souvenant de ses experiences, il déclara : J'étais un cannibale pendant vingt-cinq ans. Pour le reste j'ai été végétarien. En tant que fervent végétarien, il était un ferme anti-vivisectionniste et opposé aux sports cruels jusqu'à la fin de ses jours. Considérer qu'il était immoral de manger des animaux était une de ses fameuses causes qui lui tenait à cœur de mettre en sujet dans ses pièces et préfaces. Sa position était : Un homme de mon intensité spirituelle ne mange point de cadavres ou les animaux sont mes amis, je ne mange pas mes amis.
Sa correspondance inspira une pièce de théâtre que l'on nomma Cher menteur Dear Liar.

Le réformateur social et le critique

George Bernard Shaw naît à Dublin, d'une bonne famille d'origine anglo-écossaise et protestante. Élevé entre un père éthylique aux moyens financiers réduits et une mère, musicienne remarquable et professeur de chant, il tire peu de profit des différentes écoles qu'il fréquente, mais il acquiert par lui-même, un peu au hasard, une culture littéraire et musicale étendue. Après avoir travaillé quelque temps à Dublin, puis à Londres, où il est allé retrouver sa mère désormais séparée de son mari, il végète pendant plusieurs années au cours desquelles il complète sa formation par d'innombrables lectures.
Pendant cette période, il écrit cinq romans qui ne sont pas dénués d'intérêt, mais que tous les éditeurs refusent : parmi lesquels L'Amour chez les artistes Love Among the Artists, 1881, La Profession de Cashel Byron, Cashel Byron's Profession, 1882 et Un socialiste peu sociable, An Unsocial Socialist, 1883. Ils contiennent déjà l'ébauche de certains thèmes que Shaw reprendra dans son théâtre. Entre-temps, une conférence de l'économiste H. George en 1882 et la lecture de Marx l'ont converti au socialisme qui lui apparaît comme la seule solution possible aux problèmes sociaux. La satire sociale et la lutte pour l'amélioration de la société occuperont une grande partie de sa vie. Pendant une quinzaine d'années 1883-1898, il déploie une intense activité dans deux directions : celle du socialisme et celle de la critique d'art.
Devenu membre de la Société fabienne, groupe d'intellectuels, Sidney Webb et H. G. Wells entre autres qui souhaitaient imposer le socialisme par une lente et prudente pénétration dans tous les organes de direction de la société, il multiplie conférences, débats, articles et essais : Essais fabiens Fabian Essays, 1889. Son intérêt pour les questions sociales, économiques et politiques ne fléchira pas puisqu'il publiera, en 1928, le Guide de la femme intelligente en présence du socialisme et du capitalisme, The Intelligent Woman's Guide to Capitalism and Socialism et, en 1944, Le Manuel politique pour tous, Everybody's Political What's What.
Parallèlement, Shaw devient critique d'art au journal The World, critique musical pour The Star et The World et enfin critique dramatique à la Saturday Review. Ses articles seront réunis dans plusieurs recueils. Il écrit à la même époque La Quintessence de l'ibsénisme, The Quintessence of Ibsenism, 1891 sur le grand dramaturge norvégien et Le Parfait Wagnérien, The Perfect Wagnerite, 1898, prenant aussi la défense des artistes qui renouvellent à cette époque le théâtre et la musique.

L'auteur dramatique

Depuis 1892, Shaw est attiré par un nouveau mode d'expression où il va exceller : le théâtre. De 1892 à 1950, il écrit plus de cinquante pièces, dont une trentaine d'au moins trois actes.
Les sept premières sont publiées en 1898 sous le titre Pièces plaisantes et déplaisantes Plays, Pleasant and Unpleasant. L'Argent n'a pas d'odeur, Widower's Houses, 1892, L'Homme aimé des femmes, The Philanderer, 1893 et La Profession de Mrs. Warren, Mrs. Warren's Profession, 1893 sont des pièces de combat, s'attaquant de front aux abus sociaux : les propriétaires de taudis, la prostitution, hypocrisie générale qui masque les réalités sordides. Le pamphlet et la satire dominent, la technique dramatique est encore peu sûre. Shaw s'oriente rapidement vers des pièces plus jouables dans lesquelles la satire est portée par une verve comique et humoristique qui va se développer : Le Héros et le soldat, Arms and the Man, 1894 attaque l'idéal romantique ou romanesque, la gloire militaire, la guerre ; Candida 1894 oppose le bonheur domestique, l'amour et la solitude de l'homme de génie ; L'Homme du destin, The Man of Destiny, 1895, pochade sur Bonaparte, et On ne sait jamais, You Never Can Tell, 1895 complètent le groupe des pièces plaisantes.
Les Trois Pièces pour puritains, Three Plays for Puritans, 1901 contiennent entre autres Le Disciple du diable, The Devil's Disciple, 1896, où est abordé le problème religieux et surtout César et Cléopâtre, Caesar and Cleopatra, 1898, pièce dans laquelle éclatent le comique verbal de Shaw et son traitement irrévérencieux de l'histoire.
En 1903, Shaw termine l'une de ses pièces les plus importantes : L'Homme et le Surhomme, Man and Superman. Sur le thème de Don Juan, l'auteur qui commence à élaborer sa philosophie de la force vitale soutient que, dans le duel des sexes, c'est l'homme qui est pris en chasse par la femme, poussée par la force de l'instinct vital de la nature, qui tend à élaborer une espèce supérieure, le surhomme.
L'Autre Île de John Bull, John Bull's Other Island, 1904 donne à Shaw l'occasion d'écrire une pièce sur les Irlandais, puis il revient à ses préoccupations sociales : La Commandante Barbara, Major Barbara, 1905, Le Dilemme du Docteur, The Doctor's Dilemma, 1906, Mariage, Getting Married, 1908 abordent tour à tour les problèmes de la pauvreté considérée comme un crime social, de la puissance de l'argent, de la médecine, de l'amour et du mariage. Puis viennent deux pièces, Androclès et le lion Androcles and the Lion, 1912 qui met en scène les premiers chrétiens et le développement du christianisme, et Pygmalion 1912 qui conte la transformation d'une petite marchande de fleurs en duchesse grâce aux bons soins d'un professeur de phonétique.
La Première Guerre mondiale marque une étape dans la carrière de Shaw. Écrivain célèbre et penseur écouté jusqu'alors, il va s'attirer l'insulte et l'incompréhension de l'opinion par ses prises de position lucides et sans préjugés sur la politique de son pays. Commonsense about the War, 1914. Écrite de 1913 à 1916, La Maison des cœurs brisés, Heartbreak House offre un tableau pessimiste de l'Europe cultivée d'avant-guerre, qui a failli à sa mission par incompétence politique. Retour à Mathusalem, Back to Methuselah, 1918 à 1921, énorme spectacle allégorique et symbolique en cinq pièces, représente la somme philosophique de Shaw, pentateuque métabiologique montrant la force vitale et l'évolution créatrice à l'œuvre dans l'univers, élaborant des surhommes, les anciens, êtres chargés d'ans qu'habite seul un tourbillon de pure intellectualité. Ici, la vigueur dramatique ne parvient plus à animer ces pièces écrasées par leur thème et par l'utopie.
En 1923 paraît un des derniers chefs-d'œuvre de Shaw, Sainte Jeanne, Saint Joan, qui étudie les relations entre la société, ses génies et ses saints, une société incapable de discerner dans l'hérésie du jour la vérité du lendemain.
Véritable figure légendaire, Shaw est maintenant l'homme de son époque, le réformateur et le prophète. Il reçoit le prix Nobel en 1925. Parmi les pièces qu'il ne cessa d'écrire jusqu'à sa mort qui survient à Ayot Saint Lawrence, on peut citer : La Charrette de pommes The Apple Cart, 1929, satire politique ; Le Naïf des îles imprévues, The Simpleton of the Unexpected Isles, 1934 ; Genève, Geneva, 1938, extravagance politique. Il faut aussi mentionner un conte philosophique : Les Aventures d'une jeune négresse à la recherche de Dieu, The Adventures of the Black Girl in Her Search for God, 1932.

L'art et l'humour au service de la pensée

Les grands thèmes du théâtre de Shaw : l'art conçu comme didactique et réformateur, le socialisme iconoclaste destiné à détruire les structures présentes et à instaurer une juste démocratie dont les citoyens seront des surhommes, la philosophie de la « force vitale » qui anime la matière et tend vers la création d'espèces supérieures, la religion métabiologique, sorte de mysticisme naturaliste nécessaire à l'homme de demain, tous ces thèmes se trouvent développés et amplifiés dans les importantes et célèbres préfaces aux pièces, véritables essais indépendants, dans lesquelles Shaw précise sa pensée, les pièces apparaissent alors comme de simples illustrations. On peut citer Mieux que Shakespeare ?, Sur les médecins, Épître dédicatoire à A. B. Walkley, Le Demi-Siècle incroyant, L'Avenir du christianisme.
Du point de vue de la technique dramatique, l'apport de Shaw n'est pas moins important. Pour redonner vie au théâtre anglais, il substitue au conflit des passions, devenu banal et conventionnel, un conflit d'idées, tout aussi dramatique, car pour Shaw les pensées sont aussi des passions, passions intellectuelles, certes, mais aussi fortes que les autres. Ces discussions sont portées par un dialogue où l'humour, l'esprit, le paradoxe et la fantaisie sont toujours présents dans une sorte de gaieté intellectuelle. Ces dialogues mettent en lumière les jeux et les rapports entre illusions et réalité. Il faut aussi noter le soin apporté par Shaw à préciser le décor, l'attitude des personnages et leurs réactions dans des indications scéniques très développées.
Il apparaît donc comme un manieur d'idées qui cherche toujours à faire réfléchir sur le bien-fondé des opinions reçues, à rejeter ce qui est caduc ou hypocrite, et à accepter après examen critique de généreuses et bénéfiques nouveautés. Dans sa quête inlassable de la vérité, dans sa lutte pour la dignité de l'homme et dans son génie comique réside sa durable grandeur. Jean-Claude Amalric
Malgré le succès à la scène d'Henry Arthur Jones 1851-1929, de sir Arthur Wing Pinero 1855-1934, disciple de Scribe et de Sardou, des pièces de Maugham et, naturellement, de la comédie étourdissante de Wilde ou de Noel Coward 1899-1973, l'idée de théâtre non commercial, de critique sociale suit son cours en Angleterre H. Granville-Barker 1877-1946, J. Galsworthy 1867-1933. Surtout quand Ibsen s'y fait connaître aux environs de 1890 et que ses pièces sociales et didactiques, se développant selon la logique réelle des choses et non des conventions, suscitent des remous et la ferme intervention de Shaw en sa faveur dans The Quintessence of Ibsenism.
Comme Auden, O'Casey, Synge ou T. S. Eliot, Shaw participe à l'évolution du théâtre contemporain. Ses écrits et ses Préfaces réaffirment sans trêve sa volonté de parvenir uniquement au réel, ce qui s'accompagne dans son esprit de la soumission stricte à la pièce des acteurs et des metteurs en scène. Il méprise le théâtre conventionnel selon lui, doctrinaire jusqu'à la plus extrême limite du dogmatisme, si bien que le dramaturge … empêtré dans les théories de conduite … ne peut même pas exprimer sa solution conventionnelle clairement, mais la laisse vaguement comprise Lettre à H. A. Jones du 2 février 1894. Il ne cache pas son horreur des nice pièces, avec des nice robes, des nice salons et des nice gens, mais également des soi-disant pièces à problèmes qui dépendaient pour leur intérêt dramatique de conclusions prévues d'avance, Préface de Three Plays for Puritans. Pour lui, rien ne saurait remplacer l'activité et l'honnêteté intellectuelles. La nécessité de faire de son théâtre le support de ses idées et de consacrer auxdites idées tout leur développement communique aux pièces de Shaw une dimension très particulière – spécifiquement shawienne – avec, par exemple, Back to Methuselah, en cinq parties, et, le plus souvent, des Préfaces de belle longueur également. Le dramaturge sérieux reconnaît dans la discussion non seulement l'épreuve principale, mais aussi le centre d'intérêt réel de sa pièce Quintessence…, affirme Shaw. Il en découle que, dans son œuvre dramatique, tout se subordonne à la discussion, les événements et même la psychologie des personnages – ni bons, ni mauvais, en respect des principes du réalisme –, moins importante que la nécessité du discours. Ceux du troisième acte de Man and Superman, entre Don Juan et le Diable, constituent à cet égard un exemple fameux. L'étincelante et vigoureuse rhétorique de Shaw demeure un modèle du genre. Trouvez toujours de façon rigoureuse et exacte ce que vous voulez dire et ne le faites pas à la pose, écrivait-il à R. Golding en 1894. La sincérité – et nul ne met en doute la sienne – ne suffit pas à assurer la pérennité et le succès, surtout à qui bouscule idées et situations établies. Shaw trouve dans son humour, héritier du wit du XVIIIe s., un précieux allié à sa cause, un humour marqué de son sceau personnel, jouant brillamment de l'anachronisme parfois et du paradoxe le plus souvent, permettant à la longueur, à l'intelligence, à la critique de passer et conférant à son art, même quand il irrite, une tonicité à l'abri des modes et du temps.

Bibliographie

L'argent n'a pas d'odeur 1892
La Profession de Madame Warren 1893
L'Homme aimé des femmes 1893
Le Héros et le Soldat 1894
Candida (1894
L'Homme du destin 1896
Disciple du diable 1896
César et Cléopâtre 1898
Homme et surhomme 1903
La Commandante Barbara 1905
Le Dilemme du docteur 1906
Le Vrai Blanco Posnet 1909
Androclès et le Lion 1912
Pygmalion 1912, théâtre
La Maison des cœurs brisés 1919
En remontant à Mathusalem 1920
Sainte Jeanne 1924, 1939, théâtre
Guide de la femme intelligente en présence du socialisme et du capitalisme 1928
Les Aventures d'une jeune Négresse à la recherche de Dieu 1932
La Charrette de pommes 1929
Trop vrai pour être beau 1931
La Vérité est bonne à dire 1932
L'Idiot des îles imprévues 1934
La Milliardaire 1934
Écrits sur la musique, Paris, Robert Laffont, 1994, coll. Bouquin
NB : The Genuine Islam ou L'Islam originel 1936 lui est parfois attribué. Shaw n'en est pas l'auteur ; il s'agit d'une citation qui lui est attribuée sans preuve qu'il l'ait prononcée.

Filmographie

comme scénariste
1917 : Masks and Faces
1938 : Androcles and the Lion TV
1939 : The Dark Lady of the Sonnets TV
1939 : Annajanska, the Bolshevik Empress TV
1939 : Passion, Poison and Petrifaction TV
1941 : La Commandante Barbara Major Barbara de Gabriel Pascal
1959 : Covek sudbine TV
1965 : Caesar und Cleopatra TV
1966 : Idylle villageoise TV
1967 : You Never Can Tell TV
1967 : Candida TV
1973 : Candida TV
1984 : Don Juan in Hell
1991 : The Best of Friends TV

comme acteur

1914 : Rosy Rapture

comme réalisateur

1928 : Shaw Talks for Movietone News

Les adaptations de Shaw au cinéma sélection

Román boxera 1921 de Václav Binovec Tchéchoslovaquie
Saint Joan 1927 de Widgey R. Newman avec Sybil Thorndike Grande-Bretagne
Pygmalion 1935 d'Erich Engel Allemagne
Pygmalion 1937 de Ludwig Berger Pays-Bas
Pygmalion 1938 d'Anthony Asquith avec Leslie Howard et Wendy Hiller
Major Barbara 1941 de Gabriel Pascal et Harold French avec Wendy Hiller et Rex Harrison
César et Cléopâtre 1945 de Gabriel Pascal avec Claude Rains et Vivien Leigh
Androclès et le lion 1952 de Chester Erskine et Nicholas Ray avec Jean Simmons et Victor Mature
Sainte Jeanne 1957 d'Otto Preminger avec Jean Seberg
Le dilemme du docteur 1958 d'Anthony Asquith avec Leslie Caron et Dirk Bogarde
Au fil de l'épée 1959 de Guy Hamilton et Alexander Mackendrick avec Burt Lancaster, Kirk Douglas, Laurence Olivier
La profession de Madame Warren 1960 avec Lilli Palmer
Les Dessous de la millionnaire 1960 d'Anthony Asquith avec Sophia Loren et Peter Sellers
My Fair Lady 1964 de George Cukor avec Rex Harrison et Audrey Hepburn
Pygmalion 1968 avec Harriet Andersson et Gunnar Björnstrand
The Great Catherine avec Peter O'Toole et Jeanne Moreau
Don Juan in Hell 1984

Les adaptations de Shaw à la télévision sélection

The Dark Lady of the Sonnets 1939 avec Helen Haye
Pygmalion 1948 avec Margaret Lockwood
Great Catherine 1948 avec Gertrude Lawrence
Cashel Byron's Profession 1952 avec Charlton Heston
Captain Brassbound's Conversion 1953 avec Margaret Lockwood
Caesar and Cleopatra 1956 avec Claire Bloom et Cedric Hardwicke
Misalliance 1959 de Robert Stevens avec Claire Bloom et Robert Casper
Don Juan in Hell 960 avec Hurd Hatfield et George C. Scott dans le rôle du diable
Pygmalion 1963 avec Julie Harris
Idylle villageoise 1966 avec Geneviève Fontanel et Bernard Noël
Saint Joan 1967 avec Geneviève Bujold
Sainte Jeanne 1969 avec Dominique Labourier
Arms and the Man 1971 avec Laurence Harvey
The Man of Destiny 1973 avec Stacy Keach
Au théâtre ce soir : Candida 1974 avec Jean Desailly et Simone Valère
Caesar and Cleopatra 1976 avec Alec Guinness et Geneviève Bujold
Village Wooing 1979 avec Judi Dench
The Man of Destiny 1981 de Desmond Davis avec Delphine Seyrig et Simon Callow dans le rôle de Napoléon
Pygmalion 1981 avec Twiggy et Robert Powell
Candida 1982 avec Joanne Woodward
Man and Superman 1982 et Pygmalion 1983 avec Peter O'Toole
L'œuvre de Bernard Shaw a aussi fait l'objet d'adaptations en Espagne, Hongrie, Allemagne de l'Est et de l'Ouest, Bosnie, Autriche, Finlande, Suède, Hollande, Russie ou Union Soviétique, Yougoslavie, Belgique, Grèce, au Portugal, au Danemark, au Brésil.

Les principales Å“uvres de G. B. Shaw par dates

1879-1883 Immaturity édité en 1930.
An Unsocial Socialist Un socialiste peu sociable, publié en 1884.
Cashel Byron's Profession la Profession de Cashel Byron, publié en 1885-1886.
The Irrational Knot le Lien irrationnel, publié en1885-1887.
Love among the Artists l'Amour chez les artistes, publié en 1887-1888.
Critiques et essais
1885 Critique littéraire pour The Pall Mall Gazette.
1886-1887 Critique d'art pour The World.
1888-1890 Critique musicale pour The Star réunie en 1937 sous le titre de London Music in 1888-89 as heard by Corno di Bassetto.
1889 Fabian Essays in Socialism Essais fabiens, édités par G. B. Shaw.
1890-1894 Critique de musique pour The World réunie en 1932 sous le titre de Music in London, 1890-1894, 3 volumes.
1891 The Quintessence of Ibsenism la Quintessence de l'ibsénisme.
1895 The Sanity of Art.
1895-1898 Critique dramatique pour The Saturday Review réunie en 1900 sous le titre de Our Theatres in the Nineties.
1896 An Essay on going to Church, dans The Savoy.
1898 The Perfect Wagnerite le Parfait Wagnérien.
1900 Fabianism and the Empire le Fabianisme et l'Empire.
1904 The Common Sense of Municipal Trading.
1914 Common Sense about the War, dans The New Statesman.
1928 The Intelligent Woman's Guide to Capitalism and Socialism Guide de la femme intelligente en présence du capitalisme et du socialisme.
1931 What I really wrote about the War.
1932 The Adventures of a Black Girl in Her Search for God les Aventures d'une jeune négresse à la recherche de Dieu nouvelle.
1944 Everybody's Political What's What ? Manuel politique pour tous.
1949 Sixteen Self Sketches Mon portrait en 16 esquisses autobiographie.
Pièces
Plays Pleasant and Unpleasant 1898 Pièces plaisantes et déplaisantes.
1885-1892 Widowers' Houses L'argent n'a pas d'odeur 1re &edition, 1892.
1893 The Philanderer l'Homme aimé des femmes.
1893-1894 Mrs Warren's Profession la Profession de Mrs Warren, créée en 1902.
1894 Arms and the Man le Héros et le soldat.
1894-1895 Candida.
1895 The Man of Destiny l'Homme du destin, créée en 1897.
1895-1896 You never can tell On ne sait jamais, créée en 1900.
Three Plays for Puritans 1901 [Trois pièces pour puritains.
1896-1897 The Devil's Disciple le Disciple du diable.
1898-1899 Caesar and Cleopatra César et Cléopâtre, créée en 1906.
1899 Captain Brassbound's Conversion la Conversion du capitaine Brassbound, créée en 1906.
Autres pièces
1901-1902 The Admirable Bashville ; or Constancy Unrewarded, créée en 1905éditée en 1909.
1901-1903 Man and Superman l'Homme et le surhomme, créée en 1905.
1904 John Bull's Other Island l'Autre Île de John Bull éditée en 1909.
How He lied to Her Husband Comment il mentit au mari éditée en 1909.
1905 Major Barbara éditée en 1909.
Passion, Poison and Petrifaction or the Fatal Gazogene.
1906 The Doctor's Dilemma le Dilemme du docteur éditée en 1911.
1907 The Interlude at the Playhouse.
1908 Getting Married Mariage éditée en 1911.
1909 The Shewing-Up of Blanco Posnet le Vrai Blanco Posnet éditée en 1911.
Press Cuttings.
The Fascinating Foundling éditée en 1926.
The Glimpse of Reality, créée en 1927 éditée en 1926.
1909-1910 Misalliance Mésalliance éditée en 1914.
1910 The Dark Lady of the Sonnets la Dame brune des sonnets éditée en 1914.
1911 Fanny's First Play éditée en 1914.
1912 Androcles and the Lion Androclès et le Lion, créée en 1913(éditée en 1916, Overruled éditée en 1916.
1912-1913 Pygmalion, créée en 1914 éditée en 1916.
1913 Great Catherine la Grande Catherine éditée en 1919.
The Music-Cure, créée en 1914.
1913-1919 Heartbreak House la Maison des cœurs brisés, créée en 1920.
1915 O'Flaherty, V. C. le Soldat O'Flaherty, créée en 1917 éditée en 1919.
1916 The Inca of Perusalem l'Inca de Perusalem, créée en 1917 éditée en 1919.
Augustus does His Bit, créée en 1917 éditée en 1919.
1917 Annajanska, the Wild Grand Duchess, créée en 1918 éditée en 1919sous le titre d'Annajanska, the Bolshevik Empress.
1918-1920 Back to Methuselah En remontant à Mathusalem éditée en 1921, créée en 1922.
1922 Jitta's Atonement adaptation, créée en 1923.
1923 Saint Joan Sainte Jeanne éditée en 1924.
1929 The Apple Cart la Charrette de pommes [éditée en 1930.
1931 Too True to be Good, créée en 1932 éditée en 1934.
1933 Village Wooing, créée en 1934 éditée en 1934.
On the Rocks éditée en 1934.
1934 The Simpleton of the Unexpected Isles le Naïf des îles imprévues, créée en 1935 éditée en 1936.
The Six of Calais éditée en 1936.
1935 The Millionairess la Milliardaire, créée en 1936 éditée en 1936.
1937 Cymbeline Refinished éditée en 1946.
1938 Geneva Genève éditée en 1939.
1939 In Good King Charles's Golden Days Aux jours heureux du bon roi Charles.
1946-1948 Buoyant Billions, créée en 1949 éditée en 1949
1949 Shakes Versus Shav éditée en 1950.
1949-1950 Far-fetched Fables.
1950 Why She would not publication posthume



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Posté le : 25/07/2015 23:05

Edité par Loriane sur 26-07-2015 14:50:07
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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