Réminiscences dispersives
Ton dialecte tisse des landes sauvages Où se nichent d'indicibles brumes Si proches de la nuit;
Leurs ailes de rosée Indiquent à tes sens rougeoyants Des dentelles de pierre Enfouies sous les instincts fébriles De tes chimères.
Ecoute ces Aspics veinées d'ardoises orientales, Ces dragons solaires avides de musiques atlantiques Gravant sur un givre évadé La rosace imprécise d'un horizon discret, Là où de furtifs épigrammes Sourient à l'aube.
Ton profil en crue Déclenche encore ici D'interminables palabres Lors des veillées d' Avalon.
Les ramures qu'en ramènent les pèlerins Accordent tes mains Au talent des sourciers.
Ta mémoire, avide d'étoiles, Libère ses griffons Aux abords des cités évanouies Et s'étend en graphes mordorés En marge de tes murmures solitaires.
Ton ferment se lève des marais, La harpe des trouvères Ondule d'une ivresse d'altitude Parmi les ocres d'une Egypte aromatique Soulignant tes yeux d'estampes scarabées.
Tu frôles la mer D'esquisses d'oiseaux Que les nuages imitent sans illusions. Ton intuition nous parvient en adages Hermétiques encore pleuvant sur nos grimoires pétrifiés.
Ton pays de sous-bois Construit ses digues De peur que les ravisseurs d'angles N'accentuent tes rivages En estuaires décalés.
Enfin tu t'installes Et trouve en ton nid L'œuf des naïades Que jalousement tu protégeras.
Dés lors, Les lacis d'amertume Qui enserraient ton cœur Affranchissent les dernières statues étonnées Dont le regard fixe, Depuis si longtemps, Semble attendre ton signal.
23 et 24 Août 2015
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