Les bouches affamées dévorent le grillage De ce camp inhumain oublié et honteux. Visages émaciés et squelettes osseux Rappellent les photos du passé, d'un autre âge.
Lampedusa, Calais, des paradis putrides Pour les déracinés devenus apatrides.
Le bourgeois se prépare à l'assaut général, Aux hordes d'affamés venus piller sa terre, Effacer son beau monde à coups de cimeterre, Un cauchemar prévu, un message viral.
Calais, Lampedusa vont amortir le choc Et bâtir leurs murets de poutres et de roc.
Une étrange lucarne éclaire le spectacle, Donne aux civilisés un petit goût de sang, Une bonne raison de rentrer dans le rang Et saluer le chef assis sur son pentacle.
Dieu est trop occupé pour garder le troupeau.
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