L’amour que l’on me tend
J’ai peur de tout, j’ai peur des gens, Pour qui voudrait m’apprivoiser ; Moi, qui ne m’aime pas vraiment, Je fuis qui pourrait m’approcher. J’ai peur à donner de l’amour, Moi, ce vaurien, sans alibi, Que l’on m’abandonne en retour, Ou bien, qu’on me le rende aussi…
Mais tout l’amour que l’on me tend, Ces mots brûlants sur des velours, Glissent comme un souffle de vent Qui n’en retient rien en retour. Poignée de sable aux grains filants, Je n’ai jamais su retenir ; Comme on est malheureux souvent, L’amour, même avant de partir…
Et je ne sais pas comment faire Moi, l’imbécile à peine heureux, Pour donner ce que je n’ai guère, Au pire, en faisant de mon mieux. J’ai peur de tous mes sentiments Et j’en dis pour me protéger, Ne pas vraiment aimer les gens, Ne pas aimer, tout simplement…
Mais tout l’amour que l’on me tend…
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