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Nouvelles : Le pirate aux élastiques chapitre 1 part 3
Publié par saulot le 16-12-2021 12:53:16 ( 414 lectures ) Articles du même auteur



Loyal le capitaine ne mentait pas complètement, les marins de la flotte militaire de l’île Zuka emmenaient bien en mer les condamnés à mort. Il s’agissait d’un précepte religieux, l’eau de mer aurait des vertus pour purifier l’âme. Elle diminuerait les chances d’un pirate de devenir de nouveau un bandit dans une autre vie d’après les croyances locales. Les marins des environs respectaient plusieurs coutumes de manière scrupuleuse, spécialement ceux guerroyant contre des pirates et des envahisseurs. Ils étaient mus par une foi profonde, ils se caractérisaient par une grande piété dans les dieux aquatiques. Ils considéraient qu’un esprit religieux développé accordait la moitié de la victoire contre des forbans et des ennemis.

Armand le souple de son côté se demandait quel coin il visiterait au cours de son exécution capitale. Il avait vraiment envie de remercier Loyal pour sa gentillesse. Il était reconnaissant pour ses renseignements. S’il avait la possibilité de s’offrir un souvenir pour une pièce de bronze, il donnerait un petit cadeau en retour à Loyal. Il ne devinait absolument pas qu’il fonçait tête baissée dans un immonde traquenard qui signifiera vraisemblablement sa mort, s’il s’obstinait à ne pas comprendre. Pourtant le piège de Loyal s’avérait très simple pour ne pas dire simpliste. Néanmoins Armand était une personne qui tombait facilement dans le panneau, une victime facile pour des escroqueries.

Loyal n’avait pas le temps d’admirer la possible mise à mort du souple, mais il chargea par sadisme un de ses hommes d’observer l’endroit habituel où les exécutions capitales se déroulent. Le capitaine désirait un rapport détaillé sur la déconfiture et le désarroi d’Armand.

Sig : Que faites-vous Armand ?
Armand : Tu peux me tutoyer si tu veux.
Sig : D’accord autrement pourquoi te diriges-tu vers une base de la marine ?
Armand : J’ai envie de profiter de l’excursion en mer appelée exécution capitale.
Sig : Si tu fais ça tu mourras.
Armand : Pourquoi donc ?
Sig : Exécution capitale veut dire peine de mort.
Armand : Loyal s’est moqué de moi, il me le payera.
Sig (en colère) : Tu as vu Loyal le pirate ?
Armand : Oui pourquoi t’énerves-tu ?
Sig : J’ai un compte à régler avec lui, une dette de sang.
Armand : Je te suis, t’épauler m’aidera à rembourser ma dette d’honneur à ton égard.
Sig : Merci Armand, mais ce n’est pas nécessaire, je peux me débrouiller tout seul.
Armand : On ne sait jamais, si tu es seul tu es beaucoup plus vulnérable à une attaque par derrière.
Sig : D’accord, mais si tu es pris en otage je ne te viendrais pas en aide, ma vengeance prime sur le reste.
Armand : Si je suis une gêne, j’accepterais sans hésitation un sort funeste.

Sig s’avérait positivement impressionné, il semblait pouvoir faire confiance à Armand pour se battre à ses côtés. Il était vrai que le souple possédait un réel courage. Néanmoins du point de vue de l’efficacité il se comportait d’une drôle de façon. Ainsi il voulut prévenir à l’avance Loyal le capitaine pour obtenir un combat plus palpitant. Et ce n’était qu’une initiative gênante parmi d’autres. En effet il projetait d’embaucher un crieur public pour annoncer son envie d’en découdre, afin que toute l’île soit au courant de la raclée qu’il avait l’intention d’infliger à Loyal. Hormis le fait que cela aurait offert un avantage stratégique à l’ennemi, cet acte aurait abouti à dresser une partie de la population de l’île et surtout la marine militaire contre Armand.

Heureusement un coup de chance empêchait le souple de concrétiser ses projets, ce n’était pas un accès d’intelligence, ou la volonté d’écouter Sig qui recommandait une certaine discrétion. Non il s’agissait du fait que le crieur public se révélait trop cher, et qu’il refusait de revoir à la baisse le prix de sa prestation. Ainsi à cause d’une histoire de sous, le souple fut forcé de respecter le concept de furtivité, parce qu’il tomba sur un crieur qui était dur en affaires, qui n’aimait pas baisser ses tarifs.

Sinon Loyal aurait eu le droit à un avertissement très utile sur les intentions de Sig et de son compagnon, accompagné d’une musique jouée au tambour. Néanmoins Loyal ne tomba quand même pas dans l’embuscade prévue par Sig, qui espérait enlever son ennemi sans devoir se coltiner tout l’équipage. En effet le souple ruina l’approche furtive en marchant sur la queue d’un chat. L’animal poussa un cri de colère puissant, ainsi le capitaine se retourna et décela ses deux adversaires. Il se promenait au milieu d’une rue remplie de tonneaux et de boutiques d’alcool, il voulait acquérir du vin.

Loyal : Tiens Sig et l’idiot.
Armand : Je vois que tu as aussi des problèmes pour te rappeler les prénoms, je ne m’appelle pas l’idiot mais Armand.
Loyal : J’étais sarcastique, pourquoi n’es-tu pas allé voir les marins ?
Armand : Je ne suis pas tombé dans ton piège grâce à Sig.
Loyal : Il ne t’est jamais venu à l’esprit que Sig voulait t’empêcher de profiter de l’excursion baptisée exécution capitale ?
Armand : Je lui fais confiance, c’est un homme d’honneur, il faudrait une raison grave pour qu’il mente volontairement. Ton baratin ne marche pas Loyal.
Loyal : Ainsi même les imbéciles comme toi peuvent avoir des accès d’intelligence.
Sig : Assez parlé prépares toi à mourir Loyal.
Loyal : Rappelles moi pourquoi tu me hais.
Sig : Tu as tué mon père alors qu’il te servait fidèlement.
Loyal : C’est faux, il complotait dans mon dos, mais bon trêve de palabres.

Brusquement un groupe de marins s’interposa avec la ferme intention d’arrêter tous les fauteurs de troubles et criminels des environs. Leur chef était une personne célèbre dans le milieu de la lutte contre la piraterie, il s’agissait de Lirnir. Cet homme était une légende néfaste pour nombre de forbans. Et ses capacités de combattant s’avéraient surnaturelles. Il pouvait triompher d’adversaires cent fois plus nombreux que lui. Il disposait de différents pouvoirs mystiques notamment des facultés pour renforcer à un niveau ahurissant ses capacités physiques. Lirnir pouvait détruire complètement une montagne en une journée d’efforts avec juste ses poings. Il pouvait réduire à l’état d’amoncellement de petits cailloux, une montagne haute de plusieurs milliers de mètres.

D’ailleurs Armand entendit parler des exploits guerriers de Lirnir et les croyait véridiques, mais il demeurait relativement serein. Il comptait seulement sur son enthousiasme et ses élastiques pour triompher. Finalement il s’armera peut-être seulement de son enthousiasme, il voyait comme plus prestigieux de ne viser que des ennemis ayant au moins le rang d’amiraux avec ses élastiques.

Mais tout allait bien d’après Armand, il triomphera quand même grâce à son charisme écrasant, après tout il s’était lavé les cheveux récemment. Ce qui constituait selon lui un motif suffisant pour calmer la soif de sang d’un adversaire réputé pour avoir tué des milliers de pirates. Puis Armand eut un accès non pas d’intelligence mais «d’altruisme», il pensa que s’il restreignait l’usage de ses élastiques à de hautes personnalités, cela pourrait signifier la mort de proches. Et puis il avait encore un statut à construire, jouer les snobs avec son arme «terrifiante» n’était pas forcément un comportement adapté. Alors finalement il décida de tenir en joue Lirnir avec un élastique. Sig eut envie de hurler de désespoir devant le comportement spécial de son compagnon de voyage. Il se retint de crier pour éviter d’attirer l’attention sur lui, il jugeait pour sa part essentiel de se faire tout petit pour empêcher d’être dans le collimateur de Lirnir.

Lirnir : Sales pirates vous ne causerez pas de désordre sur cette île. Je vous arrête tous.
Armand : Hé, hé je vais devenir une légende en tuant le fameux Lirnir à coup d’élastique.
Sig : Ne fais pas le mariole, et viens avec moi Armand.
Armand : Mais je veux assassiner à coup d’élastique moi.
Sig : Je considérais ta dette d’honneur à mon égard comme réglée, si tu me suis.
Armand : D’accord, je t’accompagne.

Armand le souple et Sig s’enfuirent assez facilement, bien que Lirnir soit un adversaire tenace, il disposa ses forces en priorité dans la traque de Loyal. En outre lui et ses hommes courraient moins vite que les deux compagnons. De plus Sig choisit un endroit très discret pour cacher son bateau, il prit des risques en évitant le port, car il amarra son navire dans un coin rempli de bancs de sables et de récifs. Toutefois il choisit aussi un coin très peu visité par les patrouilles marines. Armand témoigna quelques signes de faiblesse mentale, quand il décela un marchand d’élastiques. Il fallut un rappel à l’ordre assez sec de son camarade, pour que le souple continue à s’enfuir, ne tente pas de faire des achats, alors que les autorités de l’île tentaient de l’appréhender.

Armand pouvait agir de manière totalement incongrue en présence d’élastiques qu’il désirait acquérir. Surtout que le marchand proposait des modèles particulièrement appréciés, épais et solides, qui ne se déchiraient pas à moins de tirer dessus comme un forcené. Ce type d’élastique plongeait parfois dans un état de transe Armand, il passait des heures à les admirer, à les nettoyer, à les contempler avec amour.

Il avait ses modèles de collection, mais il aimait aussi beaucoup viser des cibles avec des élastiques. Il consacrait des après-midis entiers à toucher des poteaux en bois avec des élastiques. Il finit par devenir particulièrement fort à ce petit jeu, même s’il s’agissait vraisemblablement d’un entraînement peu utile pour vaincre des ennemis. Néanmoins le souple était sûr qu’il aurait un jour le monde à ses pieds grâce aux milliers d’heures qu’il passa à se perfectionner avec des élastiques.

Sig : Heureusement que j’ai débarqué du côté d’une crique isolée. Veux-tu venir avec moi ?
Armand : Où vas-tu ?
Sig : Je me rends à la ville de Jonquilles.
Armand : C’est ma route, cela me convient parfaitement.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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