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Nouvelles : Le pirate aux élastiques chapitre 9 partie 2
Publié par saulot le 10-10-2022 11:42:17 ( 190 lectures ) Articles du même auteur



Ryu le guerrier comptait se sacrifier pour remédier à sa faute grave, il contribua à ce que des ennemis soient attirés vers lui et ses amis. Alors Ryu expiera son erreur en tuant un maximum d’adversaires. Il mourrait sans doute durant l’assaut, mais il ne considérait pas cette perspective avec angoisse. Il préférait une mort glorieuse à une vie placée sous le sceau de l’infamie. Il ne désirait pas pour autant trépasser, mais il avait un profond sens de l’honneur. Et il ne voyait comme solution pour se faire pardonner, que de combattre de manière acharnée pour causer la mort d’un grand nombre d’ennemis. Ce genre d’attitude signifiait souvent le décès, mais le guerrier préférait actuellement subir le trépas plutôt que de fuir. Il se fit d’ailleurs la promesse solennelle d’être moins bavard quand il célébrait une victoire s’il survivait à la confrontation.
Sig doutait d’obtenir la victoire à moins de prendre des mesures désespérées, il étudia la théorie sur un sort de tempête. Cet enchantement climatique pourrait le sauver lui et ses camarades, mais il y avait un prix très élevé à payer. Il faudra accepter de se retrouver dans la peau d’un vieillard, se contraindre à renoncer à sa jeunesse pour adopter le corps d’un individu en fin de vie. Sig avait envie de maudire ses deux compères Ryu et Armand pour leur grande bouche, mais il éprouvait aussi une affection sincère à leur égard.
Alors il se dit que le prix à payer était certes élevé, mais tout de même acceptable. Il souhaitait conserver un corps vigoureux et en bonne santé, mais il voulait aussi tout tenter pour sauver la peau de ses camarades. Cependant il stoppa net son incantation surnaturelle quand il remarqua le manège d’Armand.

Sig : Mais que fais-tu Armand ? Pourquoi mets-tu les doigts de tes deux mains en même temps dans les narines et les oreilles ?
Armand : J’utilise la technique de kung-fu « Je suis un bouffon victime d’une prodigieuse escroquerie » pour causer la mort de Noir.
Sig : Qui t’a appris cette débilité ?
Armand : Un prodige du combat pour seulement mille pièces d’or pour une minute d’initiation.
Sig : Tu donnes une très mauvaise image de nous.
Armand : Mais non, ma technique met juste un peu de temps à agir.
Noir : Il n’y a aucun doute, tu es l’élu, ta débilité te désigne comme le Sauveur. Je suis par conséquent contraint de vous épargner tous les trois.
Sig : Euh merci, je te dis au plaisir de ne jamais te revoir.
Noir : Je vais colporter à mon culte la nouvelle, le Sauveur débile est parmi nous.

Encore une fois la débilité d’Armand le sauva lui et ses compagnons de la mort. Sig se demandait s’il ne rêvait pas, tellement la situation paraissait surréaliste. En effet l’intelligence et la stratégie n’apportèrent pas la survie, à la place se furent la stupidité et l’improvisation pathétique qui garantirent que Sig soit toujours en vie. Il se pinça plusieurs fois mais bien qu’il ressente de la douleur, il n’était pas convaincu de ne pas se trouver dans un songe. Il entendit dire que grâce à la magie, il était possible de concevoir des rêves où de la douleur pouvait être ressentie. Il ne voyait que la possibilité de dormir pour expliquer les aventures loufoques qu’il vécut.
Puis il se reprit, la vie était pleine de surprises, et il arrivait que des actes peu sensés soient la solution pour résoudre un problème. Sig se dit d’ailleurs qu’il devrait prendre plus souvent exemple sur Armand le souple pour mettre au point des plans. Il devrait inclure davantage de débilité et moins de lucidité pour vaincre l’adversité. Après tout Armand prouva à plusieurs reprises que ses loufoqueries constituaient la clé pour se sortir de la mouise, parvenir à retourner une situation désespérée.
Cependant finalement Sig opta pour rester lui-même. Certes le souple se tira plusieurs fois d’un contexte défavorable grâce à ses raisonnements spéciaux. Mais cela ne voulait pas dire que la logique n’était pas la clé pour survivre longtemps. Armand s’avérait très souvent chanceux, mais le mauvais sort finira un jour ou l’autre par le rattraper. Et à ce moment là, il faudra mieux réfléchir posément et s’appuyer sur des raisonnements construits plutôt que du grand n’importe quoi.

Armand : Tu doutais de moi Sig, mais ma technique nous a évité des ennuis monumentaux.
Sig : D’accord mais on n’en aurait pas eu besoin, si toi et Ryu auriez su tenir votre langue.
Armand : J’avoue j’ai été trop bavard, cependant je me suis bien rattrapé.
Sig : Nos prochains adversaires n’auront pas forcément la même foi que Noir. Ils risquent de se montrer plus agressifs.
Armand : Ne t’en fais pas, je n’ai pas encore usé de ma technique la plus redoutable qui s’appelle « Je suis un idiot qui a perdu une grosse somme d’argent ».
Sig : Abandonne les coups spéciaux imbéciles, et apprends plutôt la magie, tu me sembles avoir un don pour jeter des sorts.

Quant à Siméon le mage, il continuait de traiter de façon très hautaine Lirnir, malgré le fait que tous deux aient fait plus ample connaissance à force de voyager ensemble. Il fallait dire que Siméon se voyait comme une sorte de chef d’œuvre intellectuel, et qu’il méprisait les guerriers comme Lirnir. Il admettait que les combattants avaient leur utilité, mais le mage les considérait comme des êtres inférieurs souvent entachés d’un stupide sens de l’honneur ou de principes désuets.
Les guerriers pouvaient servir de temps en temps des causes supérieures, mais ils ne valaient pas la peine de s’intéresser à eux d’après Siméon. En effet le mage jugeait les combattants comme des éléments secondaires, dont il fallait user sans regret. Il évaluait les militaires d’une façon extrêmement réductrice, pour lui les guerriers n’étaient pas des gens mais des ressources dont il était nécessaire de sacrifier la vie sans éprouver de sentiments. Le mage pensait qu’un combattant ne méritait aucun égard, et qu’il était nécessaire de s’en débarrasser comme d’une vieille chaussette usagée, dans le cas d’une réduction de son utilité.
Siméon témoignait un mépris souverain pour les guerriers sous son autorité, qu’il assimilait à des objets animés, dont il avait le droit de jouer avec, et de faire mourir à sa convenance. Ainsi il orchestra de véritables batailles avec comme unique motivation de gagner quelques sous. Il envoya à la mort des centaines de militaires à la seule fin de s’enrichir légèrement. Il causa de véritables carnages dans les rangs de combattants pour une raison futile, un profit mineur.

Siméon : Vice-amiral j’ai de bonnes nouvelles, j’ai localisé grâce à mon réseau d’informateurs, Armand et ses hommes. Nous devrions les capturer d’ici quelques jours au plus tard.
Lirnir : Merci votre excellence, je vous suis reconnaissant de votre aide.
Siméon : Vous êtes insolent je trouve, mon titre exact est votre excellence magnifique, à l’avenir tâchez d’honorer mon rang comme il se doit.
Lirnir : J’ai compris mon erreur, je ne la referai plus.
Siméon : Il y a intérêt, sinon les conséquences seront très néfastes pour vous.
Lote : Non mais dites donc, vous abusez mage.
Lirnir : Veuillez pardonner mon subordonné, il n’est pas habitué aux questions de protocole.
Lote : Mais vice-amiral.
Siméon : Comme j’ai reçu une bonne nouvelle, je veux bien me montrer clément, cependant je n’accorde que rarement de grâce. Est-ce bien clair ?
Lote : Très clair veuillez accepter mes plus plates excuses, je suis profondément navré.
Siméon : Il y a un peu d’espoir pour vous colonel, vous êtes un rustre, néanmoins vous semblez capable d’apprendre.

Lote le colonel devait faire des efforts pour ne pas concrétiser son fantasme de plonger une lame dans la gorge de Siméon le mage. En effet il perdit plusieurs subordonnés fidèles et travailleurs, parce que le mage décida de faire des exemples, et encore il n’y avait aucun motif aux condamnations à mort. Il s’agissait juste d’un moyen de répandre la terreur, d’inciter à témoigner de la peur craintive pour Siméon.
Ainsi quinze valeureux marins se firent assassiner pour le seul et unique but de servir de défouloir à un mage mégalomane, qui pensait ainsi qu’il enseignait de manière rapide et pédagogue le respect à son égard. Il voyait la vie humaine comme un facteur très négligeable pour lui, seuls les supérieurs hiérarchiques méritaient de la considération. Lote quand il apprit la nouvelle se demanda s’il ne subissait pas un terrible cauchemar. Le plus horripilant et dérangeant ne venait pas d’assister à l’exécution de subalternes, mais le grand sourire qu’afficha le mage au moment de la décapitation des quinze malheureux.
Sans l’intervention de Lirnir, il ne faisait aucun doute que Lote aurait tenté d’arracher le cœur de Siméon. Heureusement il se contint, car il savait que ses chances de réussite se révélaient faibles pour ne pas dire inexistantes. En outre il réalisa que même s’il ôtait la vie au misérable, il ne s’en tirerait vraisemblablement pas, qu’il serait condamné à une peine infâme lui et bon nombre de personnes. Alors il se forçait à retenir sa colère, même si son ressentiment croissait de manière grandissante, qu’il atteignait des sommets de haine.

Lote : Siméon le mage est insupportable, comment faites-vous vice-amiral pour supporter sa présence ?
Lirnir : Je serre les dents, et je fais contre mauvaise fortune bon cœur. L’édit qui protège Siméon lui confère des pouvoirs politiques exorbitants. Si jamais nous le mettons en colère nous risquons nous et nos proches d’être mis à mort. Alors je me force à le supporter.
Lote : C’est franchement difficile, plus orgueilleux que Siméon cela me semble impossible.
Lirnir : Oh que si, vous ne connaissez pas les cinq montagnes, le mage est modeste comparé à eux.
Lote : Combien de temps encore faudra t-il se coltiner Siméon selon vous ?
Lirnir : Pas très longtemps si tout se passe bien. D’ici une journée au plus tard nous affronterons Armand et ses compagnons. Une fois que le mage aura rempli ses objectifs, il devrait embêter d’autres personnes que nous.

Siméon était un proche du conseil des cinq montagnes, il offrait aux membres de cette instance politique de quoi vivre plus longtemps. Même si son moyen de faire était assez contestable, vu qu’il sacrifiait à échéance régulière des bébés humains pour permettre à des personnes âgées de gagner quelques mois de vie. En outre plus les bénéficiaires des sorts de rajeunissement vieillissaient, plus le nombre de victimes nécessaires pour les maintenir en vie augmentaient. Cependant les cinq montagnes s’en contrefichaient, ils adoraient le pouvoir, alors ils donnaient beaucoup de privilèges à leur fournisseur de jeunesse. Ainsi Siméon reçut plusieurs grâces dans des affaires judiciaires, avec en prime des titres de noblesse, et de vastes domaines.
Lirnir trouvait révoltante cette manière de récompenser des bouchers sanguinaires sous prétexte d’une certaine utilité politique. Il concevait un mépris souverain, une haine profonde pour le conseil. Néanmoins il jugeait plus utile de changer les choses en s’illustrant en tant que héros légal, plutôt que pirate. Il admettait que certains politiciens négligeaient complètement l’intérêt général pour penser surtout à s’enrichir. Mais il concevait comme absurde de chercher à modifier la donne en s’adonnant à la piraterie, au vol, ou à une autre forme de banditisme.
Certes il jugeait que la tentation de fauter était plus importante quand les dirigeants politiques agissaient de façon corrompue, et que parfois des entorses mineures aux lois en valaient la peine. Cependant il ne voyait pas les pirates comme une solution, mais au contraire une aggravation des problèmes existants. Il considérait que le conseil garantissait un minimum d’ordre et de stabilité, deux éléments souvent vitaux pour la prospérité des gens.
Armand et ses camarades étaient proches du lieu destiné à la revente de la bouteille à génie. Encore quelques centaines de mètres à pied, et ils déboucheront sur une vaste plaine contenant un peu d’herbe et surtout beaucoup de cailloux.

Armand : Tu tombes bien Sig, j’ai une hésitation. Un joint de cannabis se fume au niveau de la bouche ou des fesses ?
Sig : Pardon ?
Armand : Tu ne sembles pas savoir, alors je vais essayer de m’insérer un joint dans le derrière.
Sig : Surtout ne fais pas ça.
Armand : Pourquoi donc ?
Sig : Tu risques d’avoir très mal, et à ta place j’arrêterai l’usage de drogue, cela ne te réussit pas.
Armand : Tu trouves ? Pourtant je ne me suis jamais senti aussi lucide, par exemple je sais que le marteau est utile pour ouvrir les portes.
Sig : Hein ?
Armand : Si tu veux ouvrir une porte tout en l’abîmant le marteau est très pratique. C’est ainsi que j’ai pu sortir de ma chambre.
Sig : Tu n’avais pas besoin de démolir les accès du bateau, tu aurais pu te contenter de tourner une poignée et de pousser la porte pour quitter ta chambre.
Armand : Ah oui c’est vrai, j’ai peut-être légèrement exagéré.
Sig : Moi je crois que tu délires complètement. Bon on arrive bientôt au point de rendez-vous pour vendre la bouteille. Essaies de résister aux pulsions loufoques.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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