Le tourbillon du temps
Je balaye du regards les objets meublant la table, fixe une vieille photo me représentant enfant
M y attarde un moment. Un temps. Le temps d’arrêter le temps. Que de nostalgie, de larmes au bord
Des yeux de rêves inachevés quoi bon pleurer des fantômes. Je m’acharne pourtant à faire revivre
Ces instants voles au passe. Paupières fermées, abrité du moindre rayon de lumières portes cloisonnée, je reconstitue paradoxalement le monde.
Ehden, mon village estival, le chant du coque resonne à mon oreille, le chahut du voisin jouant dans le jardin me parvient.
La couleur jaune des voitures de taxis je l aperçois. La litanie incessante des vendeurs de quatre saisons
M’assourdit. Le soleil inonde les plages ensablées de cheekka me brulant la peau. Et Beyrouth
Derrière les vitres du Holliday inn elle brille de tous ses feux et m éblouit les yeux. Mes sens, tous
Mes sens sont captives, captures, sollicites par ce tourbillon venu du passe.
Cette immense scène se déroule dans un Liban encore épargne des stigmates de la guerre tous mes affects s y impliquent. Mais cette substitution a la réalité extérieure se fait au détriment des exigences
De l’actuel. Substitution factice. Fuite, déraisonnement, qu importe si tous ces noms évoquent
De sombres pathologies telles que névroses, psychoses ou autres. Une faille dans ma personnalité
C’est produit depuis des années je le sais. Comme moi le pays du Cèdre était fragilisé de par sa structure bien avant le schisme de 1975.
Peu importe. Car dans mon monde entre passé et présent, rêve et réalité, fantasme et euphorie, je vis au rythme d’une époque révolue.
Ma nostalgie n ayant d’égal dans ma démesure que l’intensité brulante de mes souvenirs
Freddy