Tu seras un poète mon fils Où que tu ailles, Tu chanteras la beauté des montagnes Comme Anna de Nouaille* Tu déceleras la beauté des campagnes Et si jamais tu ne sais comment plaire Parle leur en vers De Baudelaire et de Voltaire Tu seras un homme, mon petit homme Comme Sully prud'homme Tu verras dans la majesté d'une caresse La force d'une promesse* Et, quand tu ne sauras pas dire je t'aime Tu penseras à Maurice Carême Ne t'en laisse pas compter Sur la beauté de ton plumage, Soit épris de liberté Ne te laisse pas mettre en cage Même si elle est de vers Comme le fit Jacques Prévert Ton talent n'aura d'égal Que La profondeur de ton coeur Et si, pendant des heures Le chagrin te fais mal N'oublie pas la beauté des pieds. J'espère seulement Que j'aurai assez d'argent Pour chausser Tous tes pieds
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