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Annonce : Complainte
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 10:49:33 ( 87 lectures ) Articles du même auteur



Complainte



A l’absente



J’écris au cœur des lézardes.
J’écris un nouveau poème, une virgule de plus perdue dans la phrase courte de ma vie, une virgule plus très loin du point final….
J’écris sans aucun destinataire. Je S.O.S au creux de la Vague verbale…
J’entends battre à mes tempes le tambour d’une marche océane funèbre sous l’aile appesantie et triste d’un violoncelle…
J’en suis à tant de cris écrits dans une mer sans oreilles
J’en suis à tant et tant d’enfances aux regards menteurs, aux regards vieillissants à vue d’œil…

J’en suis à tant d’îles sans sables
J’en suis à tant de Venise sans gondoles ni lunes de miel
J’en suis à tant de lieux « bancaux », tant de lieux dépouillés de leur essence
J’en suis à tant et tant de déraison, de senteurs fétides, de rouges à lèvres oubliés…

Je déambule ici à pas de chien, à pas planants de fantôme, sans aucun bruit…
J’irais bien me fuir ailleurs

Je ne suis pas bien assis dans ma vie
Je suis funambule, à deux pieds, à deux doigts de filer pour de bon

Personne n’a remarqué…
On complote par ici…

Il y a là-bas un vague médecin, mais elle ne doit se douter de rien…

Vais-je tout droit vers le mur ou prends-je des chemins détournés, élégants, poétiques, histoire de prolonger le compte à rebours ?
Je m’abîme dans les abîmes…

Je ne suis même plus le toutou de quelqu’un…
« Il vaut d’ailleurs mieux rester le Poëte de soi-même lorsque l’ombre encombre la joie », me direz-vous…

Alors j’écris comme le fleuve, à mots coulants
J’écris comme l’eau, à phrases aMERS.

Ô douce Poésie !
Toi seule es restée mienne…
Et le temps qui roule, roule, roule,
Le Sablier se vide à ma place ! Ô Cruel sort !
Moi il me reste encore quelques piges avant de me vider de ce qui fait ma mélancolie, mon ensommeillement !

Oh non ! Je me trompe et convie le temps à passer au plus vite…

…Car j’ai déjà vu le visage de la Mort : il était exquis, doux comme la nuit, serein comme la Lune et empli d’une chaude présence enveloppante…
Ses yeux firent soudainement la paix dans mes séismes…
Le Bonheur tant mérité me vint en La regardant les yeux dans les yeux…
On s’est plu immédiatement, au premier regard, aux premières caresses derrière le Miroir…
Elle était gantée, vêtue d’une très belle robe de mariage blanche que de doux alizés soulevaient délicatement par moments…

Elle demandait à s’accroupir sur mon Désir en soulevant sa robe. Je vis ses bas, ses seins ronds, fermes, infusés de lunes, blancs comme flocon…
Ô Mort ! Emmène-moi dans ton ailleurs que je puisse contempler enfin le Blanc Éclatant et Immaculé dans toute sa splendeur…Emmène-moi sur la Barque de notre Plaisir, sur le Faîte d’un Pic libidineux. Emmène- moi même AU-DESSUS de l’Arrête d’un Orgasme jamais érodé, un Orgasme semblable à la Mer qui s’échine à partir, puis revenir, puis repartir à nouveau sous l’œil souverain et cependant clair d’une lune irréprochable…

Je pris la Mort par la main, par le cœur, par tous les puits possibles et imaginables….
Je m’enfonçais en Elle… Mon corps n’était plus qu’une peau blanche faisant cage à une masse de coton léger qui gonflait, gonflait à mesure que j’entrais dans Son sexe …
Un afflux de rivières, de rus, m’appelait à pleurer de plaisir dans la Voie Lactée au creux de Ses reins aux effluves délicats de praline, de miel mêlée…

J’étais enfin guéri de la vie terrestre et des ailes me poussaient dans le dos avec un nimbe juste au-dessus de la tête…

C’est alors que je mourus de plaisir, sans doute trop repu de dragées, d’étoiles d’abandon, de lait…
Oui, je mourus une deuxième fois ; j’explosai soudainement entre les cuisses lisses de la Mort…
Je décédai suite à la violence démentielle des torrents qui avaient voyagé d’un corps à un autre, sans trêve, pendant une année de lumière, à des années-lumière de chez vous, pauvres terriens insignifiants….




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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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