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Annonce : Amours maritimes
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 11:20:34 ( 114 lectures ) Articles du même auteur



Amours maritimes



A C.



Et vous êtes passée au clair de lune parmi les goélands et les hautes marées. Je vous ai suivie, vous ai fouillée comme on dépeuple un océan géant. Par pitié, ne changez rien ! Demeurez la petite brune aux cheveux fous, aux hanches superbement blanches ; je veux me perdre en vous, faire un tour, deux tours, trois tours, mille tours, afin de vous connaître par cœur, de la première rondeur jusqu’aux derniers creux. Sachez aimer celui qui a si bon appétit en vous enlaçant d’un regard. Ne gardez de lui que le jade superbe de ses mots, son alexandrin en or massif, celui qui vous conduit comme par enchantement à l’halètement, celui qui fait couler de joie vos beaux yeux, aujourd’hui maquillés.
J’ai appris par vous que le bonheur simple de vous savoir juste près de moi naît parfois dans les ronces et les orties… Le mal est donc à fouiller jusqu’à épuisement. C’est pourquoi, va-t-en jeune poète, va-t-en saisir les pépites de béatitude engluées dans la marée noire qui t’ensommeille…Peins- les aux couleurs des lagons lointains ; peins les aux couleurs des longues plages des Marquises où l’on entend les sables bêler comme des moutons d’infini
Et vous, petit archange, allez jouer avec les vagues océanes. Réjouissez-vous de leur appartenir car elles ont le cœur généreux qui gonfle, qui gonfle, au point d’avaler le jongleur -d’- avec- les- mots que je suis tel un Léviathan géant ; allez ma toute belle ! Allez dormir au chaud de mes vagues bleu turquoise. Sachez que l’écume qui en sort provient du sexe de l’eau lorsque celui-ci vous fait l’amour par ondulations harmonieuses et enchanteresses, par des allers et venues paradisiaques sur vos sables…
J’ai passé l’hiver dans une géhenne inhospitalière… J’ai passé la nuit comme on passe un mur ; tout cela relève du miracle car les mers s’ouvrent toujours après avoir trop soutenu les îles flottantes et les vieux paquebots rouillés…
Je sens aujourd’hui un effluve léger de bonheur qui fait tressaillir mes sens ; je vous veux sucrée avec un peu de miel et de caramel ; je vous veux bleue comme pierre précieuse, comme un chef-d’œuvre de Chagall ; je vous veux chaude comme la tendresse ; je vous veux légère comme pas de biche dans la neige. Viendrez- vous me chercher aussi loin qu’est assis l’horizon avec ses douleurs marécageuses et ses replis soudains sur lui-même ? Car il est bien évident que je me recroqueville à l’heure des houles furieuses et des tornades dévastatrices…
Qu’est-il advenu de vous ? Je ne le sais. Je veux comprendre surtout l’union des courants maritimes : celui qui me vient de face m’est tout à fait étranger. Il se meurt dans une féminitude qu’il reste à dévêtir lentement, pétale d’eau après pétale d’eau, comme une fleur aquatique. Avez-vous croisé les sirènes qui peuplaient nos océans d’antan ? Moi j’en ai aperçu une : elle vous ressemblait, si haute et si grave, semblable à un violon verlainien. Sa queue de poisson battait l’eau comme une joie retrouvée tandis que sa poitrine parfaite nourrissait tous les petits orphelins recueillis dans les mers lointaines…
Ecrire, écrire, comme on arbore à la face de Dieu le miroir de ses océans intimes…
Faut-il taire ses chemins de tempête, sa soif aigue des belles ondines, ses virages mélancoliques revenus comme des entrelacs bleutés ?
Dans l’enfer de Saturne, moi je prends l’Océan pacifique par la côte, par la plage, par l’horizon ; je la dévêts de ses vieux oripeaux, de sa nuisette de lune, de ses chalands… Car il est bien évident que je la veux nue, d’un bleu immaculé ; je veux pour elle une auréole de soleil, une part de lune tiède. Et je ferais de vous, jolie enfant, une jeune néréide à la voix claire et en tenue légère…
Que faut-il faire de mes folies sinon les contrer, les étouffer, les noyer par un déferlement aquatique d’eau de mer divine, ces mers qui ne demandent qu’à être bues par tous les poëtes assoiffés de ce vaste monde…


Yohann Gardon

Vous êtes brune et pourtant blanche
Laissez-moi m’agripper à vos hanches
J’ai froid, j’ai peur, la nuit se penche
Ouvrez touts grands vos bras à ma solitude
Vos silences sont les plus beaux interludes
A mes nuits d’amour ; je vous élude…

(Stances II / Yohann Gardon)




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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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