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Annonce : Eloge des feux mêlés.
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 12:04:59 ( 77 lectures ) Articles du même auteur



Eloge des feux mêlés.



A H.









J’ai grandi dans les douleurs difficiles de ne pas vous avoir connue plus tôt. Je m’évite, m’évade de mon empreinte sur moi-même en vous écoutant vous mouvoir délicatement, bottée, violoncellée, laissant les vents jouer avec le feu marocain de votre crinière, pendante comme l’Effondrement…
N’y a-t-il par ici aucune nuée où déposer enfin les armes et desserrer nos poings sanguinolents, trop habitués à se défendre d’une vie encombrante aux boulets massifs ?
Je vous veux nue dans des draps soyeux; j’irai chercher vos fesses toutes rondes en oubliant qu’elles ne seront jamais miennes…
Il faut que l’Attente dure et s’éternise, afin qu’un éclat revenu vienne bouleverser mes sens, jusque là endormis dans les secrets de mon jardin, solitaire comme un balais, et supplanter totalement les horreurs de la Vacuité…
H. ! Approchez ! Venez nouer nos ombres dans les féeries des plaisirs retrouvés : couchez votre corps près du mien et laissons le baiser se seoir dans nos yeux, dans les effluves s’échappant de sous nos bras relevés de leurs cendres…

Laissez œuvrer le vent au-dehors de la Tourmente, cette demeure forcée par la tendresse aux mille violences.
Il vous faut me dératurer, me réécrire proprement afin d’éviter les imbrications néfastes…
Il vous faut vous parer de ce qui m’a été caché pendante trente années de désolation dans les eaux dormantes de nos draps veufs.

J’ai demeuré trente ans derrière votre dos. Tête baissée, vaincu, et pourtant très attentif à suivre votre ignorance de moi…
J’ai demeuré voyageur en vos cordes en m’épuisant à y rester pour faire naître une suite de notes harmonieuses et des fioritures de braises incandescentes, annonciatrices d’une libération proche…
Même le passé s’ennuie devant tant de préciosité accordée à l’instant présent ; il est jaloux, tout gelé dans son deuil et dans son suaire…

Il faut satisfaire l’avenir en lui préparant un banquet immense. Il faut éblouir les convives en alignant les astres, sans pour autant générer une quelconque obscurité : la magie doit être totalement de mise par ici ; tout doit être théâtral, solennel. Les mots se doivent d’être miellés, les élans de tendresse sublimés, la cérémonie impeccablement peinte avec des nimbes de partout ; il faut parfaire le chef-d’œuvre de Véronèse et se fier aux pas lents des gondoles promenant maintes lune de miel au hasard des canaux et des carnavals croisés derrière chaque masque joli…

Il faut s’éclabousser dans le baiser sulfureux !
Il faut exiger la fougue du lion et de la lionne !
Rugissons de plaisir !
Soyons démesurés et exigeons l’assouvissement sans nous éroder !

Rejetons l’hiver sans mot dire !
Accueillons-nous délicatement et précieusement !

Ouvrons-nous en bouquets vrais et sans artifice !
Plaignons les douleurs trop souffrantes !

Louangeons les liesses paroissiales et pastorales !


Clinique de Vaugneray, 02//04/2009.




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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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