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Annonce : Allain mon frangin…
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 12:19:45 ( 88 lectures ) Articles du même auteur



Allain mon frangin…

Au « con » qui a dit : « Y’a rien qui s’passe »…
A Ceux pour qui la retraite* ne viendra jamais …




Saint- Étienne… Mercredi 27 mai 2009…21heures…
J’attends le Messie…
Je L’attends, Lui…
Vous comprenez : je L’ai tant écouté, tant écrit, tant lu…
Et puis Il arrive,
Vomi par la porte du fond…
Il est là, faible mais élégant,
Comme si son costume impeccable et son chapeau de scène dissimulaient joliment tous les excès, tous les « atomes jaunis » d’un corps usé, fumé, bu de la tête aux pieds…
L’émotion passe d’un abîme sali à un delta libérateur de caresses et de regards chauds…
Le don de soi en aller, la tendresse des gens en retour…
Il est là, Lui, l’Oiseau, l’Albatros désailé de Rouen, de Mont Saint- Aignan…
Je pleure comme un enfant…
Un regard vitreux, malade, et cependant brillant, comme de l’or délavé…
Il commence son tour de chant par « Quand auront fondu les banquises »…
C’est des frissons de partout…
Cette voix cassée, loin des sirupances conardes en vogue,
Cette voix remontant de l’abîme, cette voix des bas-fonds du ressenti, cette voix d’éternel « chien d’ivrogne », gutturale, chargée d’alcool et de Gitanes…
Et puis cette émotion qui voyage, terrasse tout sur son passage et nous projette dans Son univers…
Oui, Il est bien là…
Il est beau tant Il met un geste adéquat sur chacun des mots, sur chacun des vers qui glissent en moi comme un verre de vin rose…
Ici rien n’est surjoué…
Lui semble nu, à jamais planté sur son « île de malenfance »… (cf. Nu)
Oui vraiment, quelle perle rare ! Quel panache ! Oh nom de Dieu ! Ô bonheur !
Les chansons s’enchaînent…
Une quinte de toux entre chaque morceau et puis un « petit crachat de Sa cruche », (cf. Qu’a dit le feu qu’elle a dit l’eau)
Un regard gêné, semblant s’excuser de toutes ces traces de Gitanes qui remontent en dansant de paquet en paquet dans « l’accordéon de Ses poumons » (cf. La Gitane)
Puis vient le merveilleux, l’inoubliable, le magistrale « Il pleut sur la mer », véritable leçon de poésie chantée…
Lui remonte la pluie, se cache sous Son costume…
Le « moineau »** n’est pas là sous Son « pardessus »…
« Des nuages indiens vident leurs carquois
C’est l’été Comanche
Sur la Manche… » (Il pleut sur la mer)
On vibre sous la pluie…des projos………..
Allain est là, magnifique, semblant au bord de la rupture à tout moment, à deux doigts de s’affaler de tout son long sur cette scène qui L’a enfanté…
Mais l’émotion est la plus forte ;
L’Art avec un grand A trône sur scène au milieu d’une armée impuissante de crustacés…
Lui se surpasse et se laisse emporter par la verve poétique de Son verbe, par la vague mourante du Cotentin qui « met le ciel en pièces »… (cf. Le Cotentin)
Sa fille Fantine n’est pas là pour le magnifique « Une valse pour rien »…
Une autre voix féminine, angélique et cristalline, –dont j’ai perdu le nom- est là pour L’accompagner, alors, peu importe…
« Cendrillon a laissé au fond d’un cendrier la cendre de ses gestes…….. »

On Le bisse on Le terre
On est tous levés, applaudissant encore et encore ce rescapé de la Grande Chanson à texte réaliste, ce Rescapé du ventre d’un Grand Jacques, d’un Brassens à la pipe, d’un Léo semant graines d’ananar à tous vents…

« La retraite »……
C’est la der des der, me dis-je…
Un hommage solennel à Son ami de toujours Romain Didier…. :
« …Qu’ils ont pris le tronc et la force
Qu’ils ne rapportent que l’écorce… »
SU-BLIME !!!
Quelle fin auréolée de ces vers de génie précoce !!!
Vous rendez-vous compte ! Une chanson pareille au tout début !
Véritable joyau d’une anthologie de chanson française agréée de tous….

Un piano une voix…
Dépouillement majestueux…
Oui vraiment, Allain, Tu es le plus grand !!!

Je T’ai attendu après le tour de chant…
J’ai pris l’affiche…
Je T’ai expliqué :
Maniaco-dépressif… Alcoolique…Fumeur de Gauloises brunes… Et tout ça tout ça…
Toi Tu m’as dis : « Moi je suis tout »…
…Et c’est bien vrai…
Je T’ai proposé un verre…
Toi Tu as répondu : « trois ans de cancer, mon vieux ; je carbure à la Buckler »
« Alors une clope Monsieur Leprest ??????..................... »

D’une main tremblante, lunettes à l’appui, Tu as écrit ceci sur l’affiche :
« Pour Yohann, trinquons simplement de vers ! Nom de Dieu. Rien n’est dur le printemps arrive. L’ami Allain Leprest. »

Et puis je suis reparti à pied vers cet hôtel…
…Et Toi vers Ta cibiche, Ta Buckler et Ta séance de chimio…

* « Tiens c’est le fond de la bouteille
Ça y est nous voilà vieux ma vieille… »
** =Sally, Sa compagne sénégalaise de toujours

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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