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Annonce : Cinq dialogues qui tuent…
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 18:00:21 ( 85 lectures ) Articles du même auteur



Cinq dialogues qui tuent…
(Cinq petits tours et puis s’en vont…)
(On est bien entouré…)



J-5

-Dis, quand est-ce que je vais mourir ?
-Le Malin seul le sait mon garçon…
-Le Malin ? Et pourquoi donc le Malin ?
-Parce qu’il est malin voila tout.
-L’as- tu interrogé à ce propos ?
-Oui, il m’a simplement dit que ce sera à toi de décider.
-Et l’année, sais-tu au moins l’année ?
-C’est une année que toutes les montres du monde entier ignorent.
-Ah ! Ça veut dire sûrement que ce n’est pas pour bientôt… Je suis rassuré.
-Tu as raison ! Tu as encore de la marge pour souffrir et vivre ta mort encore beaucoup de temps aussi avant la fin de ton tunnel bien éclairé…





J-4

-Allo toubib ? J’ai oublié de trop fumer ! C’est grave, dites ?
-Mais non voyons ! Pas du tout ! Je suis confiant ; bientôt vous irez mieux et vous réapprendrez alors à mieux fumer…
-Dites, j’ai omis par cœur de cracher ! Vais-je éviter la vacuité ?
-Vous m’encombrez jour et nuit, monsieur, alors je ne me fais aucun souci pour vous…
-Dites, toubib, j’ai oublié de mourir en ne prenant que mes médicaments prescrits. Dois-je finir les boîtes, docteur ?
-Avalez même les emballages, ainsi, tout ira plus vite…





J-3

-Dites, mon Dieu, ça fera quoi quand j’ai un cancer au pouce ?
-Oh, ne vous inquiétez pas, ça fait autant de bien que la somme des maux somatiques vécue pendant une décennie d’hypochondrie…
-Dites, mon Dieu, ça fera quoi d’être mort le 16 mars 1979 ?
-Oh, ne vous tourmentez donc pas, j’ai tout prévu. J’ai créé l’Homme à mon image jaunie ainsi que son enfer sur Terre…



J-2

Je me suiciderai le jour où l’on m’aura appris par cœur sans fumer !
Alors pourquoi me dire cela aujourd’hui, monsieur ?
Parce que vous souffrez aujourd’hui d’un trop-plein qui menace de déborder de moi-même…
-Merci ! Vous ne pensez pas qu’à vous………
-Dites, qu’ai-je donc mangé de mauvais pour ainsi déféquer tout sain ?
-Vous avez mangé vos poumons… Essayez plutôt le foie gras comme ça votre cœur sera à la fête… Joyeux Noël, monsieur !!!!







J-1

-Tu ne seras même pas foutu de te remettre du jour prochain !
-Que veux-tu dire par là ?
- Que je sens bon le poumon et que l’on pleure toujours ce qui, à notre nez et à nos yeux, nous paraissait le plus valeureux………





J-0

Ma dame ! Moi qui voulais jadis vous sortir de l’enfer, je vous y appelle à présent !
Ma dame ! Recevez Mille vains baisers doucereux depuis la géhenne de la part de Votre Damné…..

- Vous là-bas qui connaissez par cœur les flammes et les tortures, vous souvenez-vous du jour où l’….
on s’est aimé si fort et maintenant il est mort! Oh non !... (sniff !)…. Tu sais, je l’appelai ma brute épaisse… Toi et D., vous ne l’avez jamais… Je veux dire…
…on s’est…
-…On s’est jamais vu tous les quatre...Je me souviens quand je l’ai…
-…rencontré ?
-…Je me rappelle... Je me souviendrai toujours du premier jour où il est entré à la clinique…







J+ 10000

-Chers élèves, je vais vérifier si vous avez bien appris votre poésie. Toi, Cécilia, viens par là et récite-nous le poème !
- …Laissons-nous ici marier*/ Par un patient désespéré*/ Un rêve jaillit du péché…
-Bien Cécilia. Tu as du te faire aider par ta mère qui le connaît, nous le savons. Une question, quand Yohann Gardon est-il mort ?
- Ma mère m’a dit à sa naissance….


*= 2 vers inédits du Virage mélancolique; vous avez de la chance !







Brignais, 27/12/2010.











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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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