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Annonce : J'étais un regard vide...
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 20:08:33 ( 87 lectures ) Articles du même auteur



J'étais un regard vide...







J'étais un regard vide
En moins d'être un enfant;
Dedans mes yeux marron
Galopaient des chevaux
Insaisissables...
C'était des mirettes étranges,
Etrangères à vos contrées
Je fermais les yeux
Et des îles bleues* asséchées
Partaient pour le Nouveau Chagrin...
Je gardais souvenance de presque tout,
Sauf de la plantation sédentaire...
Que faire que garder
Au fond de l'insondable puits
A sec?
Mes étangs avaient la mémoire longue
Des survivants de camps
Et des terres promises de Judée
Mais tout se dérobait fuyait
Sur votre regard curieux...
Les ports partaient silencieux
Pour de longs voyages
Avant de s'y noyer...
Les musées tout neufs
Rejoignaient les différents continents
D'un autre monde...
J'étais un regard vide...
Une pluie horizontale
Partait mouiller une autre bouche
Féminine...
J'étais un regard privé de Globe,
De pays stables à décrypter,
Hors de l'Antiquité même...
Qui m'approchait à pas de loup
Pouvait voir un nuage solitaire parti
Une larme de très fin alcool naissant...
J'étais un regard où tout foutait le camp:
Une immense Atlantide !
Les résidus amers d'une marée
Privée d'eau sucrée 
Et d'algues enroulées phosphorescentes...
J'étais l'Œil privé de logis,
D'âme jolie de paysage psychique…
Que faire que faire pour exister?
Que faire que faire pour amener l'Eau
Et l'y faire déborder?
Que faire que faire?
Il fallait laisser faire la vie.
Il fallait se poser au fond des eaux,
Au plus profond de l'Etalon
Et attendre.
Attendre.
Même si le réflexe est de s'échapper
De s'extirper à tout prix de la Nonchalance...
Attendre la formation obligée des strates
Et puis le Déploiement au goutte-à-goutte du Temps
Et puis le Balancement progressif des Algues...
Oui il fallait laisser faire la vie.
Il fallait laisser s'ouvrir lentement
Toutes nos chères petites gueules,
Libérant ainsi de leur Geôle tous nos crocs moisis…
Il fallait laisser faire la Contention
Qui nous faisait si peur!
Il fallait accepter sans bouger
L'examen du Temps...
Il fallait projeter la Lune hors de son ellipse rotatoire;
Il fallait réussir à l'apprivoiser ;
Il fallait réussir à la faire approcher
Avec tout son beau cortège d'Etoiles
Et puis aussi tout son Lait constellé...
Il fallait séduire l'Art loin de l'Oubli...
Il fallait lui montrer
Que l'on était fait soudain d'assez de cris,
D'assez de brume dans nos Gorges,
D'assez de rocaille dans nos artères,
D'assez de marais salants dans nos yeux,
D'assez d'empreintes féminines dans nos tissus,
D'assez de morves ultramarines dans nos Conduis...
Fallait affrioler l'Art pour nous emplir le cœur…
…Et puis aussi tout le reste
D'arcs-en-ciel généreux,
D'azur sûr,
De fourrures rares de précieuses lettres...
Oui si j'étais hier un regard vide,
Je suis aujourd'hui un Regard débordant,
Un Regard débordant de Présence;
Un regard certes tordu par les profondeurs
Traversées,
Mais un regard empli à ras -bord,
En relief...

Je suis maintenant le Regard multiple et enchâssé de la Vie:

Je regarde en hyène!
Je regarde en oiseau!
Je regarde en crocodile!
Je regarde en panda!
Je regarde en ourson!
Je regarde par couvées!
Je regarde par chavirées!
Je regarde par envolées!
Je regarde par affolées!
Je regarde par affamées!
Je regarde par tombées!
Je regarde par dévorées!
Je regarde par lunées!
Je regarde par enténébrées!
Je regarde par fumées!
Je regarde par nagées!

Je regarde par louchées!



Je regarde l'Eternité!





* Cf. Mon premier livre « Evasion dans l'intranquillité ».

Saint-Genis-Laval, 10/07/2012.




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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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