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Annonce : Mon Etique à moi ... (Elle aimera ça...)
Publié par Vadnirosta le 20-03-2023 09:46:10 ( 114 lectures ) Articles du même auteur



Mon Etique à moi ... (Elle aimera ça...)

(Version longue)



J'aimerais tous les délices possibles et inimaginables pour mon palais: j e voudrais des pi zzas savoyardes géantes et puis un écheveau esthétique et « aéré » de spaghettis à la carbonara et puis aussi peut-être une poule faisane venue du Périgord si je parvenais bien sûr un jour à occuper le devant de la scène avec le foisonnement de tous mes éclats ... Par ailleurs, j'aimerais un doux fromage de biquette fait maison. J'aimerais goûter à la cerise sur le gâteau, je veux dire à tout le sucre vanillé de la Terre. J'aimerais un bouquet fleuri de mille-feu illes et puis des bûches glacées interminables et puis des œufs montés en neige très légère, presque « aérienne ». J'aimerais la plus onctueuse des plus onctueuses crèmes chantilly qui soient. J'aimerais aussi pour ma vue et surtout pour mes plus beaux modèles toutes les peintures délicieuses de Will Cotton et puis toutes les photographies en une de sire David Hamilton . J'aimerais me sertir, sur des hectares , de mimosas, de mers en abondance, de soleils superbes, de désirs toujours plus grandissants, de rêveries calmes, idylliques et champêtres. J'aimerais ceindre mon corps de feuilles d'or très précieuses aux dimensions d'une carte du monde. L'échelle 2 m'irait à ravir. J'aimerais danser, pour mes berceuses intimes, avec des chaussons délicats de danseuses étoiles en tutu, j'aimerais des couleurs pastels moelleuses , tiens, pourquoi pas de vastes manteaux-doudous en laine bouillie ou peau retournée. J'aimerais tant pour vêti r cette* froidure un gilet en laisse et mohair mélangés, un soutien-gorge en plumetis et satin, un collier en laiton et perles de rocailles. J'aimerais glisser mes doigts dans ces** boucles mousseuses. J'aimerais le fauve ou le brique pour vos*** regards, un rose doux et mat pour vos*** bouches solitaires. J'aimerais surtout poudrer/ des**** joues creusées/ aux couleurs/ et senteurs/ de l'Amour/ pour toujours/ de soie*****/ et qui rend coi/. Puisqu'à l'heure d'aujourd'hui il n 'est plus question que je meurs avec toi dans un lit somptueux, tous deux tordus par le désir fervent à l'intérieur d'un palais fastueux de maharadja parmi les costumes d'apparat, les coiffes, les costumes miroitants aux mille pierres précieuses , puisque tu as déserté notre bonne vieille Butte Montmertre et mon sacré cœur gros comrne ça, puisque je suis seul devant la bouche de métro Blanche dans le l8ème à songer aux noctambules du Boulevard Rochechouart où l'on a tant traîné, puisque tu ne veux plus jamais garder souvenance de notre rencontre à la Salpêtrière en ce mois de septembre 1999, j'aimerais te dire que j'ai gribouillé depuis peu tous mes bouquins sur les nus féminins des plus Grands Maîtres. J'ai raturé tou tes les fem mes en chair du Bain turc ingresque, tous les dessins des néréides de Boucher, toutes les baigneuses opulentes de Renoir et de Cézanne... J'aimerais te dire de revenir, ô mon amour, car je perds toujours et toujours plus de poids: je suis enfin comme toi, je suis désormais ce corps que tu as toujours rêvé d'accompagner jusque tard dans la Nuit squelettique de la chanteuse Arielle. Je me suis épuré de tout pour te plaire: j'ai perdu le poids de la morve d'une épine nasale ((,), le poids du cérumen miellé, le poids de l'eczéma entre les os des pieds , le poids de la mauvaise haleine des matins à forcer la décomposition, le poids des ampoules, souvenance de nos frictions. J'ai perdu le poids des diarrhées et tu regermeras c'est sûr...J'ai perdu le poids des urines pour l'ossature de la cathédrale de Reims** **** mise à nu. J'ai perdu le poids des sueurs et j'ai gagné un assèchement, une fonte des muscles : j'ai gagné ma Féminitude . J'ai perdu le poids des vomissures mais des résidus alimentaires se sont formés à l 'intérieur de l'épiphyse ******et, du coup, j'écœure la nourriture. J'ai perdu le poids des crottes et c'est grâce à cela que je resterai fermement un colon blanc établi à Mogadiscio, un colon blanc qui, plutôt maigrichon , échangerait volontiers le travail d'attaque des pluies intenses du sud contre un peu d 'efforts amoureux. J'ai perdu le poids des flatulences. Pourtant, je fume bien plus et je ne fais pas la cuisine ; pourtant, j 'ai froid sur ma banquise et suis un glaçon, un pingouin , un Mr. Freeze. J'ai perdu aussi le poids du mucus oculaire puisque je ne pleure plus, puisque je ne sue plus, puisque je ne suis plus gras... J'ai perdu le poids des blessures car il ne me reste plus assez de peau, plus assez de sang et de chair. Du coup, les chiens rongent mes os... J'ai perdu le poids des rôts puisque ça ne gaze plus trop dans ma vie, dans mon lit. Ô ma mie, je me suis vidé de tout pour toi et surtout pour nous : je suis pur, je suis sain, je ne suis que Sainte Âme en plein vent. Je souffre, bien naturellement, sans pour autant être habité par une quelconque viande, une quelconque peau. Je ne suis que fémurs et vertèbres et puis aussi un globe oculaire proéminent au passage . Ô m'amie, je te revois au deuxième étage de cette cl inique médico-universitaire pour enfants fous. Tu étais si haute avec ta robe Gautier. Seul le ciel avait le cœur gros. Tout le reste de notre paysage était en carence affective, en carence énergétique, en carence de soutènements, d 'entrelacs, d'arabesques, de fioritures, de rocaille. Nous marchions main dans la main sur les pages du Livre que nul n'a osé enluminer malgré les « rappels »******** coutumiers dans les amphis de cette université ... Nous marchions main dans la main, c'est sûr, mais nos pieds n'ont pas su écrire un poème qui, à la relecture, aurait permis de revivre le passé, le poids des roses et des sentiments érodés. Ô mon amour, aussi maigre qu'un ballet , j'aimerais te dire que je me fends à présent, que j'ai le mal de toi. Ce dernier s'insinue en moi par jets féminins de têtes de mort sur mon paquet d'os. Que faire ? Que faire ? Je garde souvenance de tes côtes qui menacent encore aujourd 'hui de se rompre à tout moment sous mes doigts transis. Je garde souvenance au pl us profond de moi de tes longs soupirs, de ton cœur, l'unique organe, qui demeurait toujours à l'étroit dans cette petite carrée. Je garde souvenance aux murs de ta chambre d'une ribambelle de « petites » œuvres peintes -les miennes !­ et puis aussi ta « petite » forme incessante où progressaient laborieusement un menu ver venu tout droit d'un poème des Fleurs du Mal. Je garde souvenance de ton teint livide, trop impeccablement entretenu avec l 'aide de masques et crèmes en tous genres. Je me souviens je me rappelle de cette croix trop grande pour toi, du supplice qui durait qui durait. Je me souviens je me rappelle d'un soleil voilé dont les rayons empêchés te rendaient encore plus pâle que tu étais. Je me rappelle de tout tu sais et j'en pleure maintenant. Je pleure tes clavicules et tes côtes saillantes, disparues à jamais ; je pleure car je reviens au Pays et rouvre les tiroirs ensommeillés qui se remettent à exhaler le parfum subtil de la torture méticuleuse et où s'exhale le lierre rebelle redécouvert qui, ligneux , grimpe sûrement sur les murs de la Maison du Sommeil dérangé . .. Je me souviens je me rappelle du friselis , mieux du grincement sans garniture de toutes tes articulations lorsque nous faisions l'amour je pleurons ensemble tu moi quitté plus force plus vois comme beau présent je nous aimions rappelle nous que faisions passionnés endormions sales draps urgence à pas infirmerie Vali um de perfusion cachions sous couvertures danses de cinéma centre-ville ravissante laid moi toujours comme bal tournait comme un pichets flots à coulaient Gosse du Doyen*********jamais oublierai je artifice paradis gagnions Ô mon amour, je suis déjà à la fin du Livre. Les pages sont encore blanches : qu'est-ce qui sera demain, mon Amour ? Le début après la fin ? Sans contenance et sans muscles passent les jours et les jours. C'est le gris qui s'installe dans ce loft rouillé où nous vivons********* , traîné comme un rêve qui fait mal. Qu'est-ce qui sera demain ? Le début après la fin ? Ce sera la boucle bouclée, le mouvement perpétuel des eaux d'un baiser cher à Escher. Et puis une envie de fumée me saisit d'un coup et les nuages se sculptent l'un après l 'autre tout autour de toi : silhouettes mystérieuses fantastiquement suggérées, souvenirs d'amis, vague à l 'âme, nostalgie de l'Amour perdu, chuchotements, parfums de Femme répandus ... Une cendre imminente et suspendue dans tous les airs. Elle va s'éparpiller sur nous, sur nos mers et sur nos sentiments, porteuse de la bonne et mauvaise nouvelle, l'interruption momentanée. S'ensuivra le jardin de rouille, carcasse universelle . .. J'ai décapé toute la journée puisque c'est bien notre amour qui s'est vautré le pl us au rythme des relectures successives du Livre et des strates résiduelles successives d'hydroxyde ferrique. Je t'aime, je t'aime encore, ô Femme de ma vie ! Demain je m'en irai avec mes fils et mes aiguilles et mes crochets et j e tisserai , broderai et coudrai jusqu'à la plus haute perfection des Etoiles et du Scintillement. Fragile comme un bas de soie, je m'épilerai d'abord tout le corps puis, pour m'offrir à la Nuit de ton souvenir, j 'enfilerai ta robe de chambre en jersey , ton soutien-gorge en fil * = Ambiguïté voulue. Adjectif démonstratif. Est-ce ici ma froidure ou bien une autre ?
M'appartient-elle ? Pour l'instant non ? Nous ne sommes encore qu'au début du texte ...
** = Ambiguïté voulue . Si on lit à voix haute, il y a possibilité d'un homonyme « ses ».
*** = Ambiguïté voulue. M'adresse-je à toutes les femmes ? A quelles femmes ? Est-ce le vous de
courtoisie adressé à l'Une d'elles ?
**** = Ambiguïté voulue. Est-ce moi (joues creusées) ? Ou bien Celle de toujours ? Article
indéfini.
***** = Ambiguïté voulue. Possibilité à voix haute de dire le mot soi (homonyme).
****** = Reins ?
******* = Extrémité d 'un os contenant de la moelle rouge.
******** = Il s'agit ici des cours d'histoire de l'art et en particulier l'histoire de l'art médiévale
avec ses manuscrits enluminés . ..
********* = Lieu-di t Doyen Gosse près de la clinique Georges Dumas (psychiatrie) près de
Grenoble.
********** = On vit ici le passé au présent par l'intermédiaire du Livre.
Cf. annexe VIII en fin de recueil. Yohann Gardon, Saint Genis Laval, janvier 2014 , pour atelier d'écriture « Chemin de traverse ».








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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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