Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9502
|
Re: Trop de kilos
Erreur Danielm, Il ne suffit pas de vouloir, malheureusement La vie n'est pas égalitaire dans ce domaine.
En réponse à Happyday un poème écrit pour une amie qui malheureusement est morte depuis, morte selon moi de trop de régime.
Publié par Loriane le 09-02-2012 21:20:00 ( 1188 lectures )
Femme imparfaite
La femme parfaite te scrute, Ton regard devenu meurtrier a glissé sur le magazine. Ton corps lourd te rebute, Cette créature si désirable, sensuelle vient d'une autre usine.
Si lasse, si meurtrie Tu fuis avec circonspection ton reflet, et tous les miroirs, Les kilos t'ont envahie Depuis ta prétendue défaite te voici vaincue, blâmable dérisoire;
Tant de fois en espoir, Tant de combats avortés, inutiles efforts, tant de régimes menteurs, Ne plus manger, ni boire, Les insupportables restrictions, sitôt suivi du gras vainqueur.
Interdite de shopping, Meurtrie, tu ne viens pas rêver devant les vitrines des magasins. Adepte du shopping, Peut-être retrouveras-tu l'estime, normalité et l'absolution du voisin.
Bannie de la plage, Mortifiée en maillot de bain, tu te dissimules le visage hagard, Tu fais barrage, A l'instar des lépreux, tu fuis la peur de l'affront des regards.
Tes genoux en feu, Tu transpires massive, pesante et lourde dans ton fauteuil Car bouger tu ne veux, Dans la chaleur de l'été tu n'espères personne sur ton seuil.
Ce corps encombrant Tu l'abhorres, tu l'éconduis, le répudies, tu fais scission Ce corps écrasant, Sujet de déception, tu lui imposes un divorce, une répudiation.
En conflit avec ta chair, Tu n'entends que de sots conseils, admonestations, réprimandes Tu penses à ta mère, A-t-elle démérité ? responsable d'un dérèglement de tes glandes.
J'ai mal, je te vois souffrante, Dans tes mains tendres, ton regard subtil, dans tes mots généreux, Derrière ta lutte incessante, Vibre une âme belle, ton désir légitime d'être tel un enfant heureux.
Qui décrète la beauté ? Quel malheur de naître aujourd'hui dans la dictature des squelettes. Rubens t'aurait fêtée Et peint avec amour tes jolies douceurs rondes de femme replète.
Ton corps est ta maison Il abrite un esprit aérien, des amours fines, évaporés si fragiles Il n'est pas contrition Aime le, offre lui la paix, ton corps pour toujours est ton asile.
Loriane Lydia Maleville
|