Chère Géraldine, Amie de mon cœur. Je sais ! Ou du moins, je crois savoir. Je crois savoir à quel point mon absence vous fait souffrir, d'ici, vos larmes me sont parvenues. Toute la nuit d’hier, vos larmes inondaient la modeste cabane qui me sert d’abri, comme les pluies torrentielles inondassent jadis les cases restées vides près du grand Fleuve amazone. Je vous mentirais moi-même si je vous disais que je ferme l’œil ici : ces nuits ici sans vous à mes côtés, je les ai en horreur. Ça fait quelques nuits déjà que je ne m’allonge même pas sur mon lit. Mon cœur, en effet, bat beaucoup trop fort à cause de vous Géraldine. Alors, quand je tente de m’allonger, j’étouffe. Des heures durant, je pense à vous. Et, quand finalement je daigne trouver un peu de sommeil, vous me poursuivez dans mes rêves. L’amour fait-il donc aussi souffrir ? Je suis étonné de le découvrir. Mais rassurez-vous chère Amie, si tel est le prix à payer pour vous aimer, Je souffrirai le martyr pour vous. Vous le savez bien, les mots dans ma bouche ne finissent jamais pour vous Amie, mais que votre altesse m’accorde de m’arrêter là cette fois. Ne pleurez pas, je vous en supplie ! Voulez-vous donc continuer à m’inonder ici ? Je reviendrai à vous très bientôt, priez juste le ciel que les jours prochains, je sois de retour. Prenez mon blouson bleu de nuit qui se trouve près du calendrier, et gardez-le avec vous et près de vous en permanence. Qui sait ? Peut-être que mon parfum qui y est consolera votre cœur… En tous cas ici, votre écharpe rose produit cet effet chez moi. De mille baisers je vous embrasse, que de vous jamais je ne me lasse. A très bientôt, Géraldine ma chère Amie.
Les joies de la langue française 2019, GERALDINE N.M
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