Les aventures d'écologistes radicaux

La deuxième cible d’Alphonse et ses amis, fut la villa en Corse de Joseph Matéo. Cet homme est pourri jusqu’à la moelle, il a trahi plus de quarante fois dans sa vie, cependant comme il s’agit d’un filou étant un pro pour changer d’identité et d’apparence, il a toujours échappé à la vengeance de ses anciens complices. Joseph a entourloupé vingt trois organisations, dix huit femmes, et deux maris. A l’âge de soixante ans, Joseph a un palmarès qui ferait rêver n’importe quel escroc, il a tourné en bourrique la NSA une agence de renseignement des Etats-Unis ayant des milliards de dollars de budget, le ministère de l’intérieur français, l’IRA dit l’armée républicaine irlandaise, l’église de Scientologie, le FSB c'est-à-dire les services secrets russes etc. En plus d’avoir piqué de l’argent à des organisations célèbres, Joseph est un coureur de dots, il a volé une bonne partie de l’argent d’hommes et de femmes qu’il a rendu amoureux de lui. Pour pouvoir accéder sans risque à une part importante du patrimoine de ses victimes de cœur, l’escroc s’est arrangé pour que les dindons de ses farces, acceptent de se marier selon la communauté de biens, ainsi une bonne partie des possessions du gogo devenait aussi la propriété de Joseph. Le plus beau coup monté par Joseph fut de faire croire à la NSA que pour un million de dollars, il donnerait des informations sur des tentatives d’attentat contre la statue de la Liberté à New York, et le Pentagone.

Il a failli se faire prendre, mais en modifiant ses empreintes digitales grâce à de la micro chirurgie, en changeant de visage, et en tuant le chirurgien qui a modifié son apparence. Joseph a réussi à échapper à une des plus puissantes organisations d’espionnage du monde. L’escroc a attiré l’attention d’Alphonse et ses camarades, car il a décidé de prendre sa retraite, en devenant un spéculateur immobilier, il veut bétonner des dizaines de kilomètres de littoral. Joseph veut déclencher une flambée de la construction en Corse, que des milliers d’immeubles sortent de terre, il se moque éperdument des conséquences écologiques de ses actes.

Joseph Matéo a pris un nom d’emprunt pour s’installer en Corse, il se fait appeler Pierre Falcone, c’est une figure importante de l’UMPD. Il donne de somptueuses réceptions, et accumulent les œuvres d’art corses faites durant l’Antiquité et le Moyen Age. Joseph est particulièrement fier de sa collection de vases carthaginois. Il est un amateur d’anciennes choses, ainsi sa maison principale a plus de trois cent ans, le vendeur pour appâter Joseph a juré que Napoléon y avait séjourné une semaine. Bien que Joseph soit un excellent menteur, il lui arrive de se faire avoir par moment, ainsi quelque uns de ses vases n’ont pas été fabriqués en Corse mais en Chine.

Les ambitions immobilières de Joseph rendent fous de rage certains nationalistes, Joseph en tant que renard a plus d’un tour dans son sac, il a réussi à mettre la main sur un enregistrement, qui discréditerait à tout jamais le nationalisme corse, s’il était rendu public. Joseph pense être tranquille, en fait les nationalistes pour faire plus mal au portefeuille de Joseph, ont prévu de le laisser construire quelques immeubles, puis de les détruire. Les corses sont indomptables, même si les chefs nationalistes sont muselés, leurs subordonnés refusent que leur terre soit défigurée. Le deuxième loisir de Jospeh est la chasse, mais il ne sert pas d’un fusil ou d’une arme de jet, il utilise un faucon, en effet l’escroc pratique la fauconnerie, il est un dresseur émérite, ses oiseaux de chasse lui obéissent très bien, il faut dire qu’il les traite avec amour. Pour mettre en colère Joseph le plus sûr moyen est de s’en prendre à ses faucons chéris, un jour un gamin avait jeté un caillou sur une de ses bêtes. Joseph a réagi avec hargne, il s’est arrangé pour que des hommes de main, lapident à mort le garnement qui lui a causé préjudice.

Alphonse, Albert et Théodore décidèrent de frapper un jour où Joseph était absent de son domicile principal, ils entrèrent en catimini après avoir répandu du gaz soporifique dans toute la maison. Joseph n’emploie pas de systèmes de sécurité modernes pour se protéger, par contre comme il a eu recours aux services d'artisans d’élite pour faire ses portes, elles sont très difficiles à ouvrir avec des outils. Albert passa une heure à s'échiner sur la porte d'entrée de derrière, avant de réussir à la crocheter. Comme chaque pièce de la maison de Joseph était fermée, et qu'Albert rencontrait les mêmes difficultés que pour la porte d'entrée, Alphonse et son équipe se contentèrent de visiter deux pièces, la chambre et le bureau, ils firent deux découvertes intéressantes, le journal intime de Joseph, et l'enregistrement incriminant des chefs nationalistes, une discussion s'engagea entre Alphonse et ses comparses sur la marche à suivre.

Albert : Je propose que nous vendions aux nationalistes, et à l'état français les objets intéressants que nous détenons, cela pourrait nous rapporter un fameux pactole.
Alphonse : Si nous entrons par effraction chez les gens ce n'est pas pour l'argent, mais pour la cause de la nature.
Albert : Je t'ai promis solennellement de ne pas vendre à des receleurs les objets que je trouvais dans les maisons que nous visitions. Mais aucun serment ne me contraint de t'écouter cette fois, puisque ceux à qui je destine nos trouvailles, ne pratiquent pas le trafic d'objets volés.
Alphonse : Nous sommes déjà riches pourquoi ne pas se contenter des gros restes de notre fortune, nous sommes millionnaires si on compte en francs.
Albert : Les ressources que nous ont octroyé le ticket de loto, ont été bien entamées, et puis on n'a jamais assez d'argent lorsque l'on est en cavale. Un jour ou l'autre, nous serons peut-être identifiés par la police, dans ce cas-là il faudra mieux avoir plein de sous.
Alphonse : Je te propose de régler à pile ou face notre dissension, si la pièce tombe sur face, je te laisse faire, et sur pile tu agis comme je le veux. D'accord ?
Albert : Entendu, mais on utilise une des pièces de Théodore.
Alphonse : Tu ne me fais pas confiance ?
Albert : Je ne suis pas le seul à être un filou, la semaine dernière, tu as utilisé une pièce trafiquée pour remporter notre pari.
Alphonse: Je suis désolé, mais je ne pouvais pas te laisser commettre une idiotie monumentale. La fille que tu fréquentais, était une indic de la police, tu devais rompre avec elle.
Albert : Tes intentions étaient bonnes, en plus tu avais raison, et puis je t'ai joué quelques tours de cochons, que tu m'as pardonné, alors je t'en veux pas, mais il me faudra un peu de temps pour te refaire entièrement confiance.
Alphonse : Je comprends, tiens c'est amusant la pièce est tombée sur la tranche, elle a refait la même chose, c'est pas vrai elle est atterrie une troisième fois sur la tranche. Théodore ta pièce est-elle normale ?
Théodore : A ma connaissance oui. C'est peut-être un signe du destin, de ne pas s'en remettre au hasard pour régler votre différend ? Je propose de recourir au vote pour décider de la marche à suivre pour les objets que nous avons trouvés.
Alphonse : Ça marche.
Albert : Pareil pour moi.
Théodore : Je vote pour l’idée d’Alphonse.
Albert : Théodore, tu es sûr de ton choix ? Les occasions de gagner plus d’un million d’euros, en bossant peu, sont rarissimes.
Théodore : Je ne dis pas que c’est sans douleur, et sans regret, mais si accepter un million d’euros nuit à ma mission de défenseur de la nature, je les refuse.
Albert : Cracher sur plus d’un million d’euros d’argent facile, cela ne te ressemble pas Théodore, tu as beaucoup changé.
Théodore : Pas tellement, j’ai du mal à résister à ma partie de moi qui adore voler, même si d’un autre côté je suis très fier d’avoir tourné la page.
Alphonse : Il y a deux arguments importants en plus de la défense de notre réputation de défenseurs de la nature, qui me motive Albert. Premièrement, si nous gardons le journal de Joseph Matéo, nous pourrons nous en servir pour négocier avec le procureur, si jamais nous nous faisons attraper. En outre si nous remettons l’enregistrement compromettant aux nationalistes corses, ils accepteront de nous cacher et nous ferons profiter de leurs réseaux, ce qui nous sera d’une aide puissante, si la police nous démasque, et que nous voulons fuir la France.
Albert : Ton deuxième argument est pertinent, mais le premier ne vaut que dalle, dès que Joseph s’apercevra que son journal et son enregistrement ont été volés, il s’enfuira très loin de la Corse. En fait ton deuxième argument ne vaut pas grand-chose non plus. Comment saurons-nous que la police nous a identifiés ? Nous n’avons pas de complice travaillant pour nous dans les forces de l’ordre.
Alphonse : Non mais j’ai réussi à pirater les ordinateurs de l’équipe de police qui enquête sur nous, j’ai déposé un cheval de Troie dans leurs outils informatiques de travail, résultat nous sommes au courant de leurs faits et gestes.
Albert : Bien joué, mais tu aurais pu nous informer de ce que tu tentais. On forme une équipe, les risques on doit les prendre ensemble.
Alphonse : Tu as raison, je te dois encore des excuses, désormais pour chaque initiative de ma part, vous serez informés avant je passe à l’action.

Joseph le spéculateur immobilier, mit les voiles dès qu’il s’aperçut que son journal et son enregistrement compromettant, n’étaient plus dans sa maison. Il disparut en emportant avec lui deux millions d’euros et se réfugia dans les îles Fidji. Un autre spéculateur reprit le projet de Joseph, mais il échoua, au bout de cinq attentats contre ses immeubles, il jeta l’éponge. Les chefs nationalistes corses furent très contents, qu’Alphonse et ses camarades, leur remettent gratuitement l’enregistrement compromettant, ce geste leur acquit des amitiés solides. Les actions d’Alphonse et ses amis avaient un impact médiatique de plus en plus fort, elles inspirèrent d’autres personnes. Pour éviter que leurs secrets ne soient dévoilés, les politiques corrompus et de nombreux hommes d’affaire redoublèrent de précaution.