J’irai me promener dans la pointe du pays
Là ou les vents d’ouest soufflent sur la Vendée
Vents d’été soufflez sur la Vendée vos bourrasques et vos alizés

Je m’approcherai des rochers
Si impavides malgré tous les calvaires autour d’eux
Comme si ainsi absorbés, ils avaient emprisonné le cosmos et son silence entier
(Rochers, laissez moi consommer votre tranquillité)

Ensuite, J’irai jusqu’au premier caillou du pays
Pour affronter les invasions venant par la mer
Sur la pointe de l’île d’Yeu j’irai quand
Le ciel gronde et que les vagues s’écrasent en rugissant
(L’écume barbouille leur gueule rageuse, mon cri d’amour s’entendra t-il ?)

Vents d’été soufflez sur la Vendée
Je reconnaitrai vos instruments à vents, vos olifants
Vos airs d’ancien temps,
S’accorder au murmure du ressac

Et lorsque à marrée basse le littoral sera déshabillé
Son crâne exposé, son grand âge révélé
Et lorsque à marée basse la mer aura reculée loin de la Vendée
J’irai marcher sur sa croûte noire garnies de dents, arrêtes, d’os et de crocs

Mes pieds nus s’enfonceront dans un coussin de plumes pourtant
Car vents d’été soufflez sur la Vendée vos bourrasques et vos alizés
(Mon cri d’amour a-t-il un égal ?)


Spectateur auriculaire des houles naufragées
Mes narines opprimées se rempliront de ton parfum salé
Qui affleure doucement de l’ombre écrasante des titans échoués
Qui fume de tes lèvres couchées

Toi vendéenne douce comme la voix de la pluie
Par ta main qui se marie à ma main
Par tes pieds ensablés tu viendras dans mon dos soulever
Les vents d’été qui soufflent sur la Vendée