| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Accueil >> xnews >> La Cité des Leurres. - Nouvelles - Textes
Nouvelles : La Cité des Leurres.
Publié par Ahmed le 19-03-2013 09:06:05 ( 1083 lectures ) Articles du même auteur



La Cité des Leurres.




Roman écrit en arabe par Ahmed Khettaoui.


Traduit en français par /Ben Adam Abdessabor

Première partie


Toute enjolivure, tout embellissement, toute cerise, s’ôtèrent de son visage .
Il mourut en dormant sur l’eau…, dans la Cité du fils de l’Homme, une cité qui était sur l’eau, qui l’emmenait, bon gré, mal gré, vers le marché de l’eau…, pour la vendre en (monnaie d’) eau, et en glorifications, alors qu’elle s’enivrait dans ses louanges, pour faire escale à la porte du « Pain », pour la pétrir et la donner aux passants, une aumône à partir des miettes des pâtes des moulins ou des minoteries.
Tous les passants étaient des vieux, à l’exception du voisin, attenant à celui d’en face, lui-même plus doux qu’un soleil printanier.
C’est lui son voisin plus doux que lui-même. Il l’a supporté bon gré…, mal gré…, autrement dit, il l’a soutenu dans les bonnes situations mais aussi dans les plus dures…, de même que par sa très douce épouse, médecin, bon gré, mal gré.
Le cours des escaliers l’emmena au quatrième étage, par amour à la Cité du fils de l’Homme qui nageait sur de l’eau, en ce pain qui préfère s’isoler avec de l’eau.
Tout ce qui est dans l’eau est vivant, et ne peut mourir, (tant que son délai d’expiration n’est pas venu à terme).
Á l’exception de celui dont les plaies et les blessures se sont cicatrisées et ont séché, et dont ses joies se sont dispersées à travers les bosquets, parmi les touffes verdoyantes, préférant
rejoindre la terre ferme à la Cité du fils de l’Homme qui nageait toujours sur de l’eau.
Et tout ce qui vit dans (et de) l’eau glorifie le Créateur-Tout-Puissant… Et un haillon ((très vieux)) en « pain », comme cette étoffe usée, sur le dos d’un riche aimant toute mode jusqu’à l’extrême, accourant aux vêtements de dernier cri…, s’en enivrant jusqu’à l’extase… Ainsi il continua à admirer, à aimer la surface de l’eau, à flotter sur l’eau, comme de l’huile, pareil à ce qui reste des grains de blé, ou d’une joie et d’une tristesse en même temps…, achevant, complétant et menant à terme ce qui manquait aux années de disettes et aux épis inféconds ou infructueux.
De même, les minutes se sont succédé, recroquevillées, confinées et tapies sur une plaquette d’eau, se rapprochant quelquefois de lui, l’insultant, la grignotant, s’en allant, jusqu’à ce qu’arrivèrent les ((vitamines)), ainsi arrivèrent ses minutes enceintes de carences, de dénuements, de besoins et de misères. Sa fille, ( Amina ), est arrivée , haletante, de la lointaine ( Porte de la Djemâ’a ), l’un des grands repères de sa Cité (Boussemghoun), pleine de joies, innocemment, n’émanant que des enfants de son âge, et des traits, des critères, ( de sourires ) , apparaissant sur ses lèvres, qu’avaient dissimulés l’orphelinat quand elle filait en cachette, à la faveur de l’obscurité de la nuit, et une question fort embarrassante et déconcertante jusqu’à l’extrême.. !!..
C’était un secret…, une magie…, et une clé d’un cadenas qu’il volait, toutes les fois qu’il lui était possible, d’une petite sacoche que sa vielle mère dissimulait dans sa poitrine..
Cette vieille mère qui ne cessait de répéter deux Sourates ((La Liminaire et la Sincérité)) dans toutes ses prières.
Il volait la clé pour ouvrir une grande caisse où cachait, d’habitude, sa vieille mère, une galette de pain d’orge… Ô combien il était touché pleinement de narcissisme, d’orphelinat et de nécessités… Et combien il louvoyait, insidieux, sournois et fourbe, lorsqu’il volait la clé de la poitrine de sa vieille mère… Il la volait lorsqu’il faisait très noir, dans l’obscurité de la nuit, lorsqu’elle lui racontait, tout au long des nuits infructueuses, l’histoire de la poitrine tendre et affectueuse.
C’est un conte populaire proche des légendes, où quelques passages disent : « que la poitrine d’une mère nourrissait de lait son bébé, le tétant au sein.
Une fois, ce lait s’est transformé en « tissu », parce que son fils pleurait beaucoup jusqu’à ce que ses joues devinssent très rouges, pareilles au savon qui nettoie des vêtements en un hiver très rude, glacial, et où le vrai froid n’est que celui qu’envoie le Créateur-Tout-Puissant… »…
Ainsi, elle narrait et contait cette même histoire plusieurs fois, pendant de nombreuses nuits très obscures (avec tout ce qu’elle comporte comme confusions, fusionnant avec le côté très légendaire.
Et c’était dans ces circonstances qu’il profitait des occasions lui permettant d’entrer sa main au milieu des seins de sa mère, pour voler la clé, dérobant ainsi, depuis leurs racines, tous les actes de cette scène théâtrale qu’est ce conte combien fabuleux et fantastique pour la vieille mère.
Il volait ainsi les délices et les moments agréables des autres, surtout de cette vieille mère qui trouvait de la douceur et du plaisir en la racontant.
Elle la narrait, allongée et détendue, autour d’une cheminée où s’allumait un feu qui raflait, « mangeant », du bois orphelin emmené des crêtes des montagnes.
Eelles aussi orphelines, depuis le grand départ des vieux et des vieilles, plus précisément de la montagne « Tèmêddè », surplombant, comme un vaillant chevalier géant sa cité qu’est Boussemghoun.
Il volait aussi le silence, depuis ses racines, de sa fille (Amina), le clamant en bonnes paroles, (ou le distribuant en aumônes), aux passants, surtout aux gens aisés.
Il disait à sa fille (Amina) :
« C’est quoi, ce que tu tiens dans ta main, ô Amina ? » ... - « ((Vitamine! Vitamine !)), et quelque chose (de l’aumône courante, de la charité), ô mon père ! »…
Avec toute l’innocence du besoin, elle dit : « Ecoutez et comprenez bien… C’est son nom ((VITAMINE)), ne lui faites aucun mal, ne la distribuez qu’avec mesure ((!!!)) tous les trois jours, et entretemps.
Tout le monde ((jeûnant)), vous comprenez ?... »…
Nous dîmes – nous, les passants -, comme des élèves :
« Oui… Oui… »…
Et notre curiosité s’en était accrue…
Amina s’en alla changer ses vêtements à la maison de ses parents.
Elle revint avec des habits autres que ceux qu’elle portait…
-« Chic !!! », s’exclama sa sœur Zineb…, « Chic !!! Amina !!! Que tu sois si galante et si décente !!!...
La galanterie ((d’orphelins))… Chic !!!... Chic !!!...»…
Zineb continua de la sorte jusqu’à ce que nous mîmes fin à ses exclamations qu’accompagnait un grand vacarme .
Pourquoi toute cette convenance de la part d’Amina ???.
La réponse d’Amina ne se fit pas attendre :
« Ce n’est qu’avec de tels vêtements qu’on accueille des invités !!! ».
Nous comprîmes alors le pourquoi de ce changement d’habits. Et nous thésaurisâmes notre curiosité.
Amina s’orienta immédiatement vers la Cité du fils de l’Homme, cette cité qui continue à nager sur l’eau.
Amina donnait à ses invités de la Vitamine, tout en s’écriant :
« Qui les a nourris de ce Pain ???... »…
- « Moi ! ô mon enfant ! ».
Amina détourna son visage de moi.
Je dis alors : « Seigneur ! Fais à ce que je sois capable d’accomplir de bonnes œuvres !!! ». Puis, je me tapis dans ma vieille robe (cape).
Je n’ajoutai aucun mot de peur des remarques et des remontrances, mais je continuais à murmurer et à marmotter des mots, à parler entre mes dents, sans que d’autres sachent ce que je disais.
Je me mis à assujettir, à la grammaire et à la conjugaison, les mots « at’amèhounna » et « out’imouhounna », qui veulent dire, respectivement : «il les a nourries » et « je les nourris ».
Le mot « les » dans les deux phrases désigne les femmes ou tout ce qui est du genre féminin.
La syllabe « na », dans les deux mots en question, désigne les femmes et on l’appelle « noûn en-niswa ». ((Le N ou le noûn des femmes)).
Ceci me renvoya dans le passé quand j’étais élève des Meddersa, pour me souvenir de Si Ahmed BELGANDI, à Méchéria, lorsqu’il nous dispensait des leçons de grammaire et de conjugaison… De ce même livre qui s’intitule « En-Nahwou el Wâdhih », « la Grammaire claire et nette »… Ce qui me mit aussi à me rappeler de l’être pensant et de l’être non pensant ((« El-‘Aqil » et « gheïr el ‘aqil »))…
De là, a élu domicile dans ma mémoire ceci : que le « noûn en-niswa », ou plus précisément «le noun » (la lettre N).
ne s’attribue qu’à l’être pensant, à un être qui a une âme, comme dire, par exemple : = « elles mangèrent du pain et elles ont faim Ou encore qu’on dise :
« Elles ont moulu le blé des bourgeois, en contrepartie d’une poignée de semoule pour nourrir leurs enfants nécessiteux, affamés ! »… Comme on peut aussi dire :
« Elles mangent du pain (des miettes de pain) des ordures ou des balayures, alors que les gens aisés vivent dans l’abondance… Jusqu’à ce que me mène mon illusion, ou ma certitude, au mot « vitamine » , où le « n » ( noûn ) peut être attribué à l’être pensant ou à l’être ayant une âme, exactement ou presque, comme le « n » des femmes )… Ou peut-être, grammaticalement parlant, le « n » androgyne »…
L’étonnant est qu’en chacun de ces deux mots « androgyne », se trouve un « n », un « noûn .
Bien sûr, à ne pas confondre avec tous les autres noms propres ou communs qui portent en eux un «n», en quelque langue que ce soit… C’était vers çà que je m’étais orienté, d’une façon certaine ou sceptique, mais c’était une escale, en laquelle j’étais dans l’obligation de faire une halte, si brève soit-elle.
Mes facultés se rassemblèrent.
Des escaliers se firent voir devant la Cité du fils de l’Homme. Cette cité qui ne faisait que nager sur l’eau…
Mes conjectures se conçurent en cette même cité.
Je me mis à psalmodier des Versets Evidents, de même que des Récitations Religieuses, celles du matin et celles du soir.
En un même temps, rassemblées et les rendant plus courtes que d’habitude, implorant le Créateur-Tout-Puissant :
« Ô Seigneur ! Fais à ce que je sois pourvu de patience, ferme et fort, et que je fasse contre mauvaise fortune bon cœur, et enveloppe-moi de Ta Miséricorde ! ».
Celle qui habitait l’eau, dans la Cité de l’eau, me répondit : « Amen ! »….
A suivre




























Article précédent Article suivant Imprimer Transmettre cet article à un(e) ami(e) Générer un PDF à partir de cet article
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 20-03-2013 18:54  Mis à jour: 20-03-2013 18:54
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: La Cité des Leurres.
Les images sont belles, le récit est difficile à suivre rempli de symbolisme.
Mais les références religieuses, trop nombreuse, trop orientées, présentes dans le texte comme étant des certitudes, me bloquent.
J'ai vraiment beaucoup de mal avec ça et je me sens étrangère à ces discours.
Les expressions "fils de l'homme, créateur, verset, sourate, prières ..; et tout ce qui pour moi sont des délires, m'excluent et me font reculer.
Dans ce genre de récits afin de ne pas heurter les autres personnes il est préférable d'éviter ces sujets qui restent très, très personnels.
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
65 Personne(s) en ligne (21 Personne(s) connectée(s) sur Textes)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 65

Plus ...