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Nouvelles : La Cité des Leurres 2
Publié par Ahmed le 20-03-2013 07:20:00 ( 1101 lectures ) Articles du même auteur



La Cité des Leurres.

Roman écrit en arabe par Ahmed Khettaoui.

Traduit en français par /Ben Adam Abdessabor

Deuxième partie

Sidou Kartol lui remit une toque (coiffe) juive.., une rafle de dattes très estimée au campement des Saints et en temps creux.., et quelques amulettes pour s’attirer et gagner les bénédictions et les bonnes grâces du Saint-Patron de la Cité…
Il déclama, ivre :
« Ô Maîtresse Mira apporte le benjoin, apporte l’encens ! »…, deuxième partie…, se détournant de :
= « Legnaoui est parti au Soudan, il apporta une bague (de) legnaouiya »…
Au dessus de la face (de la tête) du déporté, l’ombrelle d’El-Hâdja Khadra, épouse de Sidi Kêci, la fille d’El-Mèkhfi – « el-mènfî » – ((« le déporté »))…
Il s’était souvenu, bien que saoul, de l’artiste algérien Saadaoui Salah :! » = « Dites à ma mère de ne pas pleurer".
ô déporté !-, ton fils part (ira) pour ne plus revenir, - ô déporté ! –El-bèrzèkh – ((L’intervalle entre deux choses, ou deux mondes, ou deux temps)), se réveilla de tout son spectre d’absorption pour découvrir l’ombre des choses et les degrés du Temps, du Destin, ainsi que les feuilles de l’eucalyptus, du myrte, si résistants…
Il se réveilla aux coups du cordonnier que ce dernier donnait aux souliers dans les locaux (magasins) d’ « Eynêdhèn ».., et à Ouled-Moussa, à Boussemghoun, sa cité…
Le boulevard « La Goutte-d’Or », à Paris, grouillait d’émigrés et de Maghrébins, ainsi qu’à Clignancourt…
La mousse se fit voir de la coupe de vin ou de bière, pareille à celle de la coupe de Sahraoui, du côté droit le plus à l’écart du bar de Mahmoud à Levallois, dans la banlieue parisienne…
Le voyage de l’être à l’être est la distance de l’intervalle, et la chanson de la chanteuse algérienne (L’Ghêliè) : = « Ô avion, emporte-moi », assourdissait les oreilles…
Ses échos tournoyaient dans le bar, comme le faisait l’âne (d’Ouled-Kèmya), à Boussemghoun, au cours d’une saison de moisson fructueuse, à sa septième ou neuvième session…, en train de moudre (Amendi) du blé, en un des moulins de la cité empreinte, pleine et débordante d’augures et de présages que nourrissaient ses habitants…
C’était au temps où il s’amusait, dilapidant du blé…
À ces moments où il s’adonnait à son jeu préféré, avant qu’il n’émigre en France, par le port d’Oran, sans aucun visa d’entrée, avant l’indépendance de l’Algérie en 1962… Tandis que la Radio de Paris diffusait, captée au bar, une chanson vicieuse de cheïkha Remiti l’algérienne…
S’en étaient suivies d’autres voix célèbres, en l’occurrence : Dahmane El-Harrachi, Enrico Macias, Charles Aznavour, et Jacques Brel…
Cette atmosphère fut sillonnée par
des interventions brèves de la vedette de la Radio, Mèriem Abed, histoire de saupoudrer ou de saler la marmite.
L’air au bar était irrespirable à cause de la fumée du tabac qui était souveraine et dépassait toutes les normes et toutes les règles du savoir-vivre…
Ceci se passait alors que les échos des « vrombissements » des mouches s’entendaient…
Elles ne faisaient que tournoyer autour d’un morceau de viande de cochon que Mahmoud rôtissait sur un feu languissant, pourtant d’un charbon un peu spécial, de qualité supérieure…, pour le présenter à Larbi dans les conditions qu’il aimait… Celui-ci était assis un peu plus loin, près du comptoir…
Ses moustaches, devenant jaunâtres à cause des cigarettes, tressaillaient au moindre geste, à la moindre parole…
Ses mains tambourinaient avec lenteur, au rythme d’un folklore populaire appelé « El-Hèddèwè », alors qu’il chantonnait :
Ô Partant ! Où voyageras-tu ? Tu t’en fatigueras et tu reviendras ! », qu’avait chanté l’algérien Dahmane El-Harrachi…
La faction de Zona la Méditerranéenne, (une employée du bar), n’était pas encore arrivée. Elle ne commençait qu’à cinq heures du soir, pour ne terminer qu’au lever du jour, ou un peu plus… Elle s’occupait des tables des jeux du hasard, c’était la fonction que lui avait conférée Mahmoud, le patron du bar… Il l’avait embauchée, au début des années 60, la choisissant parmi d’autres, pour ce qu’elle excellait en stratagèmes, ruses, manigances, fourberies et malices…, ainsi que pour d’autres considérations et égards…
Il n’était pas des habitudes de cette employée d’être au bar à cette heure, après sa faction…
Elle revint, haletante…
Cette fois-ci, elle avait oublié quelque chose qu’elle voulait récupérer…
Elle était quasiment certaine que le « truc » oublié était encore à sa place, « sain et sauf » …
Les minutes de la matinée se dérobèrent de Larbi, pour accompagner son imagination qui partit loin, très loin …
Elles voyagèrent vers Rabi’a El’idawiya, tout en continuant à contempler Zona la Méditerranéenne qui faisait des va-et-vient dans le bar…
Elle avait une silhouette mince et svelte, un grain de beauté, qu’on pouvait voir même de loin, au milieu de sa joue gauche, un visage bien arrondi, dépourvu de rides, malgré qu’elle fût aux portes de la soixantaine… Mince, svelte, tout étant bien remplie, avec de grands yeux, ressemblant beaucoup à ceux de l’artiste jordanienne Samira Tewfiq…, ou à ceux de l’addax, cette antilope blanche qu’avaient admirée et décrite les grands poètes d’hier et d’aujourd’hui… Ce qui a valu à Zona la Méditerranéenne d’être surnommée « El-Mahâ » = « l’Addax », par les habitués du bar...
Elle avait appris par cœur les chansons de Samira Tewfiq, aussi bien que celles du Rif marocain, en particulier, les chansons de Cheïkha L’Hamdaouiya...
Elles l’aidaient à mieux se mouvoir, à se dandiner, à faire bouger sa hanche, dans des va-et-vient parmi les tables des jeux du hasard, à distribuer et à fredonner des morceaux choisis de Cheïkha El-Hamdaouiya et de Samira Tewfîq dans le Pavillon réservé aux « Q’mêrjiya » = « ceux qui s’adonnent aux jeux du hasard » et à leurs accompagnateurs…
Les minutes, en cet endroit, s’en plaignaient et en appelaient aux temps révolus (pourtant fructueux)…, aux cours, et aux péripéties de l’Histoire…
De même que ces innombrables mouches qui regrettaient les saisons des rafles de dattes…, au Maroc, en Algérie, en Tunisie…, à la Dynastie des Snou-sia, en Libye, avant les années 60…
Les bourdonnements des mouches s’en plaignaient et en appelaient à Mehdi Benbarka, Ibrahim Serfati, Edith Piaf, sur les lèvres des « Qmerjiya »…
Cette portion de la journée qu’était la matinée était un des repères de l’Histoire dans les annales ou dans la mémoire de Larbi, toujours assis au même endroit, près du comptoir…
Il était en train de contempler ou d’observer chaque pas de Zona la Méditerranéenne, ainsi que le morceau de viande de cochon qu’on ne faisait que retourner sur une plaquette à demi-chauffée, sur un feu toujours languissant, pour être rôti…
Ainsi se terminait la matinée…
Le bouillonnement de Mahmoud était un présage ou un signe avant-coureur de la fin de la première partie de la journée… Il était aussi la serrure pour les clés de l’après-midi, puis de la soirée imminente, comme toutes les soirées, avec leurs interrogations, leurs enquêtes, et des fois, quelques bavures policières… L’ère du Khédive revenait fréquemment sur les lèvres des « Q’merjiya », de même, le souvenir de Kacem Amine…
Larbi s’en rappelait aussi, des fois… Zona la Méditerranéenne n’en comprenait mot, mais elle répondait par des sourires de complaisances, lorsque les « Q’merjiya » la surprenaient par ces noms célèbres, comme s’ils les lançaient à son encontre… L’ironie de George Bernard Shaw faisait partie du lot et du quota habituel, calomnies ou contradictions de « Roméo et Juliette » n’en étaient point absentes… En ce coin des « Q’merjiya », se faisait ressusciter « Wèllêdè », de la bouche de Larbi, confiné au fin fond du comptoir…
« Wèllêdè » se fit suivre de la fille d’El-Moustèkfî du grand écrivain et poète Ibn-Zeydoùn…
Ce qui retint l’attention de Zona la Méditerranéenne qui ne faisait que murmurer dans un dialecte maghrébin :
= « Ivre mais connaissant (n’oubliant point) la porte de sa maison ! », et de dire aussi : -
= « Bravo, mon frère Larbi ! »…, « Tu connais la fille d’El-Moustèkfî, la voyante ! »…
- Je la connais, ô Wèllêdè !...
- Qui peut-elle être, sa fille ?...
- La Fille des Vaillants et des Valeureux !!!...
Ô Samira Tewfîq !!!... - C’est comme çà que je voudrais que tu m’appelles,
ô Larbi mon frère !!!...
- A tes ordres !!!(Tes volontés seront des ordres !!!)…
a suivre

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Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 22-03-2013 15:13  Mis à jour: 22-03-2013 15:13
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: La Cité des Leurres 2
Ce texte est très dépaysant.
Pourtant la lecture est rendue difficile par beaucoup de mot, de nom étranger, et cela rend la lecture compliquée et difficile à suivre.
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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