Après l’église, Marco choisit une parfumerie, ce fut encore la vengeance qui le motiva, sa mère Laure avait obtenu une place de vendeuse dans une boutique de parfums, mais elle fut contrainte de partir. La parfumerie Sainte victoire était un lieu où les employés étaient bien payés, et où une franche camaraderie unissait les travailleurs, normalement c’était un endroit où l’on se sentait bien. En prime la clientèle était abondante, c’était une des parfumeries les plus fréquentées de Paris, à cause du savoir-faire des employés, des prix compétitifs, du décor agréable de la parfumerie, et de l’enseigne qui attirait les regards. Il s’agissait d’une bouteille de parfum de quatre mètres de haut, de couleur bleue, où il y avait marqué Sainte Victoire, un passant se trouvant à plus de cent mètres de la boutique la remarquait sans problème. Malheureusement le patron Nicolas Amandier avait harcelé sexuellement Laure, les actes de cet ignoble personnage l’avaient poussé à démissionner. Ses insinuations grossières avaient profondément blessé Laure, mais elle résista, cependant quand Nicolas s’était mis à la peloter, ce fut trop dur pour la mère du cannibale.

Il y avait un risque sérieux que les flammes détruisent les bâtiments voisins, et des vendeuses innocentes perdront leur travail. Mais Marco était obnubilé par sa vengeance, il se moquait des conséquences. Les employées retrouvèrent vite du travail, grâce à leur réputation d’excellence. Par contre le patron qui était lourdement endetté, en perdant sa principale garantie sa boutique, ne put plus contenir ses créanciers. Il dut vendre sa maison et sa voiture pour épurer ses dettes. Il passa de la richesse à la pauvreté, lui qui avait l’habitude de manger la cuisine d’un traiteur, il fut contraint de quémander l’aide des Restos du cœur pour arriver à faire trois repas par jour.

Pour augmenter la célébrité de Pyros, Marco décida de mettre le feu à une piscine. Il devait ce surnom au fait qu'il laissait sur chaque lieu qu'il incendiait, une petite boîte ignifugée contenant une feuille de papier où il y avait marqué Pyros. Le cannibale espérait que le côté ironique de la situation, une piscine un lieu rempli d'eau qui subit un incendie, attirera l'attention des médias. Marco choisit la piscine des Saurons, comme cible, elle avait trois bassins, un d'un mètre de profondeur, l'autre d’un mètre cinquante et le troisième qui allait jusqu'à quatre mètres, il était doté d'un plongeoir haut de trois mètres. Les jours d'affluence, en été notamment, il pouvait y avoir en une seule journée plus de deux cents visiteurs qui venaient aux Saurons.

La piscine avait eu son heure de gloire, lorsque le champion du monde du cent mètres papillon, Alfred Iry s'y entraînait dans les années 1970. Actuellement à part les jours de forte chaleur, la fréquentation de la piscine était loin d'être extraordinaire. L'incendie que Marco espérait grandiose fut vite maîtrisé, la bombe qu'il avait placée détruisit un peu de matériel. Mais les Saurons furent relativement épargnés. Le cannibale eut la consolation de voir le nom de Pyros prononcé par les présentateurs du journal de dix neuf heures, sur les chaînes publiques françaises, et d'avoir le droit à une très forte publicité sur internet.