Lorsque dansent les ombres
Que se dessinent des fantômes faméliques
Et des immensités de forêts elfiques
J' entends les voix des combles


Elles me relatent la vie des rainettes
Leurs chants dans la nuit
La voûte céleste qui reluit
Les biques et les moustiques qui cornent et qui piquent

Les voix des combles me rapportent en patois
Des légendes magiques et féeriques du pays Lotois
Le cassoulet et les saucisses
Des chateaux et des comtes antiques
Et des prairies qui verdoient

Lorsque j' entends les voix des combles
Elles me soufflent que sur les sentiers des dolmens
Veillaient les bergers, à l' ombre des gariottes
Sous leurs paletots, emmitouflés de froid
A la lueur des loupiotes

Les voix des ancêtres me content aussi des histoires tragiques
De la guerre quatorze dix huit et du temps des cerises
Me chantent des airs de poilus et de commune

Quand les voix des combles s' épanchent
Elles me racontent le repos du dimanche et les midinettes
Les jours de fêtes et le pain sur la planche
Le chabrot du matin
L' orge et les croûtons secs en peau de chagrin

Lorsque j' écoute les voix des combles
Je pense au pépé Paul dans sa carriole
A la Marthe du petit Montmartre
Je reconnais:

Les voix de mes ancêtres
Ma chair et mon sang
La vie des ombres
Les voix des combles