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Poèmes : Visual Dessein
Publié par mercier le 19-05-2013 12:00:00 ( 1326 lectures ) Articles du même auteur







Volé aux courants trompeurs,
Soustrait aux limons des fleuves rauques,
Rassemblé en un cristal ouvert aux vents,
L'œil, foulard d'ébène,
Rameau improbable d'un panorama de feuilles,
Sombre soupçon d'olivine,
Se plante au sommet de hagardes citadelles
Menant grand train sous la mer.


Monocle déplacé vers l'indigo
Des premières plages diamantines,
Scrutant le soir primitif
Sous les apparences d'une rosée de pleurs,
Coulant ses lingots de nuit
Dans les moules souples d'éoliennes racines,
L'Å“il simple
De téméraires araignes
Conquiert le sol brumeux
Des mangroves interdites.

Å“il insecte ensuite,
Il explore les nattes dorées
Du premier soleil
Quand il poudroie ses musiques d'altitude
Sur la harpe mauve des prêles anxieux
Piratés par la clé matinale
D'une fugue USB
Injectant son silence baroque
Dans l'architecture des canopées aurifères.

Å“il de libellules graves,
Il imprime au sourire animal
Une dimension invisible
Où s'ébattent les troupeaux
De carabes solitaires.

A l'aube de l'aile,
Le regard d'un poisson
S'inscrit en syllabes alluviales
Sur la partition de voiles d'avant-garde:
L'envol des reptiles est encore si loin...

Le cœur minimal d'un rayon d'étoile
Se courbe en une orbe végétale,
Pour donner aux lianes argileuses et pourpres
Un ressac décrivant en pli de brise
L'éventail des forêts ,
Onyx chlorophyliennes,
S'éternisant en neige supposée
Sur le toit d'un ciel atomisé
En paillettes d'abondance.


Le retard des migrateurs
S'explique par la hardiesse d'équinoxes exocets
Bondissant en bancs argentés
Vers la vallée docile
Où roule un refrain de soupirs.


Attendu au bar des lierres assoupis,
Un grain de lumière, en rupture de saison,
Pépie en mille arcs-en ciel
Au large des domaines lunaires
Où des avant-ponts
Sans perspective ni géométrie repérables,
Surgissent d'un continent doré
Comme un zodiaque sublime.


L'œil est né ce matin
D'une cascade d'éclair
Rencontrant la carrière d'un quartz limpide.


De discrets donateurs
Enchâssent au frontispice des temples vivants
Le premier sceau d'une royauté
Hier encore rampante.

L'Å“il d'escarmouche en brindilles dirigeables
De bruits en eaux fortes matinales et rudimentaires,
S'essaie à un cinéma d'encre
Dans les peuplades monotones
D'une direction X diligentée
Par des poulpes innovants.

Une écriture stable,
Un panorama double,
Une observation digitale,
Fondent le roman des gestes décisifs:
Premier vol, premier cri,
Premier regard vers les étoiles.

Une couture bien tressée
Au flanc de tes souvenirs transparents,
Et tu sentiras les côtes
De ce rift te dérouler ses grimoires basaltiques
Pour qu'enfin tu captures l'orage
Et le transformes en ce biseau de brise-terre.

Rien qu'un arrêt sur l'image
Et au coin droit l'on y devine
La signature d'un secret colorisé
Pour que l'appel des futures quadrupèdes
Soit perçu par les salamandres pionnières
D'un hiver sans lune.



5/6/ 29/01/2013

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.

Auteur Commentaire en débat
mercier
Posté le: 26-05-2013 00:12  Mis à jour: 26-05-2013 00:12
Plume d'Or
Inscrit le: 29-01-2013
De: 53c rue de Belfort
Contributions: 289
 Re: Visual Dessein
merci Loriane pour tes appréciations ...
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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