Ô Nuit, laisse ton voile ôté de ton visage Parcourir lentement le monde des humains. Il couvre tout de suie et règne sans partage, Il étouffe le bruit et l'éclat de carmin.
Les astres tenteront de percer ce nuage Mais leurs assauts nombreux continueront en vains Car vie et mouvement, de ce vaste voilage, Ont été rejetée jusqu'en un temps lointain.
Mais comme je te hais, toi que j'ai invoquée, Car tu devais porter la quiétude évoquée. Et sous ton sombre drap où les lignes ne bougent,
Où les vents audacieux cessent de murmurer, Reparaissent les traits, suivant un chemin rouge, Des ombres trépassées, des ombres emmurées.
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