Il m'arrive parfois ( je me dis : est-ce l'âge ? )
De ne pas parvenir à saisir un écrit
Et j'ai quelques neurones, soudain, qui s'écrient :
'Si tu n'as rien compris, recommence la page !'
Cela ne sert à rien, puisque d'autres me soufflent :
'Mais n'insiste donc pas, ou tu vas t'emporter !
C'est hors de tes moyens, tu connais leur portée !'
Je continue un peu et mon cerveau s'essouffle.
Et comme je suis seul, à quoi bon faire semblant;
J'ai, tout autour de moi, des lectures possibles :
Je comprends bien Zola, Flaubert est accessible,
Quand j'ouvre leurs bouquins, ce n'est pas en tremblant.
Je me le dis souvent, il faut bien se connaître.
Il y a un niveau où un esprit piètine;
Tu fais un pas de plus, et alors il patine.
Admire ce que peut et reste à ta fenêtre.

Mais il m'est arrivé de tenter, cependant,
De tout recommencer, reconnaissant mes torts,
Et trouve de nouveau, dans ces textes retors,
Des guirlandes de mots, ronflants et redondants.

Qu'il en soit donc ainsi pour tout ce que j'écris.
Lorsque j'y prends plaisir et que d'autres s'amusent,
Que je peux obtenir un rire de ma muse,
Qu'importe le bel art et que j'en sois proscrit.
Qui pourra m'expliquer si j'ai perdu grand' chose
En ne sachant vibrer dans les plus beaux concerts,
Qu'il ne faut pas user du mot qui vous dessert.
Il ne faut pas le faire? Tant pis...et bien moi, j'ose.