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Accueil >> xnews >> Le deuil - Poèmes - Textes
Poèmes : Le deuil
Publié par Aletheia le 02-06-2013 12:00:00 ( 1386 lectures ) Articles du même auteur



N’essayez plus de m’aider,
Cessez de me consoler,
Mots inutiles,
Phrases futiles…

Inconsolable que je suis,
Chagrin qui me nuit,
Jamais cette peine ne me quittera,
Jamais s’estomper elle ne pourra…

Il s’est éteint comme une chandelle,
Soumise aux souffles des vents,
Disparition, envol cruel,
A présent, seules dans nos tourments,
Seules à contre-courant,
Submergées, dépassées, brisées,
Noyées dans nos pensées,
En totale incompréhension,
Totale soumission
Avec le poids d’une question,
Le fardeau des interrogations,
Avec la souffrance,
Intense,
De son absence…

N’essayer plus de m’aider,
Cessez de me consoler,
Je veux juste que vous m’écoutiez.
Ecoutez-moi parler des jours heureux qu’avec lui, je vivais,
Ecoutez-moi pleurer ses rires,
Ecoutez mon cœur hurler et rugir.
Ecoutez ma voix trembler, quand je parle du passé.
Ecoutez-moi rire ses plus beaux souvenirs,
Ecoutez-moi crier, ma douleur d’exister, ma douleur de rester
Ecoutez ma détresse,
Avec délicatesse
Ecoutez mes sanglots, sans dire aucun mot.

Prêtez-moi vos épaules, et vos mains,
Adressez-moi vos regards compatissants et sereins.
Mais taisez-vous,
Plus de paroles
Frivoles,
Taisez-vous
C’est pas contre vous,
C’est pas que je m’en fous,
Je veux juste le silence,
Plus aucune doléance,
J’veux plus rien entendre,
Gardez vos mots tendres,
Désormais je ne veux plus parler,
Non je ne veux plus parler,
Laissez-moi juste pleurer…

Vous ne pouvez pas comprendre ce que je vis
Entre colère et déni,
Pourquoi cet abandon de la vie ?
Pourquoi avons-nous été sourds à ses cris ?
Parti sans aucun appel,
Et en laissant l’essentiel…

Ce n’est pas réel, nous nous sommes mépris !
Non ce n’est pas réel, ce n’est qu’une triste plaisanterie
Sombre mélancolie,
Désarroi qui détruit
Mais je sens, Il est encore là,
Oui, il est encore là,
Cette nuit je l’ai aperçu,
Il était bien là, oui, je l’ai vu !
Ce n’était pas un songe,
Son image me ronge…

Ne me dites pas que le temps me consolera
Même lui, n’y arrivera pas !
Arrêtez de dire que vous savez ce que je ressens
Vous n’êtes là qu’un instant,
Mais où êtes-vous les jours suivants ?
Promesses, égards, et réconfort,
Votre soutien devient plus fort,
Mais les mois passent,
Tout le monde se casse,
Chacun pour soi,
C’est moi sans toi…



Pour ceux qui restent je dois être forte,
Même si, très souvent j’ai envie de claquer la porte,
Laissez moi donc à mon sort
Laissez-moi, à mon tour, quitter mon corps…

Plus rien envie de faire,
Même dormir est un enfer,
Entre rêve et cauchemar,
Ces fidèles rencards
Le sommeil fragilisé,
Et les songes diabolisés….

Je sais très bien qu’il faut que je continue,
Que je serai encore plus d’une fois déçue .
On me dit que c’est la vie,
On me dit que c’est ainsi,
On me dit que c’est comme ça,
Qu’il ne faut pas baisser les bras,
Mais je n’en peux plus d’entendre ces phrases là,
Tellement vraies, mais qui ne m’aident pas.
Je suis perdue.
La même personne, je ne serai plus,
J’aimerais pouvoir me réveiller,
Rassurez-moi et dites-moi seulement que j’ai rêvé,
Je suis perdue,
Souffrance éperdue,
Dites-moi les seuls mots qui peuvent m’apaiser
Dites-moi que je n’ai fait que rêver…

Je trouverai bien la paix
D’autres avant moi l’ont trouvée
Je dois cesser de m’en vouloir
Cesser de broyer du noir,
Non je ne ferai pas comme lui
Il ne faut pas que je fuie
Je braverai la douleur
Surmonterai toutes mes peurs,
Je braverai la douleur
Je renaîtrai comme une fleur
Je guérirai en douceur,
Je guérirai en douceur…

J’ai perdu une partie de moi,
Mais l’autre est encore là,
Je me battrai pleine d’espoir
Au bonheur, je peux toujours y croire…

Je ne ferai pas les mêmes erreurs
J’attendrai pour moi qu’il soit l’heure
Je ne dois rien gâcher et grandir
Profiter des saisons pour mûrir
Il y a tant à aimer
J’ai encore tant à aimer…

Puis le nuage se dissipera
Même le gris se colorera
Je garderai son souvenir,
Les plus beaux des souvenirs,
Et je laisserai résonner,
Tous ses grands éclats de rire,
Oui, ses grands éclats de rire,
Je les laisserai me panser,
Je les laisserai me guérir…

Mais je ne ferai pas les mêmes erreurs,
J’attendrai pour moi qu’il soit l’heure
J’attendrai pour moi qu’il soit l’heure…

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 02-06-2013 13:09  Mis à jour: 02-06-2013 13:09
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: Le deuil
Te dire que ton poème est touchant serait faible. Il a le ressenti que nous avons tous connu ou que nous connaitrons et qui est unique, pour chacun. La douleur ne se partage pas, elle reste entière et totale pour celui qui la subit. Seuls les vrais amis comprennent et restent vigilants, en montrant leur présence et leur fidélité dans la peine.
Pouvoir écrire ce que l'on ressent est important.
C'est vrai qu'il n'y a aucun conseil à donner à qui est dans la soufffrance. On ne peut qu'espèrer qu'il aura la force de dominer cette souffrance et, comme tu le dis, continuer sa route, puisque nous sommes sur terre pour y cheminer.
Sincères amitiés Bacchus
Loriane
Posté le: 03-06-2013 16:06  Mis à jour: 03-06-2013 16:13
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: Le deuil
C'est excellent et si humain.
C'est bien dit et tout y est : le besoin des autres, le refus, la colère, l'incompréhension, le désarroi de la souffrance, tout est bien exprimé et le rythme est bon.
je me souviens d'une amie qui venait d'être quittée, paumée en délire, en pleur, à qui j'avais dit : " viens, je suis juste là, sans parler, je ne dérangerai pas ton chagrin, je suis juste là pour écouter si tu en as besoin "
Elle n'avait besoin de rien d'autre, qu'une épaule pour pleurer.
Nous ne pouvons offrir que notre affection, notre présence bienveillante et silencieuse, nos conseils on s'en fout.

Sur l'écriture;
Seul passage où j'ai un peu accroché

Citation :
En totale incompréhension,
Totale soumission
Avec le poids d’une question,
Le fardeau des interrogations,

Les allitérations lourdes des" ions" m'ont gênées, mais c'est une question de goût personnel

Citation :
Mais taisez-vous,
Plus de paroles
Frivoles,
Taisez-vous
C’est pas contre vous,
C’est pas que je m’en fous,
Je veux juste le silence,
Plus aucune doléance,


Très juste et fluide.

Cette logorrhée verbale sans fin est bien le discours de la passion qui nous tient lorsque nous sommes noyés dans la souffrance.
Très bonne lecture.
Merci
Aletheia
Posté le: 03-06-2013 20:08  Mis à jour: 03-06-2013 20:08
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-05-2013
De:
Contributions: 43
 Re: Le deuil
Merci pour vos retours!

J'écris en général suite à des choses qui me touchent. J'écris pour mettre en mots ce qui se passe en moi ou pour décrire ce que je pense qu'il se passe chez les autres. Un peu comme pour leur dire: "Je vous comprends".

Ce poème fait suite au suicide d'un père de famille, qui a laissé derrière lui, sa femme, et ses deux filles. Un hommage.

Merci de m'avoir lue!

Aletheia
Titi
Posté le: 21-06-2013 19:38  Mis à jour: 21-06-2013 19:38
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Le deuil
Peu de choses à ajouter, après cette longue plainte, dans laquelle tant d'incompréhensions se posent.
Et après on promet, que la vie désormais sera vécue de façon différente, mais elle nous assaille de toutes ses problématiques, qui font que hélas, ces promesses quelquefois ................
Saches,que ton explication sur les raisons de ce texte, m'ont touché personnellement, et que je me retrouve dans celui ci

Merci ,encore de ce moment rare
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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