Ciel gris, temps pluvieux.
La routine reprend ses fonctions.
Attente interminable d’un engin à quatre pneus.
La musique dans mes oreilles titille mes émotions.

Visage abîmé par les tourments de la vie,
Mais le sourire permanent qui encercle mon cœur,
Elle avance d’un pas décidé, me demande une clope, sans peur,
Vieille dame errante n’a que ça pour abri.

Je ne fume pas, donc rien à lui offrir.
Elle poursuit son chemin avec entrain,
Aucun bien, ni de quoi se réjouir,
Pantalon trop grand pour un corps maigre de faim.

Elle erre avec pour seule armure son sourire,
Elle va, ça et là, chercher du réconfort.
Elle aimerait voir une cigarette fleurir,
Son seul plaisir, cette bouffée d’air impur qui rend plus fort.

Le pantalon tombe sur ses pieds,
Humiliation de plus à assumer.
Mais elle préfère tutoyer l’optimisme,
Pour combattre la honte atteignant son paroxysme.
J’attends toujours ce maudit bus !
Le cœur lourd de cette rencontre.
Qu’aurais-je bien pu faire de plus,
Qu’un sourire bienveillant à son encontre ?

Mal être qui m’envahit.
La souffrance des autres est ma souffrance.
Soudain je pense la vie comme une douleur qui nous nuit.
Intolérance ! Injustice ! Incohérence !