Dans le petit village d’Enbizaka se trouvait une vieille boutique de somptueux kimono. Ce marché était tenu par une jeune femme dont la beauté n’avait d’égale que la jalousie et qui passait chaque jour, les doigts entremêlés dans les tissus et ses ciseaux.
Un jour, tandis qu’elle rentrait du marché avoisinant, elle rencontra un homme qui semblait posséder la beauté d’un ange. Seules quelques secondes suffirent pour que la jeune femme en tombe follement amoureuse. Elle s’empressa de se réfugier chez elle, les joues rouges et le cœur palpitant. Elle poussa de longs soupirs et laissa ses fantasmes s’emparer de son esprit.
Quelques jours plus tard, alors qu’elle taillait soigneusement dans un voile, elle aperçut son amant en compagnie d’une femme vêtue d’un resplendissant kimono rouge. Tout deux paraissaient alors respirer le bonheur et une haine indescriptible prit possession de la jeune tailleuse qui s’acharna avec force sur l’étoffe.
Le lendemain, le village d’Enbizaka fut secoué par la découverte du corps d’une femme lacérée, gisant au beau milieu de la Grand Place.

Mais alors que la jeune tailleuse enfilait avec grâce un fastueux kimono rouge, elle remarqua la présence de l’homme à travers la fenêtre. Il était accompagné par une jeune fille possédant une magnifique ceinture verte. L’homme la serra douloureusement entre ses bras, et la jeune tailleuse rougit de colère.
Le lendemain, le village d’Enbizaka fut renversé par la découverte du corps d’une jeune fille mutilée, jonchant les dalles de la Grand Place.

Lentement, la jeune tailleuse revêtit une superbe ceinture verte par-dessus son kimono rouge. A nouveau, elle distingua l’homme debout dans la rue. A ses côtés se tenait une fille, semblant encore plus jeune que les précédentes. D’un sourire empreint de tristesse, il lui offrit une épingle à cheveux jaune. Abattu par la jalousie, la jeune tailleuse serra fermement ses poings et mordit sa lèvre inférieure jusqu’à ce qu’une perle rouge s’en écoule.
Le lendemain, le village d’Enbizaka fut frappé par la découverte du corps d’une petite fille entaillée, étalée au centre de la Grand Place.

Une fois de plus, la jeune tailleuse enfila son kimono rouge, sa ceinture verte ainsi qu’une nouvelle épingle jaune. A l’entrée de sa boutique, elle observa l’homme. En toute hâte, elle sortit afin de l'éblouir de sa beauté et du raffinement de sa tenue, et tels deux étrangers, l’homme lui adressa un bonjour fade. Emportée par la rage, la jeune tailleuse s’enfuit se réfugier dans sa vieille boutique.
Le lendemain, pour la dernière fois, le village d’Enbizaka fut bousculé par la découverte du corps d’un homme cisaillé, étendu sur la Grand Place. Une famille entière venait d’être anéantis en quatre misérables jours.

La jeune tailleuse observa ses ciseaux avec intérêt et demanda « Depuis combien de temps êtes-vous si rouges ? »

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Invidia est, à l'origine, une chanson que j'ai reprise afin d'en faire une petite nouvelle.
Invidia décrit le péché capital de l'Envie.