Il m'arrive parfois, écoutant le maquis
Bruire de tous ces sons vibrant dans la chateur,
De voyager en moi, de revivre les heures
de mes bonheurs, ailleurs, et qui font mes acquis.

Les yeux fermés, je sens venir l'odeur de paille
Des meules de jadis, en forme de maison
Où nous faisions des nids, par les chaudes saisons,
Abritant nos amours et nos tendres batailles.

Le ciel n'a jamais plus, depuis, été si bleu...
Les chemins, par magie,désertés de passants,
Protégeaient les baisers de ceux qui s'enlaçant,
Les suivaient lentement, en se sachant heureux.

Mais où est-il le temps des incultes poètes
Qui savouraient les mots si simples du bonheur,
Qui savaient reconnaitre l'odeur d'une fleur
Et deviner la pluie, au passage des mouettes ?,


Pourquoi donc, dèsormais, l'écoulement du temps
S'exprime t'il en heures, semblant arrachées,
Alors qu'on l'écoutait s'égrêner au clocher,
Au rythme du soleil, glissant vers le couchant ?

Et que sont devenues les couleurs du dimanche
Lorsque, dès le matin, tout semblait différent,
Le repas du midi, entouré de parents,
Le costume pour tous, pour toutes, robe blanche ?

Des rives de la Seine à celles de Charente,
Du bord de la Corrèze au bord de la Gravone,
Me viennent, par moments, des flon-flons qui résonnent
Encor en mes oreilles et qui, parfois, me hantent.

Le temps s'est suspendu, demeurant quelque part.
Sans y croire vraiment, je pense qu'il m'attend ;
Et puis, en sachant bien que le temps a le temps,
Je veux bien patienter, pour un nouveau départ.