Je ne sais pas toi, lecteur plus ou moins assidu de mes textes au cœur desquels je me livre parfois, mais il y a une chose qui m'est particulièrement insupportable : il s'agit de l'ignorance assumée. J'ai souvent constaté que celle-ci s'associait fréquemment à la bêtise, à l'orgueil, à la fierté mal placée, au désir insatiable de dominer, aux préjugés, à la vanité, à l'arrogance, à l'autoritarisme outrancier, ou au sentiment de posséder la seule et unique vérité à laquelle les autres ont obligation de se soumettre sans discussion. Ce sont, je l'avoue, des sentiments que j'exècre particulièrement ; je dois en effet confesser que je les ai subi durant de nombreuses années, et que je sais de quelle manière leurs cotés avilissants sont susceptibles de gangréner l'âme humaine. Ce désir de soumission à ses propres convictions - politiques, entre autres -, à ses propres rêves inassouvis, à sa propre Religion, à son propre mode de vie, de pensée, ou à sa propre vision du monde ou de son environnement plus ou moins proche.
Comme toi peut-être, j'en ai plus ou moins régulièrement fait l'amère expérience. Que ce soit de la part de mon entourage familial, amical, professionnel, que ce soit de la part de mes relations proches ou lointaines, chacun tente en permanence de rallier l'autre à ses opinions ; comme si cela allait de soi, comme si c'était quelque chose de normal, de naturel. Cet insatiable besoin de rallier l'autre à sa cause, à ses rêves, à ses croyances. Comme s'il n' y avait pas d'autre choix que celui-ci ; comme si la plupart des gens en étaient dépendants, et qu'ils se retrouvaient perdus, diminués dans leur perception d'eux-mêmes sans lui.
Personnellement, je pense que l'intelligence, la sagesse, et surtout, l'estime de soi et des autres, ne doivent pas se concevoir en se basant sur ces aspects les plus vils de l'âme humaine. Car, ces derniers réduisent ce que nous portons en nous à l'état d'animal incapable de dépasser ses préjugés, ses instincts primaires, et de faire parler son intelligence. Or, je suis convaincu que si nous souhaitons évoluer, partager avec l'autre ce qu'il y a de meilleur en nous, c'est en nous débarrassant de ces aspects barbares et décadents de notre personnalité. L'Etre humain se considérant comme la créature située au sommet de l'Echelle de Darwin, il devrait user des capacités que la Nature lui a offertes, afin de se détacher d'eux. Cela fait près de trois millions d'années que la Race Humaine existe, se développe, se transforme, s'adapte aux environnements successifs que la Terre lui a imposé. Cela fait trois millions d'années qu'elle subit des bouleversements climatiques, environnementaux, sociétaux, qu'elle a bâti des Civilisations, engendré des révolutions technologiques, qu'elle a su dompter la Nature. Je suis persuadé que si elle souhaite aller encore plus loin - c'est, à mon avis, inévitable si elle ne souhaite pas disparaitre -, elle doit laisser derrière elle tout ce qui la rattache encore au coté bestial, intolérant, dominateur, spécifique à son espèce. Je suis intimement convaincu qu'il n'y a pas d'autre solution pour dépasser nos divergences, nos problèmes sociétaux, religieux, environnementaux, etc., actuels. Et, peut-être, qui sait, un jour, franchir la prochaine étape de notre Histoire, qui est, c'est une évidence, de dépasser cette ultime frontière et de conquérir l'Univers...
Dominique