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Nouvelles confirmées : Le cannibale chapitre 17
Publié par saulot le 24-05-2017 09:24:48 ( 737 lectures ) Articles du même auteur



Laure la mère de Marco était dévastée, son mari Mathieu Morel avait rompu avec elle, car Laure avait refusée de rester dans la secte des Bénis. Son mari bien qu’il soit très intelligent, ait étudié pendant cinq ans à l’université, et avait appartenu à l’OLSP, office de lutte contre les sectes pernicieuses, avait fini par se faire embrigader par le très charismatique gourou Guillaume Nostra. Cet homme chauve d’un mètre quatre vingt, ne portait que des toges blanches. Il obligeait tous ses adeptes à se raser toutes les semaines la tête, et avait fréquemment des relations sexuelles avec des hommes et des femmes mais aussi des enfants. Refuser de se soumettre aux caprices sexuels du grand maître, était extrêmement mal vu dans la secte des Bénis. Les réfractaires étaient punis par des punitions très sévères, comme par exemple la privation pendant une semaine de nourriture, assortie de cinquante coups de fouet.

Les adeptes confirmés de Nostra versaient au gourou l’intégralité de leurs revenus, cela avait permis à Guillaume de se retrouver à la tête d’une fortune colossale. En théorie l’argent récolté servait pour le bien des communautés gérées par les Bénis. En pratique neuf dixièmes des souscriptions servaient aux dépenses personnelles de Nostra et de ses proches. Les problèmes de redistribution avaient causé des cas de malnutrition dans certaines communautés. Mais le gourou était plus préoccupé par la santé de ses chiens que le bien-être de ses partisans. Il souffrait d’une tendance certaine à la mégalomanie, par exemple pour satisfaire son égo, il avait fait construire une statue de lui-même haute de plus de trente mètres. Les lieutenants du gourou s’avéraient aussi très cupides et orgueilleux. Plusieurs d’entre eux n’avaient pas hésité à commander des baignoires avec des robinets en or, et s’étaient faits ériger des statues géantes de plus de dix mètres de haut.

Les Bénis croyaient que seuls les membres de leur secte étaient dignes d’aller au Paradis. Les personnes qui ne croyaient pas en leur messie Nostra et ses apôtres commettaient une grave erreur. Seuls ceux qui obéissaient aux préceptes du gourou étaient sauvés de l’Enfer d’après les Bénis. Les trois principaux préceptes des Bénis étaient que Nostra et ses apôtres étaient les seuls aptes à déterminer ceux qui pouvaient être sauvés. Désobéir à Nostra ou un de ses disciples avancés s’avérait une faute très lourde, qui ne pouvait être pardonnée qu’en échange d’une longue et douloureuse contrition. Manger de la viande, du poisson ou des œufs constituait un pêché grave, pour se purifier de ce genre de souillure, un mois de jeûne était nécessaire. Laure pour faire plaisir à Mathieu avait accepté de se mettre à suivre un régime végétarien. Elle avait consenti que l’ensemble des revenus de leur couple serve à engraisser Nostra, et bien qu’elle y était beaucoup attachée, avait rasé sa chevelure soyeuse. Elle avait prêté serment d’obéissance à Nostra et ses apôtres, seulement quand il avait fallu avoir des relations sexuelles avec Nostra lui-même, Laure avait résisté. Mathieu eut beau insister, sa femme refusa de satisfaire cette exigence. Mathieu révolté par la désobéissance de son épouse avait demandé le divorce, et avait exigé que Laure ne chercha plus à le voir, sauf si elle consentait à s’agenouiller devant Nostra, et à s’engager à devenir un modèle de docilité. La mère de Marco bien qu’elle soit très amoureuse de Mathieu, ne put se résoudre à s’abaisser à demander pardon à Nostra. Pendant un moment elle songea à tuer Mathieu, mais il n’était qu’un pantin, un outil remplaçable, alors elle décida de massacrer Nostra et tous ses lieutenants. Mais pour réussir ce tour de force, elle avait besoin d’aide, c’est pourquoi elle demanda un coup de main à son fils.

La partie s’annonçait très rude, Nostra et ses apôtres étaient protégés par plusieurs gardes du corps surentraînés. Ils avaient essuyé plusieurs tentatives de meurtre, résultat ils sont devenus très précautionneux pour ne pas dire paranoïaques. Nostra était accompagné en permanence par dix gorilles lourdement armés. Il portait un gilet pare-balle sous sa toge, un modèle particulier capable de protéger efficacement d’un impact causé par une balle de magnum. Le magnum était un pistolet très puissant, une balle projetée par ce type d’arme qui atteignait un crâne pouvait provoquer une décapitation. Empoisonner la nourriture était quasi-impossible, elle était surveillée en permanence par des fanatiques.

De plus Nostra et ses lieutenants passaient plus d’une heure par jour à s’immuniser contre des poisons. Ainsi même si un poison était glissé dans la nourriture que le gourou et ses proches consommaient, ce n’était pas sûr qu’ils meurent. Atteindre par un tir de sniper le gourou ou un de ses apôtres était possible, mais ni Marco ni sa mère ne possédaient les compétences nécessaires, pour tirer avec adresse de loin avec un fusil. Quand à Alphonse l’ami meurtrier de Marco, il ne pouvait plus viser correctement avec une arme à feu, un accident de voiture, l’avait blessé aux deux mains. Alphonse s’en était sorti vivant, mais il en avait gardé des séquelles, il avait perdu beaucoup de dextérité. La volonté de vengeance de Laure semblait impossible à perpétrer, quand Marco eut une idée. Il adhéra à la secte des Bénis, et se fit remarquer par Nostra, celui l’invita à une orgie, le cannibale accepta. Une semaine après avoir eu des rapports avec Marco, Nostra et la majorité de ses apôtres moururent dans d’affreuses souffrances.

La mort du gourou provoqua une vague de suicides, notamment celui de Mathieu, en apprenant cette nouvelle, Laure fut tentée un moment de le rejoindre. Mais même si elle aimait encore d’amour son ex-mari, le comportement fanatique de Mathieu avait amoindri la force de ses sentiments à son égard. Par conséquent même si Laure ressentit une vive douleur morale, elle réussit à surmonter l’épreuve que représentait la mort de Mathieu. Le gourou Nostra eut le droit à une cérémonie d’enterrement grandiose, dix mille personnes y assistèrent. Il y eut parmi ceux qui l’accompagnèrent vers sa dernière demeure, des célébrités telles que la personnalité politique Nicole Hulotte. Bien que la femme politique soit qualifiée par de nombreux membres des Verts d’écotartuffe, de pion des multinationales, de politicienne véreuse, Nicole avait été reçue favorablement par Nostra. Quelques langues bien pendues, affirmaient que le compte en banque et les opinions sexuelles de Hulotte avaient été les éléments déterminants de son ascension dans les Bénis. La rumeur disait que Nostra allait la nommer sous peu apôtre.

La mort du chef des Bénis ne remettait pas en cause l’ascension de la femme politique. En effet le successeur du gourou, Armand Illien faisait partie des nombreux amants de Nicole. Cet homme s’avérait encore plus orgueilleux que Nostra, il voulait que son visage soit sculpté sur une montagne, et ce n’était qu’un projet parmi des dizaines d’autres. Physiquement Armand pouvait se vanter d’avoir été gâté par la nature, son apparence s’avérait très flatteuse. Il avait un visage assez ressemblant avec celui de Jean-Paul Belmondo jeune, son corps était musclé, en prime il possédait une force et une constitution peu commune. Il lui arrivait de participer à des orgies sexuelles durant soixante douze heures, et de paraître le lendemain frais comme un gardon. Une simple nuit de sommeil étant suffisante pour qu’il récupère.

La réorganisation de la secte, suite à la mort de Nostra fut très mouvementée, les cinq apôtres survivants se livrèrent à une lutte acharnée pour placer aux postes-clés leurs protégés. La contestation du fait qu’Armand occupait la place de numéro un fut faible. Par contre le nouveau leader dut batailler ferme pour obtenir le droit de placer son amant préféré au poste convoité de responsable des offices religieux. En outre la répartition des revenus de la secte entre les principaux responsables, causa de vives tensions. Armand voulait comme Nostra que 30% des recettes aillent dans sa poche, malheureusement pour lui il n’avait pas assez d’autorité pour imposer ce partage des richesses. Armand ne réussit pas à éviter le morcellement, la secte des Bénis éclata en trois groupes différents. 40% des anciens fidèles quittèrent les rangs, pour rejoindre les Choisis, et 40 % d’adeptes décidèrent de rejoindre les Prédestinés.

La perte de nombreux adeptes de valeur plongea dans une période sombre la secte des Bénis, elle perdit de plus en plus de fidèles. Au final Armand se retrouva à la tête d’un groupuscule de cinq personnes, alors que la secte des Bénis du temps de sa splendeur comportait plus de vingt mille adeptes. Dégoûté par sa perte d’influence Armand finit par se suicider, les derniers membres des Bénis furent exterminés par Laure et Marco. Le secret de la mort de Nostra et de plusieurs de ses apôtres, était que Marco s’était volontairement infecté avec le germe de la peste humaine. Cet acte n’avait pas été sans incidence, il avait fallu trois mois de convalescence au cannibale, pour qu’il se remette complètement des conséquences de son geste. En plus des apôtres et de Nostra, deux cents adeptes innocents avaient péri à cause de l’initiative bactériologique de Marco. Mais le mangeur d’homme s’en fichait, plaire à sa mère comptait bien plus que la vie d’inconnus.

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Auteur Commentaire en débat
Iktomi
Posté le: 28-08-2013 20:13  Mis à jour: 28-08-2013 20:13
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: Le cannibale chapitre 17
Je me suis un peu perdu dans le dénombrement des cadavres et les pourcentages de défections...

Mais j'ai néanmoins idée que Jim Jones a fait mieux : 908 personnes (dont lui) envoyées à la morgue, ton cannibale me semble un peu à la rue sur ce coup-là, non ?
Loriane
Posté le: 05-09-2013 13:20  Mis à jour: 05-09-2013 13:20
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: Le cannibale chapitre 17
Quelle hécatombe !
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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