A toi qui est venu sans bruit,
Pas même le tournoiement des ailes des vautours
Juste des volutes de mots qui crissent, se tortillent
Des lames plumes en cirage du jour
Un pied et on y plonge
Le mur s'agite sous un jet de banderilles
Sans savoir, j’ai pris la coulée dans les yeux
Je les ai frottés, oints pour qu’ils s’ouvrent encore mieux
Les oiseaux grignotant les cils
Les grillages dissous dans l’eau
Juste au passage, prendre la mousse des flots
A toi que je ne connais pas
M’as-tu reconnue, je suis la non-venue
Arrivée déjà reperdue
La girouette affolée par les souffles de joue
Qui tourne, tourne, jusqu’à s’en décrocher le cou
La sentinelle qui marque de son ongle les pavés
La conteuse d’ombres à décalquer
Chaque humeur sombre un tour de clé
Je suis la non connue qui tremble dans les sous-bois
La peine perdue des délires aux abois
La non, celle qu’on ne dit pas
La sans port sans parole, qui creuse le tracé d'un pas de farandole
La rien, si peu qu’un ventre la décroche
L’entourne, la poche, et la dépose pour un instant
A regarder des pousses encombrées de sarments.