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Poèmes : La Loire et le Loiret
Publié par musloch le 29-09-2013 19:24:28 ( 940 lectures ) Articles du même auteur



LA LOIRE ET LE LOIRET.

Conversation utile entre le fleuve et son affluent.

Une fable de l'année 1809 imagine une conversation entre la Loire, beau et grand fleuve majestueux, à la merveilleuse lumière du soir, le seul encore sauvage en Europe, et son petit affluent, le Loiret, qui a donné son nom au département.

C'est assez savoureux... jugez-en :

La Loire
Petit ruisseau, pourquoi viens-tu toujours
De mon onde troubler le cours ?
C'est fatiguer, lasser ma présence :
C'en est fait, dès ce jour je veux
Que nul rapport n'existe entre nous deux;
Tout me l'ordonne, tout, ma grandeur, ma naissance.

Le Loiret
Ta grandeur, ta naissance ? ah ! voilà du nouveau.
Mais lorsque dans ton sein je dépose mon eau,
Je suis l'ordre établi, voulu par la Nature,
Et fort mal à propos ton orgueil en murmure.

La Loire
Que dis-tu ? la Nature en cela ne fait rien;
Elle s'occupe peu de ton sort et du mien :
Echappés de ses mains, c'est à nous seuls sans doute
A choisir, à changer, à suivre notre route.

Le Loiret
A merveille ! crois-tu vraiment ce que tu dis ?
Eh bien ! si de changer il est aussi facile,
Que ne commences-tu ? dès l'instant je te suis.

La Loire
Tel n'est pas mon projet : dans mon cristal mobile
J'aime à voir réfléchir ces superbes coteaux
Entre lesquels j'amuse et promène mes flots.
Tout changement d'ailleurs paraît étrange,
Quand il est sans but et sans fruit;
C'est à celui qui gêne, qui dérange,
A se soumettre aux goûts de ceux auxquels il nuit.

Le Loiret
Bien : un instant j'admets qu'il soit possible
Que de la mer sans toi j'apprenne les chemins;
Que, pour rendre ma course utile à tes desseins,
Je prévienne, en fuyant, tous les ruisseaux voisins
Qu'à leur amitié peu sensible
Tu veux sans nul recours fertiliser tes bords;
Et s'ils vont t'obéir ?

La Loire
Tant mieux : j'obtiens alors
Le premier rang parmi les filles de Neptune.
Dans son sein j'irai seule épancher mes trésors,
Et ma gloire... ma gloire en sera moins commune.

Le Loiret
Nouvelle erreur ou nouveaux torts.
Abandonnée à tes simples efforts,
Jamais tu ne pourrais achever ta carrière,
Ou ton cours serait languissant.
Fleuve, tu deviendrais une faible rivière,
Si ces petits ruisseaux, que tu dédaignes tant,
Du tribut de leurs eaux n'alimentaient la tienne.
Va, ma soeur, et qu'il te souvienne
Que dans ce monde il n'est petit ni grand
Qui par quelque côté l'un à l'autre ne tienne.

Par M. Legier, ex-Législateur.
Membre de l'Académie Celtique.

On dirait du La Fontaine... sans les animaux !

Pour qui se prenait-elle, cette Loire, fière et arrogante, dénigrant ses affluents, qui lui sont pourtant indispensables ?

Le Loiret, avec ses quelques kilomètres de cours, lui dame le pion... et il a raison. Il faut remettre les choses en ordre. Et puis, chacun a sa place dans ce monde !

Et la morale de cette fable : "... dans ce monde il n'est petit ni grand, qui par quelque côté l'un à l'autre ne tienne."
A méditer...

Mais, un conseil, si vous passez dans la région, regardez le soleil se coucher sur la Loire, dans les environs d'Orléans.... quelle beauté !

Regardez le fleuve, majestueux, tranquille, serpentant le long de ses rives et de ses coteaux... quel calme !

Vous verrez tout de même que la Loire avait quelques raisons d'être fière !

(Texte de la fable : Annales périodiques de la ville d'Orléans, 6ème année, n°590, samedi 26 août 1809, p.151,152.)


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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 01-10-2013 14:47  Mis à jour: 01-10-2013 14:47
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: La Loire et le Loiret
Merci pour ce beau partage
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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