Les blés verts,

Le vent fait se plisser les épis de blé vert,
Et dans le mouvement on croirait voir la mer.
La ligne de sapins à l'horizon du champ,
Découpe un ciel chargé de gros nuages blancs.
Comme un phare qui surveille un château d'eau surgit,
Derrière le rideau d'arbres que le gris obscurcit.
Le ciel tout chaviré assombrit la campagne,
Et les pins centenaires, comme des mâts de cocagne,
S'habillent au clair-obscur d'un manteau de brouillard
Puis disparaissent, bientôt, se fondant dans le noir.
La tête dans la brume, émergeant en écharpe,
Leurs troncs sont alignés comme une grande harpe.
La terre verte de blé se fige dans la froideur,
Libérant un parfum d'une indicible odeur,
Puis se noie, lentement, et regagne l'écrin,
D'un ciel en parabole aux reflets opalins.
Le vent a fait courber les grands épis de blé,
Et puis dans la pénombre maintenant installée,
Un silence profond se pose alentour :
La nuit en un instant a remplacé le jour.

Cuga