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Nouvelles : Repentirs d'outre-tombe ( suite et fin )
Publié par Salimbye le 08-11-2013 11:57:08 ( 993 lectures ) Articles du même auteur




II- Un jour, un formateur est venu me déclarer que j’étais choisi avec deux autres frères par le Comité Central pour suivre un stage spécial afin d’accomplir une mission de haute confidentialité.
Des stages de formation, j’y avais déjà participé à maintes reprises avec tous les frères. On nous amenait très loin dans des régions montagneuses, pour nous faire subir des exercices sportifs. Chaque matin, on nous réveillait très tôt pour faire du sport : courir, sauter des obstacles, escalader des arbres ou des rochers, traverser des rivières à la nage… Ces séances nous fatiguaient beaucoup. Tout le monde était à bout de nerfs. Il n’y avait aucun moyen de distraction. Le soir, nous organisions des veillées religieuses. Beaucoup de frères voulaient fuir parce qu’ils ne supportaient plus cet enfer. Certains d’entre eux tenaient en cachette des conversations qui étaient formellement interdites. Ils parlaient de jeunes filles, de sexe, de musique, etc.… Des bagarres éclataient de temps en temps entre les groupes.
Ayant remarqué cette tension qui régnait au sein des stagiaires, le formateur responsable a avisé ses supérieurs. Ces derniers ont délégué un vieux cheikh barbu qui leur a parlé dans un discours simple et limpide. Il a insisté particulièrement sur le rôle de la sexualité dans la vie de l’individu, « surtout quand ce dernier est jeune comme vous, a-t-il déclaré ». Et il a ajouté : « N’oubliez surtout pas que notre religion est permissive et tolérante, et je sais très bien que beaucoup d’entre vous désirent bien faire l’amour, mais faute de femmes je vous autorise donc à vous arranger entre vous afin de satisfaire ce besoin ».
Juste après le départ du vieux cheikh, des couples se sont constitués. De temps en temps, ils se cachaient derrière des arbustes ou des touffes d’herbe. On entendait leurs cris de jouissance ou de douleur.
Et la face de l’Islam a été sauvée.
En ce qui me concerne, je n’avais aucun problème au niveau sexuel, car depuis le jour où on m’a remis la clé de la boutique, j’ai noué des relations très intimes avec la sœur aînée de Said. Chaque fois qu’elle venait chercher du lait, elle passait dans l’antichambre où il y avait mon lit pour me consoler. Portant toujours le voile, personne n’a jamais remis en cause le comportement presque parfait de cette belle musulmane. Avant de la connaître, j’avais engagé un jeune berbère de onze ans, pour garder la boutique quand je me rendais à la mosquée. Lui aussi, il a comblé mon besoin dans ce domaine pendant un certain temps. Mais le jour où la sœur de mon ami Said m’a souri, j’ai renvoyé le berbère.
Un jour donc, une voiture nous a déposés tous les trois (les deux frères sélectionnés et moi) sur un terrain rocailleux et très accidenté. Le conducteur, un gros barbu, n’a pas bronché un seul mot durant tout le trajet qui a duré presque cinq heures. Quatre grandes rentes étaient dressées au pied d’un rocher. Six formateurs nous ont accueillis à notre arrivée. L’emploi du temps qu’ils nous ont présenté était très chargé : Chaque jour, nous avions trois heures d’activités sportives, trois heures d’initiation au maniement d’armes, deux heures d’information et de critique (celles-ci portaient sur le monde des mécréants), et deux heures de cours de théologie.
Les exercices de sport ne différaient guère de ceux que nous accomplissions lors des stages précédents. Par contre l’initiation au maniement d’armes et les cours d’information étaient très intéressants.
On nous attachait au dos des sacs en plastique pleins de sable à l’intérieur duquel on avait placé une petite dose d’explosif inoffensive et une batterie à pile. De cet engin sortaient deux fils électriques qui longeaient nos bras et qui finissaient séparément sur le pouce et l’index de nos mains droites, bien attachés avec des morceaux de sparadrap. Nos formateurs nous avertissaient que quel que soit le geste qu’on faisait ces deux fils ne devaient en aucun cas se toucher. Il fallait courir avec nos fardeaux, escalader des rochers, sauter des ravins, gesticuler, faire semblant d’ouvrir des portes… De petites détonations d’explosif nous trahissaient chaque fois que nous échouions. Cette initiation qui a duré trois mois a été très corsée vers la fin de notre stage. Nous n’avions plus droit à l’erreur. Même psychiquement, nous étions bien préparés Nous ne connaissions plus la peur. Nous ne tremblions plus quand nous maniions nos armes fictives.
Les séances d’ « information et de critique» étaient assurées par un imam venu directement de l’Afghanistan. Il nous informa que, grâce à Dieu, des techniciens musulmans qui opéraient en Bosnie, en Somalie, en Afghanistan et même en Irak avaient rejoint le pays pour aider leurs frères dans la fabrication d’explosifs. L’achat des matières premières était assuré par des filières très rodées et rigoureusement organisées. Les fonds provenaient soit de bienfaiteurs Saoudiens, soit de la vente de la drogue dont de fidèles musulmans parvenaient toujours à écouler avec succès sur les marchés des mécréants et parfois même dans leurs propres pays.
Les cours de théologies que nous avons reçus durant cette période étaient centrés sur «la Récompense Divine».
Tous les jours, nos formateurs nous assuraient que la vie ici bas ne vaut pas la peine d’être vécue si l’être humain et plus particulièrement le bon musulman n’aspirait pas à faire du bien en prêchant l’Islam et en combattant tous les mécréants où qu’ils soient. La meilleure récompense divine est réservée à celui ou à celle qui sacrifie sa vie pour cette cause. L’heureux élu qui parvenait à mourir pour l’Islam serait accueilli par Dieu qui mettrait à sa disposition palais, jeunes filles et bien d’autres choses mille fois meilleures que celles qu’on voyait sur cette terre. Il vivrait éternellement dans le bonheur parfait.
Nous étions tous les trois, les deux autres stagiaires et moi, prêts à mourir pour sauver l’Islam, car celui qui refuserait une telle mission, nous déclarait-on, serait sévèrement châtié par Dieu et irait directement aux enfers.
Nous avons juré solennellement à nos formateurs que nous étions prêts à nous sacrifier pour notre religion.
Trois jours avant notre retour en ville, nos superviseurs nous ont appris que les cibles qui allaient être attaquées étaient déjà sélectionnées, que les explosifs étaient prêts et que les démarches et les procédures à suivre pour accomplir notre mission avec succès, nous seraient communiquées par téléphones portables une fois sur les lieus visés. On nous rappelait incessamment que les fils électriques qui se trouvaient attachés à nos doigts ne devaient se toucher que lorsque nous serions au milieu des mécréants.
Nous avons été ramenés à notre ville la veille du jour J. Il faisait déjà tard quand nous sommes arrivés. Nous avons été conduits dans une maison d’un quartier populaire. Cinq messieurs habillés en blanc et portant des barbes noires nous y attendaient. Ils allaient passer la nuit avec nous. C’était eux qui étaient chargés de monter nos équipements.
Tard dans la nuit, deux hommes sont venus leur livrer trois volumineux sacs à dos et ils sont partis sans prononcer une seule phrase.
Avant de dormir, un des cinq messieurs est venu nous apporter quelques comprimés et nous a ordonné de les avaler. « Pour bien dormir », nous a-t-il dit.
Le matin, vers dix heures, après avoir pris notre petit déjeuner, et avalé quelques tranquillisants, nous avons été appelés, un par un, dans une chambre.
Quand j’y suis entré, deux des cinq hommes m’ont tendu un jean et des espadrilles. Ils m’ont demandé de les enfiler. Ils m’ont, ensuite, ajusté soigneusement une perruque sur la tête, m’ont remis un téléphone portable qui me donnerait les instructions nécessaires, avant de m’attacher un sac sur mon dos. Cette dernière opération a pris plus d’une heure durant laquelle les deux techniciens n’ont cessé de me répéter qu’il ne fallait pas joindre le pouce et l’index de la main droite.
Je n’ai plus revu mes deux ex-co-stagiaires.
Le petit taxi qui m’a déposé en pleine ville est reparti à vive allure. Je n’ai même pas eu le temps de distinguer sa plaque minéralogique.
Mon portable a sonné pour la première fois.
- Allo, oui
- Tu es un voyageur qui vient juste d’arriver dans cette ville. Tu vas prendre ton déjeuner dans le restaurant X. Il est à deux cents mètres devant toi, sur le même trottoir. En y arrivant, tu essaies de te mettre au beau milieu de la salle. Choisis le lieu où il y a le plus de mécréants. Crie « Allah est Grand » et joins le pouce et l’index de ta main droite. Jeune frère, tu as énormément de chance. J’aurais aimé être à ta place. Vas-y. Dieu est avec toi. Il attend ton arrivée au paradis avec impatience.
- Merci monsieur
D’un pas décidé, je me suis dirigé vers le restaurant en question. Il était presque 13 heures. J’avais vraiment de la chance. Je me voyais déjà au paradis à côté de Dieu.
Le restaurant était plein à craquer. Des mécréants mangeaient leurs repas en se servant de couteaux et de fourchettes. Des bouteilles de vin, à moitié vides, trônaient sur chaque table. Quelques familles musulmanes déjeunaient paisiblement en compagnie de leurs enfants. Ils buvaient des limonades ou de l’eau minérale. Je me suis arrêté au beau milieu d’un groupe de touristes étrangers qui parlaient une langue que je ne comprenais pas. Ils avaient l’air joyeux et riaient à haute voix.
« Dieu est Grand !!! »



Extrait de la Une du quotidien La Vérité du 11/09/2010

Attentats meurtriers dans un hôtel et dans un restaurant
Bilan : 47 morts et 97 blessés.

Hier après- midi, vers 13 heures 10, deux attentats violement puissants ont secoué un hôtel et un restaurant qui se trouvent en plein centre de la ville. On compte parmi les nombreuses victimes, les deux terroristes auteurs de ce carnage. Par ailleurs un troisième attentat qui visait une synagogue a été évité de justesse : le Kamikaze a eu des problèmes techniques avec sa bombe. Il a été arrêté et remis à la police.
De source officielle, ce dernier kamikaze avait un téléphone portable qui lui permettait de communiquer avec ses supérieurs.
On déplore 47 morts dont 17 touristes allemands. Les blessés au nombre de 97 ont été transportés à l’hôpital.
D’après les premières informations, les trois terroristes sont issus de familles pauvres. Ils ont suivis des stages de formations dans les villes et les régions suivantes…

LAABALI

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Titi
Posté le: 08-11-2013 19:46  Mis à jour: 11-11-2013 08:33
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Repentirs d'outre-tombe ( suite et fin )
Triste vérité, cher salimbye, la vie d'un homme ne vaut pas grand chose pour ces assassins odieux (Oh Dieu???)

exceptée la leur !!!, qu'ils prennent d'ailleurs, bien soin de ne pas exposer, préférant proposer à la félicité celle de leurs jeunes recrues!!! Sans doute ne sont ils pas persuadés des promesses paradisiaques annoncées????

Merci salimbye pour ces nouvelles,qui sont de véritables reportages .
couscous
Posté le: 11-11-2013 07:00  Mis à jour: 11-11-2013 07:00
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Repentirs d'outre-tombe ( suite et fin )
La fin était connue mais elle donne des frissons. Que de victimes innocentes dans cette hsitoire ! Et dire que tout cela continue ...

Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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